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12.12.2025 à 07:22

Françoise d’Eaubonne, «sale conne» et pionnière écoterroriste

Nora Bouazzouni

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Françoise d'Eaubonne a posé des bombes, inventé l’écoféminisme et écrit sans relâche.
Longtemps oubliée, elle revient aujourd’hui au cœur des débats politiques.
David Dufresne raconte une enquête familiale devenue traversée historique.
Archives policières, journaux intimes, luttes radicales et joie subversive.
Une vie passée à secouer l’ordre établi, sans jamais renoncer à la liberté.

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Texte intégral (2559 mots)

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Sur Françoise d’Eaubonne, certains, certaines, savent qu’elle est celle qui a pensé et nommé l’éco-féminisme, reliant l’oppression patriarcale des femmes et l’exploitation capitaliste de la Terre. Mais qui sait qu’on lui doit aussi le mot de phallocrate ? Qu’elle a monté un comité saucisson dans le cadre de la lutte pour le droit à l’IVG ? Qu’elle s’était engagée dans la Résistance, puis au PC qu’elle quittait en 1956? Qu’elle a participé à l’occupation de l’Odéon en 1968, au Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire au début des années 70, et qu’elle a même… posé une bombe à Fessenheim ! Sacré nana ! Mais aussi « impossible grand-mère » comme le dit le sous-titre du livre que lui consacre David Dufresne.

A l’animation: Nora Bouazzouni et Mathilde Larrère. Pour parler des luttes des années 1960-80, sociales, féministes, écologiques, LGBT, convergence ou complémentarité des combats ? On a discuté répertoire d’action (violence ou non violence ? comment faire de la lutte une fête ?). On a posé la question des sources pour écrire l’histoire de cette femme (« écrire avec Françoise plutôt que sur Françoise » dit David Dufresne), de ce que peut être une « enquête intime ». Et surtout, on s’est demandé que nous apprend la vie de Françoise d’Eaubonne, ce qu’elle nous lègue pour essayer, aujourd’hui, de continuer le combat et ne pas se laisser abattre.
Mathilde Larrère

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La rencontre avec Dufresne David

  • David Dufresne explique que ce livre n’est ni une autobiographie déguisée ni un simple récit familial, mais le résultat d’un moment précis de sa vie où il s’autorise enfin à regarder en arrière. Il affirme qu’« il fallait basculer dans un âge qui commence à être avancé » pour pouvoir « regarder dans le rétroviseur », tout en précisant qu’il n’a jamais voulu écrire « un livre sur l’héritage » mais bien sur « l’activiste Françoise d’Eaubonne ».
  • La figure de Françoise d’Eaubonne est présentée comme celle d’une rupture radicale avec son milieu d’origine, marqué par le maréchalisme. Dufresne insiste sur ce moment fondateur où, malgré son attachement à sa famille, « elle va rejoindre la résistance » et « briser l’héritage » idéologique de ses parents, décrivant cette décision comme « une rupture idéologique » qu’il juge « absolument admirable ».
  • Le travail sur les archives policières révèle moins la personnalité de Françoise d’Eaubonne que le regard biaisé de l’institution qui la surveille. Dufresne souligne le caractère misogyne et approximatif de ces documents, citant cette note où elle est désignée comme « Françoise Piston-d’Eaubonne, qui se dit écrivain », et rappelant que ces archives sont « très souvent à côté de la plaque » mais précieuses pour comprendre « l’état d’esprit policier ».
  • Les journaux intimes de Françoise d’Eaubonne constituent un matériau central mais parfois éprouvant, notamment lorsqu’ils abordent sa sexualité et sa vie intime. Dufresne reconnaît que « la sexualité de Françoise, de ma grand-mère, c’était pas ce que je cherchais », tout en expliquant qu’il s’est senti autorisé à écrire parce qu’il a compris qu’« elle brûlait d’envie que tout ça soit raconté » et qu’« elle désigne différentes personnes comme biographes ».
  • La violence politique de Françoise d’Eaubonne est replacée dans son contexte historique et pensée comme une réponse à la violence institutionnelle. Dufresne rappelle qu’elle revendique une « contre-violence » et qu’elle sait d’expérience que « le terroriste de l’un est le résistant de l’autre », notamment parce qu’« on a imposé le tout nucléaire sans débat » et que « le vernis démocratique a craqué ».
  • Les sabotages de Fessenheim sont décrits comme un acte politique réfléchi visant à provoquer un débat public, et non comme une recherche de destruction aveugle. Le communiqué qu’elle rédige affirme explicitement : « Nous avons pris toutes les précautions possibles pour que ne soit menacée aucune vie humaine », dans l’espoir « d’arrêter ou retarder le fonctionnement de cette centrale », acte qu’elle qualifiera plus tard de « sommet de ma vie ».
  • La joie apparaît comme un moteur essentiel de l’engagement de Françoise d’Eaubonne, indissociable de sa conception de la liberté. Dufresne insiste sur cette dimension souvent oubliée, rappelant qu’elle chantait, riait, racontait des histoires, et qu’elle résumait son désir posthume en deux phrases : « qu’est-ce qu’on s’est marré avec elle » et « si j’ai pu aider quelques-uns à être un peu plus libre ».
  • L’oubli durable de Françoise d’Eaubonne est expliqué par son refus des institutions et des structures de pouvoir. Dufresne note qu’« elle n’est protégée par aucun parti », qu’« elle n’a pas de diplôme universitaire » et qu’elle a souvent été « trop écolo pour les féministes et trop féministe pour les écolos », un positionnement qui a contribué à son effacement avant son retour récent dans le débat public.

