04.03.2025 à 19:00
Rédaction Toute l'Europe

Les membres de l'Otan contribuent de deux manières au budget de l'alliance, via un financement direct (quote-part) et de manière indirecte par leurs dépenses de défense nationales. Si la quote-part des pays européens est relativement élevée, des écarts subsistent quant au niveau des dépenses militaires, qui compte dans leur contribution au budget de l'alliance. Ce […]
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Les membres de l'Otan contribuent de deux manières au budget de l'alliance, via un financement direct (quote-part) et de manière indirecte par leurs dépenses de défense nationales.
Si la quote-part des pays européens est relativement élevée, des écarts subsistent quant au niveau des dépenses militaires, qui compte dans leur contribution au budget de l'alliance. Ce qui explique pourquoi le président américain Donald Trump a exhorté de nombreuses fois les Etats membres de l'Otan à augmenter ces budgets à hauteur de 5 % du PIB.
Les membres de l'Otan financent l'organisation via trois budgets communs.
Le plus important est le budget militaire de fonctionnement, doté de 2,37 milliards d'euros pour l'année 2025. Le budget civil est quant à lui fixé à 483,3 millions d'euros. Cela représente respectivement une hausse de 10 % et 9 % des dépenses par rapport à 2024. Le dernier budget est le programme d'investissement au service de la sécurité (infrastructure et capacités militaires).
La contribution directe des membres de l'alliance, ou quote-part, est calculée selon une formule prenant en compte le revenu national brut (RNB) des Etats. Elle est fixée pour deux ans. En 2023 et 2024, les principaux contributeurs de l'UE étaient l'Allemagne, avec une participation à hauteur de 15,88 % du budget commun, la France (10,19 %), l'Italie (8,53 %) et l'Espagne (5,82 %). Les autres Etats membres ont tous une quote-part inférieure à 5 % du budget, voire à 1 % le plus souvent.
Les Etats-Unis, qui auparavant avaient la contribution la plus importante, contribuent désormais à la même hauteur que les Allemands : 15,88 %.
En 2006, les alliés au sein de l'Otan ont fixé la "règle des 2 %", ce qui signifie que chaque Etat doit consacrer au moins 2 % de son PIB à ses propres dépenses de défense chaque année.
Après avoir critiqué les trop faibles dépenses militaires de certains pays européens lors de sa campagne, le prochain président américain Donald Trump a appelé, le 7 janvier 2025, à ce que celles-ci passent à 5 % du PIB. En 2024, quinze des vingt-trois Etats de l'UE membres de l'Alliance atlantique respectaient la règle des 2 %, selon la CIA. Ils étaient seulement neuf en 2023. La Pologne a fourni l'équivalent de 4,1 % de son PIB en dépenses militaires, suivie de l'Estonie (3,4 %) et de la Grèce (3,1 %). La France est loin de ce podium, avec 2,1% de son PIB consacré aux dépenses militaires, en compagnie de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la République Tchèque.
Les forces armées des Etats membres de l'Otan peuvent être engagées dans des opérations communes. Et cet engagement est, en vertu de l'article 5 du Traité de l'Atlantique nord, obligatoire si l'un des Etats membres de l'Otan est attaqué. C'est également cette clause que Donald Trump, lorsqu'il était candidat à la présidence des Etats-Unis en 2024, a menacé de ne pas respecter vis-à-vis des pays qui ne consacreraient pas une part suffisante de leur budget à la défense.
Si le ton adopté par Donald Trump est particulièrement agressif, les critiques américaines sur la trop faible contribution des Européens à l'Otan ne sont pas nouvelles. Le débat relatif au "burden sharing" (partage du fardeau) remonte à des décennies et s'est accentué après la fin de la Guerre froide, lorsque les Européens ont progressivement réduit leurs dépenses de défense.

