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Le Travailleur Alpin

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 06.12.2025 à 16:56

Max Blanchard

Disons le, une fois de plus les lève-tard arrivés seulement en fin de matinée se sont trouvés fort dépités de ne pouvoir acquérir leur portion de boudin, tant la demande a été forte. Dès 9 h, ce fut une queue quasi ininterrompue pour satisfaire cet appétit d’achat culinaire.

Pourtant, expérience oblige, un fort supplément de réservations avait été enregistré cette année. Signe évident d’une demande de plus en plus prisée.

En cuisine, pour le régal de tous.

Car chaque année, l’implantation et l’organisation se renforcent. Outre le boudin renommé, clou de l’initiative, un millier de diots avaient été préparés, ainsi que 130 saucisses à cuire et 230 caillettes, tous produits épuisés en cette matinée du samedi. Sans compter ce qui aura pu être goûté et apprécié sur place autour des tables de dégustation, verre de l’amitié à la main.

Au fil des années, l’initiative s’élargit et se renforce, avec la présence de producteurs indépendants qui viennent proposer l’accompagnement du boudin, soit sous forme de pommes de terre, soit sous celle des pommes bio en provenance des Hautes-Alpes, mais aussi les noix de Savoie et les séchons de l’Isère.

Difficile pour les retardataires de trouver barquette à leur pied.

Une initiative gastronomique donc, mais aussi une tradition source de rencontres et de convivialité, appréciée comme telle, qui voit affluer des centaines de visiteurs, dont bon nombre repartent avec l’Humanité ou le Travailleur alpin sous le bras.

Une belle initiative que l’on doit à la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité en partenariat avec la section communiste d’Est agglo dont les bénéfices seront reversés à la souscription de l’Humanité.

Alors, à l’année prochaine pour une nouvelle édition !

Treize numéros du Travailleur alpin ont été vendus, un abonnement longue durée réalisé.
Des producteurs locaux avaient été invité à participer à ce rendez-vous annuel.

Cet article Saint-Martin d’Hères. Le boudin était de retour est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 06.12.2025 à 11:02

Manuel Pavard

Renzo Sulli se présentera à deux reprises, à un an d’intervalle, à la barre du tribunal correctionnel. La conséquence d’un signalement — suivi d’un rapport — de la chambre régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes au parquet de Grenoble, en 2023, concernant la gestion de la ville d’Échirolles. Ce qui vaut aujourd’hui à l’ex-maire de la commune (de 1999 à 2023) d’être renvoyé devant le tribunal mardi 9 décembre 2025 pour la première affaire et le 8 décembre 2026 pour la seconde.

Dans le premier dossier, Renzo Sulli devra justifier l’embauche de son ancien adjoint, Emmanuel Chumiatcher, pour un poste de chargé de mission, entre mai 2021 et 2022. Un recrutement jugé illégal par le parquet, qui conteste également le niveau de rémunération. Selon nos informations, la divergence porterait sur un point technique et administratif. En clair, fallait-il ou non une délibération du conseil municipal pour entériner ce recrutement pour surcroît d’activité ? Le tout, sachant que « la réalité du travail de l’employé concerné a été abondamment démontrée », affirme un bon connaisseur du dossier.

Marché public contre délégation de service public

Plus politique, en revanche, est la seconde affaire, qui verra l’ancien édile communiste comparaître, aux côtés du directeur général des services (DGS), Serge Biessy, pour un supposé délit de favoritisme. En cause, l’attribution des activités périscolaires à l’association Évade (Échirolles vacances animation développement éducatif), via une délégation de service public (DSP) signée en janvier 2020. Contrat d’une durée de six ans, qui expire donc en cette fin d’année 2025 ; la nouvelle délégation, examinée prochainement en conseil municipal, devant être effective à partir du 1er janvier 2026.

Ici, la justice soupçonne la municipalité d’Échirolles d’avoir « conçu un marché sur mesure pour qu’il soit attribué à l’association Évade », rapporte Le Dauphiné libéré. Une accusation contestée par la ville qui avait répondu à la CRC, réfutant tout avantage conféré à Évade. Il appartient désormais aux juges de se prononcer. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur ce que sous-tend cette mise en cause du fonctionnement d’un service public, le périscolaire en l’occurrence.

