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30.09.2025 à 18:13

En vrac de septembre

Tristan Nitot

Des nouvelles du capitalisme

À propos de la bulle de l’IA

À propos de l’IA

De l’utilisation de l’IA comme compagnon

  • OpenAI vient de publier un article de blog, How people are using ChatGPT, avec un papier plus complet : How people use ChatGPT (PDF). 49% pour lui demander un avis sur un problème, 40% pour lui faire faire quelque chose (relire, traduire, écrire), et 11% pour le reste. On notera deux changements au fil du temps. Auparavant, l’outil était surtout utilisé par des hommes et pour le travail. Maintenant les femmes sont majoritaires (de peu) et c’est en dehors du travail pour 3 demandes sur 4. ChatGPT est passé de 0 utilisateur en novembre 2022 à 700 millions en juillet 2025 (en 34 mois).
  • Ça date de juillet mais 72% of US teens have used AI companions, study finds. 50% des ados ne croient pas ce que leur dit l’IA. Pourquoi s’en servent-ils ? 30% parce que c’est amusant, 28% parce qu’ils sont curieux, 18% pour obtenir des conseils, 17% parce qu’il est toujours disponible quand ils en ont besoin, 14% parce qu’il ne les juge pas, 12% pour parler de choses dont on ne peut pas parler avec les amis et la famille, 9% parce que c’est plus facile que de parler à des vrais gens.
  • La crise des chatbots compagnons par Hubert Guillaud ;

À propos de mobilité

À propos de souveraineté / autonomie stratégique

Très en vrac

Des nouvelles de Windows 10

Des nouvelles d’EROOM

Texte intégral (4363 mots)

Des nouvelles du capitalisme

À propos de la bulle de l’IA

À propos de l’IA

De l’utilisation de l’IA comme compagnon

  • OpenAI vient de publier un article de blog, How people are using ChatGPT, avec un papier plus complet : How people use ChatGPT (PDF). 49% pour lui demander un avis sur un problème, 40% pour lui faire faire quelque chose (relire, traduire, écrire), et 11% pour le reste. On notera deux changements au fil du temps. Auparavant, l’outil était surtout utilisé par des hommes et pour le travail. Maintenant les femmes sont majoritaires (de peu) et c’est en dehors du travail pour 3 demandes sur 4. ChatGPT est passé de 0 utilisateur en novembre 2022 à 700 millions en juillet 2025 (en 34 mois).
  • Ça date de juillet mais 72% of US teens have used AI companions, study finds. 50% des ados ne croient pas ce que leur dit l’IA. Pourquoi s’en servent-ils ? 30% parce que c’est amusant, 28% parce qu’ils sont curieux, 18% pour obtenir des conseils, 17% parce qu’il est toujours disponible quand ils en ont besoin, 14% parce qu’il ne les juge pas, 12% pour parler de choses dont on ne peut pas parler avec les amis et la famille, 9% parce que c’est plus facile que de parler à des vrais gens.
  • La crise des chatbots compagnons par Hubert Guillaud ;

À propos de mobilité

À propos de souveraineté / autonomie stratégique

Très en vrac

Des nouvelles de Windows 10

Des nouvelles d’EROOM

PDF

30.09.2025 à 06:00

Vélorutopia, chapitre 11 : À cheval !

Tristan Nitot

Le lendemain fut encore marqué par les courbatures. Bob avait dit vrai, ça n’était pas des vacances, mais c’était enthousiasmant. Batarès apprenait plein de choses, se sentait utile, vivait avec des gens ayant une vie simple et des relations saines. Que tout cela semblait loin des intrigues de bureau dans un grand groupe automobile !

Bob avait décrété que la journée serait consacrée au labour. Aussi, après le petit déjeuner, ils allèrent dans un champ proche de la ferme, où Djamel avait déjà mené un cheval de trait et une charrue. Il allait faire équipe avec Djamel pour la journée dans ce champ de petite taille et entouré de haies, certaines plantées récemment. Au début, Bob et Djamel lui montrèrent comment faire, l’un qui guide le cheval, l’autre qui tient la charrue. Au bout d’un moment, ce fut au tour de Batarès de tenir les rênes, assisté de Djamel, Bob tenant la charrue.

