10.10.2025 à 12:56
Au cœur de la crise, être utiles pour les nôtres. Par Alexis Corbière.
aplutsoc
Texte intégral (733 mots)
Le macronisme pourrissant agit comme un révélateur dans le laboratoire du photographe. Avec lui, les images de notre vie politique apparaissent dans leur vérité crue.
Et nos institutions de la Ve République, prétendues si fortes et si stables produisent des instantanés aussitôt usés, dangereux et ridicules à la fois. En réalité, elles agonisent.
Un premier ministre devient périmé en quelques jours et des ministres en quelques heures. Un gouvernement nommé le soir est déjà démissionnaire le lendemain matin en raison du simple tweet d’un de ses membres. Les prétendus « stables » ne sont qu’instabilité. Les prétendus « sérieux » ne sont que ridicule.
Les raisons de ce séisme sont nombreuses, profondes, et viennent de loin, mais au cœur de cet effondrement il y a le mépris du peuple et le refus d’un minimum d’éthique démocratique.
La derniere intervention de Sébastien Lecornu au 20h de France 2 a confirmé la « blessure démocratique » que vivent les Français, mais n’a encore rien résolu car il est démissionnaire mais pas décisionnaire.
Dès lors toutes les éventualités sont sur la table. Toutes, sans exception, y compris le départ du Président avant la fin de son mandat. Lâché de toutes parts, et des formations de son propre bloc, le roi est nu. Sous la pression de cette décomposition la droite et l’extrême droite préparent leur fusion. Un « trumpisme à la française » voit le jour et Bruno Retailleau, président de LR, annonce publiquement qu’il faut « faire barrage à la gauche » lors du deuxième tour d’une élection partielle, dans le Tarn et Garonne, où une candidate NFP(PS) est opposée à celui soutenu par la RN.
« L’union des droites » est en cours. Elle construit un « Front antirépublicain » et fera alliance pour le pouvoir prochainement. L’heure est grave.
Face à cela, dans ce contexte menaçant, l’APRÈS est attachée à sa raison d’être. La gauche et les écologistes, réunis il y a un an dans le NFP, doivent continuer à agir ensemble. Au minimum, ils ne doivent pas donner le spectacle démoralisant de la division ou du cynisme. Cela ne profite qu’à nos adversaires. Mais soyons précis. L’unité est une culture politique au long cours qui n’est pas seulement une astuce dans des moments difficiles. En ces moments graves, ceux qui diffusent des mots de division ne sont donc pas les mieux placés pour faciliter l’unité.
C’est à nous d’agir. C’est pourquoi l’APRÈS a participé à toutes les initiatives qui ont rassemblé ces derniers jours les différentes forces de gauche et écologistes. Nous n’acceptons aucun sectarisme et nous cherchons inlassablement à convaincre de prendre le chemin le plus efficace pour battre l’extrême-droite. Nous mettons en garde contre tous les pièges qui nous sont tendus. Nous pensons l’unité dans sa globalité et sa cohérence, c’est-à-dire avec la volonté de produire une dynamique de victoire et unitaire dans toutes les échéances qui viendront, législatives et présidentielles.
Dans cette période inédite de vacance de pouvoir, nous prenons les problèmes en respectant leur chronologie, nous disons donc pour l’heure qu’il est temps que le Président de la République nomme à Matignon un Premier ministre issu d’une des formations qui a impulsé le NFP en juin dernier. Si un gouvernement NFP venait à voir le jour, il devra agir vite et poser immédiatement des actes de ruptures avec les politiques précédentes : abrogation de la réforme des retraites, augmentation du SMIC, Taxe Zucman, suppression de la loi Duplomb, etc.. Par son action vigoureuse, ce gouvernement irait chercher le soutien du mouvement social et démontrerait concrètement que la gauche et les écologistes peuvent changer la vie véritablement. Un gouvernement tremplin pour d’autres victoires, conscient des difficultés mais déterminé à servir de point d’appui pour aborder des rendez-vous électoraux qui arriveraient très vite.
