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Le Travailleur Alpin

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 18.11.2025 à 10:19

Manuel Pavard

Claudine Didier, tête de liste de « Fontaine nous rassemble », avait déjà évoqué ces faits « très graves », apportant son soutien à ses camarades, à la fin de sa prise de parole, dimanche 16 novembre, devant les quelque 150 personnes venues assister au lancement de campagne, à la salle Marguerite-Tavel. Peu avant le début du meeting, « nous avons découvert sur les portes de la salle publique des inscriptions antisémites, anti-LFI, ainsi que des comparaisons nauséabondes avec le nazisme, visant notamment notre camarade Édouard Schoene, avec des références explicites aux camps de la mort », s’indignent, dans un communiqué daté du lundi 17 novembre, les forces de gauche réunies au sein de la liste (PCF, LFI, Les Écologistes), avec le soutien du sénateur de l’Isère Guillaume Gontard.

La tête de liste Claudine Didier, entourée de ses colistiers, avait déjà dénoncé au micro ces actes odieux, ce dimanche matin.

Dénonçant « avec la plus grande fermeté ces actes odieux, qui n’ont pas leur place dans l’espace et le débat publics », les forces de gauche, écologistes et citoyennes de Fontaine expriment « leur pleine solidarité à LFI, ainsi qu’à Édouard Schoene ». Des « attaques ignobles » qui cherchent, selon elles, « à intimider, à fracturer et à salir l’engagement démocratique ». Mais qui auront l’effet inverse, ne faisant que « renforcer [leur] détermination à mener une campagne digne, ouverte et constructive au service des Fontainois et Fontainoises ».

« Cette répétition témoigne d’un climat inquiétant »

Ces faits surviennent dans un contexte particulier à Fontaine. Les locaux du PCF et de la CGT ainsi que la salle de prière Eugénie-Cotton ont en effet été « la cible d’inscriptions racistes, xénophobes et islamophobes il y a quelques mois », souligne la liste « Fontaine nous rassemble ». Rappelons en outre qu’Édouard Schoene avait déjà été visé par des graffitis antisémites et anticommunistes en 2023. Ce qui avait entraîné une mobilisation des forces progressistes et antifascistes locales.

Le local de l’UL CGT de Fontaine avait été dégradé par des inscriptions racistes le 1er mai dernier.

« Cette répétition témoigne d’un climat inquiétant, auquel nous devons collectivement mettre un terme », assènent les militants de gauche fontainois. Et ces derniers de lancer un appel : « Face à la haine, nous opposons l’unité, la solidarité et le respect des valeurs républicaines. Nous œuvrons à bâtir le projet municipal qui garantira un véritable vivre ensemble. »

Quant aux victimes, Édouard Schoene comme les représentants de la France insoumise ont chacun déposé plainte contre X, ce lundi 17 novembre. Mais les regards sont tous tournés vers un certain courant politique. « Il serait temps que la justice donne suite aux plaintes déposées contre les agissements nauséabonds de l’extrême droite sur notre territoire », espèrent ainsi les membres de la liste.

Édouard Schoene « choqué par ces agissements fascistes » et par l’inaction de la municipalité

De nouveau pris pour cible, le militant communiste et ancien élu fontainois Édouard Schoene, par ailleurs rédacteur au Travailleur alpin, a livré sa réaction, ce mardi 18 novembre.

« J’ai été fortement perturbé, choqué par ces agissements fascistes. Ils sont menaçants au regard de leur multiplication depuis 2023. Les inscriptions sont néo-nazies (croix gammées), obscènes, antisémites. Une nouvelle fois, l’auteur ou les auteurs me nomment par mon nom en y associant Drancy où mes parents ont été internés, parce que juifs, en juillet 1944. Le même procédé (écrits sur affichettes politiques) a été utilisé en mars 2023 : j’avais reçu à mon domicile des insultes me nommant, communiste, juif, regrettant que ma famille n’ait pas péri en camp de concentration.

Un ancien élu FN de la ville de Fontaine, toujours actif dans la fachosphère, m’avait menacé de mort, devant témoins, au tribunal, lorsqu’il avait été condamné en première instance pour racisme, en 2017. Ma plainte avait été classée sans suite. Les actes odieux de 2023 n’ont pas été condamnés (personnes non identifiées sans que l’on sache si la moindre enquête a été menée). Mon dépôt de plainte avec mon avocat Me Schmid, constitution de partie civile, est toujours bloqué dans les méandres de la justice.

Le nombre important de messages de soutien m’est précieux. Les démocrates sont nombreux sur l’agglomération pour se mobiliser contre la montée de l’extrême droite. Mais l’équipe municipale en place, dirigée par M. Longo, reste muette face aux agissements infâmes, comme ce fut le cas en mars 2023 où aucun élu de cette équipe ne participait à la manifestation qui réunissait 250 antifascistes. »

Cet article Fontaine. La gauche dénonce les tags antisémites et « attaques ignobles » contre LFI et Édouard Schoene est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 17.11.2025 à 11:40

Edouard Schoene

Communistes, insoumis et écologistes main dans la main. Le symbole est fort et traduit bien, au regard du contexte local et national, le défi relevé et brillamment accompli par la gauche fontainoise. C’est ainsi au nom de ces trois partis que Claudine Didier, tête de la liste « Fontaine nous rassemble », a remercié les élus présents, ce dimanche 16 novembre au matin, à la salle Marguerite-Tavel : Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, Élisa Martin, députée de la troisième circonscription de l’Isère, Marie-Noëlle Battistel, députée de la quatrième circonscription (excusée pour son absence), Amandine Demore, maire d’Échirolles, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, Guillaume Lissy, maire de Seyssinet-Pariset, Sylvain Prat, adjoint au maire de Seyssinet-Pariset et président de l’union départementale des CCAS, et Yannick Boulard, ancien maire de Fontaine.

