Paris-Luttes.info

rubrique «À LIRE AILLEURS»

Publié le 30.04.2024 à 14:00

[A69]Acte 3 contre l'A69 les 7, 8 et 9 juin : ROUE LIBRE

Atosca, protégé dans ses exactions par un réseau de complicités politico-financières, croit pouvoir se lancer en roue libre contre le vivant et la justice sociale dans son début de chantier chaotique. Mais nous sommes les graviers dans leurs roulements ! Notre roue est bien huilée et tourne à plein régime, la leur émet ses derniers crissements... La lutte est incontrôlable, nous annonçons le 3e acte d'une mobilisation massive aux côtés des soulèvements de la Terre : ROUE LIBRE !

Voilà deux ans que la lutte contre l'autoroute A69 ne cesse de s'intensifier, après des années de résistance locale.

Elle s'exprime aujourd'hui de multiples manières : à travers la ténacité des recours juridiques, les soutiens nationaux et internationaux, les désarmements d'engins de chantier, les grèves de la faim et de la soif, des débats à l'Assemblée, des enquêtes sur la corruption des bitumeurs, par la construction d'un projet d'aménagement alternatif Une Autre Voie, et par la multiplication des zones d'occupation sur le tracé que ni le Ministère de l'Intérieur ni ses sbires ne parviennent à endiguer !

A plusieurs reprises déjà, nous nous sommes rassemblé.es pour agir ensemble : en avril dernier, nous étions des milliers à bloquer la route contre un projet qui fonce droit dans le mur ; en octobre, nous étions plus nombreu.ses encore, déterminé.es à ne pas laisser les décideurs mépriser la colère populaire.

Les 7, 8 et 9 juin prochain, nous convergerons en masse vers l'Acte 3.

Les décideurs, enfermés dans un jusqu'au-boutisme autoritaire, s'entêtent dans un projet désormais dépourvu de toute légitimité. Riverain.es ou représentants de l'ONU, scientifiques du GIEC ou agriculteur.ices, secteur de la santé publique et ingénieu.res, habitant.es des villes et des campagnes, toustes dénoncent l'absurdité de ce projet qui n'est plus soutenu que par la violence d'État. Si l'autoroute avance, c'est à coups de dépenses sécuritaires délirantes.

Mais l'appareil répressif n'a pas suffi à entamer le courage des opposant.es. Ecureuil.les, occupant.es et voisin.es ont réussi à défendre plusieurs zones boisées, renforçant l'ancrage de la lutte sur le tracé. Des centaines de personnes ont convergé vers les occupations, et appellent toujours à les rejoindre sur place ! L'État tente vainement d'enterrer la contestation, mais le Sud-Tarn résiste !

Face à l'A69, nous continuerons de lutter contre la métropolisation, pour faire front commun contre les projets routiers et autoroutiers, jusqu'a obtenir un moratoire. Enfin, nous voulons porter des imaginaires de mobilités et d'habitations des territoires désirables. Contre l'autoroute et toute sa chaîne de production, des gravières en Ariège aux centrales à bitume en Haute-Garonne et Tarn, convergeons massivement dans le Sud-Ouest, pour une mobilisation populaire de grande ampleur. Bloquons les chantiers de l'A69 et reprenons les terres accaparées par Atosca/NGE.

Retrouvons-nous pour un prologue le 1er juin en Ariège contre les gravières, d'où un convoi partira pour rejoindre l'Acte 3 contre l'A69 les 7, 8 et 9 juin 2024 ! Continuons d'élargir la brèche ouverte contre l'A69 et son monde. L'autoroute ne passera pas ! NO MACADAM !

Les collectifs organisateurs : La Voie est Libre, Les Soulèvements de la Terre, XR Toulouse, ZAD A69

Mail de contact : contact-rouelibrea69@protonmail.com Photos d'illustration libre de droit : https://www.swisstransfer.com/d/88c9f975-897a-47a2-8d61-cfe2fb394f19 Précédentes mobilisations : Avril : https://www.youtube.com/watch?v=Dxr-G6rkpvU Octobre : https://www.youtube.com/watch?v=L3Fe4E2BpMM

.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Publié le 30.04.2024 à 10:00

Semaine du feu contre toutes les expulsions ! / Une émission de Minuit Décousu

1h de radio pour faire entendre la semaine de lutte contre toutes les expulsions menée à Lyon à l'occasion de la fin de trêve hivernale : plateaux radio à gogo, paroles d'habitant·es, gala de boxe et plein de solidarités fortes... 🎉

Comme tous les mardis soir, la team Minuit Décousu en découd avec la nuit autour de sons, de textes, d'archives et de voix qui s'entremêlent.

Dans notre dernière émission, on fait entendre la Semaine du feu, une semaine de résistance contre toutes les expulsions à l'occasion de la fin de la trêve hivernale début avril, qui menace les locataires précaires et la dizaine de squat lyonnais dont l'Espace Communal Guillotière, lieu fort des mouvements de lutte à Lyon et ailleurs.

L'émission est l'occasion de revenir sur l'histoire de ces lieux menacés, d'entendre les paroles de leurs habitant·es, un gala de boxe populaire, de revenir sur le système des frontières aux cœur des villes et la crise de l'accueil, d'entendre la détermination des soutiens et de se projeter sur les perspectives à l'issue de la trêve, à Lyon comme ailleurs.

Notre émission s'écoute ici ou sur toutes les applis de podcast. Bonne écoute !

Description du visuel : Manifestation contre toutes les expulsions organisées à Lyon le 30/03, le cortège devant l'Annexe de l'Espace communal de la Guillotière. Sur la façade une très grande banderole « La métropole veut tout raser, l'ECG va résister. » Photo : @effugax

Minuit Décousu, le 23h-00h de création sonore/documentaire sur Radio Canut tous les mardis soirs et en rediff' sur Cause Commune à Paris/IDF 📻 En podcast ici ou sur toutes les autres applications de podcast : https://audioblog.arteradio.com/blog/139527/minuit-decousu

Publié le 29.04.2024 à 17:30

L'Actu des Oublié.es • S IV • Free Senegal

Tous les deux lundis, l'Actu des Oublié.es évoque les luttes dans le monde. En mars, deux épisodes pour évoquer les luttes de ces dernières années au Sénégal, jusqu'au soulèvement récent pour empêcher l'annulation de l'élection présidentielle.

L'actu des Oublié-es Saison 4 Episode 11 : Free Senegal
Pendant un mois, le Sénégal s'est retrouvé plongé dans le noir. Le 3 février, Macky Sall annonce qu'il annule l'élection présidentielle prévue trois semaines plus tard. Aveu de faiblesse du président après de nombreuses tentatives d'éliminer les candidats de l'opposition à sa succession. Aussitôt, le peuple sénégalais se mobilise de multiples manières ; une fois encore, l'on pourrait dire, tant les soulèvements ont été nombreux ces dernières années. Focus cette semaine sur ces témoignages répétés d'une vague de fond qui gagne au Sénégal comme en Afrique de l'Ouest pour la souveraineté et la décolonisation véritable.

Avec Ousmane Diallo, chercheur à Amnesty International pour le Sénégal et le Sahel, Florian Bobin, étudiant chercheur en histoire à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar et Clair Rivière, journaliste indépendant qui écrit notamment pour Afrique XXI, Le Soir et la radio belge.

Médias Afrique XXI, France 24, TV 5 Monde, Mediapart, Basta.