Des ambitions politiques revues à la baisse

Ce sont en effet deux visions qui s’opposent dans cette affaire. D’un côté, la CRC et le parquet reprochent à la mairie de l’époque de ne pas avoir respecté les règles de mise en concurrence. De l’autre, des élus qui assument une politique, à l’image de Jacqueline Madrennes, adjointe à l’éducation, à la culture, au travail de mémoire. Celle-ci n’a pas l’intention de commenter une procédure judiciaire en cours. Mais l’élue tient toutefois à mettre en avant « la différence entre un marché public — qui renvoie à la marchandisation, avec une connotation financière — et une délégation de service public liée, comme son nom l’indique, à un service public ».

On touche là au nœud du problème, à savoir la marge de manœuvre des collectivités dans la ligne de mire gouvernementale, en particulier de celles gérées par la gauche. À l’origine, les habitants votent pour des élus sur la base d’un programme. Mais du fait de la marchandisation de pans entiers de secteurs relevant du service public, les municipalités sont sous la pression de groupes privés : elles sont sommées de revoir les critères d’attribution des délégations et donc de revoir leurs ambitions politiques à la baisse. Ceci, car le privé n’a pas les moyens de répondre à des cahiers des charges ambitieux — sa raison d’être étant de dégager des profits. Cette « ouverture à la concurrence » — comme disent les experts ultra-libéraux — est pourtant la condition sine qua non pour s’attirer les bonnes grâces de la CRC.

L’éducation populaire, « marqueur de l’identité échirolloise »

Le cas du périscolaire à Échirolles est à cet égard édifiant. Portée après-guerre par les villes progressistes, l’éducation populaire est en effet depuis une « marque de fabrique » de la commune, un véritable « marqueur de l’identité échirolloise », souligne Jacqueline Madrennes. « La ville a très vite adopté le créneau de l’éducation nouvelle. Et aujourd’hui encore, je porte ce projet éducatif », se félicite-t-elle, précisant que l’éducation constitue « le premier budget municipal ».

Jacqueline Madrennes, adjointe à l’éducation, à la culture, au travail de mémoire.

L’objectif, explique l’élue à l’éducation, c’est que « les enfants puissent avoir des espaces d’expression, de rencontre, de découverte, en dehors de l’école ». Et de vanter « la coopération éducative avec l’Éducation nationale » (sur les référentiels, la formation des personnels…) ainsi que « les alliances fortes entre les attendus de l’école et ce que l’enfant peut capitaliser hors de l’institution ». Cette « complémentarité » entre l’éducation populaire et l’école républicaine permet ainsi, selon elle, aux enfants pris en charge sur ces temps extra et périscolaires de pouvoir « s’outiller, sur les plans de la culture, du sport, de la sensibilité à l’environnement ».

« La barre est haute »

Jacqueline Madrennes insiste sur le « niveau d’exigence très élevé » de la ville d’Échirolles envers son délégataire. Sur l’éducation populaire, « la barre est haute », ajoute-t-elle. Cela tombe bien, des élus aux parents d’élèves en passant bien sûr par les responsables de l’association, le constat est quasi unanime : Évade possède une « vraie expertise ».

Créée en 1961 à Échirolles, Évade œuvre pour l’éducation populaire, menant des actions de loisirs éducatifs à destination des enfants, à la fois sur le temps périscolaire, dans le cadre de la DSP, et sur le temps extrascolaire, que ce soit le mercredi après-midi ou lors des vacances (dans ses cinq accueils de loisirs, au centre de vacances de La Grande-Motte, dans les classes de découvertes…).

« L’association gère le périscolaire le midi et le soir pour les enfants des écoles élémentaires », indique Camille, enseignante et membre du conseil d’administration d’Évade depuis cinq ans. « Le soir, ils ont le choix entre l’accueil classique, encadré par le service éducation de la mairie, et les ateliers découvertes proposés par l’association, avec quatre activités différentes tous les soirs. »

« Continuité de service » et « panel d’activités fantastique »

« Chaque trimestre, il y a différentes thématiques », abonde Romain, parent d’élève, dont la fille de 7 ans, élève à l’école Jean-Jaurès, bénéficie des activités périscolaires (sportives ou culturelles) d’Évade entre 16h et 17h30. « L’an dernier, elle faisait du taekwondo et comme ça lui plaisait moyennement, elle a tenté le karaté cette année et elle adore ! Et elle essaye aussi le foot, l’éveil des cinq sens, la danse, l’éveil musical… »

La continuité du service du périscolaire proposé par Evade.

