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13.06.2025 à 10:00

Laurence Ferrari, Barbara Lefebvre, Rachida Dati et compagnie : revue de presse de la semaine

Elvis Bruneaux

Du 06/06/2025 au 12/06/2025.

- L'actualité des médias /
Texte intégral (1424 mots)

Critique des médias : une revue de presse hebdomadaire. Si ce n'est exhaustive, au moins indicative [1]. Au programme : du 06/06/2025 au 12/06/2025.

Critique des médias

« L'alliance entre Trump et Poutine scellée par les propagandistes de CNews », Télérama, 6/06.

« Chère Laurence Ferrari », Blast, 7/06.

« T18, le nouveau joujou de Daniel Kretinsky », Acrimed, 11/06.

« Retaillite aiguë dans les télés, par Daniel Schneidermann, Libération, 7/06.

« "Ça commence aujourd'hui" : à l'heure du café, la culture du viol passe crème », Arrêt sur images, 7/06.

« "Une Ambition intime", la grande lessiveuse de M6 », Arrêt sur images, 8/06.

« Services publics : le sondage qu'ont adoré les médias et le gouvernement », Arrêt sur images, 9/06.

« Sur France Inter : une page de pub pour le Salon du Bourget, vitrine mondiale de la guerre », Contre Attaque, 11/06.

« Rima Hassan : pourquoi les médias mainstream la détestent autant ? », Le Média, 11/06.

Économie des médias

« LVMH et Claude Perdriel renflouent encore le magazine Challenges », L'Informé, 6/06.

« L'homme qui murmure à l'oreille de Rodolphe Saadé », La Lettre, 10/06.

« Dans le rouge, l'hebdo chrétien La Vie cherche la bonne formule », La Lettre, 11/06.

« Groupe Lagardère : Bernard Arnault cède ses parts à Vincent Bolloré, seul maître à bord avec 75 % du capital », L'Humanité, 11/06.

« En vente, le magazine Le Revenu suscite l'intérêt de cinq candidats », Le Figaro, 11/06.

« Xavier Niel négocie la reprise des parts de Prisa au capital du Monde et du Nouvel Obs », La Lettre, 12/06.

« Canal+ : la bourse ou la porte », Les Jours, 6/06.

« Le magazine "Time" va lancer une édition française à la fin de 2025 », Le Monde, 12/06.

« L'emploi de journalistes professionnels par un média doit rester une condition d'obtention des aides publiques à la presse », Libération, 7/06.

Dans les rédactions

« "Les déclarations haineuses de Barbara Lefebvre entachent la réputation de nos rédactions" : Les SDJ de RMC et BFMTV réclament l'éviction de la chroniqueuse des "Grandes gueules" », PureMédias, 12/06.

« Condamné pour corruption de mineurs, Jean-Marc Morandini fait pourtant son retour ce vendredi sur l'antenne d'Europe 1 », Libération, 6/06.

À signaler, aussi

« Note confidentielle de Bercy : vers un carnage social et un démantèlement de l'audiovisuel public ? », L'Humanité, 10/06.

« Audiovisuel public : Rachida Dati s'acharne sur sa réforme », L'Humanité, 10/06.

« Rachida Dati et le "scalp" de la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte », Le Monde, 11/06.

« "Quoi d'étonnant à ça ?" : quand Beauvau vole au secours de "Frontières" », Arrêt sur images, 7/06.

« Gala de la Diaspora Defense Forces : 3h20 de propagande israélienne », Arrêt sur images, 10/06.

« Les marivaudages du journal Marianne avec une adjointe d'Anne Hidalgo », Blast, 6/06.

« Derrière "Lou", le soft power pro-natalité de Pierre-Édouard Stérin », Arrêt sur images, 11/06.

« Pollution du cochon : le média-ONG "Splann !" gagne son premier procès », Arrêt sur images, 12/06.

« Les victimes de violences de genre regrettent-elles d'avoir parlé à la presse ? », La Revue des médias, 10/06.

« Journalistes de la flottille Madleen : RSF dénonce l'arrestation arbitraire d'Omar Faiad, libéré sous condition par Israël, et appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de Yanis Mhamdi », RSF, 10/06.

Et aussi, dans le monde : Népal, Malte, Cambodge, Suède, États-Unis, États-Unis (bis), Espagne, Espagne (bis), Pologne, Pays-Bas, Honduras...

Retrouver toutes les revues de presse ici.


[1] Précisons-le : référencer un article dans cette revue de presse ne signifie pas forcément que nous y souscrivons sans réserve.

