20.08.2025 à 18:03
Rédaction Toute l'Europe
Le congé parental s’ajoute au congé de maternité, et, dans les pays qui l’ont instauré, au congé de paternité. Introduit dans le droit européen en 2010, Une directive adoptée en 2019 a réformé le cadre européen du congé parental ; elle est entrée en vigueur le 2 août 2022. Depuis cette date, tous les pays […]
L’article Congé parental en Europe : les hommes manquent encore à l'appel est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Le congé parental s’ajoute au congé de maternité, et, dans les pays qui l’ont instauré, au congé de paternité. Introduit dans le droit européen en 2010, Une directive adoptée en 2019 a réformé le cadre européen du congé parental ; elle est entrée en vigueur le 2 août 2022. Depuis cette date, tous les pays de l'UE doivent garantir quatre mois de congé parental pour chaque parent, dont deux mois non transférables entre les parents, pouvant être pris jusqu'aux 12 ans de l'enfant.
D'une durée minimale légale de 14 semaines dans l'UE, le congé de maternité est pris par les mères dans les semaines qui précèdent et suivent l'accouchement.
Le congé de paternité peut être pris par les pères ou "les personnes reconnues comme seconds parents équivalents par la législation nationale" à l'occasion de la naissance de son enfant. Sa durée minimale légale est fixée à 10 jours ouvrables selon la directive entrée en vigueur en 2022.
Enfin, le congé parental, généralement plus long que le congé de maternité, vient en complément des deux précédents. Il permet, selon la même directive, à chaque parent d'un État membre de l'UE de prendre au moins quatre mois de congés supplémentaires pour s'occuper de son enfant en bas-âge. Dans la majorité des cas, ce type de congé est nettement moins bien rémunéré que ceux de maternité et de paternité.
Si le droit européen garantit un minimum de jours de congé parental dans tous les États membres, il n'impose en revanche aucune rémunération. De ce fait, il y est souvent mal rétribué, voire pas du tout. La Commission européenne avait proposé une rémunération sur le principe d'un congé maladie, mais l'Allemagne et la France ont refusé, jugeant la proposition trop coûteuse.
Les femmes, encore en moyenne moins payées que les hommes, sont ainsi très souvent encouragées à prendre ce congé à la place des pères, pour que la perte de revenu pour le foyer soit la moins conséquente possible. De plus, la directive actuelle permet le transfert de deux mois de congés d'un parent à l'autre. Et de fait, ces derniers sont souvent transférés à la mère. Ce qui contribue à éloigner davantage les femmes du marché du travail. Un constat auquel n'échappe pas la France, où les pères ne représentaient, en 2016, que 4,4 % des personnes qui prennent leur congé parental.
Ainsi, si les États membres prévoient chacun un nombre de jours de congé parental, de maternité et de paternité différent, en respectant le minimum légal prévu par le droit européen, l'usage de ces congés et leur recours par les deux parents représentent une autre réalité.
Comme l'illustre la carte ci-dessous, la part des pères parmi les parents qui prennent le congé parental est particulièrement faible en Europe. Cependant, les écarts sont très importants, allant de 1 % en Pologne à 59,1 % au Luxembourg.
De telles variations, constatées en 2023 pour la plupart des pays, ne sont pas sans lien avec les différences de législation très importantes à travers l'Europe, qui ont peu évolué depuis. Si le Luxembourg arrive en tête du classement, avec près de 60 % des congés parentaux pris par des hommes en 2023, c'était loin d'être le cas autour de 2010, avec une part d'hommes à 23,6 %. En 2024, le Luxembourg proposait pour les pères, en plus des deux semaines de congé paternité payé à 100 % du salaire, 26 semaines de congés payés environ 71 % du salaire.
Le Portugal, arrive en deuxième position, où 47,5 % des congés parentaux ont été pris par les pères en 2023. Ce pays propose un allongement de congés, si les deux parents respectent un critère de parité. Ainsi, si le père prend au moins 30 jours de congés seul avec son enfant, après les 42 jours exclusifs à la mère, alors le congé initial de 120 jours est prolongé jusqu'à 150 jours de congés payés 100 % du salaire (sans plafond).
Le pays est suivi de très près par la Suède, qui propose aujourd'hui un congé parental de 480 jours, à se répartir entre le père et la mère qui doivent prendre chacun 90 jours. Il est rémunéré à hauteur de 78 % du salaire normal (plafonné à environ 44 000 euros sur la durée) pendant 6 mois et demi pour chaque parent, tandis que les jours restants sont indemnisés 15 euros par jour.