Avec sang-froid et lucidité, nous sommes prêts.
Alexis Corbière. Le 09/10/2025.
10.10.2025 à 12:36
Kyiv : une démission attendue.
aplutsoc
Lire la suite (325 mots)
Le maire de Kyiv a limogé Valentina Ginzburg, directrice de longue date du Département de la Santé de la capitale. Les médecins et les habitants inquiets de la réforme des hôpitaux de la ville réclamaient cette démission depuis longtemps : les habitants de Kyiv ont déposé à plusieurs reprises des pétitions exigeant la démission de Ginzburg et même participé à des rassemblements. La fonctionnaire, qui dirige le département de la Santé depuis 2017, était accusée d’avoir « réorganisé » et fermé les hôpitaux de Kyiv, ainsi que d’en avoir reconstruit d’autres de manière douteuse avec des pertes de dizaines de millions de hryvnias.
L’activité principale de Ginzburg a été la réorganisation du système hospitalier de la capitale. Par exemple, l’hôpital n° 17, le seul de toute la ville à prendre en charge les patients souffrant de polytraumatismes complexes [une spécialité précieuse et vitale en temps de guerre … ], a été fermé. Son laboratoire a également été fermé.
Ces derniers temps, les habitants de la capitale se sont de plus en plus tournés vers Klitschko et ont lancé des pétitions indignées. Ils sont mécontents du travail de certains responsables ou d’organisations de la ville. Par exemple, fin mai, une pétition a été déposée pour révoquer le député Andriy Vitrenko, président de la commission du budget.
Selon une infirmière de Kyiv « La démission de Valentina Ginzburg n’est qu’un petit pas. Il faut maintenant franchir un grand pas : l’éradication de ce qu’elle représentait. Si cela n’arrive pas, l’histoire se répétera : une nouvelle « Ginzburg » apparaîtra, qui s’enrichira avec la même impunité, tandis que vous et moi réclamerons justice par pétitions. »
10 octobre 2025.
Source : RESU / PLT
09.10.2025 à 23:17
Plus de temps syndical à perdre en salle d’attente ! Par Jean Gersin.
aplutsoc
Texte intégral (2096 mots)
Impossible de percevoir l’ampleur réelle de la crise dans cette posture de stand by, d’incantation au retour au paritarisme et d’appel à la « stabilité », paraît-il inhérente à la nature du syndicalisme.
Décrétons l’état de lucidité collective sur la situation réelle. Pour agir.
La classe bourgeoise ? Changement de direction politique
Les patrons se déguisent en médecin légiste : « Macron est mort. » Après lui avoir accordé un soutien inconditionnel, le monde patronal lui a tourné le dos. Il milite pour un rapprochement rapide entre le RN et le reste de la droite pour diriger les affaires du Capital à la tête du pays.
- Impardonnable pour les patrons, l’ouverture du débat sur le déficit et l’endettement :
les questions sur le partage de la valeur, le pouvoir d’achat et l’équité fiscale ont surgi de partout, et obtiennent un soutien massif de l’opinion. « On a perdu le narratif économique », reconnaît un conseiller patronal.
La démission de Lecornu évite un flop au Medef, qui a annoncé l’annulation de sa « grande journée du 13 octobre », rejetée de l’intérieur du Medef et par la CGPME et l’U2P.
Mais le Medef part en campagne, au bord de la crise de nerfs.
- Impardonnables, les travaux de la commission d’enquête sénatoriale, qui établissent que les grandes entreprises recevaient chaque année 211 milliards d’euros d’aides publiques. Sacrée alerte pour les patrons, qui estiment avoir été entraînés dans « un débat idéologique » par une commission sénatoriale « sortie de son rôle ».
- Impardonnable, la taxe Zucman. La vraie « trahison » pour le monde patronal, c’est d’avoir relancé le débat sur la justice fiscale, de demander aux plus riches de contribuer à l’effort budgétaire.