Les représentants des trois partis (PCF, LFI, Les Écologistes) présents sur la liste se sont adressés au public dans une salle Marguerite-Tavel comble.

« C’est en ma qualité de tête de liste de l’union de la gauche, écologiste et citoyenne, que je salue le travail mené ensemble, depuis un an, avec mes camarades écologistes, insoumis, citoyennes, citoyens et communistes », a lancé Claudine Didier. « Notre objectif : rassembler la gauche fontainoise et citoyenne autour d’un projet commun, solide et crédible. Un projet municipal destiné à renverser la droite locale et populiste incarnée par Franck Longo et son équipe. Nous avons su dépasser les étiquettes pour nous concentrer sur l’essentiel : ce qui peut améliorer concrètement la vie des Fontainoises et des Fontainois », s’est-elle félicitée.

La tête de liste a alors détaillé : « Cette union se traduit aujourd’hui par une équipe : je serai candidate au poste de maire, et Slimane Raïs, de la France insoumise, sera le futur premier adjoint. Ce binôme, soutenu par une équipe paritaire et équilibrée, traduit notre volonté de fonctionner en confiance, avec transparence et esprit collectif. »

« Redonner la parole aux habitants »

La militante communiste a ensuite passé le relais à son colistier LFI Slimane Raïs, qui a énoncé la  manière de conduire la campagne : « Ce que nous voulons pour la ville : une gouvernance collégiale, claire et partagée. Ce que nous voulons montrer, c’est une équipe unie, qui travaille ensemble, dans le respect de ses composantes. Nous avons aussi clarifié les principes de fonctionnement de la future équipe municipale : parité recherchée à chaque étape, répartition des dix adjoint·es, respectueuse des équilibres. »

Les autres intervenants et membres de la liste ont poursuivi sur le même ton. D’abord avec l’écologiste Franck Bonnaud : « Nous voulons une ville qui protège, qui relie et qui anticipe. Une ville qui écoute, qui agit, qui prend soin. Une ville qui garantit à chacune et chacun la dignité, l’accès aux droits, la proximité, l’écoute. »

Les Fontainois et Fontainoises se sont déplacés en nombre dimanche 16 novembre au matin.

Puis le militant PCF Renaud Lugli a indiqué vouloir aussi « redonner la parole aux habitantes et habitants. Une ville ne se gère pas d’en haut, a‑t-il souligné. Elle se construit avec celles et ceux qui la font vivre : les agents municipaux, les parents d’élèves, les associations, les collectifs, les syndicats, les voisins. Depuis des mois, nous allons à leur rencontre. Nous écoutons, nous débattons, nous construisons. Partout, nous entendons le même message : le besoin d’une ville qui fasse confiance à ses habitants, qui remette le collectif au cœur des décisions. »

Esma Raïs (LFI) a quant elle évoqué un point qui lui tenait à cœur : « La culture, ce n’est pas un supplément d’âme : c’est ce qui relie, ce qui émancipe, ce qui fait grandir. C’est ce qui permet de comprendre le monde, de le rêver, et de le transformer. À Fontaine, la culture a toujours été une force, une fierté populaire. Nous voulons la remettre au cœur de toutes nos politiques : dans les écoles, dans les quartiers, dans les espaces publics. Nous voulons soutenir la création, rouvrir des lieux d’échange et de partage, faire vivre les pratiques amateurs et les initiatives locales », a‑t-elle annoncé.

C’est enfin Anne Habozit (Les Écologistes) qui s’est exprimée, émettant le désir de construire « une ville écologique, populaire et durable. Une ville qui s’adapte aux changements climatiques, qui protège ses espaces naturels, qui verdit ses quartiers, qui repense ses mobilités et qui rende ses rues plus respirables, plus vivables. »

Des « valeurs communes » attaquées et à défendre

Après les interventions des représentants de la liste, plusieurs élus présents ont tenu à prendre la parole pour apporter leur soutien à « Fontaine nous rassemble ». Ainsi, le sénateur écologiste Guillaume Gontard a rendu hommage au passé de la ville, alors gérée par la gauche, lui qui, maire de Percy, a connu le centre de vacances de Fontaine créé en 1947. Il s’est également félicité du rassemblement opéré pour les municipales, avec un projet politique : « Nous avons des valeurs communes — je pense à l’État de droit — qui sont attaquées. Défendons-les unitairement. »

Les élus de gauche venus soutenir la liste : Guillaume Lissy, Elisa Martin, Laurent Amadieu, Guillaume Gontard, Amandine Demore, Pierre Labriet, Yannick Boulard.

La députée de l’Isère Élisa Martin s’est elle aussi dit ravie d’être là : « Mon soutien à votre liste est indéfectible. Fontaine est porteuse des valeurs de gauche mises à mal par M. Longo. Il faudra remettre les choses à l’endroit. » Et la parlementaire insoumise d’énoncer quatre valeurs : « les services publics, le rassemblement, la diversité politique de la liste, le combat parlementaire ».