Musique ep11 1'08 Xuman — Dictateur 15'34 Keurgui Crew — Diogoufi 27'09 Dip Doundou Guiss - #FreeSenegal

Musique ep12 1'15 Bu Ko Sax — Jéem 11'03 Thiat — Mackycratie 24'26 Fou malade, Cool10, Kab2seus, Magui, Kilifeu, Bm Jaay, Aroo, Xuman, Simon, Iss 824

Visuel Affiche d'une journée ville morte, 14 février 2024

Publié le 29.04.2024 à 10:30

De la mer au Jourdain, l'égalité des droits

À l'heure où ces lignes sont écrites, il y a plus de 40 000 morts ou disparus à Gaza. C'est l'équivalent de 1 300 000 morts en France. Plus personne ne peut nier, malgré le matraquage médiatique et malgré la complicité du pseudo « arc républicain », qu'on a affaire à un génocide.

La barbarie

En Israël, les barrières morales se sont écroulées. Les Israéliens se vivent en victimes et pas en bourreaux. Tous les dirigeants israéliens ont théorisé l'idée qu'il était légitime de tuer tout le monde, y compris les femmes et les enfants. La Cour Internationale de Justice a cité nommément le président Isaac Herzog (issu du parti travailliste), le ministre Yoav Galant (célèbre pour avoir traité les Palestiniens d'animaux humains) ou Amichay Eliyahu qui proposait de lancer une bombe nucléaire sur Gaza.

Les actes cruels se sont multipliés. Bébés laissés à l'abandon dans des hôpitaux détruits, blocage des camions apportant une aide alimentaire, mitraillage (avec des tanks) d'une foule affamée se précipitant sur un camion de vivres (119 morts, 700 blessés). L'occupant organise la famine et torture les prisonniers. Il n'y a plus de limite.

En France aussi, les supporters d'Israël ont perdu toute limite : « Si les Gazaouis sont d'accord avec le Hamas, alors il n'y a pas de dommages collatéraux. On a à faire à des sauvages, qui ont dévoilé leur vrai visage. » C'est Michel Boudjenah.

Il n'y a pas non plus de limite en Cisjordanie ou à Jérusalem Est. Les colons et l'armée multiplient ensemble les attaques contre la population civile, les expropriations, les destructions de biens, les pogroms. Le programme du sionisme a toujours été « un maximum de territoires et un minimum d'Arabes ».

Du côté de l'aile la plus fasciste du gouvernement israélien, le programme est simple : tuer ou expulser, provoquer une nouvelle Nakba (comme en 1948).

La Communauté internationale au secours des génocidaires. Les pays occidentaux et arabes portent une responsabilité majeure. Les États-Unis bien sûr qui arrosent les assassins de dollars et d'armes meurtrières. Biden s'est tiré une balle dans le pied en se coupant d'une partie importante de son électorat. Nétanyahou n'a plus qu'à attendre tranquillement le retour de Trump et de ses alliés, les Chrétiens sionistes (qui sont des antisémites avérés).

Les dirigeants arabes, malgré leur opinion publique très sensible à la cause palestinienne, sont restés des collabos. Ils n'ont pas utilisé l'arme du pétrole. Ils ont maintenu les relations diplomatiques avec Israël. Ils laissent faire les pires massacres, se contentant de quémander à l'occupant le droit de larguer quelques colis par avion, comme on jette de la nourriture aux chiens.

Les dictatures du Golfe rêvent de ramasser la mise en cas de cessez-le-feu, en installant leur homme, Mohammed Dahlan, à la tête de Gaza. Ce combattant de la Première Intifada est devenu un mafieux lors de son retour à Gaza en 1994. C'est lui qui a lancé une tentative de coup d'État contre le Hamas en 2007. Il s'est enfui, vit à Dubaï et rêve de revenir, les poches bourrées de dollars, au pouvoir.

Dans l'Union Européenne, il y a certes des pays qui se sont un peu distingués de l'unanimisme pro-israélien : l'Espagne, l'Irlande, la Belgique. D'autres ont fait du zèle. Le Premier ministre suédois a fait un superbe lapsus : « Israël a le droit de commettre un génocide … euh de se défendre ».

En Allemagne et en France, les manifestations pour la Palestine ont été interdites. Les chefs d'État ont multiplié les déclarations, Macron allant jusqu'à proposer d'engager l'armée française contre le Hamas. Les militants (souvent arabes) sont poursuivis pour « apologie du terrorisme » dès qu'ils ne reprennent pas le discours dominant. Les médias martèlent la version officielle sur le pauvre peuple israélien traîtreusement attaqué.

La destruction du droit international

L'Occident avait beau jeu de dénoncer des pays comme la Russie, l'Iran, la Chine décrits comme d'affreuses dictatures. Le soutien occidental à un régime qui assume de tout détruire, d'assassiner méthodiquement des familles entières et de mitrailler des foules affamées les discrédite totalement. Toutes les valeurs que cet Occident était censé représenter (la démocratie, le droit des peuples …) ont été piétinées. Israël a détruit tout ce qui restait du droit international tel qu'il était censé exister depuis 1945. L'impunité, la cécité volontaire vis-à-vis du rouleau compresseur colonial, le silence devant les pogroms perpétrés par les colons et l'armée, la surdité devant les appels au meurtre des dirigeants israéliens, tout ceci ramène la planète à la loi de la jungle. Il n'y a plus ni règle, ni droit. L'ONU et la Justice internationale n'ont aucun pouvoir. Les soudards sont partout.

Au passage, cette guerre détruit aussi les mémoires du judaïsme, de l'antisémitisme et du génocide nazi. Désormais, systématiquement les racistes et l'extrême droite attaquent ceux qui défendent les droits du peuple palestinien en les accusant d'être des antisémites.

La fable des deux États, Comment en sortir ?

Lors de notre séjour à Gaza en 2016, nous avions systématiquement interrogé tous nos interlocuteurs : « un État ou deux États » ? Les rares qui se prononçaient pour deux États nous disaient : « ce n'est pas la justice mais le monde est mauvais. Ils vont nous donner un arpent de désert, ils appelleront ça État palestinien et nous serons tellement faibles que nous serons obligés d'accepter » . Nous leur avons demandé : « et les réfugiés » ? La réponse a été unanime : « Le droit au retour, c'est non négociable. Donc bien sûr deux États, ça ne peut être qu'une étape ».

En 2007, nous sommes reçus par le maire (de l'époque) de Béthléem, Victor Batarseh (FPLP). Il défend la position de son parti (qui est la position historique de l'OLP avant 1988) pour un seul État laïque et démocratique. « Nous ne sommes pas des extrémistes. Si le Fatah arrive à obtenir un État palestinien sur les 22% de la Palestine historique occupés depuis 1967, nous l'accepterons comme étape transitoire ». Il ouvre alors de façon très théâtrale la fenêtre de la mairie de Béthléem. Il y avait autrefois une grande forêt entre Béthléem et Jérusalem. Elle a été rasée. La colonie de Har Homa fondée en 1997 compte des dizaines de milliers d'habitants et ses grands immeubles arrivent tout près de la mairie. Le maire nous demande : « l'État palestinien, vous le mettez où ? ».

Le Monde Diplomatique avait publié autrefois une carte de « l'archipel palestinien ». Ce n'est même plus un archipel. La Cisjordanie est un confetti sans aucune unité et Gaza est à la fois un champ de ruines et un grand cimetière. La pseudo opposition entre Nétanyahou qui veut annexer et expulser et ses soutiens occidentaux qui prétendent soutenir « la solution à deux États » est un leurre qui permet au rouleau compresseur d'avancer. Pour l'arrêter, il faut sanctionner les génocidaires.