Romain ne tarit pas d’éloges sur Évade, qui encadre sa fille depuis la maternelle. Il salue notamment « la continuité de service incroyable » le mercredi, très appréciable quand les parents travaillent. « L’école de ma fille est en réseau d’éducation prioritaire (REP) et elle a école le mercredi matin, raconte-t-il. Eh bien, les animateurs d’Évade viennent la récupérer à l’école avec un minibus, en fin de matinée, et l’emmènent directement au centre de loisirs Pablo-Picasso ! »

Autres points forts, « le maillage territorial des centres de loisirs » et « le panel d’activités fantastique ». Théâtre, piscine, sorties en montagne, confection de gâteaux, sports divers… Le menu proposé à sa fille est riche et varié. « Et les enfants apprennent aussi la vie en collectivité, le vivre ensemble. On est en plein dans l’éducation populaire », relève Romain.

Des retours « très positifs »

« Les retours des parents sont très positifs dans l’ensemble », assure de son côté Camille, qui loue la « qualité » des services proposés par l’association, citant notamment « les Jeux M’Évade, temps fort de l’année : des jeux gratuits et ouverts à tous, organisés toute la journée un samedi au printemps, dans deux centres de loisirs ». Un évènement qui a rassemblé plus de 600 parents et enfants en avril 2025, pour la dernière édition.

Les chiffres témoignent d’ailleurs de ce succès. Selon le rapport d’activité du délégataire 2024, le nombre d’ateliers découvertes mis en place par Évade sur le temps périscolaire du soir dépassait, cette année-là, tous les trimestres, les 90 ateliers par semaine contractualisés dans la DSP. Et sur quelque 2230 enfants scolarisés dans les écoles élémentaires échirolloises, un peu plus de 1000 étaient accueillis en moyenne chaque jour pendant la pause méridienne, et entre 900 et 1000 étaient présents chaque soir en ateliers découvertes et à l’accueil.

Évade accompagne en outre les enfants tout au long de l’année, y compris durant les vacances estivales. Camille évoque ainsi un total de « 750 enfants accueillis pendant l’été 2025 ». Ou encore « 165 enfants qui ont participé aux colonies de vacances, à La Grande-Motte », durant ce même été 2025 — contre 130 sur la même période, en 2024.

Aucun enfant ne reste sur le carreau

Pour assurer un tel niveau de prestations, il faut naturellement une structure assez importante, avec une cinquantaine de salariés. Parmi eux, « on a des personnes qui sont capables de suivre les comptes, qui sont rigoureuses sur les dépenses », confie la membre du CA. Le budget de l’association est ainsi quasiment à l’équilibre, le total des recettes et celui des dépenses avoisinant tous deux les 3,4 millions d’euros pour l’année 2024 par exemple.

Un principe, aucun enfant ne reste « sur le carreau ».

La subvention de la municipalité (en fonctionnement) est quant à elle d’environ 1,4 million d’euros. « Depuis le Covid, on reverse chaque année nos excédents à la ville d’Échirolles », précise Camille. En tant qu’enseignante, elle « apprécie beaucoup l’accompagnement fourni par l’association pour les classes de mer ». Surtout, aucun enfant ne reste sur le carreau : « Même les familles qui payent peu [le prix des inscriptions est calculé sur la base du quotient familial, NDLR] peuvent avoir des difficultés. Mais l’aspect financier ne doit jamais être une raison de ne pas partir. On trouve toujours une solution avec Évade. »

La ville d’Échirolles « très exigeante » sur le choix du délégataire

Si sa fille et la mère de celle-ci résident à Échirolles, Romain habite, lui, à Fontaine. Il est ainsi d’autant mieux placé pour comparer la qualité des services rendus entre les deux communes, aujourd’hui aux antipodes politiquement. À Fontaine, la MJC Nelson-Mandela a été sommée de plier bagages fin 2021, un an après l’arrivée de la droite aux manettes… Avant que Viltaïs, choisie par la nouvelle majorité de Franck Longo pour la remplacer, ne soit finalement mise sur la touche. Désormais, à Fontaine, « on a même des centres de loisirs qui sont fermés pendant les vacances », déplore Romain. Ce qui « n’arriverait jamais à Échirolles ».

