Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 30.06.2025 à 11:04
daniel OriolLes communistes « condamnent sans réserve les dégradations à caractère raciste commises à la mosquée de Roussillon ce samedi 28 juin », aux alentours de 5h du matin. Par ailleurs, ils « assurent de tout leur soutien la communauté musulmane et restent disponibles pour toute action d’indignation publique ».

La section PCF de Roussillon relie cet acte au climat islamophobe et raciste actuellement entretenu par certains courants politiques. « Malheureusement, les idées les plus réactionnaires, développées par la droite et l’extrême droite, ne peuvent qu’encourager ce type de comportement de la part de ceux qui pointent les autres et leur pratique religieuse comme un danger pour notre pays », dénoncent ainsi les communistes.

Et ceux-ci de conclure : « Nous continuons, nous communistes, de croire que la différence n’est pas un handicap mais une richesse et que chacun, quels que soient sa religion, sa couleur de peau, son sexe, doit avoir les mêmes droits, en particulier le droit à sa pratique religieuse dans la sérénité, en référence à notre constitution. »
Selon la municipalité de Roussillon, citée par Ici Isère, les quatre casseurs, cagoulés et munis de battes, auraient été surpris par l’arrivée du gardien de la mosquée, avant de prendre la fuite à bord d’une voiture qui les attendait à proximité. L’association de la mosquée de Roussillon a déposé plainte tandis que les gendarmes ont ouvert une enquête.

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Publié le 26.06.2025 à 20:28
Manuel PavardFerracci ? « Sert à tchi » ! Le sobriquet dont le ministre de l’Industrie a été affublé par les salariés de Vencorex dit beaucoup de sa popularité chez ces derniers. Et pas sûr que celle-ci remonte en flèche après sa visite, ce jeudi 26 juin. De fait, l’adage « mieux vaut tard que jamais » ne sied guère à Marc Ferracci. « On n’en attend absolument rien car on a attendu le ministre pendant des mois », a rappelé Sébastien, ex-technicien sur la fabrication du sel, licencié avec vingt ans d’ancienneté. « On a demandé activement, fortement sa venue et il n’a jamais daigné témoigner le moindre intérêt, à part nous accompagner vers la sortie. »
Malgré les nombreuses perches tendues à cet effet par les délégués syndicaux de Vencorex comme par leurs camarades d’Arkema, mais aussi par différents élus, le ministre de l’Industrie n’avait pas mis les pieds dans l’agglomération grenobloise depuis l’annonce du redressement judiciaire, en septembre dernier. Ni pendant les deux mois de grève à Pont-de-Claix, fin 2024, ni au moment des audiences devant le tribunal de commerce de Lyon. Lequel a finalement statué, le 10 avril, en faveur d’une reprise partielle de Vencorex par BorsodChem, filiale du groupe chinois Wanhua, au détriment du projet de reprise en SCIC porté par des salariés, collectivités et industriels.

C’est donc « après la bataille » que Marc Ferracci a annoncé, mercredi 25 juin, son déplacement en Isère le lendemain. Avec pour objet l’avenir de la plateforme chimique. Au menu, un comité de pilotage le matin en préfecture, aux côtés de la préfète Catherine Séguin et de plusieurs élus locaux, comme le président de la Métropole et maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari ou les députées Marie-Noëlle Battistel (PS) et Cyrielle Chatelain (Les Écologistes). Puis, un passage sur le site de Pont-de-Claix où le ministre de l’Industrie a notamment rencontré les représentants de BorsodChem.
« Accompagner le reclassement des salariés »
Malheureusement — et sans grande surprise — pas d’annonce forte de sa part, au sortir de ces entretiens. Pour Marc Ferracci, le premier enjeu était « d’abord d’accompagner le reclassement des salariés qui n’ont pas encore trouvé d’opportunité professionnelle. C’est de faire en sorte que ces reclassements puissent intervenir dans des délais brefs et dans des conditions satisfaisantes, notamment en termes de localisation, parce que c’est toujours extrêmement difficile quand on a vécu des mois et des mois dans l’angoisse et dans l’anxiété », a‑t-il souligné.