Oslo a été une gigantesque supercherie. La seule chose qui a été signée, cela a été la « coopération sécuritaire », c'est-à-dire l'obligation pour l'occupé d'assurer la sécurité de l'occupant. L'Autorité palestinienne était condamnée dès le départ à « collaborer ». L'État palestinien, la fin de la colonisation, la libération des prisonniers ou le retour des réfugiés, on en a parlé et Israël n'a rien signé.

En finir avec les nettoyages ethniques

Avant d'aboutir au fascisme décomplexé, le sionisme a été au départ une théorie de la séparation proclamant que Juifs et non Juifs ne peuvent pas vivre ensemble, ni dans le pays d'origine, ni dans le futur État juif. Cette idéologie a produit le colonialisme de remplacement et la folie meurtrière de l'État juif ethniquement pur.

Aucune paix juste ne sera possible avec le maintien de l'État juif et de toutes les institutions racistes qu'il a créées, ce qui signifie la fin du sionisme.

Les Palestiniens ne réclament pas un État, deux États ou 36 États. Ils demandent juste qu'on leur applique le droit international (qu'il faut distinguer de l'ONU. L'ONU a violé ce droit à plusieurs reprises en 1947-49).

Ce droit, c'est :

• la liberté : fin de l'occupation , de la colonisation, fin du blocus de Gaza, destruction du Mur, libération des prisonniers • l'égalité des droits politiques et économiques pour tous les habitants de la région, quelles que soient leurs origines, leurs identités réelles ou supposées, leur religion ou leur non religion. • La justice : le crime fondateur de cette guerre étant l'expulsion préméditée du peuple palestinien de son pays, c'est le droit au retour des réfugiés. Il faudra aussi juger les criminels de guerre. Quand ces points qui constituent un droit théoriquement garanti seront acceptés, la négociation décidera de la forme étatique future. Les Palestiniens et les Juifs israéliens seront mélangés d'une façon telle que la séparation n'aura pas de sens.

Bien sûr, c'est difficile. Le mur et le blocus de Gaza font que les populations ne se voient plus. Et sans sanctions, le front intérieur ne se fissurera pas dans la population juive israélienne qui jouit du privilège colonial. Avec des sanctions, les Israéliens comprendront que la garantie "qu'ils ne soient pas jetés à la mer", c'est la fin de l'apartheid et pas son maintien.

Certains, dans le mouvement de solidarité pour les droits du peuple palestinien rêvent d'une situation « à l'algérienne », c'est-à-dire du départ de la grande majorité des Juifs israéliens comme ça avait été le cas pour les Pieds Noirs. Ils ont tort. On ne réparera pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage ethnique.

« Vivre ensemble dans l'égalité des droits », il n'y a pas d'alternative non barbare, ni là-bas, ni ici.

De la mer au Jourdain, l'égalité des droits !

Pierre Stambul

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4129

Publié le 29.04.2024 à 10:15

Six mois de génocide et le monde se tait !

Six mois que cette tuerie est perpétrée avec la complicité des gouvernements occidentaux et la connivence de nos médias. Six mois qu'une immonde puissance coloniale tente d'éradiquer un peuple et amoncelle les cadavres. En six mois, plus de 33000 humains (auxquels il faudrait rajouter plus de 10000 disparu.es), dont près de la moitié d'enfants, ont été assassinés avec des armes fournies par nos prétendues démocraties.

« Six mois que cette tuerie est perpétrée avec la complicité des gouvernements occidentaux et la connivence de nos médias. Six mois qu'une immonde puissance coloniale tente d'éradiquer un peuple et amoncelle les cadavres. En six mois, plus de 33000 humains (auxquels il faudrait rajouter plus de 10000 disparu.es), dont près de la moitié d'enfants, ont été assassinés avec des armes fournies par nos prétendues démocraties.

Hypocrisie criminelle à tous les étages ! À celles et ceux qui n'ont pas renoncé à leur humanité, il reste la nausée, le chagrin, le cri, les pleurs … et l'humour noir. »

Rudi Barnet

L'UJFP reprend totalement ces propos de Rudi Barnet.

Le sionisme montre qu'il est une entreprise guerrière. Il a prémédité et réalisé le nettoyage ethnique de 1948 (la Nakba). Israël est un État d'apartheid qui multiplie les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité envers les Palestinien.nes. La population est quotidiennement agressée par les colons et l'armée. Cette brutalité s'accompagne d'une accélération de la colonisation en Cisjordanie. Les exécutions sommaires et les arrestations se multiplient. Le nombre de prisonniers palestiniens a explosé et ils subissent un traitement inhumain. Marwan Barghouti a été sévèrement battu en prison.

Gaza est une prison bouclée par terre, par air et par mer depuis 2007. Les Gazaouis se font tirer dessus comme des lapins par les soldats israéliens, qui jouent à viser les genoux.

Depuis plus de six mois, un génocide est en cours à Gaza. La plupart des dirigeants israéliens théorisent le fait qu'il est légitime de tuer les femmes et les enfants au nom d'une prétendue lutte contre le « terrorisme ».

Au vu et su de tout le monde, la famine est organisée à Gaza. L'occupant assassine sept membres de World Central Kitchen, souvent citoyens de pays « amis » d'Israël pour bien signifier que « tout est permis », qu'il est le seul maître et que rien ne s'opposera à l'organisation de cette famine. L'occupant tire à l'arme lourde sur des réfugié.es venu.es chercher de la nourriture ou tentant de repartir vers les lieux dévastés qu'ils ont dû fuir. Les camions d'aide humanitaire sont bloqués à l'entrée de Gaza par des manifestants d'extrême droite et par l'armée. Utiliser la famine comme arme de guerre constitue un nouveau crime contre l'humanité.

Les Gazaouis témoignent tous les jours de la violence gratuite, de la cruauté dont ils sont victimes. « Il y a une différence entre un tueur qui tue sa victime et un tueur qui pratique le meurtre comme s'il s'agissait d'un art ou d'un passe-temps. Ils tuent de plusieurs façons, ils stimulent leur passion pour découvrir de nouvelles façons de tuer ».

Ce génocide est la conséquence du colonialisme de peuplement à l'œuvre depuis 1948. Le but du sionisme a toujours été « un maximum de territoire et un minimum d'Arabes ».

Au nom de la mémoire juive, l'UJFP affirme que nier ce qui est en cours, c'est du négationnisme. Le sionisme, une fois de plus, bouleverse les identités juives dans un retournement inacceptable de notre histoire et de nos valeurs.

En France, de nombreux partis politiques, personnalités, médias ou artistes, reprennent le discours des bourreaux qui osent se présenter en victimes. Et le gouvernement poursuit sa politique de répression à l'encontre du mouvement de soutien aux droits du peuple palestinien.

Israël bombarde une ambassade iranienne à Damas. L'Iran riposte. Et aussitôt, le monde « civilisé », dirigeants des régimes féodaux arabes compris, vole au secours des dirigeants israéliens. Ceux-ci ont toujours voulu détourner l'attention et ils essaient d'internationaliser la guerre qu'ils mènent contre le peuple palestinien.

L'UJFP réaffirme sa solidarité totale avec la population de Gaza. Elle continuera inlassablement à populariser les témoignages, à secourir la population, à dénoncer les assassins et leurs complices.

En Palestine, on dit souvent : « vivre c'est résister ». Gaza vit toujours et la résistance de la Palestine n'est pas vaincue.