La taxe Zucman est devenue leur chiffon rouge. Premier concerné par une taxation sur les grandes fortunes, Bernard Arnault a donné le signal de l’abandon général d’Emmanuel Macron. Et tout le monde patronal a suivi..
- Pas touche aux 64 ans
Dans ce moment de flottement de la direction politique, le Medef assure le service après-vente. Patrick Martin s’insurge à la seule évocation d’un retour sur la retraite « 49.3 » à 64 ans imposée dans sa stricte logique ultralibérale.
- Pas touche au Capital. Pour les patrons, le futur gouvernement ne doit jamais revenir sur les mesures favorables au Capital. Définitivement !
C’est sur les dépenses publiques, dans les caisses de la Sécurité sociale, l’épargne populaire qu’il faut trouver les moyens de faire des économies et de réduire l’endettement.
- « Mélenchon, c’est Robespierre ! C’est Chávez au pouvoir ! »s’est écrié l’ancien patron du Medef, Pierre Gattaz, prédisant un avenir en forme de Venezuela si la moindre proposition de gauche était retenue.
Éviter que LFI et la gauche au sens large reviennent au pouvoir. L’alternance pas plus que sous Trump…
- L’union des droites et des extrêmes droites. « Ce pays a besoin d’ordre, d’autorité », assène un patron marchand de canons. Nombre de chefs d’entreprise se sont pris d’amitié pour Bruno Retailleau.
Alors ? Il leur faut l’union des droites, que les membres du parti Les Républicains achèvent leur mue et acceptent de se rapprocher du RN.
Jordan Bardella ? « Pratiquement la quasi-totalité de mes clients m’ont demandé dans l’année à le rencontrer, mais aucun ou presque n’a souhaité voir Marine Le Pen », raconte un conseiller de grands groupes (source Médiapart Martine Orange).
Pour le monde patronal, le nom de Le Pen reste encore gênant, même si Marine Le Pen a inscrit dans son programme des dispositions comme l’annulation de la réforme des retraites, une taxation sur le capital financier.
Le RN a entrepris de réviser son programme économique, dans le but de l’harmoniser et de supprimer certaines mesures qui pourraient hérisser le reste de la droite.
Le néolibéralisme d’en France ? Un capitalisme hostile à la démocratie.
La crise actuelle est la forme que prend la contradiction, quand les impératifs économiques entrent en conflit avec les conditions politiques de direction dont la bonne santé est essentielle au Capital.
Cette crise est aussi la résultante de la force populaire qui s’est exprimée du 10 septembre au 2 octobre, et qui a, par anticipation, provoqué la chute de Bayrou. Il est utile de souligner ici les conditions économiques de la crise de régime mais aussi d’indiquer les conditions subjectives de mûrissement dans le salariat d’une conscience de ses capacités de résistance. Cette conscience va être dopée par les hésitations des gouvernements sur l’application de la retraite à 64 ans ou sur la taxation des holdings. Elle constitue le point de départ de l’investissement syndical pour un gouvernement du NFP satisfaisant les revendications. En haut, les contradictions configurent des impasses tandis qu’en bas, on ne part pas de rien.
- La contradiction du néolibéralisme, à l’origine de la crise démocratique actuelle, porte sur les pouvoirs publics.
Contradiction ? Leur maintien est une condition de l’accumulation continue du Capital, pourtant le Capital tend à déstabiliser ces pouvoirs publics dont il dépend.
L’accumulation du Capital est inconcevable en l’absence d’un cadre juridique protégeant l’entreprise privée et les échanges marchands.
- L’accumulation dépend dans une large mesure des pouvoirs publics pour :
- garantir les droits de propriété ;
- faire respecter les contrats et trancher les litiges ;
- réprimer les rébellions ;
- maintenir l’ordre et gérer les dissensions ;
- soutenir les régimes monétaires ;
- prendre des mesures en vue de prévenir ou de gérer les crises ;
- appliquer les hiérarchies de statut, comme celles qui distinguent les citoyens des « étrangers ».