Amandine Demore, maire d’Échirolles, a ensuite témoigné, aux côtés de son premier adjoint Pierre Labrier, des changements apportés aux citoyens par une ville de gauche. L’élue communiste a cité en particulier la tranquillité publique qui serait bien mieux assurée à Fontaine, sur la base de ce que défend la liste de gauche. « Avec votre liste, les habitants de Fontaine trouveront la voie d’une ville où il fera bon vivre, pour tous », a‑t-elle assuré.

« Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. »

Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève

De son côté, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, a loué le nombre de présents à la réunion, précisant en quelques phrases l’importance d’une coalition de gauche, à travers les valeurs et réalisations opérées dans la ville qu’il gère. « En 2020 c’était un accident, vous êtes organisés pour gagner en 2026 », s’est exclamé l’édile écologiste. Avant de tirer à boulets rouges sur la municipalité Longo : « Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. On vous souhaite de gagner. »

La maire d’Échirolles Amandine Demore, entre sa camarade communiste Claudine Didier et l’écologiste Franck Bonnaud.

Guillaume Lissy, maire de Seyssinet (PS), est, lui, venu en voisin, en colistier de Claudine Didier aux élections départementales, « en ami sincère ». Il a défendu avec enthousiasme la perspective d’élection d’une liste de gauche à Fontaine, pour l’intérêt des citoyens de la ville et de la rive gauche du Drac « qui aurait besoin de plus de gauche. Je suis fier d’être à vos côtés, on a besoin de plus de gauche à la Métro. On a une extrême droite qui est en train de gagner. Nous avons à gauche une responsabilité importante : nous rassembler, travailler autour d’un projet politique porteur de valeurs », a‑t-il ajouté, sans oublier d’apporter le soutien de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel.

« Des affichettes avec croix gammée et insultes » visant LFI et Édouard Schoene

Cette matinée joyeuse et pleine d’espoir a malheureusement été entachée d’un incident aussi triste et inquiétant que scandaleux. Avant un modeste « pot d’amitié » concluant les prises de paroles, Claudine Didier a en effet fait une déclaration, d’un ton grave : « Ce matin, nous avons eu une grave surprise. Devant la salle, nous avons découvert des affichettes avec croix gammée et insultes envers LFI et envers notre camarade Édouard Schoene C’est très grave ! Nous apportons notre soutien à LFI et à Édouard. »

Plus d’informations à venir sur notre site.

Plusieurs personnes présentes ont par ailleurs répondu au Travailleur alpin, à la question « Avez-vous une raison majeure d’être ici ce dimanche matin ? »

Slimane Raïs : « Faire basculer Fontaine à gauche, faire barrage à la politique de droite-extrême droite de l’équipe de M. Longo, faire valoir justice sociale, égalité des chances pour nos concitoyens. »

Yves Contreras, militant PCF et ancien premier adjoint au maire de Fontaine : « Je m’engage car j’aime ma ville Fontaine, parce que je suis communiste, parce que Fontaine je l’ai connue vivante, démocratique, sportive, culturelle. À travers ce que je vis avec mes petits enfants fontainois, m’engager, c’est très important. »

Yannick Boulard : « Parce que je suis content que la gauche ait pris conscience de la nécessité de s’unir sur cette commune pour battre la droite qui est en place. »

Une ville qui agit pour toutes et tous, qui fait de la solidarité, de l’écologie et de la culture les trois piliers d’un même projet : celui d’une ville juste, nature, vivante et humaine.

Cet article Fontaine. La gauche rassemblée, menée par Claudine Didier, lance sa campagne est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 15.11.2025 à 05:52

Manuel Pavard

« Si on m’avait demandé il y a un an [NDLR : de mener une campagne électorale, d’accepter de faire partie d’une liste], j’aurais dit que ce n’était pas pour moi. C’est une barrière à dépasser. » Le constat de Léonie Chamussy ne fait pas seulement écho à son histoire personnelle mais illustre également la raison d’être et l’ambition du Grenoble Alpes collectif (GAC). À savoir « redonner le pouvoir aux citoyennes et citoyens » afin que ceux-ci puissent décider ensemble de l’avenir de la ville. Ce qui implique un principe très simple, brandi en étendard par le collectif : « Tout le monde peut être lu. »

Assis dans leur local de campagne, sur l’avenue Félix-Viallet, Léonie Chamussy et Fabien Givernaud narrent tous deux des parcours différents mais aux motivations très proches. La jeune militante de 25 ans, ingénieure dans une Scop à 80 %, était « intéressée par la politique mais ne se reconnaissait pas dans les partis politiques ». Avec le GAC, elle a « découvert une façon de faire la politique plus collective et inclusive ».

Léonie Chamussy et Fabien Givernaud dans le local de campagne du GAC.