Si aucune rémunération n'était prévue jusqu'en 2022 à Malte, ce pays propose désormais de rémunérer deux mois sur quatre, seulement à hauteur de 50 % du salaire pour les enfants de moins de quatre ans, et à hauteur de 25 % du salaire pour les enfants âgés de 4 à 8 ans. Selon une étude de l'Université de Malte (l'État n'étant pas inclus dans celle de l'OCDE), les pères n'y représentaient que 2,7 % des bénéficiaires du congé parental en 2014.
En France, également dans le bas du classement (4,4 % en 2016 selon l'OCDE, et autour de 6 % selon la sécurité sociale en 2021), l'indemnité versée par la Caisse d'allocations familiales, au titre du congé parental d'éducation ne s'élève qu'à 456 euros par mois en 2025. Pendant ce congé, le salarié n'est pas rémunéré par son employeur pour la période non travaillée et le contrat est suspendu.
Une rémunération attractive peut encourager les hommes à recourir au congé parental, sans garantir pour autant une répartition équitable. Le pire élève du classement de l'OCDE, la Pologne (1,1% en 2021), assure ainsi en 2025 des indemnités s’élevant jusqu'à 70 % du revenu moyen annuel, pour un congé parental pouvant aller jusqu'à 41 semaines.
D'autres facteurs entrent en jeu, comme le modèle familial prédominant ou encore la structure du marché du travail dans chaque État membre (notamment les écarts de rémunération entre hommes et femmes). Bien que la rémunération soit un levier important, elle ne suffit pas toujours à surmonter les obstacles culturels et structurels qui limitent le recours des pères au congé parental.
Malgré des résultats mitigés, la directive européenne a tout de même permis d'instaurer dans tous les pays de l'UE un congé de paternité d'une durée minimale de dix jours et rémunéré au même montant que l'arrêt maladie.
Si ce congé a été instauré depuis le 2 août 2022, dans 4 États membres qui n'en disposaient pas auparavant (Autriche, Allemagne, Slovaquie et Croatie), il a été allongé dans 7 autres pays (République tchèque, Malte, Pays-Bas, Grèce, Roumanie, Hongrie et Italie). Pour sa part, la France avait déjà rallongé son congé de paternité, depuis le 1er juillet 2021, passant de 14 à 28 jours, dont 7 obligatoires.
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20.08.2025 à 16:01
Florian Chaaban
L’Union européenne tire son énergie à la fois de sa propre production et d’importations en provenance de pays tiers. Pour mesurer l’ensemble de l’énergie disponible sur le continent, il faut donc toujours analyser la production en lien avec les volumes importés. En 2023, l’UE a couvert environ 42 % de ses besoins grâce à sa […]
L’article [Cartes] Pétrole, renouvelables, nucléaire… le mix énergétique des pays de l'UE est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
L’Union européenne tire son énergie à la fois de sa propre production et d’importations en provenance de pays tiers. Pour mesurer l’ensemble de l’énergie disponible sur le continent, il faut donc toujours analyser la production en lien avec les volumes importés.
En 2023, l’UE a couvert environ 42 % de ses besoins grâce à sa production intérieure, tandis que 58 % provenaient de l’extérieur. Les produits pétroliers dominent largement le mix énergétique européen, représentant plus d'un tiers du total du "bouquet énergétique". Cette année-là, l’éventail des sources d’énergie disponibles dans l’UE reposait principalement sur cinq sources : le pétrole brut et les produits pétroliers, le gaz naturel, les énergies renouvelables, le nucléaire et les combustibles solides.
La répartition de ces sources varie fortement selon les pays membres. En 2023, les produits pétroliers représentaient ainsi l’essentiel de l’énergie disponible à Chypre (86,3 %), Malte (85,6 %) et au Luxembourg (61,1 %). Le gaz naturel occupait une place de choix en Italie (34,8 %), aux Pays-Bas (29,5 %), en Hongrie (29,1 %) et en Irlande (28,5 %). Les énergies renouvelables s’imposaient en Suède (50,2 %) et en Lettonie (44,7 %), tandis que le nucléaire constituait près de 40 % de l’énergie disponible en France (39,1 %) et près de 30 % en Slovaquie (28,8 %). Enfin, les combustibles solides dominaient en Estonie (53,4 %) et en Pologne (35,5 %).
La composition du mix énergétique européen soulève des questions d'indépendance énergétique pour l'UE. Les produits pétroliers constituaient 37,6 % de l’énergie disponible en 2023 au sein des Vingt-Sept.
L'essentiel du gaz et du pétrole est importé de pays tiers. Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, cette dernière était le principal fournisseur de pétrole de l’UE, représentant plus d’un quart des importations. À la suite des sanctions imposées à la Russie, les importations de pétrole russe par l’UE ont chuté de manière significative. Les États-Unis sont ainsi devenus le premier fournisseur de pétrole de l’UE, avec 17,1 % des importations au premier semestre 2024. La Norvège et le Kazakhstan ont également vu leur part augmenter, atteignant respectivement 13,6 % et 10,9 %.