13.06.2025 à 09:06

Flottille pour Gaza : la hargne de l'éditocratie

Pauline Perrenot

Texte intégral (1338 mots)

Après avoir passé vingt mois à criminaliser le mouvement de solidarité avec la Palestine [1], c'est avec un regain de mépris et de hargne que de nombreux éditocrates ont commenté l'arrestation illégale des membres d'équipage de la flottille de la liberté (le Madleen) par l'armée israélienne, dans la nuit du 8 au 9 juin.

Dans la tradition internationaliste des flottilles pour Gaza et quinze ans après l'assaut du Mavi Marmara – en mai 2010, au cours duquel l'armée israélienne tuait neuf passagers –, le Madleen entendait briser le blocus israélien à Gaza, à l'instar d'autres actions de solidarité actuellement en cours [2]. Il réunissait à son bord douze personnes, parmi lesquelles des militants, l'eurodéputée LFI Rima Hassan et deux journalistes, Yanis Mhamdi (Blast) et Omar Faiad (Al Jazeera). Dans la nuit du 8 au 9 juin, l'armée israélienne a arrêté ses passagers, dont trois sont toujours emprisonnés en Israël à l'heure où nous écrivons ces lignes.

En France, la couverture médiatique de ces énièmes violations du droit international par l'État d'Israël a donné une nouvelle occasion de mesurer la surface et le crédit que continuent d'accorder à sa propagande de très nombreuses chefferies éditoriales. Gangréné par l'éditorialisation, le débat public s'est souvent mué en cabale contre les passagers du Madleen tandis que dans les formats les plus exposés du PAF, les interviews de responsables LFI ont viré au procès, à grand renfort de désinformation.

Sur Franceinfo par exemple (10/06), alors que la journaliste Salhia Brakhlia requiert de Clémence Guetté une confirmation selon laquelle « quatre des six Français ont refusé de signer le fameux document qui mène à l'expulsion d'Israël », la députée LFI témoigne du fait qu'elle ne dispose alors d'aucune information suffisante sur « le contenu des documents en question », ajoutant que « certains [passagers français du Madleen] attendent un conseil juridique avant de [les] signer ». Ni une ni deux, elle est interrompue par le journaliste Jérôme Chapuis, visiblement plus « informé » : « Alors, on a eu des informations sur ce sujet tout à l'heure avec l'ancien ambassadeur de France en Israël qui nous disait [que] ce document, il est très simple. C'est trois lignes. "Acceptez-vous d'être expulsé du territoire israélien ?" Est-ce que dans ces conditions, il y a une raison de refuser ? » Patienter et recouper ses sources aurait sans doute évité au journaliste de diffuser des fake news avec autant d'aplomb à heure de grande écoute : comme le souligne Blast, « ce texte stipule, si ratifié, une acceptation d'expulsion du territoire, une reconnaissance du caractère illégal de l'opération humanitaire du Madleen et un engagement à ne plus fouler le sol israélien pour une durée de cent ans. […] Ainsi, contrairement à la communication des autorités israéliennes, reprise quasi mécaniquement par une série de médias français, les sept militants et notre journaliste Yanis Mhamdi n'ont pas refusé de quitter le territoire israélien. Ils ont en revanche refusé de signer un texte inique et mensonger, en dehors d'une véritable consultation avec un avocat, sous la pression de l'armée israélienne. »

Cette master class de Franceinfo est loin d'être isolée : disqualification de l'action humanitaire sur fond de moqueries indignes ; criminalisation des passagers du Madleen dans la grande tradition du journalisme de préfecture ; poursuite de l'acharnement contre Rima Hassan ; reprise sans recul de la propagande israélienne et légitimation de l'action des autorités, certains commentateurs allant jusqu'à nier la famine à Gaza ou l'illégalité du blocus israélien…

Des plateaux en roue libre de CNews aux studios tamisés de Franceinfo, rien n'aura été épargné. Certaines déclarations resteront même gravées dans les archives du naufrage médiatique face au génocide en cours. Parmi celles-ci, les outrances de Caroline Fourest dans Franc-Tireur – titré cette semaine « La flottille s'amuse » à la Une [3] – ou encore une spectaculaire inversion des responsabilités signée Alba Ventura, feignant de regretter qu'avec la flottille, « ni Rima Hassan, ni Greta Thunberg n'ont rendu compte du vrai drame humanitaire qui se déroule à Gaza » (TF1, 10/06). Au contraire des grands médias ?