L’objectif, selon lui, c’est que les salariés licenciés puissent « retrouver un emploi sur le bassin de vie à proximité. Et c’est ce que les services de l’État essayent de faire en lien avec toutes les parties prenantes de l’accompagnement et du reclassement », a affirmé le ministre.
Pourtant, la réussite n’est pas vraiment au rendez-vous, d’après Sébastien : « On se rend compte que les services qui devaient nous prendre en charge, comme France Travail, ne sont pas prêts du tout. Ça fait trop de monde en même temps et ils ont fait appel à des cabinets extérieurs qui ne sont pas prêts non plus. Je communique encore avec nombre de mes collègues qui n’ont toujours pas eu d’entretien », a‑t-il déploré. Avant de glisser, ironique : « En termes d’accompagnement dans l’emploi, on repassera ! »
Autre enjeu évoqué par Marc Ferracci, l’avenir de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, sa « capacité à consolider ses activités » et la nécessité de « préserver les compétences ». Il faut en effet « qu’on se donne les moyens de trouver des activités industrielles demain pour ce site », a martelé le ministre de l’Industrie, avant d’aborder rapidement l’épineux sujet de la dépollution, là encore sans rien promettre.
Exalia, nouveau projet de reprise sur le reste du site
Néanmoins c’était surtout sur un autre dossier que les salariés, collectivités locales et industriels aux manettes du projet de coopérative attendaient de pied ferme Marc Ferracci. Concernant le manque de soutien de l’État à une reprise en SCIC, celui-ci a botté en touche. « Le tribunal a pris sa décision. Il m’appartient pas de la commenter parce que je suis aussi attaché à la séparation des pouvoirs », a‑t-il déclaré. Mais les porteurs du projet, à commencer par le trio Séverine Dejoux (CGT) — Christophe Ferrari — Olivier Six (CIC Orio), n’ont pas abandonné et défendent désormais une autre perspective de reprise, sur le reste de la plateforme (hors BorsodChem). Son nom ? Exalia.

Si les détails seront communiqués prochainement par les intéressés, ces derniers en ont naturellement réservé la primeur au ministre. Qui a énuméré certaines conditions pour que l’État puisse intervenir : « La première des conditions, c’est la viabilité économique du projet. (…) La deuxième condition, c’est qu’il y ait un débouché économique ou un modèle économique pérenne, c’est-à-dire qu’il y ait des clients. »
Et Marc Ferracci de poursuivre : « Il faut évidemment être très soucieux de cette condition-là, parce qu’on l’a bien vu pendant des mois et des mois, des investisseurs se sont intéressés à Vencorex et n’ont pas souhaité franchir le pas. Pourquoi ? Parce que le modèle économique de la filière chimie est évidemment très difficile, avec une concurrence internationale parfois déloyale et des enjeux de compétitivité difficiles à résoudre. »
« Qu’est-ce qu’il vient faire avec son opération de com ? »
Bref, beaucoup de blabla pour peu d’engagements ou annonces concrètes. Présent aux côtés de quelques anciens collègues devant le portail, à Pont-de-Claix, Sébastien ne cachait pas son amertume ni son incompréhension : « Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il vient faire avec son opération de com’ ? Nous, clairement, on ne comprend pas trop. Mais je serais très curieux de savoir et d’apprendre de sa bouche pourquoi il est là ! »

L’ex-salarié, qui était impliqué dans le projet initial de coopérative, aurait surtout souhaité que le ministre « agisse dans le bon sens pour sauver l’emploi et participer à la réindustrialisation, comme ils aiment le dire ». Mais au contraire, Marc Ferracci et l’ensemble des derniers ministres et gouvernements de droite « accompagnent la désindustrialisation de la France depuis des décennies », accuse Sébastien.
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Publié le 25.06.2025 à 19:21
Edouard SchoenePremière à intervenir, Zohreh Baharmast (LDH Iran) a condamné vivement les bombardements contre l’Iran. Lesquels ont pour principales victimes les Iraniens : « L’Iran brûle sous les bombes ! Le gouvernement iranophobe d’Israël qui, depuis trente ans, inculque à sa population et ses soutiens occidentaux l’imminence d’une frappe nucléaire iranienne, a frappé ! »