Sorties nature.

Le signalement de la CRC, puis le rapport publié par la suite ont-ils influé sur les décisions prises par l’association et par la ville d’Échirolles ? Chez Évade, pas vraiment, selon Camille. Du côté de la municipalité, on ne cède pas à une quelconque pression mais les services concernés sont bien sûr vigilants dans ce contexte de renouvellement de la DSP. Sur le respect du cahier des charges, des critères d’attribution de la délégation, « on est très attentifs », assure Jacqueline Madrennes. Laquelle promet que la ville se montrera de nouveau « très exigeante » dans le choix du délégataire, procédure évidemment « ouverte à tout le monde ».

« Veut-on laisser des ‘Orpea du périscolaire’ s’occuper de nos enfants ? »

Tous ont par ailleurs conscience que les demandes des magistrats financiers ne coïncident pas toujours avec l’intérêt général. On l’a ainsi constaté avec le rapport public annuel 2018 de la Cour des comptes, qui a passé au crible une centaine de piscines et centres aquatiques publics (dix en Auvergne-Rhône-Alpes dont une en Isère, à Fontaine). Un « rapport à charge contre les communes », fustigeait alors l’Association des maires de France (AMF). Des communes qui, selon la Cour, dépenseraient trop d’argent dans les piscines et ne seraient « parfois plus l’échelon local pertinent de gestion de ces équipements ».

Loin d’une logique de service public pourtant mise en avant par les élus, « la Cour semble raisonner, dans ce domaine, uniquement en termes de rentabilité financière des installations », regrettait l’AMF, insistant au contraire sur les « missions d’accueil de tous les publics, notamment des scolaires ». Les conséquences, même indirectes, peuvent être dramatiques, l’augmentation récente du nombre de noyades n’étant sans doute pas étrangère au déficit d’infrastructures aquatiques. Ainsi, un tiers des élèves entrant en sixième ne savent pas nager, d’après l’enquête 2023 de la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco).

Pour les piscines comme pour le périscolaire, le constat est sans appel : le public pâtit toujours des logiques privilégiant le seul intérêt financier, au détriment du reste. Un parent d’élèves et militant échirollois conclut ainsi par une image éloquente : « Veut-on laisser des ‘Orpea du périscolaire’ s’occuper de nos enfants ? »

Cet article Échirolles. Renzo Sulli devant la justice : a‑t-on droit à un service public de proximité ? est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 04.12.2025 à 15:24

Manuel Pavard
La tristesse et la colère se mêlent dans sa voix, reflet des deux sentiments qui l’animent presque en permanence depuis la mi-octobre. « Quel gâchis », souffle Salah Mansouri, observant le site à l’arrêt. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cela fait plus de cinquante jours que les salariés de Teisseire sont en grève, à Crolles, […]

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Publié le 04.12.2025 à 15:17

Manuel Pavard

Qu’est-ce qui relie des salariés de Teisseire, leurs collègues de STMicroelectronics ou Soitec, et des livreurs Uber Eats et Deliveroo, souvent auto-entrepreneurs ? Leur condition de travailleurs, malgré des statuts et nationalités — beaucoup de livreurs étant originaires de Guinée, à Grenoble — différents. Et cette ferme conviction d’avoir des intérêts communs, autrement dit la conscience de classe. Qu’on l’appelle ainsi ou pas, c’est bien ce moteur qui a poussé les uns et les autres à défiler côte à côte, ce mardi 2 décembre, dans la zone industrielle de Crolles et Bernin.

Jacky Coche (UL CGT Grésivaudan) au micro devant l’usine Teisseire.

L’union locale CGT du Grésivaudan ainsi que les syndicats CGT de Teisseire, ST, Soitec et Atraltech avaient appelé les salariés de ces entreprises et leurs soutiens à manifester, à l’occasion de la journée de grève nationale interprofessionnelle contre l’austérité budgétaire. Un appel auquel s’est donc joint le syndicat CGT des livreurs à vélo, mobilisés à la fois en soutien à leurs camarades de l’industrie et pour défendre l’occupation du siège de la Métropole, à laquelle participent de nombreuses familles de livreurs.

