LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie BLOGS Revues Médias
Yannis YOULOUNTAS

« La seule façon de te sauver toi-même est de lutter pour sauver tous les autres. » Nikos Kazantzakis

Souscrire à ce FLUX

blog personnel YY


▸ les 10 dernières parutions

01.05.2025 à 20:00

Projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines » à Rethymnon

Yannis Youlountas

Ce dimanche 4 mai au ciné-club de Rethymnon en Crète : projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs ».L’entrée du ciné-club sera exceptionnellement gratuite et ouverte à tous.20h00 Petit buffet avec des choses à grignoter apportées par l’association du ciné-club et une dégustation de vins français apportés par nos soins (tout est gratuit, entrée, buffet et vins).20:30 Lancement du film22:00 Débat en présence du réalisateurCiné-Club de RéthymnonCentre des Arts Byzantins84, rue de la Résistance nationale74131 Rethymnon(dans le centre historique de la ville) https://kinler.gr/we-are-not-afraid-of-ruins
Lire la suite (283 mots)

Ce dimanche 4 mai au ciné-club de Rethymnon en Crète : projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs ».

L’entrée du ciné-club sera exceptionnellement gratuite et ouverte à tous.

20h00 Petit buffet avec des choses à grignoter apportées par l’association du ciné-club et une dégustation de vins français apportés par nos soins (tout est gratuit, entrée, buffet et vins).

20:30 Lancement du film

22:00 Débat en présence du réalisateur

Ciné-Club de Réthymnon
Centre des Arts Byzantins
84, rue de la Résistance nationale
74131 Rethymnon
(dans le centre historique de la ville)

https://kinler.gr/we-are-not-afraid-of-ruins

27.04.2025 à 14:48

Rouvikonas : stop au licenciement des femmes enceintes !

Yannis Youlountas

Les plaintes en Justice et les recours syndicaux ne suffisaient pas, alors le groupe anarchiste est passé à l’action à sa façon. . ROUVIKONAS : STOP AU LICENCIEMENT DES FEMMES ENCEINTES ! . Des membres de Rouvikonas viennent de se rendre au siège de la société VresNet pour demander des explications à un patron qui a brutalement jeté à la rue une employée enceinte. . Ce patron s’appelle Iraklis Bamzas. Il est basé dans le quartier de Kallithea (près de l’avenue menant au port du Pirée). C’est la deuxième fois en dix ans qu’il licencie une employée enceinte. Et personne...
Texte intégral (1215 mots)
Les plaintes en Justice et les recours syndicaux ne suffisaient pas, alors le groupe anarchiste est passé à l’action à sa façon.
.
ROUVIKONAS : STOP AU LICENCIEMENT DES FEMMES ENCEINTES !
.
Des membres de Rouvikonas viennent de se rendre au siège de la société VresNet pour demander des explications à un patron qui a brutalement jeté à la rue une employée enceinte.
.
Ce patron s’appelle Iraklis Bamzas. Il est basé dans le quartier de Kallithea (près de l’avenue menant au port du Pirée). C’est la deuxième fois en dix ans qu’il licencie une employée enceinte. Et personne n’est parvenu à l’en empêcher, pas même l’inspection du Travail dont les moyens ont fondu comme neige au soleil, en Grèce.
.
Comme beaucoup d’autres patrons athéniens, Iraklis Bamzas exerce des pressions très fortes sur tout son personnel, à coup d’intimidations et de menaces. Quand il embauche quelqu’un, il fait systématiquement signer un papier dans lequel le ou la nouvelle employée s’engage à ne pas se syndiquer.
.
Bref, la section des travailleurs de Rouvikonas et la section féministe du groupe ont décidé de s’attaquer plus radicalement à ce fléau. Iraklis Bamzas n’est que le premier sur la liste des visités. Les victimes et les témoins sont nombreux à contacter Rouvikonas. La riposte sociale va s’amplifier.
.
LE COMMUNIQUÉ DE ROUVIKONAS
.
« Intervention au bureau du patron de la société VresNet, à Kallithea, suite au licenciement d’une femme enceinte. Iraklis Bamzas, patron de cette société, semble perdre la tête. Pour la deuxième fois, il a licencié une employée pour cause de grossesse, mettant à la rue une femme qui s’apprête à donner naissance à un enfant et qui a d’autant plus besoin de son emploi. Le prochain crétin qui envisage de licencier une employée enceinte devrait préalablement regarder cette vidéo et bien réfléchir. »
.
Si vous voulez en savoir plus sur Rouvikonas, il existe une petite vidéo éponyme qui présente en français le groupe et résume ses actions (durée dix minutes). Disponible sur youtube et d’autres sites de vidéos en ligne.
.
YY