Et la militante de poursuivre : « Comment faire pour détourner les yeux du monde rivés sur l’élimination volontaire de la population civile à Gaza depuis l’acte barbare de 7 octobre 2023 ? Comment faire oublier les enfants morts sous les bombes de soi-disant le seul pays démocratique de la région ? Le pays qui n’hésite pas à empêcher l’arrivée de l’aide humanitaire et qui laisse mourir de faim les plus faibles et les plus fragiles. Le boucher de Gaza doit trouver une solution, détourner les regards du Gaza détruit et meurtri par plus de 55 000 morts, par manque de la nourriture, de médicaments, par la destruction totale des infrastructures et même par le danger de mort qu’il fait encourir aux otages. Il fallait aussi empêcher la reconnaissance éventuelle de l’état palestinien par la France et d’autres pays. Quoi de mieux qu’une autre agression ? »

Zohreh Baharmast rappelle une évidence : l’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami. « Que le régime de la République islamique soit dictatorial, théocratique, répressif, criminel et honni par au moins 80 % de sa population, peu de personnes en doutent », rappelle-t-elle. Et pourtant… « Que l’assassinat de quelques chefs militaires du régime n’attriste pas particulièrement les iraniens, ce n’est pas une raison d’attaquer un pays souverain. Qui lui a demandé de se substituer au peuple iranien pour se débarrasser du régime criminel des Ayatollahs. Depuis quand une guerre d’agression est dans l’intérêt du pays agressé. Depuis quand la violation flagrante du droit international peut garantir l’ordre et la démocratie ? »

Joël Nicolas, d’Amnesty International, a réclamé quant à lui dans son intervention le cessez-le-feu immédiat et permanent (NDLR : un cessez-le-feu est entré en vigueur le jour même, mardi 24 juin). Citant Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, il a exigé la protection des civil·e·s face à l’escalade sans précédent des hostilités entre Israël et l’Iran.
« Alors que de plus en plus de civil·e·s subissent les conséquences cruelles de la terrifiante escalade militaire entre l’Iran et Israël depuis le 13 juin 2025, et face à la menace d’une nouvelle intensification du conflit, Amnesty International exhorte les autorités israéliennes et iraniennes à respecter l’obligation de protéger les civil·e·s, qui leur incombe en vertu du droit international humanitaire. Le 16 juin, un porte-parole du gouvernement iranien a indiqué que les attaques israéliennes avaient tué au moins 224 personnes, dont 74 femmes et enfants, sans préciser combien d’entre elles étaient des civil·e·s. Le ministère de la Santé a également indiqué que 1 800 personnes avaient été blessées. »

S’exprimant au nom d’Iran Solidarité, Zoya Daneshrad a, elle, condamné avec vigueur Netanyahou qui ose se présenter comme sauveur des Iraniens ! Elle a fustigé les dirigeants israéliens et étasuniens, qui se permettent de demander aux populations fuyant les bombes de renverser le pouvoir iranien. Ces bombes, a‑t-elle précisé, ont eu pour conséquences de très nombreuses victimes civiles. Mais également l’arrêt de mouvements revendicatifs quotidiens qui mettaient en difficulté le pouvoir autocratique.

« On ne libère pas un peuple par les bombes », a scandé Zoya Daneshrad sous les applaudissements. Ont pris ensuite la parole Roseline Vachetta, pour la CISEM, un représentant du NPA — L’Anticapitaliste, puis Jean-Paul Vienne (Mouvement de la paix) qui a insisté sur l’urgence de la démilitarisation nucléaire.