— Reste bien droit, merde ! lança Bob

— Oulah, c’est bien moins facile que ça n’en a l’air, s’excusa Batarès. Il n’étaient pas encore arrivés au bout du champ que Charlie transpirait déjà à grosses gouttes.

— T’es trop tendu, Charlie, remarqua Djamel. Tu vas jamais tenir la journée si tu t’y prends comme ça.

— Bah oui, mais en même temps, faut aller bien droit !

— T’en fais pas, on a tous commencé un jour. Tu vas y arriver.

Au bout d’un moment, les choses semblaient bien en main, et Bob retourna à la ferme, les laissant œuvrer avec le cheval de trait.

Ce champ, qui lui avait semblé tout petit quand il était arrivé, lui semblait dorénavant juste de la bonne taille, compte tenu de l’effort demandé pour le labourer. Faire attention d’aller tout droit n’était pas facile, mais les demi-tours avec le cheval et la charrue n’étaient pas simples non plus.

Pour briser la monotonie de l’effort, Charlie reprit la conversation avec Djamel.

— Quand même, si on avait un tracteur électrique…

— Ça n’est pas juste une question de gaz à effet de serre et donc de changement climatique, tu sais. Avec un cheval, le labour est moins profond qu’avant, puisqu’on n’a pas autant de puissance qu’avec un moteur, et le sol n’est plus tassé par le poids du tracteur, donc c’est bien meilleur pour la santé des sols.

Désignant le tour du champ, Charlie demanda :

— Dis Djamel, elles m’ont l’air récentes, ces haies, non ?

— Oui, on en replante autant que possible. Cela renforce la biodiversité, les oiseaux les adorent, et la vie reprend, il y a plus d’insectes, plus de vers de terre, la terre est plus fertile, les rendements remontent.

— Mais avant, on arrachait les haies, non ?

— Oui, il paraît, mais c’était pour les tracteurs. On voulait des champs très grands, pour limiter les manœuvres avec des tracteurs et d’autres grosses machines. À cette époque-là, ils n’ont pas réalisé qu’ils détruisaient la vie, que leur approche était néfaste. Les rendements augmentaient avant de diminuer pour ne plus remonter. Heureusement, la fin de la mécanisation, la faute à l’absence de carburant, a fait qu’on est revenu à des pratiques plus durables, avec les chevaux. On plante même des arbres dans les haies, on appelle ça l’agro-foresterie. On expérimente, on ressort des vieilles méthodes qu’on a retrouvées dans les livres, et on améliore tout ça, on partage ça sur des forums dans un Wiki, dans un MOOC pour que les jeunes apprennent. À la ferme d’à côté, ils ont même fait eux-même un genre de tracteur super léger avec un pédalier de vélo et une assistance électrique, sur la base de plans faits par l’Atelier Paysan. Tout le métal provenait de voitures désossées, bien sûr…

— Des voitures désossées ? interrogea Batarès avec un voile d’angoisse dans les yeux…

Ils se retrouvèrent tous pour le déjeuner, Batarès était fatigué mais très fier de sa matinée.

— Je n’ai pas réalisé mon rêve d’enfant de conduire un gros tracteur, mais j’ai appris à mener un cheval, un gros même, et je crois que j’en suis tout aussi fier !

— En plus, là où le tracteur émettait des tonnes de CO2, le cheval produit plutôt des engrais bien utiles pour le maraîchage !

Fatima, une des travailleuses de la ferme, avait confectionné un genre de couronne avec des feuilles qu’elle vint poser sur la tête de Batarès.

— Mais en quel honneur ? demanda-t-il.

— Tu es le roi du cheval, car tu viens d’apprendre à le guider. C’est une tradition qu’on a ici, pour les nouveaux. Nous avons tous été roi ou reine du cheval un jour, autour de cette table, et c’est toi le dernier en date !

Tous levèrent leur verre à la santé de sa majesté Charlie, qui rougissait de plaisir. L’après-midi serait consacré au maraîchage, car moins physique que le labour. Un message d’Alpha lui apprit qu’elle viendrait le chercher le lendemain matin. Ils décidèrent donc de faire un dîner de fête pour son départ.