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11.12.2025 à 10:00

Appel aux ministres de la justice et de l’intérieur : respectez la liberté de la presse, renforcez le secret des sources

David Dufresne

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Il y a près d’un an, 110 médias et organisations interpellaient le gouvernement pour réclamer une réforme de la loi de 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes. Les contours flous de ce texte et l’absence de véritables garde-fous ont facilité des atteintes à la liberté de la presse depuis 15 ans. Pour rappel, au moins 27 journalistes ont été convoqué·es ou placé·es en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon un décompte réalisé par le journal Télérama.

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Texte intégral (1909 mots)

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Depuis notre courrier, les intimidations contre la presse n’ont pas cessé : elles ont franchi un cran supplémentaire. Alors que l’État français a été condamné en 2023 pour l’arrestation illégale d’un journaliste couvrant une action écologiste, la police a à nouveau reçu l’ordre d’interpeller et placer en garde à vue, le 1er juillet, le journaliste Enzo Rabouy quinze jours après qu’il a couvert une action militante en marge du Salon du Bourget.

Le parquet général poursuit également son acharnement contre Ariane Lavrilleux, la journaliste de Disclose et membre du groupe de travail sur le secret des sources à l’origine de cet appel. L’AFP nous apprend que le parquet général de la cour d’appel de Paris a fait appel de la décision de non-lieu rendue par la juge d’instruction. Alors que la justice a reconnu l’intérêt public des révélations de Disclose sur l’opération militaire secrète de la France au profit de la dictature égyptienne, la journaliste pourrait être renvoyée devant un tribunal, plus de deux ans après avoir subi une garde à vue, une perquisition et des mesures disproportionnées de surveillance.

«Le secret des sources n’existe plus»

Une autre procédure judiciaire vise le journaliste Philippe Miller, à la suite d’une plainte pour vol de données déposée par un cabinet d’avocat dont le journaliste avait relaté les pratiques douteuses. Pour contester la saisie de son ordinateur et matériel professionnel, Philippe Miller a tenté d’opposer le secret des sources. Mais la juge des libertés et de la détention a validé l’atteinte au secret des sources, en considérant que la simple existence d’une enquête pénale relevait bien d’un “impératif prépondérant d’intérêt public”. Si n’importe quelle enquête pénale permet de lever le secret des sources, ce dernier n’existe plus.