Meilleur du pire [4].

Pauline Perrenot


[1] Voir notamment les Médiacritiques n° 51, « Maccarthysme médiatique (juillet-septembre 2024) » et n° 53, « Médias et Palestine » (hiver 2025).

[2] La « marche mondiale vers Gaza », par exemple. Voir à ce propos « Expulsions, arrestations, descentes dans les hôtels, interrogatoires : au Caire, des tensions croissantes entre les autorités égyptiennes et les membres du convoi de la marche pour Gaza », Blast, 11/06.

[3]

[4] Certains des extraits sont empruntés au compte « L'Insoumission » qui, sur X, a effectué un travail conséquent de veille sur cette affaire.

11.06.2025 à 08:00

T18, le nouveau joujou de Daniel Kretinsky

Maxime Friot

« C'est qui le patron, le vrai patron ? »

- Télévisions /
Texte intégral (873 mots)

Une chaîne qui annonce la couleur.

Le 6 juin 2025, la nouvelle chaîne de télévision T18, succursale du groupe CMI de Daniel Kretinsky (Marianne, Elle, Franc-Tireur…) est diffusée pour la première fois. L'occasion, pour celui qui anime l'émission de lancement – un certain Laurent Ruquier –, de mettre à l'honneur ses « patrons » : Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, Valérie Salomon, présidente de CMI France, et Christopher Baldelli, le président de la chaîne, sont tous trois présents en plateau.

Aussi, quand Laurent Ruquier demande à Denis Olivennes « c'est qui le patron, le vrai patron ? », ce dernier ne se fait pas prier et sort la brosse à reluire :

Denis Olivennes : C'est un gars absolument fantastique, et je dis ça non pas par flagornerie, quiconque a travaillé avec lui le sait. C'est un garçon qui s'appelle Daniel Kretinsky, qui est tchèque mais qui est francophone et francophile […], qui a construit en une vingtaine d'années un énorme groupe industriel européen dans l'électricité, la production d'électricité, mais qui est par ailleurs, par sa formation, par son esprit, par ses engagements, déterminé à favoriser, à aider la démocratie […] et donc il a décidé d'investir dans des groupes de médias, de contenus. En France il est chez CMI, mais il est aussi chez Editis, qui est le deuxième groupe d'édition, là encore, avec l'idée du pluralisme, de l'indépendance et de la liberté.

Ce n'était là qu'un début. En effet, ce « gars absolument fantastique », pour reprendre les mots de Denis Olivennes [1], Matthieu Croissandeau a eu « la chance de le rencontrer ». Interview préenregistrée, quatre questions en tout et pour tout, mais l'ancien directeur du Nouvel Obs a déjà pu montrer tout son savoir-faire :

Question n°1 : Pourquoi vous vous lancez aujourd'hui dans la création d'une chaîne de télévision ? Qu'est-ce que vous en attendez ?

Question n°2 : Vous êtes attaché au débat, un débat constructif, pluraliste, j'allais dire apaisé. Pourquoi est-ce que c'est nécessaire aujourd'hui ?

Question n°3 : D'où vous vient votre intérêt pour la France ?

Question n°4 : Les journalistes, en France comme ailleurs, ils sont très attachés à leur indépendance. Comment vous concevez l'indépendance journalistique ? Attention, c'est enregistré !

« Indépendance », un mantra qui sera convoqué plusieurs fois au cours de l'émission. Mais qu'importe la cohérence…

Il y a deux ans, presque jour pour jour, nous alertions sur l'emprise croissante de Daniel Kretinsky sur les médias et l'édition. Depuis, l'Arcom a donc eu la riche idée d'attribuer une fréquence TNT au groupe CMI – écartant au passage d'autres projets (notamment celui porté par Le Média). Un nouveau joujou pour le milliardaire tchèque… et une nouvelle caisse de résonance pour les éditorialistes printanistes. Raphaël Enthoven, qui en avait défendu la candidature devant l'Arcom, était d'ailleurs l'un des invités de la première émission de débat (« Pour tout dire », 6/06).

Kretinsky, Bolloré, Arnault, Bouygues, Saadé, Niel, Pigasse, Pinault et les autres : à quand une politique ambitieuse contre la concentration et la financiarisation des médias ? À quand une défense effective de l'indépendance des médias et du pluralisme de l'information ?

Maxime Friot


[1] Et plutôt que de se fier à Denis Olivennes, lire « Daniel Křetínský : une fortune basée sur les énergies fossiles », Observatoire des multinationales, 11/05/2023.

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