Le second est, lui, une personnalité reconnue de la scène culturelle grenobloise, directeur artistique de Mix’arts. Et l’un des co-fondateurs du Grenoble Alpes collectif. « L’idée est née, il y a un an et demi, d’un petit groupe de personnes ayant des désaccords sur pas mal de choses avec la mairie actuelle, raconte-t-il. À l’époque, à gauche, il ne se passait pas grand chose et en face, Carignon arrivait très fort. On s’est donc dit qu’il fallait proposer une alternative. »

« Le plébiscite renverse ce qui se fait traditionnellement. (…) Tous les Grenoblois ou les personnes impliquées dans la vie de la commune peuvent proposer des noms de citoyen-nes susceptibles de faire partie de la liste. »

Léonie Chamussy, militante du GAC

De fil en aiguille, le collectif s’étoffe pour atteindre aujourd’hui une trentaine de membres actifs qui se réunissent régulièrement, suivis par environ 400 personnes abonnées aux informations hebdomadaires. « Des profils plutôt jeunes » pour la plupart, confie Fabien Givernaud qui, du haut de ses 39 ans, fait presque figure de vétéran. Tous séduits par cette façon de « militer différemment » et cette ambition affichée « d’inclure les habitants dans les décisions ».

L’objectif est en effet de « sortir de ce format classique des élections avec un chef ou deux, souvent des hommes blancs de plus de 50 ans, qui demande aux gens de se rallier à eux », indique le militant. Lui comme ses camarades refusent catégoriquement ce type de schéma vertical et planchent donc sur un système plus horizontal et plus démocratique. « On a toujours eu cette idée de choisir la tête de liste avec une élection sans candidats. Après, même à l’heure actuelle, on ne sait pas vraiment comment la liste va se décider », reconnaît Fabien Givernaud.

Procédé phare du GAC, au cœur de toute sa stratégie, « le plébiscite renverse ce qui se fait traditionnellement, vante Léonie Chamussy. Ce n’est pas une personne qui se propose pour être sur la liste, mais une personne qu’on a proposée. » Le processus de désignation est ainsi ouvert à l’ensemble des habitants de la ville. « Tous les Grenoblois ou les personnes impliquées dans la vie de la commune peuvent proposer des noms de citoyen-nes susceptibles de faire partie de la liste », explique-t-elle. Libre à chacun d’accepter ou non de figurer sur la plateforme de plébiscite citoyen.

Le binôme de têtes de liste désigné les 6 et 7 décembre

Seules contraintes, il faut être « éligible à Grenoble et porter des valeurs concordant avec celles du Grenoble Alpes collectif », définies notamment dans une charte. Toutes les personnes plébiscitées à la date limite du 15 novembre (actuellement une quarantaine) se retrouveront pour le week-end de rencontre et formation prévu samedi 15 et dimanche 16 novembre, avec en point d’orgue le grand meeting festif organisé ce samedi soir au local. Une première étape avant le week-end des 6 et 7 décembre, qui verra les membres du GAC et les habitants plébiscités désigner la ou les deux têtes de liste ainsi que les autres candidats de la liste.

Le Grenoble Alpes collectif a signé un bail de six mois pour occuper ces locaux situés avenue Félix-Viallet, dans le centre de Grenoble.

Si le dispositif a déjà été expérimenté à Toulouse par l’Archipel citoyen, ce sera une grande première à Grenoble et plus gobalement en Isère. Un bon moyen de se démarquer lorsqu’on a « des moyens financiers et médiatiques bien plus faibles que ceux des autres candidats ». Pour Fabiern Givernaud, c’est aussi une question de cohérence : « Dans la Ve République, le maire ou le président ont tous les pouvoirs. Si on veut être crédible en prônant la sortie de la Ve République, il faut montrer que notre système fonctionne à l’échelle locale. »

Dans la même veine, les militant-es du Grenoble Alpes collectif prônent également la parité sociale, thème qui sera l’objet d’une soirée spéciale, le 4 décembre, en présence du sociologue Kevin Vacher. L’idée, là encore, est de démocratiser la politique, notamment grâce aux critères définis pour le plébiscite. « Ils sont beaucoup basés sur la classe sociale, l’origine géographique et ethno-raciale… Ce qui permet de présenter des personnes n’étant pas des professionnels de la politique », souligne le responsable de Mix’arts.

« Dans une autre logique que les partis politiques »

Naturellement, une question brûle les lèvres : comment se positionne politiquement le Grenoble Alpes collectif ? « On est une liste citoyenne et participative qui fait partie d’un réseau national, Actions communes, présentant plus de trois cents listes pour les municipales 2026, précise Léonie Chamussy. En fait, on est dans une autre logique que les partis politiques : on ne se définit pas de droite ou de gauche, on préfère parler de valeurs. » Alors bien sûr, celles-ci sont « plutôt des valeurs de gauche », admet Fabien Givernaud. « Mais comme la gauche institutionnelle ne les porte pas réellement, on n’a pas envie d’être étiqueté ainsi. »

Malgré tout, le GAC a déjà rencontré toutes les listes de gauche et continue à discuter avec tout le monde « hors Carignon et RN ». Mais pas question pour ses militants d’accepter les appels du pied et autres mains tendues aux airs de cadeau empoisonné. Car tous ont été échaudés par l’expérience du Réseau citoyen qui a, selon eux, sacrifié son autonomie et sa liberté en intégrant la municipalité Piolle.