27.04.2025 à 14:02

Les ciné-rencontres en visio avec le bout du monde

Yannis Youlountas

Il faut parfois se réveiller au milieu de la nuit ou se rendre disponible en début d’après-midi, en stoppant d’autres activités : . LES CINÉ-RENCONTRES EN VISIO AVEC LE BOUT DU MONDE (AVANT DE DISPARAÎTRE ET PASSER À AUTRE CHOSE) . J’étais très peu disponible pour ce genre de demandes durant la tournée du film en France et en Europe occidentale, et pour cause : entre les projections, mes journées étaient remplies par les déplacements quotidiens, les interventions scolaires et, souvent, les rendez-vous militants sur des lieux de luttes. . Mais maintenant que je suis de retour en Grèce et...
Texte intégral (2096 mots)
Il faut parfois se réveiller au milieu de la nuit ou se rendre disponible en début d’après-midi, en stoppant d’autres activités :
.
LES CINÉ-RENCONTRES EN VISIO AVEC LE BOUT DU MONDE (AVANT DE DISPARAÎTRE ET PASSER À AUTRE CHOSE)
.
J’étais très peu disponible pour ce genre de demandes durant la tournée du film en France et en Europe occidentale, et pour cause : entre les projections, mes journées étaient remplies par les déplacements quotidiens, les interventions scolaires et, souvent, les rendez-vous militants sur des lieux de luttes.
.
Mais maintenant que je suis de retour en Grèce et que le convoi solidaire entre dans sa dernière phase, je reprends ma vieille habitude : assurer des débats en visio pour des projections organisées à des milliers de kilomètres.
.
Quand la technique va, tout va, ou presque ! Mais le réseau internet est très faible en Crète, loin des villes principales. Du coup, ce n’est pas toujours facile. Parfois, il faut supprimer l’image et se contenter du son. Il arrive aussi que les difficultés techniques soient en amont, dans les pays depuis lesquels on m’appelle : « Attends un peu, Yannis, on a un problème avec les baffles, on te rappelle dans 5 minutes ». Pire encore : il est arrivé qu’une projection-débat soit interrompue par une descente de la police ou encore, une autre fois, perturbée par une visite fasciste à l’entrée du local où était réuni le public.
.
Il arrive aussi que la traduction soit un peu compliquée. Dans ce cas, je finis parfois par parler anglais quand je remarque que l’interprète comprend mieux la langue d’Emma Goldman que celle de Louise Michel.
.
Parfois, je ne vois pas du tout le public, du coup j’ai du mal à percevoir les réactions : l’écoute attentive ou pas, l’envie d’en savoir plus ou, au contraire, de passer à une autre question, ou encore l’effet réussi ou pas d’une remarque humoristique égratignant le pouvoir.
Bref, je vous avoue que je préfère la rencontre physique, au même endroit, avec tout ce qu’elle apporte convivialité, de sourires, d’émotions. Et puis, surtout, on se comprend mieux, il me semble, quand on se voit. D’où le problème avec internet et, en particulier, nos échanges tronqués sur les réseaux (a)sociaux.
.
Cet après-midi, je suis l’invité du Festival du film militant de l’île de La Réunion. Je dois cesser mes activités et être prêt à 17h, heure grecque. À 17h05 précisément, les organisateurs vont me contacter sur zoom pour lancer le débat, juste après le film.
Les trois films précédents ont eu beaucoup de succès sur tout le continent américain, dans certains pays d’Afrique et d’Asie, et jusqu’en Océanie. Du Brésil à l’Indonésie et du Canada à l’Algérie, par exemple, mais aussi des petites îles improbables ou des villages de montagne perchés au-dessus des nuages. Ce quatrième film semble parti pour faire pareil, comme le montrent les nombreuses demandes de projections dans l’hexagone depuis un an.
.
Reste à se rendre disponible, ce qui n’est pas toujours facile, par rapport à mes autres activités (professionnelles, militantes, familiales…). L’autre dilemme, c’est que je ne veux surtout pas me laisser aspirer dans ce qui pourrait ressembler à de la starification : le pouvoir, l’argent et la célébrité sont des pièges qui peuvent rapidement nous faire tourner le dos à nos valeurs. « Le pouvoir corrompt » affirmait Louise Michel. Il en va souvent de même avec l’argent et la célébrité. Avec d’autres personnes un tout petit peu connues, nous nous disons parfois : « attention à ce que certains éloges ne nous montent pas à la tête, attention aussi à trop de médiatisation, pour garder la tête froide et pour bien nous concentrer sur ce que nous faisons, imposons-nous des pauses, des parenthèses, aussi longues que possible, faisons-nous oublier. » Ou encore, pour reprendre la devise d’Elisée Reclus : « Travaillons à nous rendre inutiles. »
.
L’objectif des prochains jours est d’assurer une vingtaine de visios plus ou moins lointaines, à des heures très diverses, à commencer par La Réunion aujourd’hui. D’ici quelques jours, un petit compte-rendu photographique du convoi solidaire sera diffusé et le film sera enfin mis en ligne sur internet avec ses nombreuses langues simultanément (nous sommes enfin prêts ou presque).
.
Puis vous me permettrez de disparaître quelques temps, excepté lors d’un bref passage en France fin juin-début juillet. J’ai dit non à plusieurs festivals et autres demandes estivales. Je suppose que vous me comprenez. J’en ai besoin pour moi, pour mes proches, pour les autres activités qui m’occupent, mais aussi et surtout, c’est primordial pour ne pas finir en homme-sandwich ou en porte-parole de je ne sais quoi. Juste un Terrien parmi tant d’autres.
.
Fraternelle pensée à vous toutes et tous, au plaisir de vous revoir,
.
Yannis Youlountas

