pour la lutte sociale
BLOG COLLECTIF - L.N Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey ...
Publié le 13.10.2025 à 17:17
D’Antananarivo à Rabat : la diagonale de la révolution africaine.
aplutsoc
Publié le 12.10.2025 à 22:50
Accord UE-Mercosur : la Confédération paysanne maintient la pression.
aplutsoc
Publié le 12.10.2025 à 16:36
ACTE 2 : LE 15 NOVEMBRE ET AU DELÀ, DÉGAGEONS MACRON ET SON MONDE !
aplutsoc
Publié le 13.10.2025 à 17:17
D’Antananarivo à Rabat : la diagonale de la révolution africaine.
Après les puissantes révoltes de la jeunesse en Indonésie et au Népal qui ont ébranlé (Indonésie) ou mis à bas (Népal) des régimes couvrant une exploitation éhontée de la majorité de la population, voici le tour des jeunesses malgache et marocaine de réclamer leur droit de vivre.
Dans les deux cas, les revendications exprimées partent des besoins immédiats pour obtenir une vie digne et vivable : « De l’eau et de l’électricité » à Madagascar, « l’accès aux soins, à l’emploi » au Maroc. Avec un fil conducteur commun, la dénonciation de la corruption des gouvernants dont les liens et les connivences avec les dirigeants économiques atteignent un caractère vertigineusement obscène car public, ce qui les rend insupportables pour le plus grand nombre.
Dans les deux cas, la jeunesse scolarisée ou non voit son avenir bouché par un système dont les responsables exhibent sans voile leurs turpitudes répugnantes. Le premier ministre marocain et le président malgache se disputent allégrement le titre de premier corrompu du continent.
Mais la jeunesse africaine ne va pas tolérer longtemps cette compétition. Depuis le 25 septembre, le mouvement de la jeunesse malgache a démarré sous l’égide du collectif GenZ (Génération Z) et compte déjà 22 morts et des centaines de blessés.
Dans les deux cas, la demande immédiate de faire mieux que survivre est un puissant moteur qui expose l’incapacité du système capitaliste à permettre l’accès à l’emploi, à la santé, aux services de base de couches toujours plus larges de la population en dépit des possibilités économiques et des ressources de ces pays. A Madagascar, on compte 80 % des 32 millions d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté établi par la Banque Mondiale, soit 2,80 euros par jour.
L’interdiction du droit de revendiquer, de manifester et de s’exprimer tout simplement provoque le heurt entre la jeunesse et les appareils policiers. A en croire les nombreuses vidéos qui circulent, ces derniers ne peuvent à terme tenir le choc face à la profondeur du mécontentement. A moins de passer à l’étape du bain de sang de masse….
Ainsi à Madagascar, la décision samedi dernier d’une partie de l’armée, le CAPSAT, de se proclamer du côté de la population et de protéger les manifestants, doit être perçue sous deux angles.
D’un côté, les jeunes soldats ne peuvent envisager de tirer sur leurs frères et sœurs, leur génération, ce qui pose une problématique de désobéissance et de rébellion de masse contre un pouvoir assassin. D’un autre côté, la hiérarchie militaire ne peut accepter que les forces de police et surtout de la gendarmerie, en pointe dans la répression, se retrouvent débordées et disloquées par la fureur populaire, et donc de se retrouver contrainte de prendre le relais pour un stade supérieur de répression. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas grand-chose du parcours et du pedigree politiques des actuels chefs militaires mais nous ne doutons pas de leur sens des responsabilités quant à la préservation de l’État bourgeois, celle-ci impliquant peut-être de se débarrasser d’un président dont les frasques et le train de vie étalé se révèlent encombrants et incompatibles avec la survie du système.
Du point de vue de ceux d’en bas, il est manifeste que toute avancée sociale exige de dégager les dictateurs et dirigeants parasitaires et de refonder un nouvel ordre politique et social répondant aux besoins du plus grand nombre à partir d’assemblées constituantes souveraines débarrassées de toute tutelle étatique pré-existante. Ce qui suppose de s’organiser à tous les échelons, de la base au sommet.
OD, le 13/10/2025.
PS
Ce lundi, RFI nous apprend peu après 13H, qu’un avion militaire français a exfiltré le président Andry Rajoelina le 12 octobre tandis que d’autres voix des autorités françaises s’attachaient à démentir toute intention française d’intervenir militairement dans la crise malgache, inquiétude répandue sur l’île après certains propos du préfet de la Réunion…
Que le Maroc et Madagascar se trouvent dans l’ancien pré carré colonial de la France ne doit rien au hasard. De même, des heurts ont éclaté ce week-end en Côte d’Ivoire où l’intention du président sortant Ouatarra de se représenter au prochain scrutin suscite une colère populaire. Il se pourrait que dans les prochaines heures, des troubles surgissent au Cameroun où le recordman de longévité des dictateurs d’Afrique, Paul Biya, 93 ans, postule à un huitième mandat ; ses opposants craignent une nouvelle tentative d’arrangement avec le résultat des urnes du scrutin du 12 octobre, hypothèse permise par la possibilité pour le Conseil constitutionnel de ne rendre les résultats que le 26 octobre.