« On veut désacraliser le statut des élus »

Pour les membres du collectif, tout cela découle de leur vision de l’élu, « différente de celle des autres partis ». Fabien Givernaud et Léonie Chamussy décryptent : « On veut désacraliser le statut des élus qui ne sont pas légitimes à prendre les décisions pour les habitants, mais qui sont là pour organiser les débats. L’argent public n’est pas le leur, c’est celui des gens ! »

Ce souci de contrôle démocratique se retrouve d’ailleurs dans le programme, en cours d’élaboration au sein des groupes de travail autonomes, qui réfléchissent sur diverses thématiques (culture, sécurité, alimentation, logement…). Durant plus de six mois, le Grenoble Alpes collectif a notamment travaillé sur le bilan des acteurs des politiques culturelles et sur celui des instances démocratiques — lequel a donné lieu à un épais dossier de plus de 70 pages.

« On s’est rendu compte à cette occasion qu’on avait encore quelques gros points de blocage avec la municipalité », relève Fabien Givernaud. « Mais ce n’est pas le cas sur tout », avoue-t-il honnêtement, citant les exemples de politiques positives sur « le vélo ou les cantines dans les écoles ».

Un budget citoyen géré à 100 % par les habitants

Dans le programme du GAC, l’un des points les plus emblématiques et symboliques concerne sans conteste le budget citoyen. Autrement dit, un budget municipal géré intégralement par une assemblée citoyenne, les Grenoblois décidant eux-mêmes de l’usage de chaque euro. « La majorité actuelle nous dit que c’est impossible mais on a rencontré Hakim Sabri [NDLR : l’ancien adjoint aux finances démissionnaire] pour qu’il nous donne son avis. Non seulement il a validé notre proposition mais en plus, il nous rejoint », se félicite Fabien Givernaud, ravi de cette « prise de guerre » conférant une réelle « légitimité » au collectif.

Hakim Sabri (alors adjoint aux finances) au conseil municipal en 2020, est aujourd’hui un renfort de choix pour le GAC.

Ce dernier entend également redonner toute sa place à la société civile, au terme d’une décennie durant laquelle « la ville a énormément municipalisé les choses », déplore le militant. Celui-ci regrette ainsi « le fossé qui s’est creusé dans les quartiers populaires » entre les associations et la mairie, sans compter la quasi-disparition des structures indépendantes (maisons des habitants, MJC…). Le GAC, lui, propose notamment de « supprimer les grands événements organisés par la ville, comme la Fête des Tuiles, Émergences ou la Biennale des villes en transition ». Autant de projets coûteux dont le budget pourrait être affecté au monde associatif.

« Quand les gens sortent de ce qu’on leur matraque à la télévision, on réalise qu’ils sont capables de réfléchir par eux-mêmes. »

Fabien Givernaud, co-fondateur du GAC

Très critique sur la politique culturelle sous les mandats d’Éric Piolle, le collectif n’épargne pas non plus l’édile sur la question de la sécurité, accusant « la majorité d’avoir laissé le champ libre à la droite ». « C’est un sujet central », acquiesce Léonie Chamussy, qui appelle à « renforcer les expérimentations en cours » sur la police de proximité ou à « recréer des espaces de discussion pour faire dialoguer les habitants des quartiers avec les professionnels de la sécurité (policiers, pompiers…) ». Et ce, pour faire remonter des propositions dans les CLSPD ou à la préfecture.

Tous sont en revanche très sévères sur les mesures défendues par la droite, comme le développement des caméras de vidéosurveillance ou l’armement des policiers municipaux. « C’est purement démagogique et ça n’aurait pas d’effet sur la délinquance », juge ainsi Fabien Givernaud.

Ce dernier n’élude pas non plus indispensables politiques environnementales, citant plus particulièrement la convention citoyenne pour le climat. Avec un constat empirique : « Quand les gens sortent de ce qu’on leur matraque à la télévision, on réalise qu’ils sont capables de réfléchir par eux-mêmes. » D’où sa conviction quant à l’importance de la démocratie directe, qui ne se résume pas aux référendums, processus largement faussé par « tous les biais médiatiques ».

« Faire un gros score au premier tour et gagner la prochaine fois »

Dans ce contexte, qu’espère le Grenoble Alpes collectif en mars prochain ? Premier point, ses membres tiennent à rassurer : « On garde quand même l’objectif de ne pas faire passer la droite. S’il y a un vrai risque d’une arrivée de Carignon à la mairie, on fera bien sûr ce qu’il faut », se projette Fabien Givernaud. Pour le reste, assène Léonie Chamussy, « on n’est pas là pour faire de la figuration mais pour avoir des élus et mettre en place l’expérimentation de la démocratie directe ».

Sur le long terme, le GAC espère « faire vivre ses valeurs hors des élections », indique-t-elle. Entrer dans les instances de décision pour « changer les choses de l’intérieur ». « Lucides », comme ils l’avouent eux-mêmes, ses militants entendent bien faire du scrutin une tribune et un tremplin pour populariser leurs idées. Fabien Givernaud dévoile ainsi ce qui serait le véritable objectif du collectif : « faire un gros score au premier tour, en 2026, et gagner la prochaine fois »

Meeting festif du GAC samedi 15 novembre

Le Grenoble Alpes collectif organise son premier meeting pour la campagne des municipales 2026, ce samedi 15 novembre au soir. Au menu : détails des premières grandes mesures du programme (sécurité, culture, logement, démocratie, etc) ; présentation du journal du GAC ; célébration du plébiscite ; concerts d’Arash Sarkechik (avec son projet Bladi Sound System) et de Non-Binary Beats.