26.04.2025 à 21:21

Ça y est ! Le grand squat et centre social autogéré d’Héraklion vient d’être repris par le mouvement social !

Yannis Youlountas

Crète, terre de résistance ! ÇA Y EST ! LE GRAND SQUAT ET CENTRE SOCIAL AUTOGÉRÉ D’HÉRAKLION VIENT D’ÊTRE REPRIS PAR LE MOUVEMENT SOCIAL ! Evangelismo est libéré grâce à une magnifique mobilisation ! Les activités vont pouvoir reprendre, 5 jours après l’évacuation brutale par les forces de police, mardi matin. Rappelons que ce squat aux activités multiples occupe depuis 23 ans un bâtiment laissé à l’abandon par l’État et l’université voisine et que sans les travaux importants effectués par le mouvement social (avec l’aide financière et matérielle des films et des convois), il serait complètement tombé en ruines.Bravo à...
Texte intégral (986 mots)
Crète, terre de résistance ! ✊❤

ÇA Y EST ! LE GRAND SQUAT ET CENTRE SOCIAL AUTOGÉRÉ D’HÉRAKLION VIENT D’ÊTRE REPRIS PAR LE MOUVEMENT SOCIAL !

Evangelismo est libéré grâce à une magnifique mobilisation ! Les activités vont pouvoir reprendre, 5 jours après l’évacuation brutale par les forces de police, mardi matin. Rappelons que ce squat aux activités multiples occupe depuis 23 ans un bâtiment laissé à l’abandon par l’État et l’université voisine et que sans les travaux importants effectués par le mouvement social (avec l’aide financière et matérielle des films et des convois), il serait complètement tombé en ruines.

Bravo à toutes et tous, ici et ailleurs, sur l’île et au-delà ! Merci pour vos nombreux messages de soutiens, photos et dessins ces dernières heures ! (vous pouvez continuer à envoyer ceux qui étaient en cours de préparation, avec plaisir). On vous embrasse !

YY

PS : bientôt vous recevrez des nouvelles (avec photos) du récent convoi solidaire qui est en train de se terminer (Athènes puis Crète).
Voir moins

25.04.2025 à 23:15

Nouveaux rebondissements en Crète pendant que les soutiens internationaux se multiplient !