Venus en soutien, les livreurs à vélo CGT ont raconté leur occupation du siège de la Métropole.

L’objet de la manifestation ? Dénoncer bien sûr la fermeture prochaine de l’usine Teisseire de Crolles, mais aussi, plus largement, « la casse industrielle en cours dans le bassin d’emploi du Grésivaudan », peu d’entreprises échappant aux suppressions d’emplois et « réorganisations » diverses. Le parcours du défilé reflétait ainsi ces revendications, avec un coup d’envoi donné depuis le piquet de grève de Teisseire, puis des haltes, avec prises de parole syndicales, devant les sites d’Atraltech, STMicroelectronics et Soitec, avant un retour au point de départ.

« Aucun élément économique justifiant la fermeture »

Du côté du fabricant de sirops, c’est presque le statu quo en tout cas. Cela fait près de huit semaines que les salariés sont en grève, vent debout contre la « mort industrielle programmée » du site isérois, pour reprendre les termes de la CGT. Fermeture prévue en avril 2026 et qui doit laisser 205 salariés sur le carreau. Un véritable « pillage » organisé de la part du groupe Carlsberg qui, après avoir racheté Britvic en 2024, a visé « l’assèchement de la trésorerie de l’entreprise crolloise, s’ajoutant à la baisse des carnets de commande par la sous-traitance de l’activité vers Slaur-Sardet en Normandie », dénoncent la CGT Isère et la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF CGT) Rhône-Alpes.

Près de 400 personnes ont défilé derrière les salariés de Teisseire.

La présentation du PSE n’a amené à ce jour « aucun élément économique permettant de justifier la décision de fermeture portée par le groupe », selon les syndicats. Au contraire, « l’entreprise a fait remonter au groupe 121,5 millions d’euros en 2024 » tandis que « les résultats économiques restent positifs en 2024 avec 3,4 millions d’euros de résultat d’exploitation ». D’où une décision qui « relève uniquement d’une opération spéculative », d’après la CGT.

L’Unef était également présente dans le cortège.

Au sein du cortège, plusieurs salariés insistent ainsi sur ce point, souligné par la CGT : Teisseire est bien « une entreprise solide financièrement et dispose de toutes les compétences en R&D » pour se positionner sur de nouveaux produits, en complément de la production historique de sirops.

« La direction affirme qu’on ne peut pas rester sur le site car on ne répond pas aux standards Carlsberg : douze lignes de prod’, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec TRS très élevé… Soit. Mais alors pourquoi envoyer à la Slaur qui ne répond pas elle-même à ces standards ? »

Un salarié de Teisseire

Aujourd’hui, les négociations sur le PSE avec la direction sont au point mort, explique un salarié : « On n’a toujours pas signé l’accord de méthode et on est en attente de notre rapport d’expertise. On n’a toujours pas d’informations de notre direction sur pourquoi on est en déficit, où sont passés les 144 millions d’euros [NDLR : de 120 millions de trésorerie à moins 24 millions entre 2024 et 2025]… donc on espère que les experts pourront nous donner des informations complémentaires à ce sujet. »

Des manifestants combatifs.

Les grévistes réclament un retour de la production délocalisée vers la Slaur-Sardet, poursuit-il, ainsi que « des investissements sur le site pour préserver la marque et nos emplois, à Crolles, à côté de la R&D ». Laquelle doit rester à Crolles, à en croire les déclarations du président de Teisseire, Christophe Garcia.

Le salarié précité [qui tient à rester anonyme] réfute par ailleurs la thèse de la direction affirmant « qu’on ne peut pas rester sur le site car on ne répond pas aux standards Carlsberg : douze lignes de prod’, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec TRS (taux de rendement synthétique) très élevé… Soit. Mais alors pourquoi envoyer à la Slaur qui ne répond pas elle-même à ces standards ? », ironise-t-il, citant, entre autres exemples, « l’impossibilité de faire du bio » pour le sous-traitant havrais, contrairement à Teisseire.