Essentiel à son fonctionnement, le pouvoir politique fait partie intégrante de l’ordre social institutionnalisé qu’est le capitalisme.
Démocratie ou pas, le capitalisme veut conserver le pouvoir politique.
- Le capital, par nature, joue sur deux tableaux.
- D’un côté, il vit aux crochets des pouvoirs publics, profitant des régimes juridiques, des forces répressives, des infrastructures et des organismes de régulation.
- De l’autre, l’appât du gain pousse régulièrement certains secteurs de la classe capitaliste à se rebeller contre l’État, dont ils blâment l’infériorité par rapport aux marchés, et qu’ils cherchent à affaiblir.
Et ces jours-ci, le Capital hésite entre une formule italienne à la Giorgia Meloni, et une rupture destructive à la Trump.
Quelle voie syndicale ?
- Régénérescence italienne
Lundi 22 septembre, l’Italie a connu l’une de ses plus grandes mobilisations des vingt dernières années. Des centaines de milliers de personnes se sont mises en grève et sont descendues dans les rues, ou ont bloqué des gares, des ports, et des autoroutes, contre le génocide et l’envoi d’armes en Palestine et en soutien à la Global Sumud Flotilla.
L’appel à la mobilisation avait été lancé par les dockers de Gênes il y a quelques semaines, puis ce sont des petites organisation syndicales et politiques (notamment USB et Potere al Popolo) qui ont appelé à « tout bloquer » le 22 septembre, sans la participation des grands syndicats, du Parti démocrate ou du Mouvement des 5 étoiles.
Ces mêmes organisations organisaient une nouvelle journée de mobilisation le 4 octobre et l’occupation de « cent places pour Gaza ».
Un mouvement est né. Un vaste mouvement, autour d’une grève générale, en solidarité avec la Flottille Global Sumud, surtout en solidarité avec Gaza et contre le génocide en cours.
La grève du 22 septembre a mis en évidence une force au sein de la société italienne – entre le monde du travail et celui des étudiants, mais beaucoup plus généralisable. Et l’imaginaire de la grève, et de la grève générale, a été véritablement ravivé, comme cela n’était pas arrivé depuis longtemps dans l’Italie.
Les défilés et les rassemblements ont dépassé toutes les prévisions partout, avec des blocages de la circulation – moins de la production – et la capacité d’attirer les forces les plus diverses. L’USB (Union syndicale de Base), l’ADL (Association de défense des travailleurs·euses), la CUB (Confédération unitaire de base) et à la SGB (Syndicat général de base) ont su saisir la nécessité de cette date, en raison de sa convergence avec le départ en mer de l’expédition de la Global Sumud Flotilla.
La date du 22 septembre a eu une force décisive car elle a été lancée par les dockers de Gênes. Ils ont donné de la crédibilité au mot d’ordre « Bloquons tout » grâce au blocage du transport des armes d’abord, puis au soutien à la Flottille. Mais la « grève pour Gaza » a vraiment dépassé toutes les limites organisationnelles. Un peuple s’est réapproprié la grève générale, qui n’appartient pas aux organisations syndicales mais aux travailleurs et travailleuses.
- L’heure du front populaire
Par-delà les péripéties et les bifurcations secondaires, la course contre la montre est déclenchée.
Le Capital ne lâchera pas un pouvoir politique tourné vers le pillage des fonds publics et des caisses de protection sociale à son profit.
Trump imprime au Capital mondial un cours de rupture avec la démocratie et une sortie du système politique pour passer à la direction directe aux mains des milliardaires.
La radicalisation du patronat français incarnée par la direction du Medef indique que l’union des droites et des extrêmes droites est espérée sur la base du programme du Capital.