Enfin, les vidéos policières révélées par Libération et Mediapart démontrent que les forces de l’ordre déployées à Sainte-Soline ont multiplié les tirs illégaux et ont visé, en toute connaissance de cause, des journalistes qualifiés de “pue-la-pisse”. Lors des manifestations du 10 septembre, Reporters sans frontières a recensé sept cas de journalistes entravés physiquement, dont certains blessés par des éclats de grenade. Le 17 novembre, plusieurs journalistes de Reporterre, Blast et Libération ont été violentés par les forces de police et gazés à bout portant alors qu’ils couvraient une action de désobéissance civile menée par plusieurs ONG sur le site normand du géant de l’agrochimie BASF.  

Ces attaques inacceptables dans un État de droit sont le résultat d’une année d’immobilisme du gouvernement. Qu’est devenue la promesse de Rachida Dati, lors des États généraux de l’information, d’un projet de loi qui garantit le droit à l’information ? Ce projet est pour l’heure gardé secret.

Projet de loi sur les médias : un débat public est nécessaire

Le groupe de travail avait été reçu en février par le cabinet du premier ministre, puis au début de l’été par le ministère de la justice afin de discuter de nos propositions et de remettre une note d’analyse détaillée sur leur application concrète. Pour rappel, nous voulons :

– Mieux encadrer les conditions de la levée du secret des sources, qui est aujourd’hui possible dans le cas, mal défini, d’un « impératif prépondérant d’intérêt public »

– Exiger une autorisation par un·e juge indépendant·e avant toute levée du secret des sources – Étendre le secret des sources aux collaborateur·ices de médias, réalisateur·ices et auteur·ices de livres ou documentaires

– Permettre à tou·tes les journalistes de se défendre face à une violation du secret de leurs sources, en créant une voie de recours

– Renforcer les voies de recours et sanctions en cas de violation du secret des sources

La protection des sources n’est pas une coquetterie corporatiste. Elle est “la pierre angulaire de la liberté de la presse”, la condition indispensable d’un droit effectif à l’information de toute la population. Il est donc urgent que le projet de loi donne lieu à un débat public, ouvert et parlementaire le plus rapidement possible. 

Par cet appel auquel se joignent 128 médias, sociétés de journalistes, syndicats et organisations, nous réclamons également aux ministres de la justice et de l’intérieur qu’ils formulent, dès à présent, des instructions écrites aux fonctionnaires afin de faire respecter la liberté de la presse telle qu’encadrée par la loi de 1881, ainsi que par la jurisprudence des tribunaux français et celle de la Cour européenne des droits de l’Homme. 

Le groupe de travail sur la protection des sources à l’origine de cet appel

Sherpa, Fonds pour une presse libre, Reporters Sans Frontières, Association de la presse judiciaire, Disclose, SNJ et CFDT-Journalistes.

Les 131 premiers signataires de l’appel:



25 sociétés des journalistes ou rédactions

SDJ de l’AFP

SDJ du Parisien-Aujourd’hui en France

SDJ Epsiloon

SDJ de Radio France

SDJ de Radio France Internationale

SDJ FranceTV Sport

SDJ France 3 rédaction nationale

SDJ Le Figaro

SDJ de LCI

SDJ de Capital

SDJ Les Echos

SDJ de Mediapart

SDJ Groupe Profession Santé

SDJ d’Arte

SDJ de L’Informé

SDJ de RMC

SDJ du magazine GEO

SDJ Que choisir

SDJ La Tribune

SDJ d’Arrêt sur images

SDJ Konbini

SDJ de Challenges

Société des rédacteurs du Monde

Société des journalistes et du personnel de Libération

Société des personnels de l’Humanité

7 Collectifs de journalistes indépendant·es

Collectif We Report

Collectif Hors Cadre

Collectif La Claque

Collectif Focus

Collectif Presse-papiers

Collectif Youpress

Profession Pigiste

63 Médias indépendants

Mediacoop

Reporterre

L’Arrière-Cour

Le Poing

Rural

Reflets.info

Blast

Vert

Covenant Médias

La Messagère Libérée

Rue89 Bordeaux

Spotlighted

Chabe

La Disparition

altermidi

Citizen Jazz

Sciences Critiques

La Topette

Voxeurop

Le Courrier des Balkans

Orient XXI

Grand-Format

AOC

Terrestres

La Relève et La Peste

Fakir

Observatoire des multinationales

La Clé des Ondes

Mouais, le journal dubitatif

Les Jours

Facto !