Yannis Youlountas

Après l’évacuation brutale du grand squat et centre social autogéré d’Héraklion il y a trois jours : . NOUVEAUX REBONDISSEMENTS EN CRÈTE PENDANT QUE LES SOUTIENS INTERNATIONAUX SE MULTIPLIENT ! . Le saccage du bâtiment évacué a débuté, au prétexte de « travaux nécessaires » par les autorités. Une attitude hypocrite qui a pour but de rendre irréversible l’évacuation et de susciter la résignation. Mais cela ne fonctionne pas ! Bien au contraire ! Le mouvement social riposte déjà dans toute la ville, toujours plus, de jour en jour : manifs, rassemblements, tags, sabotages… Depuis ce matin, la Galerie Municipale d’Héraklion est...
Texte intégral (1058 mots)
Après l’évacuation brutale du grand squat et centre social autogéré d’Héraklion il y a trois jours :
.
NOUVEAUX REBONDISSEMENTS EN CRÈTE PENDANT QUE LES SOUTIENS INTERNATIONAUX SE MULTIPLIENT ! ✊❤
.
Le saccage du bâtiment évacué a débuté, au prétexte de « travaux nécessaires » par les autorités. Une attitude hypocrite qui a pour but de rendre irréversible l’évacuation et de susciter la résignation. Mais cela ne fonctionne pas ! Bien au contraire !
Le mouvement social riposte déjà dans toute la ville, toujours plus, de jour en jour : manifs, rassemblements, tags, sabotages…
Depuis ce matin, la Galerie Municipale d’Héraklion est squattée à son tour (première photo) à l’occasion d’une occupation surprise en représailles ! Et ce n’est pas fini !
.
Pendant ce temps, les soutiens commencent à arriver de partout : de France et d’ailleurs (deuxième photo envoyée par des camarades du Sud-Ouest de l’hexagone qui ont librement choisi de ne pas être floutés). Des messages de solidarité nous parviennent également de la part de plusieurs lieux autogérés et organisations d’Europe et au-delà…
.
Vos photos et textes de soutien sont les bienvenus ! On vous remercie d’avance ! Depuis des années, c’est aussi grâce au soutien international que le mouvement social en Grèce tient bon. Par exemple, nos convois passés ont participé à plusieurs reprises aux travaux du bâtiment Evangelismo et beaucoup de convoyeurs et convoyeuses ont été logés sur place il y a quelques années, les films successifs ont également apporté des soutiens financiers à l’assemblée du squat tout comme le dernier convoi, il y a quelques jours, sans oublier que la lutte du squat Evangelismo pour sa réoccupation fin 2023 est présentée dans la nouvelle version du film Nous n’avons pas peur des ruines.
.
Nos destins sont liés, ici et ailleurs. Pour un autre futur, soutenons-nous mutuellement, par-delà les frontières !
.
Yannis Youlountas

24.04.2025 à 18:01

En ce moment en Crète

Yannis Youlountas

En ce moment en Crète, nous sommes sous la grêle, notamment à Agia Barbara et à Megali Vrisi (vidéo). . C’est une chose très rare pour un 24 avril. D’habitude, dès que Pâques est passé, on entre ici dans ce que Jacques Lacarrière appelle « l’été grec » (titre d’un de ses livres dans les années 70). . Certes, ces petits villages sont à une altitude d’environ 600 mètres, adossés à la montagne, à mi-chemin entre Héraklion et la plaine de la Messara. Mais tout de même, les anciens me disent que c’est très rare ici et que c’est surtout « le signe...
Lire la suite (268 mots)
En ce moment en Crète, nous sommes sous la grêle, notamment à Agia Barbara et à Megali Vrisi (vidéo).
.
C’est une chose très rare pour un 24 avril. D’habitude, dès que Pâques est passé, on entre ici dans ce que Jacques Lacarrière appelle « l’été grec » (titre d’un de ses livres dans les années 70).
.
Certes, ces petits villages sont à une altitude d’environ 600 mètres, adossés à la montagne, à mi-chemin entre Héraklion et la plaine de la Messara. Mais tout de même, les anciens me disent que c’est très rare ici et que c’est surtout « le signe d’un été brulant ».
.
En attendant, on boit le thé de la montagne, tsaï tou vouno, avant de reprendre la route.