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Publié le 23.06.2025 à 19:15
Manuel PavardPour le public, la fête du Travailleur alpin s’ouvre vendredi 27 juin, à 17h, et s’achève le lendemain soir, entre minuit et 1h. Mais pour les bénévoles, le véritable coup d’envoi de cette cuvée 2025 était donné ce lundi 23 juin, avec le début du montage sur le site. Ceux-ci se sont ainsi installés dès 8h dans le parc Marius-Camet où ils prendront leurs quartiers tout au long de la semaine, pour préparer l’événement. Une deuxième édition à Saint-Égrève, dans ce lieu arboré, ombragé et facile d’accès, qui avait été très apprécié en 2024.

Ces bénévoles sont le cœur et le moteur de la fête du TA. Soit entre 400 et 500 personnes impliquées au total, entre les militants et sympathisants participant aux collages ou aux ventes de vignettes, de longs mois en amont, et celles et ceux qui interviennent durant le montage, le démontage et la fête elle-même. Si la fête du TA est aujourd’hui « la moins chère du paysage » — pour ce type de programmation — et prône « l’accessibilité sociale pour le plus grand nombre », c’est d’ailleurs car elle « fonctionne à 90 % avec des bénévoles », souligne Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère.
Entrée à prix libre le samedi matin
Illustration avec les tarifs : l’entrée en prévente est de 20 euros la journée plus un euro de frais de location et de 25 euros les deux jours plus un euro de frais de location. Et sur place, les pass un et deux jours sont respectivement à 25 et 30 euros, l’accès étant par ailleurs gratuit pour les moins de 14 ans. Principale « nouveauté, l’entrée est à prix libre le samedi matin, de 10h à 13h », indique Adrien Guerre, directeur de la fête. « Les familles donneront ce qu’elles veulent. »

Pour le reste, la philosophie globale demeure, elle, inchangée. « La fête du Travailleur alpin est toujours la fête militante et culturelle de notre camp social dans l’agglomération grenobloise », explique Adrien Guerre. Et ce, depuis sa création… en 1929 ! Sur le fond comme sur la forme, un genre de « fête de l’Huma à l’échelle locale », référence qu’assument pleinement les organisateurs. Avec un menu mêlant concerts, débats, animations, spectacle vivant, arts de la rue… Sans compter les nombreux échanges informels sur les divers stands présents.
Lofofora et Debout sur le zinc en têtes d’affiche
Côté concerts, la programmation sera davantage axée sur la scène alternative le vendredi et un peu plus grand public et familiale le samedi. Le premier soir mettra ainsi en vedette les vétérans de Lofofora, toujours fidèles au poste depuis les années 90, avec près de 3000 concerts à leur actif. Avant eux, Potentiel limité (rock), lauréat du tremplin « les Pépites musicales » de Savatou, ouvrira le bal, suivi des rappeurs grenoblois d’Opus Crew et du punk explosif de Krav Boca.

Tête d’affiche du samedi, Debout sur le zinc montera sur la scène de Saint-Égrève en pleine création de son nouvel album. Également à l’affiche ce deuxième soir, Seleynora (chansons nomades), Mecanic Skankers (rocksteady) et Desertstreet (rock du désert, fusionnant gnawa, chaâbi, funk, flamenco, blues, rock…).
De l’Italie au football en passant par la gauche et le monde du travail
Avant de se déhancher devant la scène, le public pourra assister chaque jour à des débats aux thématiques variés. Le vendredi, Grégoire Le Qang, historien spécialiste de l’Italie, et Stefano Galieni, membre du secrétariat national de Rifondazione Comunista, viendront évoquer la question du fascisme contemporain chez nos voisins transalpins.

Le samedi matin, Amandine Demore (PCF), Laurent Amadieu (EELV), Guillaume Lissy (PS) et David Queiros (PCF), maires respectifs d’Échirolles, Saint-Égrève, Seyssinet-Pariset et Saint-Martin-d’Hères, échangeront sur les thèmes des collectivités locales et des communes comme « lieux de résistances et d’actions progressistes ». Autres intervenants, Sophie Celton, première adjointe de Septème-les-Vallons (Bouches-du-Rhône), membre du bureau national de la Coopérative des élus communistes, républicains et citoyens, et Yann Berhault, maire communiste de Jarcieu, dans le Nord-Isère.
Suivra un débat sur la gauche et le monde du travail, avec Laurence Ruffin, présidente de Alma Scop, vice-présidente de la Confédération générale des Scop, Barbara Gomes, conseillère de Paris, porte-parole nationale du PCF, et un‑e représentant‑e du Parti du travail de Belgique (PTB).