En 1938, à la conférence d'Évian, la communauté internationale avait abandonné les Juifs qui fuyaient la barbarie nazie. L'histoire ne doit pas bégayer. L'UJFP appelle à ne pas abandonner Gaza et à arrêter la folie meurtrière de l'armée israélienne : cessez le feu immédiat, boycott des institutions israéliennes (participation aux Jeux Olympiques et à l'Eurovision), arrêt de l'exportation d'armes, jugement des criminels de guerre.

La Coordination nationale de l'UJFP, le 16 avril 2024

https://ujfp.org/six-mois-de-genocide-et-le-monde-se-tait/

Publié le 29.04.2024 à 09:00

Accusations de “terrorisme” : à qui le tour ?

Chronique du néofascisme qui s'installe. Article de Contre-Attaque

Finalement, les vieillards d'extrême droite qui squattent les plateaux de télévision ont peut-être raison : en France, on ne peut plus rien dire. En revanche, cette censure de masse, cette « cancel culture » inquiétante ne concerne pas les propos racistes et misogynes, qui eux, ont des tribunes quotidiennes dans tous les médias. Elle frappe les voix antiracistes et anticolonialistes, avec une violence jamais vue.

Ce mardi 23 avril, la députée Insoumise Mathilde Panot, cheffe de file des élus Insoumis, le premier groupe d'opposition à l'Assemblée Nationale, apprend qu'elle est convoquée par la police pour « apologie du terrorisme ». « C'est la première fois dans l'histoire de la Cinquième République qu'une présidente d'un groupe d'opposition à l'Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave sur la base d'accusations fallacieuses » déclare-t-elle dans un communiqué. « J'alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques. Le régime macroniste aura transgressé toutes les limites imaginables », souligne-t-elle. « Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit nous empêchera de protester contre le génocide en cours du peuple palestinien ».

La députée n'est que la dernière cible d'une longue liste de personnalités persécutées dans le cadre d'une véritable chasse aux sorcières qui assimile toutes les personnes qui soutiennent la Palestine à des terroristes.

Avant elle, la juriste franco-palestinienne et candidate Insoumise Rima Hassan a été convoquée, mais aussi le syndicaliste et militant révolutionnaire Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la basketteuse Emilie Gomis – qui aussi été démise de ses fonctions dans le cadre des Jeux Olympiques – le syndicaliste CGT Paul Delescaut – qui a été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract – des syndicalistes étudiant.e.s de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales… D'autres partis de gauche et collectifs sont menacés, par exemple le NPA.

Ce qui se joue autour des convocations de personnalités pour « apologie du terrorisme » n'est que la pointe émergée de l'iceberg. Depuis octobre, des dizaines de témoignages font état de convocations du même type après une manifestation, un post sur les réseaux ou autre. Nous ne sommes plus loin des listes et des rafles d'opposant.e.s. Et rappelons le, à l'automne dernier, la France a été le seul pays au monde à interdire TOUTES les manifestations pour la Palestine. Des milliers de personnes avaient été verbalisées ou embarquées.

En parallèle, plusieurs meetings de la France Insoumise ont été interdits et la police antiterroriste est déployée contre les écologistes et dans les banlieues quand elles se révoltent.

Cette assimilation de toute parole critique à du terrorisme, et donc à une mise à mort symbolique avant d'être physique, est la suite logique d'un long processus engagé contre les minorités puis contre les mouvements sociaux qualifiés d'ultra gauche.

Souvenons-nous que, depuis des années, un travail de stigmatisation et de déshumanisation méthodique a été mené contre les habitant.e.s des quartiers populaires, ce qui a préparé les esprits à une répression militarisée de ces quartiers et à la mise à mort de nombreux jeunes. Puis le même procédé a visé les contestations sociales, notamment contre les Gilets Jaunes, le mouvement écologiste, puis les grandes grèves de l'année dernière, ce qui a conduite à des milliers de blessés par la police et d'arrestations.

Voilà où nous en sommes au printemps 2024 : de nombreuses manifestations sont interdites, l'opposition est censurée et menacée, le nombre de dissolutions de collectifs explose, les meurtres policiers impunis se multiplient. Pendant ce temps, des milices fascistes peuvent brûler la maison d'un maire ou tabasser des militants avec la bienveillance des autorités.

Il faut le dire concrètement : Macron a d'ores et déjà posé les fondations d'un régime néofasciste. Et tout cela dans la passivité générale, puisque l'écrasante majorité de la population est désinformée au quotidien par les médias des milliardaires. Soyons responsables et lucides : c'est un bloc de solidarité et l'organisation concrète de la résistance qui doit être à l'ordre du jour, avant qu'il ne soit trop tard.

Article de Contre-Attaque

Publié le 28.04.2024 à 18:00

Rabasse, le nouveau site du réseau Mutu en Franche-Comté

Une rabasse, en Franche-Comté, c'est une averse soudaine. Rabasse, c'est aussi un site collectif, participatif d'infos militantes ancré dans les luttes anti-autoritaires du Doubs, du Jura, du Territoire de Belfort et de la Haute-Saône. Comme Dijoncter, Rebellyon ou Manif-Est et une vingtaine d'autres sites en France, Suisse et Belgique, Rabasse fait partie du réseau Mutu.

Rabasse, qu'est-ce que c'est ?

Rabasse, c'est un site participatif : les articles sont proposées par une pluie de contributeurs et de contributrices composée des individu·es et des collectifs elleux-mêmes. À la manière des autres sites du réseau Mutu, Rabasse se propose de fonctionner comme une caisse de résonnance des luttes et des résistances franc-comtoises en mettant à leur disposition un agenda participatif et un espace où chacun·e peut publier infos, témoignages, réflexions et analyses dans une perspective anticapitaliste et antiautoritaire.

Rabasse, qu'est-ce que ce n'est pas ?

Rabasse, ce n'est pas un porte-voix pour les partis politiques ou les organisations centralisées qui bénéficient déjà de canaux de diffusion. Nous pensons qu'il est important de faire entendre largement d'autres voix que celles des partis politiques ou de la presse dominante, d'ouvrir des lignes de fuite entre les prés carrés des réseaux sociaux et autres plateformes propriétaires, avides de données et promptes à la surveillance et à la censure. Nous ne sommes pas non-plus professionel·les des médias, notre collectif fonctionne de manière autonome et horizontale et nos décisions sont prises par consentement. Et puis, vous l'aurez compris, Rabasse n'est pas la propriété d'un collectif, mais de toutes celles et ceux avec qui nous partageons le désir d'un monde débarrassé de toutes les dominations !

Mais c'est quoi le but ?

Rabasse souhaite participer à la consolidation d'un tissu alternatif et militant franc-comtois en mettant à la disposition de celles et ceux qui le font vivre un espace qui permet d'échanger, de créer des perspectives de rencontres, de lancer des pistes de réflexions et de critiques sur ce qui est en train de se faire en Franche-Comté et ailleurs.

Qui peut publier dans Rabasse ?

Rabasse est un site participatif, c'est-à-dire que la publication est ouverte à toutes et tous. La publication est pensée comme un travail collectif, impliquant parfois des demandes de modifications. Si elle le souhaite, la personne peut être accompagnée pour ces modifications. Une fois validé par les modérateur·ices, le texte est mis en ligne. Pour être accompagné·e dans vos premières publications, consultez cet article qui explique comment s'inscrire et publier. À noter que nous luttons contre toutes les formes de dominations : la modération n'acceptera donc pas les contributions qui favoriseraient un système de domination quel qu'il soit.

Et à quoi ça ressemble ?