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04.03.2025 à 10:43
Hugo Palacin

300 à 350 milliards de dollars. C'est un montant que Donald Trump met régulièrement en avant lorsqu'il évoque les aides apportées par les Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, en février 2022. Un argument qu'il utilise notamment pour faire pression sur Volodymyr Zelensky et lui arracher des concessions, tant sur les ressources […]
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300 à 350 milliards de dollars. C'est un montant que Donald Trump met régulièrement en avant lorsqu'il évoque les aides apportées par les Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, en février 2022. Un argument qu'il utilise notamment pour faire pression sur Volodymyr Zelensky et lui arracher des concessions, tant sur les ressources minières ukrainiennes que sur un accord de paix avec la Russie de Vladimir Poutine. Mais ce chiffre de 350 milliards de dollars d'aides américaines à l'Ukraine est faux.
Les Etats-Unis ont accordé 114,1 milliards d'euros d'aides à l'Ukraine entre le 22 février 2022, début de l'invasion russe, et le 31 décembre 2024. Ce chiffre est issu du Kiel Institute, un institut de recherche économique allemand spécialisé dans le suivi du soutien militaire, financier et humanitaire à l'Ukraine. Cela représente, selon le taux de change moyen établi début mars 2025, quasiment 120 milliards de dollars. Soit presque trois fois moins que le montant de 350 milliards de dollars (soit 333 milliards d'euros), régulièrement mis en avant par Donald Trump.
Dans le détail, toujours selon le Kiel Institute, Washington aurait fourni à Kiev 64,1 milliards d'euros d'aide militaire, 46,6 milliards d'euros d'aide financière et 3,4 milliards d'euros d'aide humanitaire. Ces montants placent les Etats-Unis au premier rang des pays fournisseurs d'aide à l'Ukraine. Mais si l'on compare ces chiffres avec l'ensemble de l'Europe, et même lorsqu'on les rapporte au PIB national, l'aide américaine ne se détache pas particulièrement de celle des Européens.
Selon les calculs du Kiel Institute, les aides à l'Ukraine venues d'Europe depuis le début de l'invasion russe atteignent 132,3 milliards d'euros. Un montant qui s'avère donc supérieur aux aides américaines. Dans le détail, 49 milliards d'euros ont été directement alloués par les institutions de l'Union européenne, essentiellement en aide financière, tandis que les 83,3 milliards d'euros restants proviennent d'aides militaires essentiellement fournies par des Etats membres de l'UE.
Par exemple, l'Allemagne, deuxième pays ayant le plus aidé l'Ukraine, a fourni pour 17,26 milliards d'euros d'aides depuis février 2022, contre 8,05 milliards pour le Danemark, 7,33 milliards pour les Pays-Bas, 5,4 milliards d'euros pour la Suède ou 4,89 milliards pour la France. Parmi les pays européens qui ne sont pas membres de l'UE, on retrouve le Royaume-Uni, troisième donateur mondial avec 14,8 milliards d'euros, ou encore la Norvège, qui a soutenu l'Ukraine à hauteur de 3,35 milliards d'euros depuis le début de la guerre.
Si l'écart reste faible entre l'aide apportée par les Etats-Unis d'une part et par l'ensemble de l'Europe d'autre part, il risque de s'agrandir considérablement dans les mois et années à venir. 115 milliards d'euros d'aides supplémentaires devraient être engagés par les pays européens dans un futur proche. Et c'est sans compter un potentiel accroissement du soutien suite au plan de défense de 800 milliards d'euros annoncé le 4 mars 2025 par Ursula von der Leyen. Quelques heures avant, le président américain décidait de couper les vannes de l'aide à Kiev. Selon les chiffres de l'institut Kiel de décembre 2024, 4,8 milliards d'euros d'aide étaient encore censés être versés prochainement par les Etats-Unis.
En rapportant le montant de son aide à son PIB national, là aussi, l'engagement des Etats-Unis en faveur de l'Ukraine n'est pas le plus important parmi les alliés de Kiev. Cette aide représente ainsi 0,53 % du PIB américain, selon les données du Kiel Institute. A titre de comparaison, un certain nombre d'Etats européens font mieux, en incluant dans ce calcul leur participation de 0,2 à 0,3 % du PIB à l'aide commune de l'UE.