Après une série d’échanges informels sur l’engagement politique avec Barbara Gomes, ce sont les ultras grenoblois des Red Kaos qui clôtureront l’après-midi en co-organisant un débat sur la financiarisation du football. Autour de la table, Jérémy Bacchi, sénateur PCF de Marseille, vice-président de la commission Sport du Sénat, Max Marty, directeur du GF38, et les journalistes Étienne Moatti (grand reporter à L’Équipe) et Jérôme Latta (cofondateur des Cahiers du football et rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques).
La fête du TA ne perçoit aucune subvention
Outre les temps forts que sont les débats et concerts, la fête du TA, ce sont aussi tous ces stands accueillant les spectateurs dans leurs déambulations. Ceux des sections communistes bien sûr… Mais pas seulement. « Pour la première année, on accueillera des stands d’autres partis de gauche » — en l’occurrence les Écologistes et Génération.s — se félicite Jérémie Giono. Aux côtés des stands syndicaux (l’UL CGT), culturels et des mutuelles, une place particulière sera dévolue à la solidarité internationale, avec la présence notamment de l’Association France Palestine solidarité (AFPS), de l’Association iséroise des amis des Kurdes (AIAK) ou encore de SOS Méditerranée.

La fête du TA accorde également un réel intérêt à l’aspect environnemental, que ce soit pour le « zéro déchet », la promotion des filières courtes et locales sur les produits proposés, la mise à disposition de toilettes sèches ou la mise en avant des mobilités douces.
Malgré tous les efforts fournis, l’équilibre financier reste néanmoins précaire. « Sans l’implication des militants, ce ne serait pas possible », admet Elisabeth Vernay, gérante de la coopérative le Travailleur alpin, qui évoque les difficultés rencontrées par la grande majorité des festivals. L’augmentation générale des coûts, les professionnels et intervenants à payer (pour les parties techniques)… La fête n’échappe pas non plus à ces multiples contraintes financières, d’autant qu’elle ne perçoit « aucune subvention », ajoute la militante.
Un regard sur les municipales à Fontaine
« La fête du TA, c’est l’anti-Tomorrowland », assène Jérémie Giono, pointant notamment les énormes subventions attribuées au festival de l’Alpe d’Huez par les collectivités locales — dont la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En comparaison de ce mastodonte, la fête du Travailleur alpin vante son ancrage populaire et son dimensionnement à taille humaine. Ce qui n’empêche pas le succès d’être au rendez-vous, avec environ 1500 personnes par soir, l’an passé. « Cette année, on sent déjà l’engouement », pronostique Adrien Guerre.

Une fois le démontage terminé et le lieu rendu, mardi 1er juillet, organisateurs et bénévoles se tourneront dès le mois de septembre vers l’édition 2026, qui aura lieu pour la troisième année consécutive à Saint-Égrève. Et pour 2027 ? Tout dépendra des élections municipales prévues au printemps prochain. Si le site actuel est aujourd’hui largement plébiscité, l’attachement au parc de la Poya, théâtre de nombreuses fêtes du TA sous l’ex-municipalité fontainoise, reste en effet bien vivace. « On regardera attentivement les résultats des municipales à Fontaine », glisse ainsi Jérémie Giono.
Programme complet et infos pratiquesToutes les informations (billetterie, prog’ musicale, animations et débats, infos pratiques, etc) sont à retrouver sur le site de la fête du TA : fete.travailleur-alpin.fr/
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Publié le 21.06.2025 à 19:15
Luc RenaudIl se passe beaucoup de choses, à la fête du TA. Certaines inaperçues, ou presque, du public. Parmi ces dernières, cette année, un test réalisé avec le service des prévention des déchets de Grenoble Alpes métropole. L’idée, c’est de passer des assiettes en carton ou des barquettes en plastique à une vaisselle réutilisable. Histoire d’éviter de gonfler les poubelles.
Ce n’est pas forcément évident. Il faut trouver la forme qui conviendra à des usages multiples. Pour les organisateurs, difficile de gérer des assiettes, des barquettes, des bols… Deux contenants seront testés sur la fête du TA pour vérifier la faisabilité de l’opération, avant d’envisager sa généralisation dans les festivals du département.