Le site comporte un agenda participatif et cinq grandes rubriques :

Ailleurs : infos d'ailleurs, hors Franche-Comté, et articles à lire ailleurs, hors Rabasse Analyses et réflexions : articles d'analyse ou de réflexion, approfondis ou non, sur des luttes présentes ou passée Expressions et récits : dessins, poèmes, témoignages, sons, directement politiques ou non Infos locales : articles d'infos franc-comtoises, pouvant se retrouver aussi dans l'agenda. À l'exception des évènements de soutien, l'agenda ne comportera que des évènements non-lucratifs et non-commerciaux. Ressources et tutos : infos sur les bons plans en Franche-Comté et guides pratiques

Il est également possible d'effectuer une recherche sur le site via une thématique (lutte des classes, antinucléaire, féminismes, antiracisme...), un lieu (Jura, Doubs, Territoire de Belfort, Haute-Saône) ou un collectif

Et maintenant, que s'abatte la pluie ! Bonne écriture !

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Publié le 20.04.2024 à 10:00

Fight Covid, Act Up

Article de l'Association pour la Réduction des Risques Aéroportés (ARRA), sur les gestes à promouvoir pour lutter contre la pandémie de Covid. Article publié sur leur site

Fight Covid, Act up

En français : « Combattre le COVID, agir ».

Contexte : cet article a été rédigé entre décembre 2023 et février 2024.

Affiche réalisée par Keith Haring, intitulée « IGNORANCE = FEAR, SILENCE = DEATH Fight AIDS ACT UP » (Ignorance = Peur, Silence = Mort, Combattre le SIDA, Agir), en 1989 pour l'organisation ACT UP.
Affiche représentant 3 personnages jaunes : un se cache les yeux, l'autre les oreilles et le dernier la bouche. Ils ont une croix rouge sur le corps.

IGNORANCE = PEUR

J'ai écrit ce document parce que je tiens à toi et que j'ai envie de te partager un certain nombre d'informations pour que tu puisses te protéger face au Covid. La démarche doit te paraître étrange ou bizarre pour le moment. Il y a de grandes chances que le Covid ne soit plus une source d'inquiétude pour toi depuis longtemps déjà. La situation sanitaire actuelle est pourtant bien plus grave que ce que tu peux imaginer et il y a urgence à ce qu'un maximum de personnes en prenne conscience le plus rapidement possible.

Dans ce document, je vais m'appuyer sur les principes de l'autodéfense sanitaire et de l'éducation populaire, dans la continuité des luttes menées par ACT UP depuis la fin des années 80 contre l'épidémie de VIH-SIDA. Face à l'inaction des institutions, nous devons réduire les risques et prendre soin les un·e·s des autres en nous réappropriant le savoir médical, parce que personne d'autre ne le fera pour nous.

Tu vas peut-être ressentir un sentiment d'inconfort face au décalage entre les informations partagées et ce que tu fais ou ne fais plus pour te protéger du Covid. Il n'y a aucune volonté de te culpabiliser. La situation sanitaire actuelle est le résultat de problèmes structurels, pas de la faute des individus. Je ne m'attends pas non plus à ce que tu me croies sur parole et je t'invite au contraire à remettre en question tout ce que tu vas lire ici et à t'approprier par toi-même ces informations.

L'état des connaissances scientifiques sur le Covid et les moyens de protection disponibles sont suffisants pour vivre sans danger : ni être contaminé par ce virus, ni le transmettre aux autres.

J'espère te donner envie d'agir.

Gab

INFORMATION = POUVOIR

Assemblée Générale d'ACT UP LA. Crédit : Chuck Stallard.
Assemblée de plusieurs dizaines de personnes assises en rond sur des chaises dont une partie lève la main.

Est-ce que l'on est toujours en situation de pandémie de Covid ?

2024 marque l'entrée dans la 5e année de pandémie de Covid depuis l'émergence du virus SARS-COV-2 en 2019.

C'est ce qu'a rappelé Maria Van Kerkhove, Directrice technique de la gestion des épidémies, et Responsable de l'unité des maladies émergentes à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 31 décembre 2023 sur twitter [3]

Pour savoir si le Covid circule toujours activement en France, on peut d'abord regarder le nombre de cas confirmés par dépistage clinique (test antigénique/PCR).

Officiellement, voici la situation épidémique actuelle en France :

Nouveaux cas confirmés et journaliers de COVID-19 par million de personnes de mars 2020 à décembre 2023. Source : Tableau de bord COVID-19 de l'ONU.
Courbe des cas de COVID-19 en France de 2020 à fin 2023

On observe les différentes vagues épidémiques qui ont traversé le pays depuis 2020, y compris après la fin de l'état d'urgence sanitaire à l'été 2022, mais a priori plus rien depuis début 2023.

En juin 2020, Donald Trump expliquait que « Si nous arrêtions les tests maintenant aux USA, nous aurions très peu de cas de coronavirus. » [4] C'est exactement ce qui a été mis en pratique en France avec l'abandon de la politique de test systématique et le démantèlement progressif du principal outil de suivi des détections (SIDEP) qui permettait d'avoir une vision globale de l'évolution de la pandémie [5]. Par manque de prévention sur le sujet, il n'y a plus suffisamment de personnes qui se font dépister lorsqu'elles ont des symptômes évocateurs du Covid ou lorsqu'elles sont cas contact, et on ne peut plus évaluer correctement la circulation virale du Covid en France grâce au dépistage clinique.

Heureusement d'autres méthodes d'évaluation de la circulation du Covid existent comme la surveillance des eaux usées. Le virus se retrouve en effet dans les selles et l'urine des personnes infectées et en faisant des prélèvements réguliers dans différentes stations d'épuration réparties à travers le pays, on peut avoir une très bonne estimation de la circulation du virus et du nombre de personnes infectées.

Voici que l'on observe actuellement en France :

Moyenne des indicateurs de surveillance des eaux usées pondérée par la taille de population raccordée aux différents sites surveillés – 2022-2023 – France. Source : SUM'Eau. Indicateur eaux usées : ratio de concentration virale de SARS-CoV-2 sur concentration en azote ammoniacal.
Graphique présentant les indicateurs de surveillance des eaux usées

La surveillance des eaux usées (courbe rose en trait plein) confirme qu'il y a bien eu plusieurs vagues épidémiques en France depuis la fin de l'état d'urgence sanitaire à l'été 2022 : pendant l'été 2022, de septembre 2022 à janvier 2022, pendant l'été 2023, puis de septembre 2023 à janvier 2024. La vague épidémique de septembre 2023 à janvier 2024 est la plus forte connue depuis au moins l'été 2022.

Malheureusement, il n'est pas possible de comparer le niveau de ces vagues épidémiques avec le début de la pandémie : en France le suivi du Covid dans les eaux usées a été arrêté entre janvier et juillet 2022 et l'organisme public chargé du suivi a changé entre-temps. Mais on peut voyager à travers l'Europe pour aller voir ce qu'il se passe dans les autres pays qui ont surveillé leurs eaux usées depuis plus longtemps que nous.

En Autriche, la surveillance des eaux usées nous indique que la vague épidémique de fin 2023 est de loin la plus élevée mesurée depuis fin 2021 (vague du variant « Omicron »)  :

Surveillance des eaux usées en Autriche – Tendances pondérées par personne dans les Länder (et en Autriche dans son ensemble) entre octobre 2021 et janvier 2024.
Surveillance des eaux usées en Autriche de 2021 à début 2024

On voit les différentes vagues COVID en 2021, 2022. En 2023, il y en a une en janvier (fin de la vague de fin 2022), une en février-mars, et une qui commence vers septembre avec un gros pic en décembre (le plus important) qui continue, en baisse, sur janvier 2024.