Cette dynamique s'est confirmée au semestre suivant et depuis le début de l'année 2025, soutenue par une feuille de route européenne en cours de discussion et déclinaison dans les États membres, qui prolonge et accélère la diversification et limite toujours plus les importations russes, jusqu’à leur suppression définitive d’ici fin 2027.
Pour favoriser l’indépendance énergétique des pays membres, la Commission européenne a présenté le 18 mai 2022 une feuille de route baptisée "REPowerEU". Son objectif : réduire massivement les importations de gaz russe et s’en passer totalement à l’horizon 2027.
Cette stratégie repose sur quatre piliers : économiser de l’énergie, remplacer les énergies fossiles russes par d’autres hydrocarbures, promouvoir les énergies renouvelables (dont la part dans la consommation d’énergie finale de l’UE est censée atteindre 42,5 % en 2030) et investir dans de nouvelles infrastructures comme des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL).
L'énergie nucléaire est particulièrement importante en France. Le pays compte en effet aujourd'hui 57 réacteurs nucléaires, répartis sur 18 centrales, le dernier ayant été mis en service en décembre 2024 à la centrale de Flamanville 3. Au niveau du mix énergétique, l'atome représentait en 2023 39,1 % de l'énergie brute disponible dans l'Hexagone.
La France se situe par ailleurs dans la moyenne européenne (au 13e rang) s'agissant de la consommation de pétrole. En 2023, la part de cette ressource dans la consommation finale totale d'énergie était de 39,3 %, comme en Bulgarie.
Quant à la production d'électricité à partir de sources renouvelables, celle-ci représentait 24,8 % du total cette même année devant les combustibles fossiles (6,1 %) et biocarburants (1,5 %) mais loin derrière l'énergie nucléaire (65 %).
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20.08.2025 à 14:20
Florian Chaaban
L’égalité d’accès à la contraception demeure un enjeu majeur sur le continent. Selon l’édition 2025 de l’Atlas des politiques de contraception, publié par le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), 22 pays européens sur 47 intègrent aujourd’hui la contraception dans leur système de santé national. À l’exception de l’Autriche, des services […]
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L’égalité d’accès à la contraception demeure un enjeu majeur sur le continent. Selon l’édition 2025 de l’Atlas des politiques de contraception, publié par le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), 22 pays européens sur 47 intègrent aujourd’hui la contraception dans leur système de santé national. À l’exception de l’Autriche, des services de conseil relatifs aux moyens de contraception existants sont également proposés dans tous ces pays. La moyenne d'accès à la contraception dans l'UE est de 65,1 %.
Le rapport souligne que près d’un quart des États européens mettent à disposition des plateformes officielles, claires et fiables, pour informer les citoyens. En outre, dans 17 % d’entre eux, la contraception d’urgence est délivrée gratuitement en pharmacie ou dans les centres de santé publique.
Depuis le 1er janvier 2023, les personnes âgées de moins de 26 ans peuvent bénéficier d’une prise en charge intégrale de certains préservatifs. Cette mesure, annoncée par le président de la République à la fin du mois de novembre 2022, s’applique sans condition d’âge minimum et concerne les femmes comme les hommes.
La délivrance de ces préservatifs est remboursée à 100 % sans ordonnance médicale nécessaire. Grâce au tiers payant, aucun frais n’est à avancer par les bénéficiaires. La prise en charge est toutefois limitée à une boîte par dispensation, quel que soit le format ou la quantité contenue dans la boîte.
Cette mesure ne concerne que les préservatifs figurant sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR).
Les disparités géographiques restent marquées. L’Europe de l’ouest conserve une longueur d’avance : la France et le Luxembourg affichent les meilleurs résultats (93,2 %), suivis respectivement du Portugal (91,2 %) et de la Belgique (90,3 %).
À l’inverse, plusieurs pays d’Europe centrale et orientale enregistrent les scores les plus faibles. C'est le cas de la Pologne (33,2 %), de la Hongrie (40 %), de Chypre (42,1 %), de la Slovaquie (44 %) et de la Grèce (49 %).
L’Atlas 2025 reconnaît néanmoins des avancées notables en Autriche et en Irlande. Les experts recommandent toutefois de poursuivre les efforts : élargir la couverture, renforcer l’accompagnement dans les zones rurales, et suivre l’émergence de nouvelles technologies pour contrer la désinformation.
Selon les dernières données disponibles, 8,5 % des femmes européennes âgées de 15 à 49 ans souhaitent éviter ou repousser une grossesse, mais n’ont pas recours à un moyen de contraception – révélant ainsi le chemin qui reste à parcourir pour garantir l’autonomie reproductive dans l’ensemble de l’Europe.
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