Mediapart

Le Poulpe

Rembobine

Mediacités

Inf’OGM

MédianesExtra muros

Les Cent Plumes

Rue89 Bordeaux

Rue89Lyon

Rue89 Strasbourg

France Maghreb 2 Radio

Au Poste

Politis

Le Courrier d’Europe centrale

Rapports de force

15-38 Méditerranée

Basta!

Décrypter l’Afrique

Paris Lights Up

Les Autres Possibles

L’Alterpresse68

Afrique XXI

Climax

Premières Lignes

Epsiloon

Podcastine

Le Ch’ni

Off investigation

Splann !

Disclose

StudioFact Media Group

36 Syndicats, associations et club de la presse

SNJ (Syndicat national des journalistes)

CFDT-journalistes

Filpac cgt

Fédération européenne des journalistes (FEJ)

Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne)

Fonds pour une presse libre

Sherpa

Reporters sans frontièresAssociation de la presse judiciaire

Prenons la Une

Acrimed – Action Critique Médias

Informer n’est pas un délit

Article 34

Journalisme & Citoyenneté

Les Assises du Journalisme

Association des journalistes de défense (AJD)

Association des journalistes antiracistes et racisé.e.s (AJAR)

La Scam

Le Prix Albert Londres

Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM)

Attac France

Transparency International France

LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Syndicat des avocats de France (SAF)

Fonds de dotation Intérêt à agir

Maison des lanceurs d’alerte

Alertes.me

Femmes journalistes de sport

Journalistes écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Profession Pigiste

Nothing2Hide

Observatoire des Libertés Associatives

Club de la presse de Marseille-Provence

Club de la presse Strasbourg-Europe

Club de la presse de Metz

Club de la presse de Bretagne

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10.12.2025 à 19:49

Attal, Macron et la violence politique: les dessous d’une guerre froide

Marc Endeweld

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Plongée au cœur de la fabrique du pouvoir avec Bérengère Bonte, journaliste politique et autrice d’un ouvrage explosif sur Gabriel Attal. Dans cet entretien dense, elle décrit l’ascension fulgurante du plus jeune Premier ministre de la Ve République, les codes d’un monde politique devenu théâtre permanent et les zones de tension au sein même de la macronie. Entre révélations inédites, archives retrouvées et analyse des entourages, Bonte éclaire les ressorts d’une génération qui rêve de l’Élysée avant 40 ans. Un récit précis, documenté et parfois sidérant.

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Texte intégral (1885 mots)

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Plaisir de recevoir Bérengère Bonte, ancienne directrice adjointe de la rédaction d’Europe 1 (avant le contrôle de la station par Bolloré), qui s’essaye désormais aux podcasts, et autrice de plusieurs ouvrages sur des responsables politiques. Et cette journaliste chevronnée sait qu’il faut (parfois) beaucoup de patience pour écrire une « bio politique ». Celle qui s’était déjà essayée à l’exercice (notamment Édouard Philippe et Élisabeth Borne, on en reparlait dans l’émission) en avait eu de la patience pour écrire L’Ange exterminateur (L’Archipel, octobre 2025) consacré à Gabriel Attal, fugace Premier ministre d’Emmanuel Macron entre janvier et juin 2024.

Pendant dix-huit mois d’enquête, l’enquêtrice politique a essayé d’ouvrir toutes les portes pour percer les mystères de Gabriel Nissim Attal de Couriss (son nom complet) et a fini par entrer dans cet « autre monde » où « on devient Premier ministre à 34 ans, et présidentiable à 36 ans ». Histoire familiale, vie privée, ambitions cachées, décryptage de son entourage, relations avec Emmanuel Macron… Tout y passe pour tenter d’en savoir plus sur ce « beau gosse poli » qui plait « aux mamies », mais qui cache surtout un « ambitieux à l’idéologie changeante » et « qui s’entourait de brutaux aux méthodes décriées ». À la lecture du livre de Bonte, on en apprend davantage sur ceux que Macron dénomme en privé les « sales types » – certains se retrouvaient ainsi à traîner avec la bande d’Alexandre Benalla – ou sur le « couple politique » qu’il a formé avec Stéphane Séjourné, un des piliers du macronisme.