Même constat aux Pays-Bas depuis le début des mesures fin 2020 :

Particules virales dans le traitement de l'eau aux Pays-Bas de septembre 2020 à début décembre 2023.
Particules virales dans le traitement de l'eau aux Pays-Bas de 2020 à 2023

On voit les différents pics de COVID. En 2023, il y a une fin de vague en janvier, puis une vague de février à mai (pic en mars). Une troisième vague commence fin juillet pour atteindre un pic en décembre, le plus haut jamais atteint et qui fait le double des précédents.

Idem en Allemagne depuis l'été 2022 :

Charge virale dans les eaux usées en Allemagne de 2022 à 2023
Charge virale dans les eaux usées en Allemagne du 2 juin 2022 à fin 2023.

On voit 3 vagues en 2022 dont la dernière termine début 2023. Il y a ensuite une deuxième vague en 2023 puis une troisième qui démarre en milieu d'année pour atteindre son pic en fin d'année, point le plus haut qui représente le double des autres pics.

Idem en Catalogne depuis fin 2020 (courbe verte – celle qui passe au dessus de l'autre à partir de juillet 2022) :

Surveillance des eaux usées en Catalogne de juillet 2020 à novembre 2023 (courbe verte – celle qui passe au dessus de l'autre à partir de juillet 2022) associée aux cas cliniques (courbe grise).
Surveillance des eaux usées en Catalogne de 2020 à 2023

À partir de fin 2022, il y a une vague qui se termine début 2023. En 2023, on voit une autre vague de mars à juin, puis à partir de juillet jusqu'en novembre en restant à un niveau assez élevé. Fin novembre, il y a un énorme pic, le plus élevé, dont on ne voit pas la chute sur le graphique qui s'arrête là.

Idem au Luxembourg depuis 2020 (courbe bleue avec les points dessus) :

Dynamique nationale du SARS-CoV-2 dans les eaux usées au Luxembourg, de début 2020 à janvier 2024.
Dynamique nationale du SARS-CoV-2 dans les eaux usées au Luxembourg, de début 2020 à janvier 2024. La courbe bleue avec les points représente les données sur les eaux usées. Les barres grises représentent les cas journaliers signalés.

Dans les données des eaux usées, on voit les courbes des différentes vagues de Covid. Après l'été 2023, une vague commence avec un pic en octobre sans beaucoup redescendre. Fin 2023-début 2024, il y a le pic le plus important, légèrement en-dessous du pic de cas signalés début 2022.

Si l'on traverse l'Atlantique, on voit qu'aux États-Unis, la vague actuelle est la 2e plus grosse vague depuis le début de la pandémie avec environ 2 millions de personnes infectées par jour au moment du pic atteint le 5 janvier 2024 (1 personne sur 23) :

Surveillance des eaux usées aux États-Unis de début 2020 à début 2024.

On voit un énorme pic fin 2021-début 2022. Puis, il y a une longue vague de mi-2022 à mi-2023 avec deux pics. Il y a ensuite une reprise en été 2023 puis le deuxième pic le plus important fin 2023-début 2024 (un peu plus élevé que les deux pics de la longue vague précédente).

On peut également évaluer la circulation virale du Covid en pratiquant une enquête de prévalence. On prend tous les mois un échantillon représentatif de la population d'un pays et on fait passer un test antigénique/PCR à tous les individus de cet échantillon.

Si on prend l'Eurostar pour voyager au Royaume-Uni, on sait ainsi qu'environ 4% de la population britannique (2,5 millions de personnes) était infectée par le Covid mi-décembre 2023 soit 1 personne sur 24.

Prévalence du COVID en Angleterre de 2020 à 2023
Prévalence du COVID en Angleterre de 2020 à 2023 (taux hivernaux ajustés en fonction de la pondération supposée et de la sensibilité des LFT/PCR). Source ONS, UKHSA.

On voit les différences vagues de COVID jusqu'à mars 2023. De mars à mi-novembre 2023, il n'y a pas de données. Les données reprennent ensuite et on voit un pic très élevé (le quatrième plus élevé) en décembre 2023-janvier 2024.

Et le virus n'est pas devenu saisonnier comme la grippe puisque l'Australie connaît fin 2023 sa plus grosse vague épidémique depuis juillet 2022, en plein été austral :

Surveillance des eaux usées en Australie, 2022-2023
Tendances de la surveillance des eaux usées du SARS-CoV-2 et cas de Covid signalés dans la région métropolitaine de Perth, Australie occidentale, du 1er juillet 2022 au 1er janvier 2024.

Il y a un pic très élevé en été 2022, puis un plus bas fin 2022-début 2023. Fin 2023, il y a un nouveau pic qui est le deuxième plus élevé.

La pandémie de Covid ne s'est en en réalité jamais arrêtée depuis 2019 : dans la plupart des pays, il n'y a jamais eu autant de personnes (ré)infectées par le Covid que fin 2023. Les hôpitaux sont de nouveau surchargés par les infections respiratoires, notamment en Italie [10]. On dit qu'elles sont asymptomatiques.

Cela signifie que leur système immunitaire combat le virus mais qu'elles n'ont pas de fièvre, pas de toux, pas de maux de tête, pas de perte d'odorat ou autres symptômes que l'on associe habituellement à une personne malade du Covid. Malgré cette absence de symptômes, une personne asymptomatique a une charge virale équivalente à celle d'une personne symptomatique [11]. Elle est donc tout aussi contagieuse.

De plus, parmi les personnes qui développent des symptômes, le moment entre l'infection et l'apparition des symptômes peut durer de 2 à 3 jours. La particularité du Covid c'est que les personnes infectées sont déjà contagieuses pendant cette phase d'incubation de la maladie [12].

Au total, une personne infectée par le Covid, qu'elle soit symptomatique ou asymptomatique, est contagieuse pendant environ 10 jours après l'infection, y compris si elle a eu des symptômes légers qui se sont estompés au bout de quelques jours.

Tester et isoler uniquement les personnes symptomatiques ou porter le masque seulement lorsque l'on est visiblement malade ne permet pas d'enrayer la pandémie de Covid. En période de circulation active du virus, il est impossible de savoir qui est contagieux·se juste en se basant sur le « bon sens ». On peut soi-même être infecté·e par le virus sans le savoir et infecter nos ami·e·s, nos collègues, notre conjoint·e, nos enfants, nos parents…

Un homme regarde dans la bouche d'un autre grâce à une lampe frontale.« Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent. » Knock Acte I scène I, Jules Romains

Quels sont les symptômes du Covid ?

L'infection par le Covid est très souvent asymptomatique. Mais lorsque l'on développe des symptômes, ce sont souvent les mêmes qu'un simple rhume ou que la grippe [13] : fièvre, toux, gorge qui gratte, maux de têtes, fatigue.

En fonction des variants du virus, des symptômes plus atypiques peuvent se manifester : perte du goût et de l'odorat, éruptions cutanées, maux d'estomac, diarrhée… Les symptômes peuvent être très légers et présents de façon isolée ou combinée.

Lorsque que l'on est « un peu enrhumé·e » en temps de pandémie de Covid, il est impossible d'éliminer la possibilité d'avoir le Covid sans pratiquer un dépistage. Avec le dernier variant en circulation, même des symptômes digestifs qui feraient davantage penser à une gastro peuvent en réalité être le signe d'une infection au Covid.

Le test PCR est le seul test de référence pour dépister le Covid. Il s'effectue en laboratoire médical (et non en pharmacie). Il convient de réaliser ce test au bon moment pour s'assurer d'un résultat fiable, c'est-à-dire immédiatement (J+0) si l'on présente des symptômes évocateurs du Covid ou entre J+5 et J+7 du contact à risque si l'on est asymptomatique.