Ces deux contenants, de la forme d’un bol, seront utilisés dans deux ou trois lieux dont les besoins sont différents, de sorte que l’expérience soit la plus pertinente possible. Ce sera le catering – la « cantine » des artistes, des techniciens et des monteurs –, le stand du Travailleur alpin et – c’est à l’étude – le stand PCF de Grenoble-Grésivaudan-est-agglo pour la présentation de desserts. Dans un cas, de la restauration en continu à la demande en fonction des exigences du spectacle, dans l’autre, le service de boules de glaces et enfin les usages d’un restaurant – dont on connaît les qualités – qui propose des menus complets.
Le test vérifiera également la fluidité du dispositif. Sur le principe, maintenant connu, des gobelets, ces barquettes réutilisables seront consignées à un euro. Le réutilisable implique le retour après usage : une contrainte supplémentaire pour les militants qui n’en manquent déjà pas. Le public sera-t-il facilitateur, pour la bonne cause de la réduction des déchets ? On peut le penser. C’est ce que le test de la fête du TA permettra de vérifier.
Une collaboration de longue date avec l’association Retour de scène
L’éventuel développement de ce système, expérimenté par le service prévention des déchets de la métropole, sera géré par l’association Retour de scène qui travaille en partenariat, notamment, avec la métropole et le département. Une association avec laquelle la fête du TA, comme de nombreux autres organisateurs de festivals et de fêtes de toute nature, travaille de longue date.
Cette année encore, le Dispositif associatif de mutualisation de matériel événementiel – l’une des branches de l’activité de Retour de scène – sera sollicité pour le parking à vélo (400 places), les gobelets réutilisables, les poubelles de tri… Toutes dispositions mises en œuvre par le pôle développement durable de l’organisation de la fête, dont s’occupe Karim Kerbati depuis plusieurs mois.

Toujours au chapitre de la lutte pour la préservation de l’habitabilité de la planète, encore une innovation. Des vélo-cargos seront utilisés lors du montage de la fête. De quoi réduire le nombre de transports effectués par des engins motorisés, fluidifier l’approvisionnement des stands et préserver la pelouse du parc Marius-Camet.

Il faut ajouter à cela les pratiques désormais traditionnelles de la fête du TA : les toilettes sèches de l’entreprise Popos et copeaux, basée à Theys en Belledonne, ou encore l’approvisionnement en circuits cours, notamment pour la bière issue de la Brasserie des cuves, à Sassenage.
Nous en avons gardé une pour la soif : une gourde marquée à l’emblème d’un oiseau de la paix, la grue japonaise, qui sera proposée au public. De quoi, là encore, réduire la quantité de déchets : une gourde, c’est moins de bouteilles d’eau dans les poubelles.
Le tri, un enjeu qui est aussi financier
Le tri des déchets, chacun sait maintenant que c’est une responsabilité collective pour notre avenir. Et c’est en tant que telle que la question est prise à bras le corps par les organisateurs de la fête.
Ce que l’on sait moins, c’est que c’est aussi un enjeu financier.
Une poubelle verte correctement triée est facturée 36 euros par la métropole à la fête du Travailleur alpin. Une poubelle grise emplie d’ordures ménagères, c’est une note de 63 euros pour le budget de l’organisation.
Et une poubelle verte où l’on trouverait des déchets qui n’ont rien à y faire, là, c’est 100 euros.
En se rappelant que zéro déchet, c’est zéro euro. Limiter la production de déchets, c’est aussi contribuer à l’équilibre financier de la fête du TA.
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Publié le 20.06.2025 à 19:05
Max Blanchard« Le maire de Grenoble a annoncé son intention de réquisitionner, en vertu de ses pouvoirs de police, des logements vacants appartenant à une société privée, dans les prochains jours », a annoncé l’inter-collectif des écoles occupées. « Nous verrons bien ce qu’il en sera. » Certains affichent une moue dubitative, d’autres ont des lueurs d’espoir dans les yeux.