L'Estonie et le Danemark figurent en tête de ce classement : ils ont consacré l'équivalent de 2,5 % de leur PIB national pour soutenir l'Ukraine. Ils devancent la Lituanie (2,1 %), la Lettonie (1,8 %) ou encore la Finlande (1,3 %). Les "grands" pays européens, eux, se rapprochent des Etats-Unis : 0,72 % pour l'Allemagne, 0,52 % du PIB pour la France, 0,51 % pour le Royaume-Uni (qui n'est pas membre de l'UE).
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25.10.2024 à 18:34
Vincent Lequeux

Ces dernières années, l'Union européenne a continué d'être un pôle d'attraction pour des millions de personnes en quête de sécurité, d'opportunités ou de meilleures conditions de vie. 5,1 millions de personnes ont migré vers l'UE en 2022, un chiffre qui souligne l’ampleur de la mobilité humaine vers le continent européen. Plus de 1,1 million de […]
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Ces dernières années, l'Union européenne a continué d'être un pôle d'attraction pour des millions de personnes en quête de sécurité, d'opportunités ou de meilleures conditions de vie. 5,1 millions de personnes ont migré vers l'UE en 2022, un chiffre qui souligne l’ampleur de la mobilité humaine vers le continent européen. Plus de 1,1 million de demandes d'asile ont été enregistrées en 2023, reflétant l'intensification des conflits et crises mondiales.
L'UE compte désormais 27 millions de résidents non-européens, ce qui représente près de 6 % de sa population. Malgré la grande majorité de mouvements légaux, Frontex a signalé plus de 385 000 entrées irrégulières en 2023, mettant en lumière les défis sécuritaires et humanitaires que pose la gestion des frontières extérieures de l'Union.
CE QUE VOUS ALLEZ APPRENDRE DANS CET ARTICLE
En 2022, ce sont 5,1 millions de personnes qui ont migré vers un pays de l'Union européenne depuis un pays tiers (excluant donc les migrations d'un pays de l'UE à un autre), selon Eurostat.
Il s'agit nettement d'un record, en grande partie causé par l'afflux d'Ukrainiens vers l'Union européenne depuis l'invasion russe en février 2022. Le chiffre de migrants a donc plus que doublé par rapport à l'année précédente (2,4 millions en 2021), ou même la période pré-Covid (2,7 millions en 2019). Parmi eux, on compte aussi plusieurs centaines de milliers de citoyens européens revenus dans leur pays d'origine.
L'Allemagne a enregistré le plus grand nombre total d'immigrants parmi les Etats membres de l'UE en 2022, avec 2,1 millions d’arrivées. La France est troisième, avec environ 400 000 personnes. Au regard de sa population, c'est Malte qui a enregistré le taux d'immigration le plus élevé : près de 66 immigrants pour 1 000 habitants.
En 2022 toujours, 1 million de personnes a effectué le chemin inverse en émigrant depuis un pays de l'Union européenne vers un pays tiers. Un chiffre relativement stable d'année en année.
Cette année-là, 1,5 million de personnes qui résidaient déjà dans un Etat membre de l'UE ont migré vers un autre Etat membre. Enfin, 400 000 personnes dont le pays de résidence antérieur est inconnu ont également migré vers l'UE. Ainsi, en 2022, on obtient un total de 7 millions d'arrivées résultant de l'immigration internationale au sein de l'UE, et un solde migratoire de 6 millions de personnes, en soustrayant les personnes ayant quitté l'UE.
L'Organisation des nations unies (ONU) estimait le nombre de migrants à 281 millions en 2020, soit environ 3,5 % de la population mondiale. Un chiffre en augmentation régulière depuis près d'un demi-siècle.
Cette donnée inclut les personnes déracinées ayant fui leur pays d'origine, ainsi que les migrations par choix, souvent pour des motifs économiques. En revanche, elle ne prend pas en compte le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays en raison de guerre, de conflit ou de persécutions.
1 142 618 personnes ont demandé l'asile dans un pays de l'Union européenne (ou en Norvège et en Suisse) en 2023, selon l'Agence européenne de l'asile. Il s'agit d'une augmentation de 18 % par rapport à 2022.