« La seule bataille perdue, c’est celle qui n’a pas été menée »

Plus le temps passe, plus la décision de Carlsberg apparaît donc non seulement injustifiée au niveau économique, mais également illogique sur le plan industriel. Un point commun avec la situation des autres grandes entreprises du Grésivaudan, qui ont toutes fait l’objet de mesures absurdes, à chaque fois pour le seul profit des dirigeants et actionnaires, et au détriment de leurs salariés.

Alice Pelletier, déléguée syndicale CGT STMicroelectronics.

Illustration lors des prises de parole organisées sur les différentes étapes du parcours. Kamel Mouhad, secrétaire général de l’UL CGT du Grésivaudan (et délégué syndical CGT Soitec) pointe ainsi le PSE réalisé par Altraltech, « qui désorganise complètement l’entreprise », poussant même les salariés non ciblés par ce PSE à vouloir partir « par tous les moyens possibles ». Atraltech (spécialisée dans les systèmes de sécurité et télésurveillance) qui a en outre été « rachetée par [le milliardaire Pierre-Edouard] Sterin, qui finance l’extrême droite », ajoute-t-il.

Pierre David (UL CGT Grésivaudan), devant Atraltech.

Pierre David, de l’UL CGT, rapproche le cas de cette entreprise de celui de Teisseire : « Les investissements ne sont pas faits donc à un moment donné, on nous dit que ce n’est plus rentable et qu’on n’a pas d’autre solution que de licencier des gens et peut-être à terme, de fermer la boutique. » Là encore, une décision sans aucune justification économique. « Depuis qu’Atraltech a été revendue, rien n’a été fait pour que ce soit développé alors qu’il y a les compétences. Du coup, les salariés en ont marre, ils s’en vont et les compétences avec », déplore-t-il. Pierre David s’appuie toutefois sur la lutte victorieuse — sur les salaires — conduite ici en 2012 pour refuser la résignation : « La seule bataille perdue, c’est celle qui n’a pas été menée ! »

« Des centaines d’emplois menacés dans la vallée du Grésivaudan »

En passant devant STMicroelectronics, puis Soitec, les responsables CGT effectue des constats similaires, avec les mêmes causes produisant les mêmes effets. Nadia Salhi, déléguée syndicale CGT ST France, rappelle ainsi les visites successives des présidents de la République et ministres à Crolles, dont la dernière en date en 2022. C’était Emmanuel Macron, venu « annoncer des aides de l’État à hauteur de 2,9 milliards d’euros pour agrandir l’usine et pour créer mille emplois ». Résultat des courses, en 2025, « le PDG annonce mille suppressions d’emplois [NDLR : en France] », s’insurge-t-elle.

Devant l’usine ST de Crolles.

Devant Soitec, Kamel Mouhad évoque quant à lui « la crise financière et de gouvernance de l’entreprise », comme en témoigne la récente démission du directeur général. Une délégation d’élus syndicaux de Soitec et STMicroelectronics a d’ailleurs été reçue au ministère lundi 1er décembre pour interpeller le gouvernement. « Il y a des centaines d’emplois menacés aujourd’hui dans la vallée du Grésivaudan », s’inquiète le syndicaliste. Et sa camarade Alice Pelletier, déléguée syndicale CGT à STMicroelectronics Crolles, de marteler une évidence, régulièrement répétée dans les manifestations : « De l’argent, il y en a dans les caisses du patronat ! » Et ce, « par milliards, alors que c’est nous qui produisons les richesses ».

Hela Salhi, déléguée syndicale CGT Soitec.

De leur côtés, la CGT Isère et la FNAF CGT s’adressent directement à la représentante de l’État : « Nous réitérons auprès de la préfète de l’Isère notre demande de l’organisation d’assises de l’industrie et de l’emploi en Isère afin de sortir de la spirale qui voit les entreprises mettre la clé sous la porte les unes après les autres sans aucune intervention de l’État, malgré 211 milliards d’aides publiques tous les ans. »

Rendez-vous le 11 décembre avec Sophie Binet et Fabien Gay

Une nouvelle manifestation sera organisée jeudi 11 décembre au départ de l’usine Teisseire et jusqu’à la mairie de Crolles, avec la présence de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et de Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-Saint-Denis — et directeur de l’Humanité — ayant révélé le scandale des 211 milliards d’aides publiques sans contrepartie aux entreprises.