Pour l’occasion, Charlie dut faire un petit discours, où il remercia chacun pour ce séjour qui fut si particulier pour lui. La chaleur humaine, l’entraide, comme quoi on peut apprendre à tout âge, la reprise de contact avec la nature, toutes ces choses dont il avait été trop longtemps déconnecté. Il esquiva la raison de sa déconnexion, bien sûr, et ses nouveaux amis sentirent qu’il valait mieux éviter les questions gênantes. Charlie fut très ému.

Le lendemain, alors qu’il partait vers Paris avec Alpha, tous leur firent une haie d’honneur, tandis qu’ils s’éloignaient en direction de la grande ville.

— Quand même, ils sont tous super sympas, bienveillants, chaleureux, ces gens de la ferme… C’était pas comme ça chez Penault !

— C’est le genre de chose qui arrive dans une organisation quand vous remplacez la compétition par la coopération…


Ensuite : Chapitre 12 : La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs

Table des matières

  1. Chapitre premier : Paris, 2051
  2. Chapitre 2 : La rencontre
  3. Chapitre 3 : En selle !
  4. Chapitre 4 : Électrique
  5. Chapitre 5 : Chouette, un nouveau téléphone !
  6. Chapitre 6 : Clamart, 2015
  7. Chapitre 7 : Allez-y sans nous dans votre dystopie de merde
  8. Chapitre 8 : Ma petite entreprise
  9. Chapitre 9 : La ferme
  10. Chapitre 10 : À bicyclette
  11. Chapitre 11 : À cheval
  12. Chapitre 12 : La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs
  13. Chapitre 13 : On dirait le Sud
  14. Chapitre 14 : ¿Por qué te vas?
  15. Chapitre 15 : Épilogue
  16. Remerciements et colophon

Ce document est sous licence CC-BY-SA Tristan Nitot

Texte intégral (1461 mots)

Le lendemain fut encore marqué par les courbatures. Bob avait dit vrai, ça n’était pas des vacances, mais c’était enthousiasmant. Batarès apprenait plein de choses, se sentait utile, vivait avec des gens ayant une vie simple et des relations saines. Que tout cela semblait loin des intrigues de bureau dans un grand groupe automobile !

Bob avait décrété que la journée serait consacrée au labour. Aussi, après le petit déjeuner, ils allèrent dans un champ proche de la ferme, où Djamel avait déjà mené un cheval de trait et une charrue. Il allait faire équipe avec Djamel pour la journée dans ce champ de petite taille et entouré de haies, certaines plantées récemment. Au début, Bob et Djamel lui montrèrent comment faire, l’un qui guide le cheval, l’autre qui tient la charrue. Au bout d’un moment, ce fut au tour de Batarès de tenir les rênes, assisté de Djamel, Bob tenant la charrue.

— Reste bien droit, merde ! lança Bob

— Oulah, c’est bien moins facile que ça n’en a l’air, s’excusa Batarès. Il n’étaient pas encore arrivés au bout du champ que Charlie transpirait déjà à grosses gouttes.

— T’es trop tendu, Charlie, remarqua Djamel. Tu vas jamais tenir la journée si tu t’y prends comme ça.

— Bah oui, mais en même temps, faut aller bien droit !

— T’en fais pas, on a tous commencé un jour. Tu vas y arriver.

Au bout d’un moment, les choses semblaient bien en main, et Bob retourna à la ferme, les laissant œuvrer avec le cheval de trait.

Ce champ, qui lui avait semblé tout petit quand il était arrivé, lui semblait dorénavant juste de la bonne taille, compte tenu de l’effort demandé pour le labourer. Faire attention d’aller tout droit n’était pas facile, mais les demi-tours avec le cheval et la charrue n’étaient pas simples non plus.

Pour briser la monotonie de l’effort, Charlie reprit la conversation avec Djamel.

— Quand même, si on avait un tracteur électrique…

— Ça n’est pas juste une question de gaz à effet de serre et donc de changement climatique, tu sais. Avec un cheval, le labour est moins profond qu’avant, puisqu’on n’a pas autant de puissance qu’avec un moteur, et le sol n’est plus tassé par le poids du tracteur, donc c’est bien meilleur pour la santé des sols.

Désignant le tour du champ, Charlie demanda :

— Dis Djamel, elles m’ont l’air récentes, ces haies, non ?