Ouverture du meeting à 19h, concerts à partir de 20h30, au local du GAC, 20 avenue Félix-Viallet, à Grenoble. Plus d’informations sur l’évènement Facebook du meeting.

Cet article Municipales. Le Grenoble Alpes collectif veut « redonner le pouvoir aux citoyens » est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 14.11.2025 à 22:29

Manuel Pavard

Les uns font partie de la majorité municipale actuelle, les autres siègent dans l’opposition. Ce vendredi 14 novembre pourtant, les représentant-e‑s des Écologistes, du PCF, de Génération.s, de l’ADES, de l’Après, du Parti animaliste et donc du PS sont assis à la même table. Devant les micros, Amandine Germain, désignée cheffe des file des socialistes en avril dernier, et Laurence Ruffin, tête de liste de l’union de la gauche écologiste et citoyenne depuis septembre, sont venues annoncer le ralliement de la première à la seconde.

Amandine Germain et Laurence Ruffin entourées de Cécile Cenatiempo (PS) et Marie Coiffard (Les Écologistes).

« Un moment historique et important pour Grenoble », se réjouit Laurence Ruffin. Les mots sont forts certes mais ce ne sont ni les militants ni les suiveurs de la vie politique locale qui la contrediront. C’est en effet un petit évènement dans l’histoire de la gauche grenobloise, jalonnée de ruptures, coups bas et divisions. Un véritable roman dont le principal chapitre serait certainement consacré aux relations houleuses entre socialistes et écologistes, du « je t’aime, moi non plus » des années Destot au divorce consommé sous la mandature d’Éric Piolle, en passant par le maintien de Jérôme Safar — qui avait conduit le PS à lui retirer son investiture — au second tour, en 2014.

« Ce n’est pas quelque chose de naturel » à Grenoble

Amandine Germain l’admet d’ailleurs sans peine : « Dans l’histoire grenobloise, une campagne commune entre écologistes et socialistes, ce n’est pas quelque chose de naturel. » Mais s’il n’est « pas question de nier le passé », la conseillère départementale estime toutefois que le PS et les autres partis de gauche sont « en capacité de dépasser les divergences passées. Car il y a beaucoup de similitudes entre nos projets », assure-t-elle.

Les militant-e‑s des différents partis et mouvements de la liste étaient présents à la conférence de presse.

Le rapprochement s’est opéré petit à petit, au fil des nombreuses discussions organisées ces dernières semaines, aussi bien entre les deux camps qu’en interne. « J’ai toujours défendu l’union de la gauche, affirme Laurence Ruffin. Nos méthodes sont différentes mais dans le fond, on défend tous des projets de société assez proches. » Ces rencontres ont permis aux deux femmes, qui ne se connaissaient pas, de se convaincre mutuellement. Depuis, Amandine Germain a « confiance en Laurence, qui a les qualités pour devenir maire et gérer une majorité ».

Une union « attendue » et une « responsabilité »

Toutes deux évoquent une alliance qui était « attendue par les électeurs de gauche ». Lesquels en ont « assez des batailles d’étiquettes », selon l’ex-cheffe de file du PS. « On a une responsabilité importante à Grenoble comme ailleurs, de se rassembler face à la montée des idées d’extrême droite et face à huit ans de macronisme qui ont aggravé les inégalités et fait reculer la question environnementale », poursuit-elle. « Responsabilité », c’est aussi le mot qu’emploie la candidate : celle de « porter les idées de justice sociale et fiscale ».

Chacune insiste en outre sur le fond et sur ces programmes respectifs a priori compatibles. « La question de la coopération, avec les habitants, les associations, les agents, est au cœur du projet », explique Laurence Ruffin. Celui-ci comporte d’une part, une dimension « sociale, dans une temporalité assez courte ». À savoir « l’amélioration du quotidien et la protection », dans des domaines comme les services publics, les transports, l’école, le logement, la sécurité. Ceci, dans « une ville antiraciste, féministe et républicaine ». Et d’autre part, à plus long terme, la nécessité « d’inventer et transformer la ville de demain, en anticipant le changement climatique ».

Des projets assez proches

Autant d’idées que reprend aisément à son compte Amandine Germain. « On le dit avec des mots un peu différents mais ce qu’on souhaite pour Grenoble va dans la même direction », souligne-t-elle. Et de dérouler à son tour les piliers du projet des socialistes, basés également sur la même méthode, sur le même impératif de « prendre soin » des habitants, notamment avec « des services publics forts », ainsi que sur « la transformation de la ville et son adaptation au changement climatique ». Sans oublier le défi de « faire mieux avec moins d’argent public ».

Désignée cheffe de file du PS à Grenoble en avril, Amandine Germain a finalement choisi de s’associer à la campagne de Laurence Ruffin.

Aux côtés d’Amandine Germain, la présence de Cécile Cenatiempo est particulièrement significative. Élue d’opposition au sein du groupe socialiste, celle-ci a eu en effet des mots parfois très durs envers Éric Piolle et la politique de la majorité. Mais pour elle, il était « grand temps » de solder ces comptes : « Je ne renie pas les positionnements qu’on a eus pendant six ans mais aujourd’hui, j’ai envie de regarder devant nous et non derrière. »

« Le passé est le passé »

« Le passé est le passé », abonde Amandine Germain. Les deux socialistes ne cachent pas « qu’il y a eu des divergences » parmi les militants PS grenoblois. Mais après « beaucoup de réunions et discussions internes », la majorité d’entre eux a fini par approuver le ralliement à la liste d’union de la gauche écologiste et citoyenne, précisent-elles. Un choix également validé par les états-majors nationaux des différents partis.