Cet article Crolles. Teisseire, ST, Soitec… Des salariés unis contre la casse industrielle est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 04.12.2025 à 10:47

Luc Renaud

Radiall, une entreprise métallurgique qui fabrique des connecteurs pour le médical, le spatial ou l’aéronautique, installée à Voreppe, où travaillent quelque quatre cent salariés. A Voreppe, mais pas uniquement : le groupe emploie 1300 salariés et 3000 à travers le monde. Autre fait marquant, la société est dirigée par Pierre Gattaz, ancien dirigeant du Medef.

À l’Isle-d’Abeau, la CGT obtient un siège au CSE

Radiall, c’est aussi un net succès de la CGT lors des dernières élections professionnelles. Globalement, dans les quatre sites français – le siège à Aubervilliers en région parisienne et les trois sites de production : Voreppe, l’Isle‑d’Abeau et Chateau-Renault non loin de Tours – le syndicat est passé de 18,66 % à 46,95 % des suffrages exprimés de 2022 à 2025. Avec pourtant une participation en baisse dans le premier collège, celui des ouvriers et employés : « le passage au vote électronique obligatoire réduit le nombre de votants à ceux qui disposent d’un ordinateur et n’hésitent pas à s’en servir », note Yoann, secrétaire du syndicat de Voreppe et délégué syndical central CGT. Le syndicat devient ainsi la première organisation syndicale devant la CFE-CGC, l’UNSA et Sud alors qu’il occupait la quatrième place il y a trois ans.

Les raisons de ce succès ? Yoann nous explique. « Avec l’union syndicale départementale de la métallurgie, nous avons beaucoup travaillé sur le site de l’Isle‑d’Abeau. » Le résultat, c’est que la CGT a pu présenter une liste dans le premier collège – ce qui n’est pas le cas en 2022 où l’UNSA était seul en lice – et y a obtenu 20,4 % des suffrages.

L’image du syndicat évolue parmi les cadres

Du changement également à Château-Renault. Là, c’est la réunification syndicale qui est à l’oeuvre : des membres du syndicat Sud ont rejoint la CGT. La CGT s’est ainsi trouvée la seule organisation syndicale en capacité de présenter des listes dans les trois collèges. Situation certes « confortable » du point de vue du résultat, mais aussi significative. « Cela impacte le résultat global, se réjouit Yoann, mais ce qui est aussi important pour nous, c’est le vote du troisième collège, celui des cadres : bien que la CGT ait été seule à se présenter, le taux de participation a été de 72 % ; l’image de la CGT chez les cadres est en train d’évoluer positivement. » Décisif pour l’avenir, dans une entreprise où, comme dans beaucoup d’autres, le poids relatif du troisième collège s’accroit régulièrement.

Forte de ces résultats, la CGT va porter ses efforts sur la syndicalisation. « Que davantage de salariés participent à la réflexion et à l’action syndicales, ce serait positif pour tout le monde », relève Joann. Les sujets ne manquent pas. Dans l’immédiat, celui des négociations annuelles obligatoires qui se dérouleront au printemps prochain. « Nous allons faire le tour des ateliers et des bureaux. » Et, à plus long terme, les modalités de l’extension de l’usine de Voreppe. Radiall a décidé de construire un nouvel atelier à Centr’Alp à Saint-Jean-de-Moirans, et de développer son site de Voreppe en utilisant les surfaces libérées. Un investissement sur lequel les salariés auront à se faire entendre en termes d’efficacité du nouvel équipement, d’emploi et de conditions de travail.

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Publié le 03.12.2025 à 10:49

daniel Oriol

Une soixantaine de militants retraités, agents publics hospitaliers, et salariés du privé a accompagné la délégation composée d’un membre de l’union locale de Roussillon, un de Voiron, du secrétaire de l’union syndicale départementale CGT santé, d’un des organismes sociaux, d’un retraité roussillonnais et un membre du collectif santé du Voironnais lors de la rencontre avec Yannick Neuder redevenu député de la 7e circonscription.

La délégation a bien entendu interpellé le députe sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) qu’elle qualifie du plus grave depuis sa création, ce qui impactera terriblement les plus précaires, et le bon fonctionnement des établissements public de santé.