Publié le 12.10.2025 à 22:50
Accord UE-Mercosur : la Confédération paysanne maintient la pression.
A l’occasion du Sommet de l’Élevage, la Confédération paysanne a manifesté pour rappeler avec force à Emmanuel Macron qu’il doit s’opposer à l’accord UE*-Mercosur*, catastrophique pour nos élevages et nos territoires.
En plus du stand du Ministère de l’Agriculture visité lors de la déambulation, le stand de la filiale d’Avril, MixScience, a été confronté par la trentaine de manifestant·es à leur politique d’acquisition d’usines d’alimentation animale au Brésil. Cette multinationale Avril, dirigée par Arnaud Rousseau, est le symbole des contradictions des dirigeants de la FNSEA* et de l’agrobusiness, qui fragilise le front commun contre les accords de libre-échange. Nous avons distribué largement nos tracts dans les allées du Sommet et appelé à rejoindre notre mobilisation du 14 octobre à Paris, esplanade des Invalides, contre tous les accords de libre-échange.
Dans un salon marqué par l’absence des bovins dû à la crise sanitaire DNC, la réception des éleveur·euses est unanime sur la nécessité de rompre sans ambiguïté avec la logique du libre-échange, sous peine de voir la délocalisation de nos élevages.
Une cinquantaine d’organisations paysannes et citoyennes ont déjà rejoint notre appel à mobilisationdu 14 octobre. On y retrouve des syndicats de salarié·es (CGT, Solidaires, FSU…), des organisations paysannes (INPACT, FADEAR, Atelier paysan, MRJC…), des organisations militant pour une économie équitable (Attac, Collectif StopCetaMercosur, AITEC, Commerce équitable France, Artisan du Monde…) de solidarité internationale (CRID, ISF-Agrista, Les Amis des Sans Terre du Brésil, Autres Brésils…), des associations de consommateurs (Foodwatch, Bioconsomm’acteurs…) et citoyennes (Les Amis de la Conf’, Terre de liens…), de protection animale (Welfarm) et organisations environnementales (Les Amis de la Terre, Greenpeace France, France Nature Environnement, Agir pour l’environnement, Générations Futures…).
Les parlementaires nationaux et européens ont aussi été sollicités pour apporter leur soutien à cette grande mobilisation paysanne et citoyenne pour protéger un modèle agricole et alimentaire de qualité.
Source : https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=16019
Publié le 12.10.2025 à 16:36
ACTE 2 : LE 15 NOVEMBRE ET AU DELÀ, DÉGAGEONS MACRON ET SON MONDE !
Appel issu de l’Inter AGs Indignons Nous – Bloquons Tout à l’ensemble des forces sociales du pays.
Le Roi est nu comme il ne l’a jamais été.
Alors que seulement 14 % des français lui font encore confiance quand 73 % d’entre eux exigent sa démission, Macron n’a jamais été aussi faible et c’est bien pour cette raison qu’il ne faut rien lâcher. Bien au contraire, c’est le moment de lui porter le coup de grâce.
L’heure est venue de mettre fin à son statut, à son régime, à sa monarchie présidentielle et à son monde pourris et pourrissant.
Vous attendiez des revendications claires ? Sachez que nous sommes bien là pour tout reprendre ! Il est temps que le Peuple prenne le pouvoir car si en bas, on ne veut plus et depuis trop longtemps, plus personne ne peut nier aujourd’hui qu’en haut, ils ne peuvent plus, ils ne peuvent même plus nous le cacher. La fin de partie a sonné et nous venons pour tout changer !
Le 10 septembre fut le premier acte de cette séquence qui est clairement révolutionnaire. Nous étions des centaines de milliers à descendre dans la rue, nous le Peuple, sans syndicats ni partis politiques, et notre détermination, à la hauteur de ce ras le bol général, a réussi à faire tomber pas un mais deux gouvernements en l’espace d’un seul mois. Tout pointe désormais vers le méprisant de la République, alors dégageons-le enfin, lui et son monde, pour le remplacer par le Pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple.