Finalement, Bérengère Bonte a attendu un an avant de décrocher un premier entretien avec Gabriel Attal ; d’autres suivaient (huit heures en tout), mais cet exercice se révélait « d’une transparence fluctuante ». L’occasion pour moi d’interroger Bonte sur l’évolution du journalisme politique et de la politique… notamment sous la macronie et à l’heure des oligarques propriétaires de médias.
Marc Endeweld.

Pour me suivre, ma newsletter : marcendeweld.substack.com


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La rencontre avec Bérengère Bonte


Bérengère Bonte explique que Gabriel Attal s’inscrit dans sa série de portraits de Premiers ministres, après Édouard Philippe et Élisabeth Borne. Elle rappelle : «Gabriel Attal, c’est mon troisième premier ministre»

Elle décrit le contraste entre Philippe, très populaire mais mystérieux, et Attal, beaucoup plus exposé : «On ne savait pas bien qu’Il était, mais Il était ultra populaires»

Elle souligne la singularité d’Élisabeth Borne, marquée par un parcours familial douloureux et des postes prestigieux : «Elle a été patronne de la RATP, elle a été préfète, elle avait fait polytechnique»

En observant Attal, Bonte insiste sur la légitimité de l’ambition mais interroge le phénomène politique qu’il incarne : «On a le droit d’avoir de l’ambition»

Elle dévoile le Year Book de l’école alsacienne, document précieux pour comprendre l’imaginaire d’Attal adolescent, en particulier son montage photo : «Il détoure et met son visage à la place, et y met Gabriel Attal, président de la République»

Face à cette image d’un lycéen se projetant déjà chef de l’État, elle confie sa sidération : «Moi quand je tombe là-dessus…»

Elle raconte que beaucoup de camarades ont refusé de témoigner sur Attal, par crainte : «Je n’ai pas forcément envie de parler» dit-elle en citant leurs réactions

Elle décrit la violence politique interne à la Macronie, où rivalités et coups bas sont fréquents, notamment entre Attal et Macron, évoquant une «violence politique, parfois publique, souvent privée».

Bonte détaille le rôle central du cercle rapproché d’Attal, ses fidèles, surnommés les Power Rangers : «C’est Gabriel Attal qui les bâtissait» .

Elle précise qu’Emmanuel Macron et d’autres membres de la Macronie qualifient ce groupe de «sales types», selon sa formulation, soulignant leur influence dès ses débuts ministériels : «C’est comme ça que j’ai intitulé le chapitre» ajoute-t-elle en évoquant ces quatre collaborateurs clés .

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08.12.2025 à 09:13

La prison bâillonne, la police menace : l’édition indépendante résiste

David Dufresne

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Un livre de recettes écrit en prison a déclenché l’impensable : son auteur, Moben, a été renvoyé à l’isolement pour avoir décrit ce que vivent les détenus. Pierre Guérinet raconte la mécanique punitive qui s’abat sur ceux qui parlent depuis l’intérieur des murs. Quelques minutes plus tard, Nicolas Norrito, éditeur chez Libertalia, décrit à son tour la pression politique et policière autour du jeu Fasciorama. Deux témoignages qui, chacun à leur manière, exposent la dérive sécuritaire, la censure et le climat de plus en plus lourd qui menace la parole critique.

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Texte intégral (3730 mots)

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A 7h30, on a causé du transfert de Moben, auteur des Editions du bout de la ville, à la prison de haute sécurité de Alençon-Condé-sur-Sarthe au sein du nouveau QLCO (Quartier de lutte contre la criminalité organisée). Il subit ce transfert punitif pour avoir écrit, avec l’aide de Gaëlle Hoarau, Mange ta peine, les recettes du prisonnier à l’isolement, sorti en septembre 2025. Il semblerait que Moben a été brutalement aspiré dans la campagne médiatique menée par le Garde des sceaux pour promouvoir ces quartiers de haute sécurité (QHS) et sa « guerre au narcotrafic ».

A 8h30, France Déter a reçu Nicolas de la maison Libertalia, pour le jeu des 7 familles Fachorama, qui a fâché syndicats de police, presse Bolloré et ministre de l’Intérieur.

Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent.
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04.12.2025 à 12:36

Mélenchon a-t-il (vraiment) sauvé la gauche? avec Abdourahman Waberi

Michael Pauron

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Romancier, poète, essayiste, Abdourahman Waberi remonte le fil de sa propre histoire politique pour raconter celle de la gauche française. Né à Djibouti, passé par Berlin, Rome et Washington, il observe son pays «avec des yeux neufs» et dit son long désenchantement face à une gauche institutionnelle qui «ne [le] représentait plus». Dans Autoportrait avec Mélenchon, l’homme qui a sauvé la gauche, il raconte comment les émeutes de banlieue, Sarkozy, Bernie Sanders, les indignés et Stéphane Hessel l’ont tour à tour éloigné puis réconcilié avec l’engagement. Au cœur du récit, la France insoumise, «gauche de rupture», et la bataille des idées face à une extrême droite que «la grande bourgeoisie» semble prête à laisser arriver au pouvoir.

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02.12.2025 à 19:37

«L’idée de transition énergétique nous enfume» — Jean-Baptiste Fressoz

Hélène Assekour

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Dans cet Écoloscope, Jean-Baptiste Fressoz pulvérise une idée devenue centrale dans le débat public : la transition énergétique. Historien des techniques, il démontre que jamais, dans l’histoire, une énergie n’a remplacé les autres — elles ont toujours crû ensemble, en symbiose. Le récit séduisant d’un passage harmonieux vers un monde décarboné n’est pas seulement faux : il est dangereux. Derrière ce slogan, se cachent illusions technologiques, erreurs de diagnostic et intérêts industriels bien présents dans la construction du GIEC. Pendant une heure, Fressoz dévoile l’ampleur réelle du défi climatique. Une discussion sans fard, qui repolitise radicalement la question écologique.

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En matière d’écologie, la « transition énergétique » est partout. Des ministères aux grandes entreprises en passant par les rapports du Giec, c’est le paradigme dominant de la lutte contre le changement climatique : pour sauver la planète, il faudrait remplacer les énergies fossiles par des énergies décarbonées, renouvelables ou nucléaire. Et ce récit repose en partie sur l’histoire de l’énergie, avec l’idée qu’il y aurait eu par le passé d’autres transitions, du bois au charbon, puis du charbon au pétrole. Mais cette histoire est-elle réelle? D’où vient cette idée de transition énergétique et comment est-elle devenue l’horizon incontournable de la lutte contre le dérèglement climatique? Et si la « transition énergétique » n’était qu’un mythe qui nous illusionne sur la volonté des dirigeants à prendre en compte l’urgence climatique?

Jean-Baptiste Fressoz est historien des sciences et techniques, chercheur au CNRS et auteur de plusieurs ouvrages dont Sans transition, une nouvelle histoire de l’énergie. A travers un retour sur l’histoire des énergies et une analyse critique de la notion de « transition énergétique », il pointe les limites du tout-technologique et appelle à la lucidité sur le défi climatique.

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La rencontre avec Jean-Baptiste Fressoz