« À Grenoble, en cette fin d’année scolaire, 8 écoles sont toujours occupées pour mettre à l’abri 15 familles dont 35 enfants. Depuis 2022, ce sont près de 90 familles dont 220 enfants qui ont été mises à l’abri », rappelle Laure, représentante de l’association des parents d’élèves de l’école Malherbe. Et d’insister : « L’Etat doit proposer des logements, c’est la loi ! »
C’est pour répondre à cette situation qu’un inter-collectif des écoles occupées — regroupant le DAL 38, RESF 38, la FCPE 38 et l’intersyndicale « enfants migrants à l’école » (SUD éducation 38, FSU 38 et CNT éducation 38) — s’est mobilisé et revendique la réquisition des logements vacants.
Appliquer la loi
« L’annonce doit se concrétiser rapidement et ne pas rester une promesse en l’air », a exigé le DAL. Par la voix de Manon, l’association dénonce « la crise du logement qui se durcit d’année en année, tandis que le nombre de sans-abris, d’expulsions, de demandes HLM, de victimes de marchands de sommeil, ne cesse d’augmenter. Elle est le produit des politiques nationales et locales de soutien au logement cher, à la spéculation et à la rente », s’indigne la militante.

Louis (DAL), ajoute que la réquisition de biens vacants de riches propriétaires serait non seulement une mesure sociale, « mais aussi une mesure pour pousser les bailleurs à louer leur logement. Un logement c’est fait pour habiter pas pour spéculer », souligne-t-il.
La loi rappelle en effet que la réquisition de logements vacants n’est ni une spoliation, ni une expropriation. C’est une mesure temporaire d’un an, renouvelable jusqu’à six ou douze ans suivant la procédure, durant laquelle le propriétaire de bâtiment est indemnisé. La réquisition n’est pas une mesure miracle, c’est une mesure d’urgence. Il y a besoin d’une politique plus globale du logement.

Il y a urgence
Pour faire face aux conséquences de la crise du logement, le DAL appelle, comme premières mesures d’urgence :
• aux maires du département à utiliser leur pouvoir de police pour réquisitionner dans leur commune face à la carence de l’État ;
• à la Métropole de se saisir de la compétence de réquisition « avec attributaire » que peut lui déléguer l’État ;
• à l’application par l’État de l’ordonnance de 1945 pour réquisitionner les immeubles vacants de grands propriétaires publics et privés.
Une lutte qui prend toute sa place et toute son acuité dans une société de plus en plus rude pour tous ceux qui souffrent. Elle est porteuse de pugnacité, d’humanisme et d’espoir.

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Publié le 19.06.2025 à 00:39
Manuel PavardL’intersyndicale interpelle le CEA et Bpifrance (MAJ 24/06/2025)
Après le rassemblement ayant réuni, mercredi 18 juin, à Bernin, « plus de 40 % de l’effectif présent sur site ce jour-là (soit environ 350 salariés) », l’intersyndicale de Soitec a échangé à trois reprises avec les dirigeants afin d’obtenir le retrait de la résolution concernant la hausse de rémunération du directeur général Pierre Barnabé — demande votée à l’unanimité par le CSE, le 17 juin. Pourtant, « la situation demeure au statu quo », déplorent les syndicats (CGT, CFE-CGC, FO, CFDT) dans un communiqué commun daté du lundi 23 juin.
Dans ces conditions, l’intersyndicale a choisi d’interpeller le CEA Investissement et Bpifrance, tous deux actionnaires de référence de Soitec, leur adressant à chacun un courrier le 23 juin. Les représentants syndicaux exposent leurs arguments contre « l’incompréhensible décision du conseil d’administration » et proposent une rencontre aux dirigeants du CEA et de la BPI, espérant les convaincre de voter contre cette résolution « indécente » lors de l’assemblée générale des actionnaires, prévue le 22 juillet prochain.
[Encadré ajouté mardi 24 juin 2025 à 17h40]
« Les quatre syndicats qui se mettent d’accord, c’est quasiment historique. Ce n’est arrivé qu’une fois et ça date, c’était pour les actions gratuites de nos dirigeants » (NDLR : en 2019). Fabrice Lallement, délégué syndical CGT chez Soitec, insiste sur l’importance du moment. Un front commun syndical qui s’est constitué spontanément face à la décision prise du conseil d’administration. Et qui a conduit de nombreux salariés à se rassembler durant la pause méridienne, ce mercredi 18 juin, à l’entrée du site de Bernin.
En cause, « l’augmentation scandaleuse », selon l’intersyndicale, de la rémunération du directeur général Pierre Barnabé. Un point figurant dans le rapport annuel de Soitec, publié le 11 juin en vue de l’assemblée générale des actionnaires, qui devra valider, le 22 juillet prochain, l’ensemble des résolutions.

