06.10.2025 à 21:06
A. Duhamel : Pour ces raisons, je pense qu'on vit à la fois une crise de régime et une crise de société. Le rejet par les Français des institutions, des partis et des responsables politiques atteint un niveau inédit, avec la tentation, très préoccupante à mes yeux, de remplacer la démocratie représentative par la démocratie d'opinion.
Le Monde : comment analysez vous l'échec de F. Bayrou ?
A. Duhamel : Avant de parler de son échec, je voudrais quand même dire un mot de son mérite, qui est d'avoir essayé de (...)
A. Duhamel : Pour ces raisons, je pense qu'on vit à la fois une crise de régime et une crise de société. Le rejet par les Français des institutions, des partis et des responsables politiques atteint un niveau inédit, avec la tentation, très préoccupante à mes yeux, de remplacer la démocratie représentative par la démocratie d'opinion.
Le Monde : comment analysez vous l'échec de F. Bayrou ?
A. Duhamel : Avant de parler de son échec, je voudrais quand même dire un mot de son mérite, qui est d'avoir essayé de faire prendre conscience à l'opinion de l'extrême difficulté de la situation. Soit dit en passant, c'est le président de la République qui aurait dû dire ce genre de choses, et depuis longtemps. Il ne l'a pas fait et c'est le premier ministre qui s'en est chargé. Il faut le mettre à son crédit.
(Cf. Le Monde 7 septembre 2025). Le 1 octobre 2025 il déclarait à la tribune de Sud-Ouest :
Sud-Ouest : Craignez-vous pour la survie de notre démocratie ?
A. Duhamel : Oui, pour la première fois de ma vie, je pense que la démocratie est en danger.
... Mais plus loin il ajoute
Séquence peut-être la plus marquante dans votre carrière : ce moment, dans l'émission « Cartes sur table », en mars 1981, où à quelques jours de la présidentielle, François Mitterrand assume son opposition à la peine de mort…Un moment historique ! Plus de 60 % des Français étaient pour la peine de mort.
Et (enfin) au début de l'interview
Sud-Ouest : Commençons par l'actualité brûlante : que vous inspirent les réactions à la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison avec exécution provisoire ?
A. Duhamel : ...Ceci étant, selon une enquête d'opinion Elabe-BFMTV sur la perception de ce jugement, une majorité de Français (58 % NDLR) estime que les juges ont rendu une décision impartiale, et appliqué le droit.
40 ans plutôt, Alain Duhamel était l'interviewer qui avait répondu au mépris pour les sondages de J.P. Chevènement : « mais c'est scientifique ». (Cf. L'heure de vérité, Antenne 2, 1982).
On ne change jamais... complètement.
02.10.2025 à 18:05
Aujourd'hui parait aux éditions Dalloz
- Communiqués / Sondages de l'Elysée, OpinionGate, Patrick Buisson01.10.2025 à 20:12
Marianne, manifestement toujours pas guérie des sondages (et des sondeurs), publie cette semaine (cf. 1 octobre 2025) un sondage Ifop donnant le RN, J. Bardella (33%) ou M. Le Pen (35%), en tête du premier tour de la présidentielle de 2027. Une fois les précautions d'usage de la profession « respectées », les éléments de langage, toujours les mêmes, sont ressortis encore et encore pour justifier la commande et la publication. Autant dire, et c'est euphémisme, que ce sondage, comme tous les autres de ce (...)
- L'opinion « ça se travaille » / Municipales, Présidentielle, RN, Marine Le Pen, Artefact, Ifop, Fausse nouvelle, DoxosophieMarianne, manifestement toujours pas guérie des sondages (et des sondeurs), publie cette semaine (cf. 1 octobre 2025) un sondage Ifop donnant le RN, J. Bardella (33%) ou M. Le Pen (35%), en tête du premier tour de la présidentielle de 2027. Une fois les précautions d'usage de la profession « respectées », les éléments de langage, toujours les mêmes, sont ressortis encore et encore pour justifier la commande et la publication. Autant dire, et c'est euphémisme, que ce sondage, comme tous les autres de ce type, n'ont strictement aucune espèce de valeur. On se demande qui y croit ?
Avec l'approche probable d'élections législatives anticipées et d'une élection présidentielle assurée, les sondages électoraux commencent à envahir (comme à l"accoutumée) les médias. On ne doute pas que la course de chevaux intéresse les commentateurs professionnels, un public assez large et encore plus les candidats putatifs.
Justement, devant une élection législative incertaine et une élection présidentielle encore éloignée, sans connaissance des candidats, le jeu des sondages virtuels est peut-être amusant pour le public, angoissant et utile pour les professionnels de la politique. Surtout si des candidats sont gratifiés de quelques points, ont de brusques hauts et bas. L'expérience montre cependant combien les résultats de joutes fictionnelles est généralement éloigné des résultats à l'arrivée.