24.04.2025 à 10:16

La contre-attaque commence en Crète

Yannis Youlountas

LA CONTRE-ATTAQUE COMMENCE EN CRÈTE La manif d’hier soir à Héraklion a été nombreuse et intense pour commencer à organiser la riposte contre l’évacuation brutale du grand squat Evangelismo* ce mardi matin. De belles surprises arrivent bientôt. À suivre…* Pour répondre à une question récurrente, le squat Evangelismo occupait un immense bâtiment laissé à l’abandon par l’université de Crète depuis plus de 30 ans. Il était en train de devenir une ruine. Le mouvement social en a fait un squat formidable durant 23 ans, avec de nombreuses activités utiles au cœur du centre-ville d’Héraklion : lieu d’éducation populaire, entraide, cuisine...
Texte intégral (533 mots)

LA CONTRE-ATTAQUE COMMENCE EN CRÈTE ✊❤

La manif d’hier soir à Héraklion a été nombreuse et intense pour commencer à organiser la riposte contre l’évacuation brutale du grand squat Evangelismo* ce mardi matin. De belles surprises arrivent bientôt. À suivre…

* Pour répondre à une question récurrente, le squat Evangelismo occupait un immense bâtiment laissé à l’abandon par l’université de Crète depuis plus de 30 ans. Il était en train de devenir une ruine. Le mouvement social en a fait un squat formidable durant 23 ans, avec de nombreuses activités utiles au cœur du centre-ville d’Héraklion : lieu d’éducation populaire, entraide, cuisine solidaire, projections de films, rencontres-débats, ateliers divers, espaces de réunions pour les collectifs, café populaire, bibliothèque sociale multilingue… Ce n’était pas du tout un lieu replié sur lui-même et ce bâtiment était clairement à l’abandon et se serait écroulé depuis. Voilà pourquoi le soutien populaire est si fort, après 23 années au service de la base sociale dans la quatrième ville de Grèce. Ce grand squat aux multiples fonctions est une véritable zone à défendre aux yeux de milliers d’utilisateurs ces dernières années

23.04.2025 à 00:10

Le grand squat d’Héraklion vient d’être repris par la police, mais pas pour longtemps !

Yannis Youlountas

Aujourd’hui en Crète.LE GRAND SQUAT D’HÉRAKLION VIENT D’ÊTRE REPRIS PAR LA POLICE, MAIS PAS POUR LONGTEMPS !Ce matin à l’aube, une armada policière suréquipée a fait irruption dans le squat Evangelismo à Héraklion, l’un des plus grands squats de Grèce.La stratégie du pouvoir était simple : profiter des vacances de Pâques pour trouver le moins de résistance possible. Le squat avait déjà été évacué le 30 septembre 2023, mais réoccupé deux mois plus tard par le mouvement social, le 1er décembre 2023, grâce à une mobilisation impressionnante. Ensuite, il y a quelques mois, une nouvelle tentative d’évacuation avait échoué, suite...
Texte intégral (948 mots)

Aujourd’hui en Crète.

LE GRAND SQUAT D’HÉRAKLION VIENT D’ÊTRE REPRIS PAR LA POLICE, MAIS PAS POUR LONGTEMPS !

Ce matin à l’aube, une armada policière suréquipée a fait irruption dans le squat Evangelismo à Héraklion, l’un des plus grands squats de Grèce.

La stratégie du pouvoir était simple : profiter des vacances de Pâques pour trouver le moins de résistance possible. Le squat avait déjà été évacué le 30 septembre 2023, mais réoccupé deux mois plus tard par le mouvement social, le 1er décembre 2023, grâce à une mobilisation impressionnante. Ensuite, il y a quelques mois, une nouvelle tentative d’évacuation avait échoué, suite à la réactivité immédiate et massive des nombreux soutiens de ce squat très utile à la société (espace solidaire, culturel et politique aux multiples activités).

Ce matin, il y avait beaucoup moins de résistance que d’habitude, et pour cause : nous sommes le lendemain du lundi de Pâques, en plein milieu des vacances scolaires d’avril. Ce sont deux semaines identiques partout en Grèce, et se sont les seules vacances scolaires entre celles de Noël et de l’été, car il n’existe pas de vacances scolaires en février (ni à la Toussaint).

Précisément, la police a arrêté 6 personnes à l’intérieur du squat et a procédé à d’autres arrestations simultanément dans la quatrième ville de Grèce. La plupart ont été relâchées dans la journée.

Certains supposent également que le pouvoir a souhaité évacuer le squat avant la venue du convoi solidaire (un groupe de fourgons chargé de matériel et de denrées, principalement en provenance du mouvement social en France, mais aussi de Suisse et de Belgique). Ce convoi était à Athènes la semaine passée, notamment dans le quartier d’Exarcheia pour soutenir des cuisines solidaires gratuites et d’autres lieux autogérés, ainsi que des squats de réfugiés et des collectifs de résistance.