— Oui, on en replante autant que possible. Cela renforce la biodiversité, les oiseaux les adorent, et la vie reprend, il y a plus d’insectes, plus de vers de terre, la terre est plus fertile, les rendements remontent.

— Mais avant, on arrachait les haies, non ?

— Oui, il paraît, mais c’était pour les tracteurs. On voulait des champs très grands, pour limiter les manœuvres avec des tracteurs et d’autres grosses machines. À cette époque-là, ils n’ont pas réalisé qu’ils détruisaient la vie, que leur approche était néfaste. Les rendements augmentaient avant de diminuer pour ne plus remonter. Heureusement, la fin de la mécanisation, la faute à l’absence de carburant, a fait qu’on est revenu à des pratiques plus durables, avec les chevaux. On plante même des arbres dans les haies, on appelle ça l’agro-foresterie. On expérimente, on ressort des vieilles méthodes qu’on a retrouvées dans les livres, et on améliore tout ça, on partage ça sur des forums dans un Wiki, dans un MOOC pour que les jeunes apprennent. À la ferme d’à côté, ils ont même fait eux-même un genre de tracteur super léger avec un pédalier de vélo et une assistance électrique, sur la base de plans faits par l’Atelier Paysan. Tout le métal provenait de voitures désossées, bien sûr…

— Des voitures désossées ? interrogea Batarès avec un voile d’angoisse dans les yeux…

Ils se retrouvèrent tous pour le déjeuner, Batarès était fatigué mais très fier de sa matinée.

— Je n’ai pas réalisé mon rêve d’enfant de conduire un gros tracteur, mais j’ai appris à mener un cheval, un gros même, et je crois que j’en suis tout aussi fier !

— En plus, là où le tracteur émettait des tonnes de CO2, le cheval produit plutôt des engrais bien utiles pour le maraîchage !

Fatima, une des travailleuses de la ferme, avait confectionné un genre de couronne avec des feuilles qu’elle vint poser sur la tête de Batarès.

— Mais en quel honneur ? demanda-t-il.

— Tu es le roi du cheval, car tu viens d’apprendre à le guider. C’est une tradition qu’on a ici, pour les nouveaux. Nous avons tous été roi ou reine du cheval un jour, autour de cette table, et c’est toi le dernier en date !

Tous levèrent leur verre à la santé de sa majesté Charlie, qui rougissait de plaisir. L’après-midi serait consacré au maraîchage, car moins physique que le labour. Un message d’Alpha lui apprit qu’elle viendrait le chercher le lendemain matin. Ils décidèrent donc de faire un dîner de fête pour son départ.

Pour l’occasion, Charlie dut faire un petit discours, où il remercia chacun pour ce séjour qui fut si particulier pour lui. La chaleur humaine, l’entraide, comme quoi on peut apprendre à tout âge, la reprise de contact avec la nature, toutes ces choses dont il avait été trop longtemps déconnecté. Il esquiva la raison de sa déconnexion, bien sûr, et ses nouveaux amis sentirent qu’il valait mieux éviter les questions gênantes. Charlie fut très ému.

Le lendemain, alors qu’il partait vers Paris avec Alpha, tous leur firent une haie d’honneur, tandis qu’ils s’éloignaient en direction de la grande ville.

— Quand même, ils sont tous super sympas, bienveillants, chaleureux, ces gens de la ferme… C’était pas comme ça chez Penault !

— C’est le genre de chose qui arrive dans une organisation quand vous remplacez la compétition par la coopération…


Ensuite : Chapitre 12 : La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs

Table des matières

  1. Chapitre premier : Paris, 2051
  2. Chapitre 2 : La rencontre
  3. Chapitre 3 : En selle !
  4. Chapitre 4 : Électrique
  5. Chapitre 5 : Chouette, un nouveau téléphone !
  6. Chapitre 6 : Clamart, 2015
  7. Chapitre 7 : Allez-y sans nous dans votre dystopie de merde
  8. Chapitre 8 : Ma petite entreprise
  9. Chapitre 9 : La ferme
  10. Chapitre 10 : À bicyclette
  11. Chapitre 11 : À cheval
  12. Chapitre 12 : La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs
  13. Chapitre 13 : On dirait le Sud
  14. Chapitre 14 : ¿Por qué te vas?
  15. Chapitre 15 : Épilogue
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