La nécessité d’une réécriture des règles du jeu à travers un processus constituant est désormais dans toute les têtes, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par l’extrême centre, ces anciens soldats de la Macronie qui, aujourd’hui, quitte le navire. Nous n’attendrons pas de prochaines élections législatives ou présidentielles pour choisir celui qui devra décider à notre place. C’est le moment. C’est notre moment.
Nous appelons donc l’ensemble des personnes mobilisées, bloqueur.euse.s, grévistes, étudiant.e.s, chômeur.euse.s ou retraité.e.s à la préparation de l’Acte 2 de cette séquence.
Dès maintenant et durant les prochaines semaines, créons les conditions matérielles de cette victoire historique. Construisons la grève générale reconductible, ses caisses de grève, ses réseaux solidaires, ses tournées des boites, ses commissions grève et coordinations interprofessionnelles. Élargissons nos rangs à l’ensemble des forces sociales, à toutes les luttes syndicales, paysannes, écologistes ou des quartiers populaires dans une grande convergence de tous les indignés pour frapper tous en même temps d’un seul poing.
Rejoignons l’appel du Var à organiser des coordinations dans chaque département autour du 1er novembre pour rassembler toutes nos forces localement partout, organiser des actions à grande échelle près de chez nous et coordonner ensemble le blocage réel du pays autour du 15 novembre, date anniversaire du grand mouvement des Gilets Jaunes. Au programme, une pluralité d’actions, déter ou pacifiques, manifestations déclarées ou sauvages, piquets de grève, blocages des routes, des entrepôts, des lycées, boycott ciblé et généralisé, artivisme et festivités, convoi des indignés vers Paris avec montée de nos cahiers de doléances à déposer légitimement devant l’Assemblée Nationale…
Si ce n’est pas nous, qui ? Et si ce n’est pas maintenant, quand ?
Alors, rejoignez, partagez, transformez cet appel pour que le 13, le 14, le 15 novembre et au delà, nous passions de l’indignation à l’action, de Bloquons Tout à Reprenons Tout !

Publié le 12.10.2025 à 14:07
Infirmières : Encore sur le contrôle.
Cheres collègues, pourriez-vous indiquer quand, pour la dernière fois, vous ou vos représentants avez participé à la nomination du médecin-chef, ou comme on l’appelle désormais, du directeur général de l’hôpital ?
Nous sommes toujours confrontés à un fait accompli.
Et encore une chose : où est le plan de développement que chaque candidat au poste de direction doit soumettre et présenter publiquement ? Où peut-on le consulter ?
Personnellement, je n’ai entendu parler que de licenciements, de réductions d’effectifs, de «silence» et de descriptions de poste d’infirmière où une personne travaille pour deux, et bien sûr gratuitement.
La transparence et la participation du personnel sont notre droit légitime, et non un privilège.
Nous portons chaque jour la médecine sur nos épaules, nous avons donc tout à fait le droit de savoir qui dirige nos hôpitaux et comment.
11 octobre 2025
Larissa Prindilas, infirmière, membre de Soyez comme nous sommes [antérieurement Sois comme Nina]
Source : RESU / PLT.
Publié le 12.10.2025 à 13:09
Le bal des zombis aura une fin. Éditorial du 12 octobre 2025.
La crise au sommet de l’État n’est pas la crise du macronisme : celui-ci est déjà mort et le problème, pour cet État et pour le capital qu’il sert, est « quoi faire » du corps du roi, toujours installé en son sommet.
C’est la crise du régime de la V° République. Le danger immédiat est que le spectacle de cette crise en haut hypnotise et paralyse, et ce danger n’existe que parce que l’intersyndicale existe maintenant pour attendre et ne rien faire, et parce que les partis issus du NFP ont choisi de se diviser entre PS d’un côté et LFI de l’autre.
Il est donc important de « rassurer » et « conforter » les militants, de gauche, syndicalistes et écologistes, dans la mesure où ils sont une médiation importante entre les plus larges masses et la question du pouvoir.
Redisons-leur donc que la réforme des retraites de Macron est réellement sur la sellette, pour une raison : cette contre-réforme était le maillon central de la tentative finale de Macron de restaurer l’autorité présidentielle par un coup « à la Thatcher ». Toute la crise présente découle de son échec et c’est le mouvement social politique décisif de septembre 2025 qui est la cause de l’accélération actuelle.
Abrogation, suspension, report d’une partie de son application, « mise en débat » : la question réelle n’est en rien celle du nombre de milliards que cela « coûterait » (de toute façon l’application de la réforme coûte très cher aux travailleurs, aux familles et aux retraités, voilà le vrai coût), elle est celle du pouvoir présidentiel de la V° République qui a commencé à se déliter.