Dans le détail, ces mesures comprennent premièrement une augmentation de 10 % de la rémunération fixe, la portant à 583 000 euros annuels. Et ce, après une précédente hausse de 10 % déjà accordée l’année passée. S’y ajoutent « 150 % d’actions gratuites sur critères de performances (soit un total évalué à 2,3 millions d’euros) et une prime exceptionnelle correspondant à 100 % de son salaire de base », précise Vivien Renauld, délégué syndical CFE-CGC. Sans oublier un bonus de 318 000 euros versé pour l’exercice 2024–2025.
« Deux mondes » et un « décalage énorme »
Pour Fabrice Lallement, le pactole offert au directeur général « pose problème sur le fond et sur la forme ». Représentant du CSE au conseil d’administration, il raconte ainsi avoir eu « des documents avant le conseil d’administration, qui n’incluaient pas cette résolution et ces évolutions des éléments de rémunération. On reproche à nos dirigeants d’avoir eu connaissance de cette info et de ne pas avoir créé les conditions pour qu’on puisse échanger et leur expliquer ce décalage énorme avec les NAO », ajoute-t-il.
Le hasard faisant parfois mal les choses, l’annonce de cette augmentation intervient en effet au moment où se tiennent les négociations annuelles obligatoires (NAO). « On ne peut pas décorréler les deux. La temporalité n’est vraiment pas bonne », souligne Vivien Renauld. « Entre nos NAO à 2,2 %, et même désormais à 2,5 % d’augmentation individuelle, et notre directeur général pour qui ça se compte en millions d’euros, il y a deux mondes », abonde son collègue de la CGT.
Des résultats en baisse pour Soitec
Nommé en 2022, Pierre Barnabé arrivera à la fin de son mandat en 2026. « Son ‘équipe rapprochée’ justifie ces augmentations comme autant de gestes de nature à le convaincre de continuer pour un nouveau mandat », indique l’intersyndicale. Pourtant, « si on fait le bilan des résultats de Soitec depuis qu’il est là, ce n’est pas mirobolant », confie Fabrice Lallement. Le tout dans un contexte global délicat pour la filière microélectronique, comme l’illustrent les difficultés de STMicroelectronics. Des turbulences n’ayant pas épargné Soitec, qui vient de publier des résultats en baisse (un chiffre d’affaires annuel en recul de 9 %) et en-deçà des prévisions.

Décidée à jouer toutes ses cartes, l’intersyndicale a en outre décidé « d’interpeller les deux actionnaires de référence représentant l’État français au capital de Soitec, Bpifrance et le CEA, pour les exhorter à voter contre ces résolutions à l’assemblée générale des actionnaires, ultime étape pour bloquer ce projet », explique-t-elle.
Les salariés rassemblés ce mercredi 18 juin, devant l’usine de Bernin, s’insurgeaient d’ailleurs unanimement contre ces mesures « totalement injustifiées », acceptant mal de se serrer la ceinture au regard des montants accordés à leur directeur général. Et pour entrer en résistance, rien de tel qu’un appel du 18 juin…
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