De ce point de vue revendiqué et affiché, la réponse ne peut être réduite à un chimérique maintien du statu quo, une vaine espérance dans Sainte Stabilité à jamais évanouie.
Notre voie, c’est le rassemblement des énergies syndicales sur tous les terrains pour lancer une dynamique unitaire de front populaire :
- Contre le fascisme désormais possible en France, qui se manifeste en insurrection raciste de masse, tant en Grande-Bretagne qu’aux Pays Bas, alors qu’il prend la forme de milices ICE et de troupes de la Garde nationale aux USA.
- Pour un front social qui porte l’exigence unitaire sur les revendications communes, immédiatement vitales pour nombre de salariés et retraités.
- Déclarer le syndicalisme en état de mobilisation unitaire, c’est l’urgence absolue. Construire un outil unitaire frontal contre le front des droites et des extrêmes droites, rien n’est plus immédiatement utile.
Prenons ce front populaire comme un combat à gagner contre les divisions, les inerties, les bureaucraties.
Jean Gersin, le 9 octobre 2025.
07.10.2025 à 20:12
Faire démissionner Macron pour sauver la V° République : ils y pensent. VP.
aplutsoc2
Texte intégral (977 mots)
Dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne (Montauban), des législatives partielles : le second tour oppose un ciottiste soutenu par le RN à Catherine Bourdoncle, PS. Bruno Retailleau, l’homme qui a fait sauter le gouvernement le plus éphémère de l’histoire de la V° République, a pris position : il appelle à voter union des droites, RN/UDR (LR a été éliminé au premier tour), contre la candidate du PS. Catherine Bourdoncle n’est pas une « LFIiste » que l’on pourrait tenter de taxer d’ « islamo-gauchisme », ni un thuriféraire des provocations poutiniennes de Mélenchon et Chikirou dont on a d’ailleurs l’équivalent chez beaucoup au RN, à l’UDR et à LR,, ni une « éco-terroriste » : c’est une sorte de radicale-socialiste ancrée localement, soutenue notamment par Carole Delga, elle est ce que Mélenchon ou Chikirou aiment prendre comme repoussoir.
Bruno Retailleau est d’une clarté absolue : contre tout candidat ayant un ancrage à gauche, il faut faire passer le front de la V° République du RN à LR, le front antirépublicain.
Retailleau prend évidemment date en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, pour fixer le cap : l’union des droites doit l’emporter, et il est fébrile car son rôle de déstabilisateur et de provocateur en chef ne l’a pas renforcé ces derniers jours, il veut assurer la victoire du RN dont il pense, avec son coach Stérin, qu’il ne peut pas gagner seul.
Il y a là une leçon clef pour le PS : toute tentation de combinaison avec Attal, Laurent Berger ou qui vous voulez, moyennant un recul accepté de Macron sur les retraites (ce dont il a fait un point central de blocage), ne lui apportera AUCUNE reconnaissance du ventre de la part de ceux, LR (4,5% des suffrages exprimés !) qui profiteraient de la situation et comptent les renverser et les réprimer la main dans la main avec le RN.
La dissolution pour tenter de mettre le RN au gouvernement, Macron l’a déjà fait, et il pourrait en effet recommencer.
Mais n’ayons pas peur : puissante est la force du mouvement social réveillé en septembre 2025, puissant est l’attachement aux libertés publiques, à la démocratie, à la laïcité, à la civilisation du droit du travail, des services publics et de la sécurité sociale, que veulent détruire les Retailleau, Bardella, Ciotti, Le Pen, Maréchal, auxquels Macron a pavé la voie.
En cas de dissolution, immédiatement, partout, peuvent et doivent se mettre en place, avec les organisations syndicales et les comités du type « Bloquons tout », les comités imposant, contraignant à l’unité : Mélenchon, Chikirou, Bompard, Hollande, Glucksmann, Valaud, Delga, stop les conneries, unité !