La grande majorité de ces demandes ont été déposées en Allemagne (29 %), en France (15 %), en Espagne (14 %) et en Italie (12 %). Les Syriens constituent la première nationalité en nombre de demandes d'asile l'an passé, devant les Afghans, les Turcs, les Vénézuéliens et les Colombiens.
491 000 personnes ont vu leur demande acceptée cette année-là, soit moins de la moitié même s'il s'agit du taux le plus élevé depuis 2016. Cette reconnaissance du statut de réfugié varie fortement selon l'Etat d'origine - il est beaucoup plus important pour les Afghans que pour les Syriens par exemple - mais aussi selon l'Etat d'accueil.
Le chiffre des demandes d'asile ne comprend pas la protection temporaire accordée aux plus de 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays à la suite de l'invasion russe.
Au total, le nombre de personnes étant effectivement reconnues comme réfugiées atteint 7,4 millions dans l'Union européenne à la fin 2023, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés. L'Allemagne est de loin le principal pays d'accueil, avec 2,6 millions de réfugiés sur son sol, suivie de la Pologne (970 000) et de la France (660 000).
En vertu du système de Dublin, les personnes souhaitant obtenir un statut de réfugié doivent, sauf exception, déposer leur demande d'asile dans leur premier pays d'arrivée pour que celui-ci la traite.
S'ils dérogent à cette règle en déposant leur demande dans un autre pays de l'UE, ils peuvent être transférés vers leur pays d'arrivée. 13 300 personnes ont été concernées par ces transferts en 2022.
Selon Frontex, 385 771 entrées irrégulières dans l'Union européenne ont été constatées en 2023. C'est plus qu'en 2022 (326 335), mais beaucoup moins que le record atteint en 2015 en raison de la crise migratoire liée à la guerre en Syrie (1,82 million).
La traversée de la Méditerranée centrale reste la plus empruntée et la plus meurtrière des quatre principales routes migratoires vers l'Europe, avec environ 1 400 personnes décédées ou portées disparues en 2022.
En 2023, 83 370 ressortissants de pays tiers ont été renvoyés hors de l'Union européenne, selon Eurostat. Un chiffre qui ne correspond qu'à 19 % des 435 000 décisions de retour prises au cours de l'année par les Etats membres de l'UE, les autres personnes attendant une nouvelle décision suite à un recours ou vivant dans la clandestinité.
Avec 10 625 renvois (sur 138 000 décisions de retour), la France est le pays qui a expulsé le plus de ressortissants non-européens, juste devant l'Allemagne. Les personnes sommées de quitter le territoire de l'UE étaient principalement originaires du Maroc, d'Algérie, d'Afghanistan, de Syrie et de Turquie.
Sur près de 450 millions d'habitants au 1er janvier 2023, l'Union européenne compte 27 millions de citoyens non-européens, soit 6 % de sa population, selon Eurostat. Une part comparable à celle des Etats-Unis, mais qui représente une nette augmentation par rapport à l'année précédente.
Si leur nationalité n'est pas toujours recensée par Eurostat (certains Etats ne transmettant pas ces informations), les données laissent entendre que beaucoup d'entre eux sont des Ukrainiens ayant fui l'invasion russe.
Par ailleurs, le nombre de citoyens de l'UE vivant dans un autre Etat membre que le leur est de 14 millions au 1er janvier 2023, soit 3 % de la population de l'UE.
L'Allemagne compte le plus de non-nationaux (européens ou non) dans sa population au sein de l'UE, avec 12 millions de personnes au 1er janvier 2023. L'Italie, la France et l'Espagne comptent 5 à 6 millions d'étrangers chacune. En France, ils représentent 8 % de la population.
A l'inverse, on trouve moins de 3 % d'étrangers en Roumanie, en Slovaquie, en Pologne, en Bulgarie, en Croatie et en Hongrie.
Enfin, ce sont les citoyens roumains, italiens et polonais que l'on retrouve le plus souvent dans un autre Etat membre. Les Français sont 0,6 % à avoir fait ce choix.
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