Marie Coiffard (Les Écologistes), Chloé Pantel (Génération.s) et Emeric Vibert (PCF) lors du lancement de campagne de la liste de Laurence Ruffin, le 5 octobre, au Palais des sports.

Avec cette alliance, Laurence Ruffin confirme sa volonté d’écrire une nouvelle page. Néanmoins, si le PS assume ses années passées dans l’opposition, les représentants de la majorité restent bien présents sur la liste. Et nuancent quelque peu le propos. « On est aussi là pour porter certaines des avancées de la municipalité, on n’est pas dans une logique de tout détricoter », prévient Marie Coiffard, co-secrétaire du groupe écologiste à Grenoble, qui voit le prochain mandat comme « une étape nouvelle ».

LFI et Place publique ont fait leur choix

Écologistes, socialistes, communistes, Génération.s, l’Après… Sur la photo de famille de la gauche grenobloise, il ne manque plus désormais — outre les cas particuliers du NPA-Révolutionnaires et du Grenoble Alpes collectif (qui porte des valeurs de gauche sans revendiquer le qualificatif) — que deux grandes composantes : la France insoumise et Place publique, toujours en course respectivement avec Allan Brunon et Romain Gentil.

Reste-t-il une petite chance de les voir rejoindre la liste ? Autour de la table, le pessimisme est de mise, du moins pour le premier tour. « C’est LFI qui a choisi de partir », recadre sèchement Laurence Ruffin. Amandine Germain évacue elle aussi la question sans prendre plus de gants : « Place publique a fait le choix de faire sa course en solitaire. » Les dés semblent donc jetés, place maintenant à la campagne avec plusieurs évènements au menu, notamment une journée spéciale autour de l’industrie vendredi 21 novembre.

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Publié le 14.11.2025 à 17:16

Luc Renaud

L’ Union syndicale départementale CGT santé action sociale de l’Isère appelle à « tenir des assemblées générales dans les établissements pour préparer une mobilisation de grande ampleur le 2 décembre 2025 ».

Le syndicat craint en effet que budget 2026 de la Sécurité sociale enregistre une baisse significative : « 7 milliards en moins pour la santé, 7 milliards en plus pour la guerre ! » De quoi déclarer « l’urgence sanitaire et sociale ».

La CGT met en relation cette perspective d’austérité budgétaire avec les réalités vécues partout dans le pays. « Des maternités ferment, menaçant la sécurité des femmes et des nouveau-nés ; dans la protection de l’enfance, des jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes, parfois poussés à la prostitution ; les urgences et le SAMU débordent, provoquant des morts évitables ; dans les Ehpad, des personnes âgées souffrent et meurent dans l’indifférence faute de personnel », constate le syndicat.

7 milliards de plus, 7 milliards de moins

Et de relever qu’il est « d’ailleurs cynique de constater que Mme Vautrin, ex-ministre de la Santé devenue ministre des Armées, a trouvé 7 milliards d’euros en changeant simplement de portefeuille ».

La CGT demande la suppression des franchises médicales, la prise en charge à 100 % des affections longues durées, le maintien de l’AME, l’arrêt des fermetures de lits, le maintien et la réouverture des services d’urgence, des embauches et la revalorisation des salaires, l’arrêt des exonérations de cotisations sociales, l’arrêt du développement du secteur lucratif, le développement d’un service public de santé et d’action sociale.

En conséquence, la CGT santé action sociale Isère appelle les parlementaires à rejeter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, actuellement en débat à l’Assemblée nationale.

Le syndicat rappelle que « les recettes de la Sécurité Sociale doivent être assises sur les cotisations sociales avec une répartition des richesses » et « réaffirme qu’il est bien l’heure d’ouvrir le débat sur le développement de la Sécurité Sociale basé sur une politique de revalorisation des salaires et de l’emploi ».

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Publié le 13.11.2025 à 18:43

Manuel Pavard

« Dans notre service, on est tous des passionnés de vélo et on est tous en pointe sur les mobilités alternatives. » La précision apportée par Jérôme Bertrand est loin d’être anodine. Pour le délégué syndical Sud Solidaires de Cykleo, la société opératrice du service de location Mvélo+ pour le compte du Smmag, cette particularité explique en partie l’ampleur de la mobilisation des salariés, en grève depuis ce jeudi 13 novembre.

Beaucoup refusent en effet d’accepter la récente mesure du Smmag qui a mis le feu aux poudres et qui constitue l’une des deux principales causes de ce mouvement : la suppression du tarif solidaire, depuis le 1er novembre, pour la location des vélos à assistance électrique (VAE), des vélos-cargos et des tandems. « On n’a pas du tout été concertés », déplore Jérôme Bertrand, qui dénonce une « décision totalement verticale ».

Les salariés sur le piquet de grève installé par le syndicat Sud Solidaires, devant l’agence Mvélo+ de la gare de Grenoble.