La nécessité d’ « avoir un budget » et donc des « compromis » du côté du PS, le rêve caudilliste de Mélenchon président côté LFI, sont les armes de la division, donc les armes de la victoire de l’union des droites qui veut écraser les libertés comme Trump et comme Poutine.
Front unique, front commun contre les ennemis de la République – la vraie – et de la démocratie !
Et nous pouvons gagner : on reconduit tous les élus sortants issus du NFP et on désigne les candidates et candidats communs par des assemblées populaires démocratique, et ainsi on gagne !
Une majorité des partis issus du NFP est possible en raison des rapports de force sociaux réels existant dans ce pays. Entre elle et le RN/UDR/LR, les ci-devants macroniens seront écrasés. En cas de dissolution, avec le mouvement social de septembre 2025 derrière, une vague de fond peut se lever dans le pays.
Et dans ce cas, c’est la souveraineté de l’assemblée législative, devenant constituante contre Macron et l’union des droites, qui sera la question tout à fait vitale et concrète !
Pour ces raisons, avec le fait que de nouvelles législatives deviendraient proches de la présidentielle de 2027 et pourraient conditionner celle-ci, de plus en plus d’hommes politiques du capital, de droite et du centre, préfèreraient maintenant la démission de Macron, car des présidentielles anticipées auraient pour rôle de relancer la V° République, d’en recharger les batteries.
Eric Ciotti et Edouard Philippe ont pris position en ce sens. Ils veulent des présidentielles, pas des législatives (1). Avec bien entendu un autre problème : ils veulent sauver et relancer la V° République mais cela passe par la liquidation de Macron, actuel président de la V° République, affaiblissant ainsi encore un peu plus le régime qu’ils veulent sauver et relancer !
Il n’empêche qu’ils y pensent. Dans ce cas, comme dans chaque circonscription aux législatives, des primaires populaires organisées par en bas pour une candidature unique, s’imposeraient naturellement.
Il n’est pas question ici des conciliabules politiques, qui ne manquent pas, mais des forces de la nature.
(1) Notons toutefois que la trouvaille d’E. Philippe – que Macron s’engage à démissionner après l’adoption d’un budget, voire, disent certains, après les municipales, est une très mauvaise idée du point de vue de la défense de la V° République : cela tendrait à faire, si tant est que ce soit possible, du président une reine d’Angleterre inexistante pendant 6 mois. De ce point de vue, la démission le plus vite possible à la Ciotti ou à la Mélenchon serait le moindre mal pour ce régime !
VP, le 07/10/25.
07.10.2025 à 20:05
Avec Greta Thunberg. Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction ! Yorgos Mitralias.
aplutsoc2
Texte intégral (1621 mots)
Avec Greta Thunberg
Pour une gauche qui combat Trump, Netanyahou et Poutine, sans distinction !
Par Yorgos Mitralias
Mais, de quel plan de paix en Palestine parlent-ils ? Celui qui, du haut de sa magnanimité, va jusqu’à consentir à laisser en vie les survivants du génocide des Palestiniens de Gaza ? Ou celui qui récompense leur recherche acharnée d’un État indépendant bien à eux, en les gratifiant d’un « gouvernement » d’étrangers pro-israéliens dirigé par un Américain (Trump) et/ou un Anglais (Blair) ? Un tel plan de paix n’a rien de pacifique, ressemble plutôt à une blague macabre et est condamné d’avance à rester lettre morte. Comme d’ailleurs, sont restés lettre morte tous ceux qui l’ont précédé. En d’autres mots, le génocide continue…
Alors, que faire ? D’abord, perdre les illusions qui sont aussi responsables de la situation actuelle. Et comprendre une fois pour toutes, que Netanyahou, comme d’ailleurs Poutine, sont intraitables, sûrs de leur force (militaire) et surtout de l’appui sans faille de l’Internationale Brune dont ils sont tous les deux des éminences fondatrices et dirigeantes. Et aussi, que le salut des Palestiniens ne viendra jamais ni des « Grands » de ce monde, ni de ceux d’en haut, même s’ils sont arabes ou coreligionnaires. Et il ne viendra jamais d’eux parce qu’ils n’ont aucun intérêt de changer une situation qu’ils ont eux-mêmes créée et entretenue. Car même dans le meilleur des cas, leur reconnaissance si tardive d’un État Palestinien ressemble fort à la reconnaissance non pas d’un État mais plutôt d’un cimetière, du cimetière palestinien qu’est l’actuelle Gaza rasée au sol…