C’est pour cela que LR et Horizons, se fermant toute autre voie que l’union des droites avec le RN, ne veulent pas qu’on y touche, n’iront pas au gouvernement Lecornu 2, de peur que la fonction présidentielle ne finisse de s’effondrer alors qu’ils lui ont eux-mêmes porté des coups décisifs pour tenter de régler le problème Macron.
Inversement, l’abrogation de la réforme des retraites fait corps, dans les profondeurs sociales, avec l’exigence pleine et entière de démocratie. Elle serait une victoire qui ne sauverait nullement le gouvernement, que le PS vote la censure ou non.
Disons ensuite à ces couches militantes qu’il ne faut pas avoir peur d’une élection législative. Assurément, ce serait un très, très rude combat. Mais très rude pour quoi ? Pour imposer l’unité. Nous pouvons dans ce cas escompter un sursaut qui combine ce qui s’est passé en juin 2024 quand le NFP a été imposé, et ce qui s’est passé en septembre 2025 avec Bloquons tous et les grèves politiques. Mélenchon comme Glucksmann, Bompard comme Hollande, peuvent être remis à leurs places. Et une majorité des partis issus du NFP être élue. Ce qui, ipso facto, poserait la question de l’auto-institution de l’Assemblée en Assemblée constituante.
Il n’est pas question ici d’un optimisme aveugle : cette voie est la seule alternative au rétablissement dictatorial, poutino-trumpiste, de la V° République sous l’égide de l’union des droites racistes, cléricales et fascistes 2.0.
Dans l’immédiat, Macron et Lecornu vont encore essayer de faire durer. Par exemple, nous pourrions avoir, en cas de censure, un gouvernement « démissionnaire » en roue libre, poursuivant la casse sociale au motif d’un budget non adopté, ou peaufiné par les groupes RN, de droite et du centre à l’Assemblée nationale, et des « marchés financiers affolés », pendant des semaines : la censure elle-même, on le sait maintenant, ne met plus un point final aux gouvernements fantômes de l’exécutif zombi !
Et les hauts fonctionnaires de l’appareil d’État, qui n’ont rien à voir avec les agents, fonctionnaires ou non, des services publics, les préfets, recteurs, directeurs d’ARS …, en roue libre eux aussi, foncent en avant pour fermer écoles et lits d’hôpitaux et casser les aides publiques : il va falloir les arrêter !
La crise en haut doit être dénouée par en bas.
Le 12/10/2025.
Publié le 12.10.2025 à 09:44
Après le Népal, Madagascar est l’Etat où la vague insurrectionnelle, prolétarienne et démocratique de la « génération Z » est en train de disloquer l’appareil d’Etat et vaciller le pouvoir, car de larges secteurs de l’armée se sont joint, hier, aux manifestants.
C’est un message pour Mohamed VI ! certes, le roi du Maroc est un totem de grande taille. Sa chute serait un appel d’air aux peuples du monde entier.
Nous reproduisons, en image illustrant cet article, un billet publié hier sur les réseaux sociaux et des dessins de « Twa »‘, artiste de rue et auteur de bédés, à Tananarive, qui chronique les évènements par ses dessins. Art et révolution.
Samedi 11 octobre 2025 — Madagascar
17ᵉ jour de mobilisation. Un tournant historique.
C’est le post que j’attendais d’écrire depuis le début.
Aujourd’hui, militaires et manifestants ont marché dans la même direction, main dans la main.
Pardonnez-moi si ce texte est moins détaillé que les précédents. Trop d’émotion, trop d’images fortes encore en tête.
Ce matin, une vidéo a circulé : l’unité d’élite CAPSAT, longtemps considérée comme fidèle au pouvoir, a lancé un appel inédit à ses frères d’armes — refuser les ordres injustes et se tenir aux côtés du peuple.
La hiérarchie militaire, elle, appelle à la retenue et au dialogue, pour éviter que le pays ne sombre dans une confrontation directe entre civils et soldats.
À Anosy, les affrontements ont repris. Mais cette fois, les forces de l’ordre ont fini par céder, laissant les manifestants atteindre la place du 13-Mai.
Pour la première fois depuis le début du mouvement, des soldats ont escorté les manifestants jusqu’à cette place, haut lieu des luttes populaires malgaches.
Les images sont saisissantes : des blindés entrant dans la place, entourés de civils qui les saluent, qui grimpent dessus, qui pleurent.
Un moment suspendu, presque irréel.
Mais la journée a aussi laissé des traces. Deux morts, une vingtaine de blessés.
Même dans la victoire, la douleur reste présente.
Le pays est à un moment charnière.
Une bataille a été gagnée aujourd’hui. Savourons-la. Mais restons vigilants — car ce qui vient maintenant sera tout aussi décisif.
Portez-vous bien les gens.