« Je suis en contact quotidien avec les usagers et je voyais bien que ce tarif bénéficiait aux mères isolées, aux gens en recherche d’emploi, aux jeunes précaires, explique-t-il. Aujourd’hui, on exclut toutes ces personnes à faibles revenus de l’accès à un moyen de locomotion qui leur permettait pourtant d’améliorer leur vie. »

« Pour nous, le 15, c’est la fin du mois »

L’autre grande revendication, plus classique, est liée aux conditions de travail des 49 salariés Mvélo+ de Cykleo. Lesquelles « se dégradent depuis la reprise du marché par Cykleo, le 1er janvier 2020 », affirme le syndicaliste Sud. Celui-ci cite ainsi, pêle-mêle, « les 40 % de turn-over, le management vertical, les outils de travail vieillissants et en nombre insuffisant, le logiciel de gestion de flotte inadapté » et ne permettant pas gérer efficacement les 13 500 vélos de Mvélo+.

Et que dire des salaires ? « Les salaires les plus bas sont seulement une centaine d’euros au-dessus du seuil de pauvreté », s’indigne Jérôme Bertrand. Et ce ne sont pas les revalorisations comprises « entre 0,4 et 1,2 % », lors des NAO, qui ont suffi à compenser les « vagues d’inflation successives », poursuit-il. Le constat est sans appel : « On en discute souvent entre collègues. Pour nous, le 15, c’est la fin du mois ! »

La grève reconduite le 14 novembre

Malheureusement, toutes les sollicitations adressées par les salariés à la direction de Cykleo pour trouver des axes d’amélioration se sont avérées vaines, regrette le délégué syndical, qui assure être ouvert au dialogue : « Dans un système capitaliste, une entreprise doit réaliser des bénéfices, on peut le comprendre. Mais tout dépend où on place le curseur… » Et dans le cas présent, les salariés sont clairement pénalisés.

La mobilisation est massive chez les 49 salariés Mvélo+, employés par Cykleo depuis janvier 2020.

Après s’être rassemblés toute la matinée sur le piquet de grève, devant l’agence Mvélo+ de la gare, les grévistes se sont rendus à vélo jusqu’au siège du Smmag. Sans avancée à ce stade. Réunis ce jeudi soir en assemblée générale, les salariés ont donc décidé de reconduire le mouvement de grève pour le vendredi 14 novembre.

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Publié le 13.11.2025 à 16:22

Manuel Pavard

« Au moment de l’interprétation de La Strasbourgeoise, les élu·e·s de l’opposition de gauche et écologiste du groupe S’unir pour Sassenage ont fait un pas de côté et ont déployé les trois drapeaux de la France, de l’Europe et de l’Allemagne) tandis que dans le public, nous avons tendu un second drapeau européen », raconte Michel Barrionuevo. Pour le militant communiste, tête de liste de Sassenage en commun pour les municipales 2026, la scène survenue ce mardi 11 novembre, devant le monument aux morts de Sassenage, était inévitable.

En cause, l’entêtement du maire Michel Vendra à maintenir le chant La Strasbourgeoise au programme de la cérémonie commémorative du 11 novembre. Une chanson de la revanche, composée après la défaite lors de la guerre franco-prussienne, dans un contexte marqué par la perte de l’Alsace-Lorraine. Un véritable hymne « revanchard et anti-Allemand », fustigent les élus de gauche, qui ne décolèrent pas.

« Rien ne justifie la présence de La Strasbourgeoise »

Ceux-ci ont en effet tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, en amont des commémorations. D’abord lors des questions diverses soumises au maire par le groupe d’opposition, au cours du conseil municipal du 6 novembre. Puis, via une lettre ouverte commune adressée le lendemain à Michel Vendra par les élus de S’unir pour Sassenage et la liste Sassenage en commun.

De fait, « rien ne justifie la présence de La Strasbourgeoise, aux côtés de l’hymne français La Marseillaise et aux côtés de l’hymne européen. Quelles graines d’espérance et d’amitié entre les peuples, en particulier en direction du peuple allemand, un tel chant peut-il semer en 2025 dans le cœur et l’esprit des jeunes Sassenageois ? », s’insurgent-ils.

L’hymne de l’UNI

Pour couronner le tout, La Strasbourgeoise est particulièrement connotée politiquement. « Les enfants des écoles qui ont préparé cette cérémonie, leurs familles et les Sassenageois rassemblés le 11 novembre savent-ils que ce chant d’un autre âge, est depuis une vingtaine d’années l’hymne de l’UNI, organisation universitaire proche des milieux d’extrême droite, antisémites et néonazis ? », s’indignent les militants de gauche et écologistes.

Le monument aux morts de Sassenage — devant lequel a été interprétée « La Strasbourgeoise » — après le dépôt de gerbes du 11 novembre.

Malheureusement, ces multiples alertes n’ont pas fait fléchir l’édile, qui a assumé jusqu’au bout ce choix aussi anachronique qu’inadapté. Ainsi, La Strasbourgeoise a été « interprétée par le premier adjoint, plusieurs fois candidat de Debout la France, et une membre du personnel communal », ce mardi 11 novembre, déplore Michel Barrionuevo.

Pourtant, concluent S’unir pour Sassenage et Sassenage en commun, « en ces temps où l’horizon géopolitique en Europe et ailleurs est au retour des conflits armés, il est bon de rappeler ce que nos aînés ont voulu pour les peuples au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ». Et de citer la devise de l’Unesco de 1946 : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »

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