La leçon à tirer de ces constats crève les yeux : le salut tant des Palestiniens que des Ukrainiens ne peut venir que de ceux d’en bas. De cette humanité qui ne se contente plus de mots et passe aux actes, et manifeste sa solidarité dans la rue presque partout au monde. De ceux et celles, juifs de la Diaspora inclus, qui, armés de leur seul internationalisme militant, vont jusqu’à défier avec leur flottille désarmée la machine à tuer des génocidaires israéliens. Et aussi de ces -malheureusement, encore peu nombreux- Juifs israéliens qui sont solidaires du peuple palestinien et se battent courageusement au cœur même du monstre sioniste. Comme d’ailleurs, de ces Russes et Biélorusses héroïques qui n’hésitent pas de manifester leur solidarité au peuple Ukrainien bien que cela leur coute leur liberté et parfois même leur vie…
Alors, force est de constater que la scandaleuse hypocrisie de nos gouvernants, qui dénoncent l’écrasement de l’Ukraine par l’armée russe mais soutiennent sans condition celui de Gaza par l’armée israélienne, non seulement alimente grandement la révolte populaire quasi planétaire en cours contre les génocidaires israéliens et leurs complices, mais exacerbe aussi la crise de ces gouvernants et de leurs régimes. C’est ainsi que le deux poids-deux mesures pratiqué cyniquement par les droites et les extrêmes droites qui gouvernent désormais presque partout au monde, est en train de priver la domination bourgeoise de ce qui est son atout, probablement le plus précieux : sa crédibilité qu’elle construit patiemment depuis fort longtemps !
Cependant, force est aussi de constater que, cette crise majeure de la crédibilité bourgeoise et capitaliste ne profite pas du tout à la gauche internationale. Pourquoi ? Mais parce que la même hypocrisie et la même crise de crédibilité caractérisent actuellement la majeure partie de cette gauche internationale. En effet, si les droites soutiennent l’Ukraine mais arment, financent et couvrent diplomatiquement l’écrasement des Palestiniens de Gaza par Israël lequel, selon le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov, » poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » en Ukraine (1), cette gauche internationale soutient sans réserves les Palestiniens contre Israël mais refuse ostensiblement de soutenir l’Ukraine agressée militairement par la Russie de Poutine. Et pire encore, une partie de cette gauche va jusqu’à soutenir Poutine auquel elle attribue des vertus… anti-impérialistes et progressistes totalement imaginaires.
Et pourtant, il y a -fort heureusement- une autre gauche internationale, minoritaire pour l’instant mais en pleine ascension, qui abhorre l’hypocrisie et refuse de pratiquer les deux poids et deux mesures : c’est pourquoi, elle soutient tant les Palestiniens contre l’Israël de Netanyahou, que les Ukrainiens contre la Russie de Poutine. Et cela parce qu’elle refuse de choisir le bon bourreau contre le mauvais bourreau, en faisant cause commune avec le prétendu bon impérialiste contre le mauvais parce que, tout simplement, il n’y a pas de bon impérialiste et de bon capitaliste ! C’est la gauche qui se bat contre toutes les injustices et sur tous les fronts aux cotés des humbles, des pauvres et des opprimés, et dont le personnage emblématique n’est autre que la jeune suédoise Greta Thunberg que le mentor du trumpisme triomphant, le milliardaire néonazi Peter Thiel a ciblé, à juste titre, comme l’ennemi No 1 de la contre-révolution réactionnaire mondiale, allant jusqu’à la qualifier d’… « antéchrist » !