Une partie du convoi venait ensuite d’arriver en Crète et avait commencé par livrer les lieux autogérés de Chania, à l’ouest de l’île. Deux fourgons s’étaient rendus, ce mercredi 16 avril, à la cuisine des migrants (Steki Metanaston de Chania), puis au grand squat Rosa Nera, lui aussi repris par le mouvement social (évacuation le 1er avril 2024, puis réoccupation le 21 avril 2024, avec le soutien du convoi solidaire de l’année passé durant son passage en Crète).

La livraison du squat Evangelismo était prévue pour ce mardi 22 avril au soir ou l’un des jours suivants : les derniers préparatifs étaient en cours. Nous allions bientôt arriver pour apporter un fourgon entier de denrées et de matériel, après avoir transmis un soutien financier également. Ce n’était plus qu’une question d’heures : nous avions convenu de laisser passer le lundi de Pâques et d’arriver très bientôt…

L’évacuation intervenue ce matin à l’aube nous a pris de vitesse ! Mais tout n’est pas fini : le mouvement social crétois annonce déjà sa contre-attaque !

Dès demain soir, une grande manifestation aura lieu au départ de la place des Lions, au centre d’Héraklion (ce mercredi 23 avril à 20h). L’affiche est très claire :
« TOUTE LA VILLE LE SAIT : AUCUNE ÉVACUATION NE RESTERA SANS RÉPONSE. SOLIDARITÉ AVEC LE SQUAT EVANGELISMO. »

Dans un communiqué, le mouvement social menace également de perturber la saison touristique qui commence, tant que le squat ne sera pas repris. L’année passée, à Chania, dans une situation similaire, des commerçants avaient supplié les autorités de calmer le jeu et de « ne pas conduire à une catastrophe économique ».

Bref, ce soir, la situation est très tendue et elle le restera tant que le pouvoir tentera d’empêcher le bon déroulement des rencontres régulièrement organisées par le grand squat de la ville : rencontres-débats, projections de films, ateliers ouverts à tous, cuisines solidaires gratuites, bibliothèque sociale multilingue, café populaire, espaces de réunions pour les collectifs de la ville…

Rien n’est terminé. À suivre…

Yannis Youlountas

07.04.2025 à 17:01

Lettre ouverte de Yannis Youlountas à Jordan Bardella

Yannis Youlountas

  Monsieur Bardella,   Ce dimanche 6 avril, faisant référence à la Grèce antique, vous avez osé déclarer : « Nous sommes les enfants d’une idée née il y a 25 siècles, sur les hauteurs d’Athènes, lorsque des citoyens libres décidèrent pour la première fois de gouverner par eux-mêmes. Cette idée porte le beau nom de démocratie. »   Ce message soigneusement préparé, vous l’avez ensuite diffusé et fait diffuser massivement sur les réseaux sociaux pour essayer de vous faire passer pour l’inverse de ce que vous êtes en réalité : l’un des pires ennemis de nos libertés fragiles, de nos droits...
Texte intégral (1714 mots)
 
Monsieur Bardella,
 
Ce dimanche 6 avril, faisant référence à la Grèce antique, vous avez osé déclarer : « Nous sommes les enfants d’une idée née il y a 25 siècles, sur les hauteurs d’Athènes, lorsque des citoyens libres décidèrent pour la première fois de gouverner par eux-mêmes. Cette idée porte le beau nom de démocratie. »
 
Ce message soigneusement préparé, vous l’avez ensuite diffusé et fait diffuser massivement sur les réseaux sociaux pour essayer de vous faire passer pour l’inverse de ce que vous êtes en réalité : l’un des pires ennemis de nos libertés fragiles, de nos droits insuffisants, de notre société malade de la peste brune.
 
Ce n’est pas la première fois que le Front National (fondé par d’anciens collaborateurs du nazisme) puis le Rassemblement National (simple ravalement de façade du FN) essaient de se prétendre les défenseurs de l’idée de démocratie. Pourtant, toute l’histoire de l’humanité montre qu’au contraire, votre camp n’a jamais été autre chose que celui des plus autoritaires, des plus intolérants et des plus violents, à l’inverse de l’idée de démocratie dans laquelle vous vous drapez comme tant de sinistres personnages de contes pour enfants : patte dans la farine, masque sur le museau, tunique sur le corps. Cependant, rien à faire, Monsieur Bardella, ça ne marche pas. Votre façon de concevoir la société, avec vos amis racistes, est trop monstrueuse pour qu’un déguisement de circonstance puisse le faire oublier à ceux d’entre nous qui ne sont pas abrutis par vos amis milliardaires et les médias qu’ils se sont payés pour fabriquer l’opinion publique. Même si la démocratie actuelle n’a pas grand chose de démocratique dans les faits, ce n’est certainement pas le fascisme qui va améliorer les choses et nous rapprocher de l’utopie résumée dans la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».
 