Les tests antigéniques (effectuées en pharmacie) ou les autotests ne sont informatifs que s'ils sont positifs c'est-à-dire qu'ils génèrent beaucoup de faux négatifs. Leur sensibilité aux derniers variants en circulation s'est effondrée, et il est maintenant plus efficace de tirer une pièce à pile ou face pour savoir si on a le Covid que de se fier à un autotest ou à un test antigénique négatif [14].

Aussi, et contrairement à ce que dit l'expression populaire, il n'est pas possible d'attraper froid [

À quoi ressemble le Covid long ? Version texte de l'infographie.
Infographie : à quoi ressemble le Covid long ?

Le fait d'avoir manifesté peu ou pas de symptômes lors d'une précédente contamination ne veut absolument pas dire que ce sera le cas lors de la suivante et que l'on serait immunisé·e contre le Covid Long. Un exemple parmi tant d'autres : Riley Lapham, une danseuse australienne professionnelle de 23 ans en parfaite santé et qui, après 3 infections COVID avec peu ou pas de symptômes, développe un Covid Long au bout de sa 4e infection Covid en avril 2023. Elle est maintenant incapable de danser et s'estime déjà heureuse de pouvoir continuer à se faire à manger, faire les courses et se doucher [21], il n'y a aucune « dette immunitaire » contractée à cause du port du masque et le respect des gestes barrières pendant l'état d'urgence sanitaire et qu'il faudrait maintenant rembourser en arrêtant de se « surprotéger ». Le système immunitaire n'est pas un muscle qui s'affaiblit lorsqu'on ne l'utilise pas. Lorsque l'on tombe malade c'est que notre système immunitaire est dépassé. Mais heureusement pour nous, il n'y a pas besoin de tomber malade pour stimuler notre système immunitaire. Sinon est-ce qu'on imagine reboire de l'eau non potable, ne plus se laver les mains après être allé aux toilettes, lécher volontairement les barres de métro ou s'exposer délibérément à la tuberculose pour stimuler son système immunitaire et rembourser sa « dette immunitaire » ? Si nous avons été moins malades lorsque l'on portait le masque, c'est que notre système immunitaire a été moins dépassé que d'habitude. Mais il a été en permanence stimulé, y compris par les masques qui ne sont pas stériles : on inhale la flore microbienne présente dessus, ce qui stimule l'immunité… mais sans nous rendre malades.

De manière générale, il y a une vaste littérature scientifique qui s'accumule depuis 2020 sur le fait que le Covid n'est pas une maladie respiratoire comme la grippe mais une maladie systémique qui va aller se loger dans la plupart des organes du corps (cœur, cerveau, système digestif, reins…) et les endommager [22]. En particulier, chaque (ré)infection augmente les risques d'avoir des problèmes pulmonaires, cardiovasculaires, gastro-intestinaux ou encore neurologiques et ces risques ont été observés chez les individus vaccinés aussi bien que chez les non-vaccinés, de manière plus prononcée au moment de l'infection, mais jusqu'à six mois après [23]. Une réinfection par le SARS-CoV-2 double les risques de décès et triple ceux d'hospitalisation et de problèmes cardiaques.

De plus en plus de liens sont faits entre les (ré)infections Covid et la détérioration globale présente ou future de la santé des gens : davantage d'arrêts cardiaques (y compris chez les jeunes entre 25 et 44 ans [24]), d'accidents vasculaires cérébraux, mais aussi le développement sur le temps long de maladies auto-immunes, de maladies chroniques comme le diabète ou neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson [25]. Encore une fois rien à voir avec la grippe ou un simple rhume.

S'il ne fallait retenir qu'une chose, c'est que le Covid invalide et handicape massivement. Et il n'y a pas d'un côté les personnes « fragiles », « vulnérables », « à risque » et de l'autre les personnes « bien portantes ». Tout le monde est fragile, vulnérable et à risque face à ce virus. Même si on est vacciné·e, même si on est jeune et en bonne santé, même si on a eu des formes légères ou asymptomatiques dans le passé. Encore plus si on a déjà eu plusieurs fois le Covid et que l'on se rappelle que la moitié des infections sont asymptomatiques. Il n'y a rien dans l'histoire de l'espèce humaine qui indique que se faire (ré)infecter par un pathogène est une bonne chose. On devrait toujours essayer de prévenir toutes les (ré)infections, même celles qui semblent bénignes.

L'OMS reconnaît officiellement le Covid Long depuis 2020. En France, les institutions de santé ont longtemps expliqué aux personnes touchées par le Covid Long que le problème était « dans leur tête » et il a fallu attendre le 7 novembre 2023 pour que le Comité de Veille et d'Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS) reconnaisse enfin la réalité « organique » du Covid Long. C'est en grande partie grâce au combat mené pendant plusieurs années par des associations de malades. Il faut néanmoins garder en tête qu'il n'existe aujourd'hui aucun traitement efficace contre le Covid Long [26].

Le seul moyen connu de ne pas être handicapé·e à vie par le Covid c'est de ne pas l'attraper.

Pancarte en faveur du port du masque dans les lieux de soin
Pancarte en anglais qui dit : « You're only a COVID-19 infection away from disability and/or long-term health consequences. #KeepMasksInHealthcare », soit « Vous n'êtes qu'à une infection COVID-19 du handicap et/ou des conséquences sur la santé à long terme. #Garder Les Masques Dans Les Services De Santé ».

Risque = Aléa × Exposition × Vulnérabilité

Aléa

Le Covid circule activement en France et dans le monde toute l'année : il y a régulièrement davantage de personnes infectées autour de nous qu'à l'époque où tout le monde portait un masque ou était confiné chez soi.

Exposition
Le Covid est un virus aéroporté : en respirant et en parlant, une personne infectée émet des petites gouttelettes infectieuses qui occupent pendant plusieurs heures tout le volume d'une pièce non aérée, comme de la fumée de cigarette. Plus de la moitié des personnes infectées par le Covid ne savent pas qu'elles sont infectées (asymptomatiques ou pré-symptomatiques) mais sont tout aussi contagieuses que les personnes symptomatiques. Les éventuels symptômes du Covid sont souvent les mêmes qu'un simple rhume ou la grippe. Les personnes restent contagieuses environ 10 jours après l'infection, même si elles se sentent mieux au bout de quelques jours. Il n'y a presque plus aucune mesure de protection collective en France depuis la fin de l'état d'urgence sanitaire en 2022.
Vulnérabilité
D'après l'OMS, tout le monde peut développer un Covid Long et ni les enfants, ni les jeunes adultes en bonne santé ne sont épargné·e·s. D'après l'OMS, entre 10 et 20% des (ré)infections au Covid conduisent à un Covid Long. Chaque (ré)infection augmente considérablement le risque de développer des séquelles cardiovasculaires, neurologiques, intestinaux… et affaiblit le système immunitaire, que l'on soit vacciné ou pas, que l'on soit symptomatique ou pas, que l'on ait eu une forme légère ou pas. Les taux de rappels vaccinaux actuels dans la population générale sont très faibles. En situation de libre-circulation, le Covid mute et évolue régulièrement ce qui change sa transmissibilité, sa gravité, sa résistance aux vaccins et l'efficacité du système immunitaire pour le combattre (et pas dans le bon sens). Actuellement il n'existe aucun traitement contre le Covid long. .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

[11] « SARS-CoV-2 Viral Load in Upper Respiratory Specimens of Infected Patients », 19 février 2020, dans The New England Journal of Medicine.