Mais, il n’y a pas seulement le sieur Thiel qui lance des anathèmes contre Greta. Comme nous l’écrivions, il y a presque deux ans (2), M. Poutine en 2019, « réagissant au discours de Greta à l’ONU, a fait preuve d’un paternalisme pitoyable en la traitant de « gentille fillette » mal informée qui ne comprend pas à quel point le monde d’aujourd’hui est complexe ! » Et nous complétions le tableau des horreurs anti-Greta en rappelant que « c’est avec le même ton paternaliste de procureur de pacotille, que le célèbre magazine allemand, Der Spiegel, a récemment attaqué Greta, la qualifiant de « naïve ou peut-être antisémite » lorsqu’elle a osé manifester dans les rues d’Amsterdam en solidarité avec les Palestiniens. Apparemment parce que, selon le bon magazine allemand, seules les personnes « naïves » et « antisémites » peuvent se sentir solidaires des civils palestiniens massacrés par l’armée israélienne. Encore plus grave, elle a subi des attaques hystériques, allant jusqu’à l’identifier à… la jeunesse hitlérienne ( !), lorsque Greta a osé scander, avec d’autres manifestants, le mot d’ordre Krossa Sionismen (écrasez le sionisme) devant l’ambassade d’Israël à Stockholm.
Et tout cela sans oublier que des « libéraux » occidentaux sont allés jusqu’à la menacer… d’une « balle entre les yeux » lorsque Greta les a dénoncés avec les mêmes mots que ceux qu’elle utilise contre Poutine et ses acolytes, car tant les uns que les autres s’obstinent à émettre toujours plus de gaz à effet de serre, commettant ainsi le plus grand des crimes contre la planète et ses habitants. D’ailleurs, lorsque Greta déclare que « pour sauver la planète, le monde doit se débarrasser du capitalisme », cette affirmation catégorique ressemble à une déclaration de guerre contre les uns et les autres, sans aucune exception… ».
Et voici comment nous concluions ces rappels utiles auxquels nous n’avons aujourd’hui absolument rien à ajouter :
« Greta est donc emblématique de notre époque aussi pour une autre raison : parce qu’elle rallie contre elle la coalition la plus hétéroclite et sans précédent historique de tyrans sanguinaires, de capitalistes milliardaires, de grands bourgeois cossus et autres dictateurs frustes et démocrates assassins aux bonnes manières, lesquels se battent entre eux mais sont unis par leur commune passion du pouvoir et leur commune avidité pour des profits toujours plus grands. Mais en provoquant cette unanimité sans précédent et en ralliant contre elle tous ces destructeurs de l’humanité, Greta révèle aux yeux de tous l’essence des choses, les auteurs et les responsables de la crise historique généralisée d’aujourd’hui. D’ailleurs, comme elle est entièrement d’accord avec le grand prisonnier palestinien Marwan Barghouti (22 ans dans les prisons israéliennes !) qui se déclare « pacifique mais pas pacifiste », Greta apparaît comme l’ennemie jurée numéro un de « ceux d’en haut », et la principale source d’inspiration militante pour la multitude de « ceux d’en bas » et leurs avant-gardes révoltées. Quant à la gauche désorientée et confuse d’aujourd’hui, l’esprit clair de Greta pourrait lui être utile pour clarifier une fois pour toutes ses idées, ses priorités et ses orientations… »
Notes
1. Voir Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères : « Israël poursuit des objectifs similaires à ceux de la Russie » ! : https://www.pressegauche.org/Serguei-Lavrov-ministre-russe-des-affaires-etrangeres-Israel-poursuit-des
2. Voir aussi Contre la Russie, l’OTAN et Israël – Greta montre la voie ! : https://aplutsoc.org/2024/01/06/contre-la-russie-lotan-et-israel-greta-montre-la-voie-un-billet-de-yorgos-mitralias/
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