Ceci étant dit, l’essentiel est ailleurs.
 
Vous avez, une fois de plus, fait référence à la Grèce antique et ce n’est pas par hasard.
 
En effet, la Grèce antique est une référence majeure dans toute l’extrême-droite depuis de nombreuses années, et ce, sur la base d’un contresens également. De l’Institut Iliade au Cercle Aristote et du G.R.E.C.E. à la nouvelle Acropole, les cercles de réflexion de l’extrême-droite se sont toujours servis du prétendu « miracle grec » pour tenter d’occulter l’origine africaine de l’humanité et la déplacer en Europe.
 
Pourtant, que cela vous plaise ou non, nous sommes tous les enfants de l’Afrique, depuis la préhistoire jusqu’à l’essor des sciences et techniques. Notre berceau commun ne se trouve pas en Europe, mais quelque part entre l’Éthiopie, la Tanzanie et le Kenya. Beaucoup plus tard, ce n’est pas en Europe, mais au Proche-Orient et au Moyen-Orient que l’humanité a développé l’agriculture, dans une région surnommée « le croissant fertile » qui traverse l’actuelle Syrie, mais aussi la Palestine et Israël, l’Irak et l’Iran, en passant par le sud de la Turquie. En ce temps-là, nos prétendus « ancêtres les Gaulois » ne formaient en réalité ni un peuple unique, ni une entité politique organisée et encore moins un sommet du progrès de l’humanité, contrairement à ce qu’ont longtemps prétendu certains manuels scolaires, notamment durant le régime de Vichy.
 
Pire encore : votre mythe du génie grec antique est un contresens complet des causes réelles de cette époque inventive.
 
Les Grecs de l’antiquité étaient des voyageurs, des marins et des marchands qui commerçaient avec de nombreuses cités du pourtour de la Méditerranée et les chercheurs parmi eux étaient partis jusqu’à Babylone et en Egypte pour découvrir et rassembler les savoirs de leur temps. Cet essor n’a donc rien de miraculeux : il est le produit du métissage, de la rencontre, à l’inverse du repli sur soi que vous professez. Vous ne connaissez donc rien à l’histoire de Pythagore, par exemple, ni à la naissance de Marseille, cette ville que votre camp déteste et qui est précisément l’un des exemples de ce magnifique métissage, depuis sa fondation, il y a 2600 ans, lors de la rencontre pacifique puis l’union amoureuse de la belle autochtone Gyptis et du voyageur grec Protis, venu de Phocée en Ionie.
 
Il est également suspect de présenter la démocratie athénienne comme un modèle de société. Les fameux « citoyens libres » qui, selon vous, « décidèrent de se gouverner eux-mêmes » étaient en réalité une infime minorité. Est-ce précisément le type de société dont vous rêvez, Monsieur Bardella ? Une société de classe, patriarcale, fondée sur la préférence identitaire et sur l’esclavage des trois-quarts de la population ? Certes, l’idée de démocratie commençait à apparaitre : un germe pour reprendre le terme de Cornélius Castoriadis. Mais ce n’était qu’un début, un balbutiement, une pierre fondatrice pour penser ensuite tout le reste, au fil des siècles, en particulier l’égalité sociale, la liberté absolue de conscience et, ce que certains révolutionnaires appelaient parfois la république universelle, pour en finir avec toutes les guerres. 
 
Dans les faits, la démocratie athénienne que vous évoquez n’était donc ni un miracle dans sa genèse ni la panacée dans son fonctionnement. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur certaines des conditions nécessaires pour accéder au statut de citoyen « à Athènes il y a 25 siècles » : être de sexe masculin, avoir ses deux parents athéniens, être né d’une union légitime, avoir 20 ans, ne pas être un esclave… Bref, la seule chose qui peut justifier votre glorification tronquée de la cité athénienne antique, c’est votre vision inégalitaire, égoïste et chauvine de la société.
 