  • La transition énergétique est présentée comme un slogan plus que comme un concept scientifique : installer des renouvelables ne remplace pas les fossiles, cela ne fait que diminuer l’intensité carbone de l’économie. «Ce n’est pas une notion scientifique, ce n’est pas une notion rigoureuse»
  • Le terme «transition énergétique» est né chez des savants atomistes américains issus du projet Manhattan, qui imaginaient une bascule très lente vers le nucléaire, sans rapport avec le climat actuel. «Elle aura lieu dans 3, 4, 5 siècles»
  • Dans les années 1970, le mot sert avant tout à renforcer la souveraineté énergétique : il s’agit de réduire la part du pétrole, quitte à augmenter l’usage du charbon. «Le charbon peut faire partie de la transition énergétique»
  • Les premiers économistes du climat ont cru qu’il suffirait d’innover plus tard, en sous-estimant la réalité matérielle et la destruction de capital nécessaire à un vrai basculement. «C’est grotesque»
  • L’innovation ne remplace pas les matières : même les grands progrès technologiques ne réduisent pas leur usage, qui continue d’augmenter année après année. «Les matières premières ne sont jamais obsolètes»
  • L’idée d’«âges» énergétiques est fausse : dans l’histoire, les énergies ne se remplacent pas mais s’additionnent et croissent ensemble. «95% du charbon a été sorti après 1900»
  • Le bois reste une énergie majeure : centrales biomasse, papeterie, emballage et industrie continuent d’en augmenter la consommation. «Le bois n’est pas du tout obsolète»
  • Les pays riches affichent de bonnes performances climatiques en externalisant la pollution, grâce aux importations de biens et de technologies fabriquées ailleurs. «C’est assez facile de décarboner une économie quand vous envoyez toutes les choses un peu polluantes à l’étranger»
  • Le groupe 3 du GIEC a intégré des solutions technologiques promues par l’industrie fossile, comme la capture du carbone, révélant une forte perméabilité entre expertise et intérêts industriels. «Il y a une porosité très forte»
  • Le véritable enjeu consiste à hiérarchiser les usages du CO₂ : distinguer ce qui est vital de ce qui est superflu et repenser les infrastructures matérielles, très émettrices et consommatrices de ressources. «La question clé, c’est pour faire quoi?»

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02.12.2025 à 10:21

Comment filmer l’État, la politique et le pouvoir sans trembler — Stéphane Demoustier

David Dufresne

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L'inconnu de la Grande Arche est une histoire vraie, et redoutable. En 1983, François Mitterrand lance un concours d'architecture pour le projet phare des «grands travaux» de sa présidence: la Grande Arche de la Défense, dans l'axe du grand Lenôtre, du Louvre à l'Arc de Triomphe. A la surprise générale, un architecte danois remporte le concours. L'inconnu débarque à Paris où il est propulsé à la tête de ce chantier pharaonique. C'est l'objet du film de Demoustier --- à qui l'on doit, entre autres, le formidable Borgo. Comment concilier argent, architecture et art (de la politique).

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Texte intégral (1456 mots)

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Entre un Mitterrand lâche, des conseillers courtisans, et des rivaux prêts à tout, L’inconnu de la Grande Arche détricote les (en)jeux du pouvoir.

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La rencontre avec Stéphane Demoustier


Stéphane Demoustier rappelle que l’histoire se déroule dans «un monde qui s’est éteint», celui des années 80, marqué par un romantisme politique disparu et des moyens culturels «infinis» sous Mitterrand.

Il explique que Spreckelsen, architecte totalement inconnu, passe «de l’anonymat le plus complet à la gloire en rien de temps», devenant l’incarnation d’un destin foudroyant.

Le réalisateur assume mêler réel et fiction, affirmant : «toute œuvre, tout récit est une recréation», tout en respectant une éthique : «de pas diffamer».

Il raconte la résistance farouche de Spreckelsen face à l’informatique, disant qu’il «a peur que le dessin ou la construction soit formaté à cause de l’informatique».

Demoustier analyse la chute de l’architecte : «il est enfermé dans l’idée», incapable de réinventer son projet pour l’adapter au réel.

Sur la part de Mitterrand dans cet abandon, il confirme : «à un moment, Mitterrand abandonne Spreckelsen», tout en soulignant la complexité et la vision esthétique du Président.

Il décrit l’ambition technique folle du chantier, un «défi constructif inouïe», nécessitant les premiers usages massifs de l’informatique dans le bâtiment.

Le film montre aussi la brutalité du libéralisme incarnée par Le Loup, symbole d’un monde où existe «une brutalité, une violence dans les rapports».

Demoustier révèle les coulisses du tournage, notamment la scène majeure tournée sur les Champs-Élysées qui coûte «400 000 euros», une opération quasi militaire.

Il conclut sur la question politique au cœur du film : «on manque d’une vision commune», regrettant la disparition de «l’idéal européen» qui animait les années 80.