[12] « Presymptomatic Transmission of SARS-CoV-2 — Singapore, January 23–March 16, 2020 », 10 avril 2020, dans Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

[13] « Tout savoir sur le Covid-19 », 9 février 2023, Ministère de la Santé.

[14] Sensibilité des tests antigéniques COVID (vidéo), Saiyan Bio, 22 décembre 2023.

[15] « Peut-on tomber malade parce qu'on a « attrapé froid » ? », Léa Deseille, 11 janvier 2024, dans FranceInfo.

[16] « Les maladies post-infection, comme la COVID longue, plus fréquentes qu'on le pense », Mélanie Meloche-Holubowski, 8 décembre 2023, dans Radio-Canada.

[17] « Maladie à coronavirus (COVID-19) : affection post-COVID-19 » (voir la question « Qu'est-ce que l'affection post-COVID-19 ? »), 28 mars 2023, Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

[18] Avis du Comité de Veille et d'Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS) du 7 novembre 2023 sur le syndrome post-COVID, ses enjeux médicaux, sociaux et économiques et les perspectives d'amélioration de sa prise en charge.

[19] « Rising Australian ballet star's ongoing nine-month battle with long COVID », Kate McIlwain, 24 janvier 2024, dans Illwarra Mercury.

[20] « COVID-19 et dysrégulation immunitaire : Résumé et ressources », Andrew Ewing, 3 décembre 2023, dans Cabrioles.

[21] « Covid-19 : non, notre système immunitaire n'a pas été affaibli par les mesures sanitaires », David Simard, Frédéric Fischer, Lonni Besançon, Michaël Rochoy, 2 février 2023, dans The Conversation.

[22] Veille scientifique, ApresJ20.

[23] « Covid-19 : chaque réinfection augmente le risque de complications », Delphine Roucaute, 11 novembre 2022, dans Le Monde.

[25] « Les maladies post-infection, comme la COVID longue, plus fréquentes qu'on le pense », Mélanie Meloche-Holubowski, 8 décembre 2023, dans Radio-Canada.

Publié le 18.04.2024 à 11:00

Communiqué de revendication du GIEC suite au sabotage de machines NGE

Il y a quelques jours, nous avons enrayé les moteurs de toutes les machines sur le chantier NGE du Pont et du Barreau de Camélat reliant Brax à Colayrac-Saint-Cirq près d'Agen. Publié sur IAATA

À l'appel du GIEC de Haute-vienne, et à la suite de la section girondine du GIEC, nous avons voulu montrer notre soutien à la lutte contre l'A69, en sabotant les jouets dévastateurs de cette entreprise. Il nous a semblé opportun de viser ce chantier qui devrait être inauguré en grande pompe en mai prochain, pour montrer que les monstres du BTP ne sont en rien intouchables. Nous avons apprécié introduire des produits abrasifs dans tous les réservoirs d'huile et de carburant des machines présentes sur la zone. Cela permet à l'entreprise de participer à son autodestruction et ce n'est pas sans nous faire rire : plus NGE continuera les travaux, plus ses machines en fonctionnant se détruiront de l'intérieur, plus elle perdra de l'argent en cherchant à en gagner.

Ce désarmement intervient après des mois de lutte acharnée à la Crem'Arbre contre la brutalité du pouvoir. Ces derniers jours, une des branches de ce pouvoir (ici l'Office Français de la Biodiversité) a reconnu l'illégalité des abattages des arbres occupés par les écureuils. Il aura fallu une petite mésange en train de nidifier pour que l'OFB se prononce sur l'illégalité déjà flagrante des actions de la mafiA69. L'État frappe pendant des mois, puis un beau jour de printemps vient accorder cinq mois de répit, sous prétexte d'illégalité – temporaire bien sûr. Rien ne nous surprend plus dans l'absurdité de ce système et c'est pourquoi nous répondons aussi bien par les mots que par l'action.

Nous avons vu les vilaines ruses de la flicaille pour attraper les écureuil.le.s, usant des besoins de première nécessité pour en faire des proies, nous avons vu le harcèlement psychologique pour les empêcher de dormir, de manger, d'être entendu.e.s. Il est pour l'instant trop risqué pour nous de rendre la pareille, mais qu'ils ne dorment pas sur leurs deux oreilles, cela arrivera à point nommé.

.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Publié le 17.04.2024 à 15:00

Génocide en Palestine, maccarthysme à l'université

Personne n'a le droit de dire « nous ne savons pas » à propos de ce qui se passe à Gaza. Les images et les reportages sur les charniers, les hôpitaux attaqués, la population affamée, les corps sortis des gravats… sont accessibles à tout le monde. Celles et ceux qui persistent à colporter des balivernes sur « la lutte contre le terrorisme » sont complices de cette horreur.

L'indignation face à ce qui se passe à Gaza provoque partout des réactions, y compris dans les universités et les grandes écoles où des comités soutenant les droits du peuple palestinien se sont créés.

Nous avons déjà pointé l'instrumentalisation de l'antisémitisme par l'UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) à Science Po.

À l'EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales), une plainte a été déposée contre le syndicat Solidaires Étudiant.es. Plusieurs militant.es ont été convoqué.es et entendu.es par les services de police de lutte antiterroriste.

On observe une vraie chasse aux sorcières dans le milieu universitaire : faire taire le débat, remettre en cause les principes d'indépendance et de liberté académiques sont des signes d'un État en marche vers un autoritarisme très dangereux pour la recherche en sciences humaines en France.

C'est ainsi que :

À l'occasion de l'IAW (Israeli Apartheid Week), plusieurs directions d'université interdisent la prise de parole.

À Aix-en-Provence, le président de l'Université se drape derrière le fait que la conférence de Pierre Stambul « n'a fait l'objet d'aucune demande officielle » pour l'interdire. Elle a quand même eu lieu devant l'entrée de la Faculté.

À Montpellier, le président de l'Université n'a pas cet argument car la demande de conférence de Pierre Stambul a été faite par le syndicat Sud-Éducation. Il considère « qu'un tel événement est susceptible de porter une atteinte excessive au principe d'indépendance du service public de l'enseignement supérieur ». Dans cette même ville, toutes les autorités participent chaque année à la « journée de Jérusalem » qui célèbre l'annexion (illégale d'après le droit international) de 1967. Là il n'y aurait aucune atteinte au principe d'indépendance.

Les États-Unis ont connu le maccarthysme, une période où on a pourchassé les cinéastes, les journalistes, les artistes, les syndicalistes… censé.es avoir des « activités anti-américaines ». La chasse aux sorcières a aussi tué avec l'exécution des Rosenberg. La gauche et les syndicats de lutte ne s'en sont jamais complètement relevés.

En France, une chasse aux sorcières est ouverte dans les universités et c'est la dénonciation du génocide à Gaza que l'on essaie de bâillonner.

Bien sûr, cette chasse aux sorcières ne concerne pas que l'Université, mais cette suppression des « franchises universitaires » montre la panique des autorités complices du génocide quand ceux qui dénoncent leurs crimes viennent des écoles qu'ils ont eux-mêmes fréquentées.

L'UJFP appelle à dénoncer partout la censure et la criminalisation de la recherche et à construire des outils de défense de la liberté d'expression et du débat académique.

Une fois de plus, ce que le mouvement de solidarité répète se vérifie, à savoir qu'en soutenant les droits des Palestiniens, nous défendons nos propres droits.

La Coordination nationale de l'UJFP, le 21 mars 2024

Article paru dans le site de l'UJFP :

https://ujfp.org/genocide-en-palestine-maccarthysme-a-luniversite/

 

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