Pour la même raison, votre camp politique ne cite jamais les fulgurants progrès de l’idée démocratique dans des lieux et des moments historiques postérieurs à la Grèce antique, comme la Commune de Paris, l’Espagne de 1936 ou encore les nombreux espaces autogérés dans la Grèce actuelle et dans d’autres régions du monde où l’utopie tente de devenir réalité : horizontalité, diversité, entraide, intelligence collective, refus des discriminations.
 
La Grèce ne vous intéresse qu’au passé : mythifiée, déformée, tronquée. Pour mieux servir votre double objectif de déguisement démocratique et d’effacement de l’origine africaine de l’humanité. 
 
Méfiez-vous en faisant cela, Monsieur Bardella. En évoquant ainsi la Grèce antique, vous rappelez ce que les Athéniens faisaient à l’époque sur le plan juridique : la corruption tout comme l’offense envers la démocratie entraînaient au minimum la déchéance de la citoyenneté et l’ostracisme. Si l’on revenait au fonctionnement de cette époque que vous prétendez dorée, Madame Le Pen et vous-même seriez probablement déchus de votre nationalité, puis chassés définitivement du pays. Autrement dit, vous subiriez exactement le calvaire que vous souhaitez pour les migrants et certaines personnes originaires d’autres régions du monde.
 
Par conséquent, il serait plus judicieux de vous taire. Car, non seulement vous avez tout faux concernant la Grèce, mais, en plus, vous ne faites que propager des idées qui pourraient se retourner contre vous.
 
Yannis Youlountas

21.03.2025 à 14:00

Athènes : bonnes nouvelles dans la lutte contre la station de métro sur la place Exarcheia

Yannis Youlountas

Tunnel creusé dans la mauvaise direction, projet arbitraire remis en question, palissades déplacées… . ATHÈNES : BONNES NOUVELLES DANS LA LUTTE CONTRE LA STATION DE MÉTRO SUR LA PLACE D’EXARCHEIA ! . Tout d’abord, la compagnie qui creuse le tunnel de la ligne 4 du métro d’Athènes s’est encore trompée : cette fois, elle a creusé sur 160 mètres dans la mauvaise direction ! Certains dirigeants soupçonnent un sabotage interne. La firme et le gouvernement sont, une fois de plus, ridiculisés. . Ensuite, l’immense colère contre les grands travaux inutiles en Grèce et contre les décisions arbitraires contraires à la...
Texte intégral (1752 mots)
Tunnel creusé dans la mauvaise direction, projet arbitraire remis en question, palissades déplacées…
.
ATHÈNES : BONNES NOUVELLES DANS LA LUTTE CONTRE LA STATION DE MÉTRO SUR LA PLACE D’EXARCHEIA !
.
Tout d’abord, la compagnie qui creuse le tunnel de la ligne 4 du métro d’Athènes s’est encore trompée : cette fois, elle a creusé sur 160 mètres dans la mauvaise direction ! Certains dirigeants soupçonnent un sabotage interne. La firme et le gouvernement sont, une fois de plus, ridiculisés.
.
Ensuite, l’immense colère contre les grands travaux inutiles en Grèce et contre les décisions arbitraires contraires à la volonté populaire conduisent de plus en plus a questionner la légitimité de cette station non désirée par la majorité de la population du quartier (on a déjà une station de métro proche, à Omonia, et on veut garder notre place pour toutes nos activités de lien social et contre la gentrification).
.
Enfin, ce matin, vendredi 21 mars, notre belle victoire en Justice sur la position des palissades a été mise à exécution et les travaux (qui sont au ralenti en ce moment) ont du reculer cinq mètres plus loin, vers le centre de la place.
.
La lutte continue. Plusieurs actions et tables rondes sont prévues, comme celle-ci (dernière photo) organisé par le courageux collectif « Non au métro sur la place d’Exarcheia » (soutenu politiquement et financièrement par le film « Nous n’avons pas peur des ruines »).
.
Non, rien n’est fini en Grèce, même dans la difficile lutte contre le projet de station métro sur la place d’Exarcheia. Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que nous ne menons pas.
.
Yannis Youlountas

Actuellement en France :
10 / 10
 Persos A à L
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
EDUC.POP.FR
Marc ENDEWELD
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Michel LEPESANT
Frédéric LORDON
Blogs persos du Diplo
LePartisan.info
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Romain MIELCAREK
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Thomas PIKETTY
PLOUM
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
 
  Numérique
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Francis PISANI
Pixel de Tracking
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
XKCD
🌓