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01.12.2025 à 09:11

Bardella contesté à Vesoul et Moissac: un geste politique « frondeur » pour Arié Alimi

David Dufresne

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Un adolescent de 17 ans a enfariné Jordan Bardella à Vesoul, déclenchant une tempête médiatique savamment orchestrée par le RN. Désigné par la famille du jeune homme, Arié Alimi démonte la charge pénale, l’instrumentalisation politique et le récit victimisant du parti d’extrême droite. L’avocat replace l’acte dans une tradition française de contestation symbolique et rappelle que la jeunesse, souvent, sonne l’alarme quand les adultes renoncent. Entre analyse juridique, rappel républicain et avertissement politique, il éclaire ce que ce geste dit de l’époque : une France inquiète, mais encore capable de sursauts.

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Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent.
On n’oublie pas le jeune héro de Vesoul

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25.11.2025 à 10:29

Dossier 137: une IGPN de rêve? Avec Dominik Moll

David Dufresne

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Le nouveau film de Dominik Moll cartonne. Dossier 137 attire le public, reçoit un bel accueil presse, et l'imprimatur d'anciennes patronnes de l'IGPN. Sa convocation Au Poste fut un plaisir. On a causé cinéma, et réalité, messages et morale, actions et opinions. Sortez les pop corns!

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Texte intégral (2069 mots)

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L’histoire: le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie (Léa Drucker), enquêtrice à l’IGPN. Une manifestation des Gilets Jaunes, à Paris, en décembre 2018, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité. Et la police des polices devient (enfin) un sujet de fiction.

Pour écrire son film, Moll a suivi un stage d’observation à l’IGPN, lu des paquets de dossiers, rencontré des chercheurs. Dans cet entretien intense, le réalisateur revient sur la genèse de Dossier 137, son film-enquête. Entre immersion auprès des inspecteurs, analyse des images filmées par les citoyens et exploration des zones grises du maintien de l’ordre, il dévoile comment se fabriquent les récits policiers — et leurs silences. Il raconte les résistances, les blocages institutionnels, les relaxes judiciaires et les discours politiques qui nourrissent l’impasse actuelle.

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Faits saillants de l’émission

Dominik Moll explique que Dossier 137 raconte l’enquête d’une commandante de l’IGPN chargée de comprendre «dans quelles circonstances un jeune manifestant a été grièvement blessé par un tir de LBD», et comment elle «va se heurter aux limites et aux contraintes de son métier» (Dominik Moll).

Il précise que l’affaire du film est une construction hybride issue «d’un assemblage d’éléments de plusieurs enquêtes», notamment celle concernant la famille Pontonnier, dont il détaille le parcours traumatique.

Il raconte avoir assisté au procès Pontonnier et dit que la relaxe du CRS ne l’a «pas étonné plus que ça», tout en la trouvant «terrible pour la famille» et révélatrice d’un système où l’on refuse aux blessés «le statut de victime».

Dominik Moll insiste sur la responsabilité politique : «Quand on est incapable d’admettre qu’il y a des policiers qui commettent des violences illégitimes […] ça devient vraiment problématique»

Il cite les propos tenus par Macron, Darmanin et Nunez pour montrer la stratégie gouvernementale de refus : «Quand Macron il dit il est inacceptable de parler de violences policières», ou encore «quand Darmanin dit « quand j’entends le mot violence policière je m’étouffe »».

Il évoque l’affaire Angelina à Marseille, révélant l’omerta policière : un policier avait dénoncé les auteurs, mais «son supérieur lui a dit tu te tais» puis «le syndicat Alliance lui a dit tu te tais».

Il décrit en détail ses cinq jours d’immersion à l’IGPN, les réunions, les auditions, et les enquêteurs «curieux ou moins curieux» selon leur perception de sa présence.

Il explique que les enquêteurs «connaissent aussi la difficulté du maintien de l’ordre» et que cela crée un biais : ils se mettent «plus facilement à la place des policiers», notamment dans les zones grises.

Il revient sur la manière dont il a filmé les manifestations : utilisation de véritables smartphones, reproduction des angles des images citoyennes, construction de fausses vidéos avec «un sentiment de véracité».

Le réalisateur affirme que sa démarche n’est pas le “un partout, balle au centre”, mais la recherche de compréhension : «Dire “c’est les méchants policiers”, c’est un peu court. […] Il faut comprendre comment on peut en arriver là.»

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