Yannick Neuder juge trop faible l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie

Le député à répondu qu’il partageait l’analyse, qu’il avait décidé de ne pas reconduire son mandat au ministère de la Santé (!) pour ces raisons, qu’il était complètement d’accord sur l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) bien trop faible, aggravant encore le fonctionnement des hôpitaux et qu’il était opposé à la suspension de la réforme des retraites.

Le député estime au contraire qu’il faut une réforme des retraites afin de préserver le système par répartition. Le débat a permis à la CGT de réaffirmer que notre système de retraite peut largement fonctionner si les financements sont à la hauteur des enjeux, en allant récupérer toutes les aides publiques aux entreprises qui leur sont versé sans contrepartie citant Vencorex, Teisseire, les Aciéries de Bonperthuis entre autres.

Yannick Neuder a répondu  qu’il fallait se méfier des annonces sur les aides publiques aux entreprises, car certaines sont plus que nécessaires pointant certains dispositifs comme les aides aux PME. Le député, conscient des enjeux, va organiser prochainement une visite dans les aciéries, afin de faire la lumière sur ce dossier.

Centres de santé. Le député a changé d’avis

Concernant le centre de santé de Beaurepaire, la CGT lui a fait part de sa déception, alors qu’il avait acté la création d’un comité de pilotage sur l’installation de centres de santé. L’ex-ministre a « chargé » sa suppléante, indiquant qu’elle n’a pas souhaité la création de ce COPIL, alors qu’il reste persuadé que c’est une bonne idée. Il se dit toujours prêt à travailler avec les gens qui le souhaitent, il s’engage à reparler de ce comité de pilotage avec la présidente de la communauté de communes Entre Bièvre et Rhône, mais qu’il ne pourra pas lui forcer la main. La CGT réaffirme sa volonté de participer à ce COPIL, en rappelant son souhait qu’il soit composé de professionnels de santé, d’élus, de citoyens et des organisations syndicales, ce qui serait une plus value dans le développement de ce projet.

Le député Neuder réaffirme qu’il fera le nécessaire, d’autant plus qu’il reconnaît que la CGT a réussi à le faire changer d’avis sur les centres de santé.

Hôpital de Voiron. Des mesures à concrétiser pleinement

Le collectif santé du Voironnais a rappelé  à Yannick Neuder les engagements pris lors de sa visite à l’hôpital de Voiron en mars dernier alors qu’il était encore ministre de la Santé, il salue les engagements pris et constate que certains sont en bonne voie d’exécution. Il souligne la création de 2.8 équivalents temps plein de médecins pour l’ouverture des urgences, mesure qui reste pour l’heure bloquée dans sa phase de recrutement alors que des candidats se sont bien manifestés.

Yannick Neuder explique que tout est en bonne voie, qu’il suit le dossier de près, il demande au collectif de santé de lui fournir les noms des candidats et fera un point rapidement avec la directrice CHU de Grenoble Voiron afin que ce dossier puisse aboutir rapidement.

Anthony Martinez, secrétaire de l’union locale de Roussillon, interpelle le député sur la situation dramatique de l’Ehpad Bellefontaine. Les conditions de travail des agents se détériorent gravement ayant un impact direct  sur la santé des agents ; il se dit très inquiet, surtout suite aux déclaration de la direction de l’EHPAD qui se déclare contrainte de prendre des mesures pour préserver l’équilibre budgétaire de l’établissement. Il remet au député un dossier précis sur cette situation.

Le député interviendra auprès de l’agence régionale de santé et alertera sur les difficultés rencontrées par les agents.

Inquiétude pour Elkem, sur la plateforme chimique

Pour terminer, un courrier du syndicat CGT Elkem a été remis au député, réclamant une visite de celui-ci sur site, car les annonces du groupe sur l’avenir du site de Roussillon sont inquiétantes. La CGT alerte sur de graves répercussions potentielles sur l’équilibre de la plateforme chimique de Roussillon. Le député apprend cette information, va faire un point rapide et se rapprochera du syndicat et de l’union locale dans les plus brefs délais.

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Publié le 02.12.2025 à 18:13

Manuel Pavard

[Mise à jour] Des parents proposent d’héberger la famille pendant deux semaines à Meylan

La bonne nouvelle est arrivée ce mercredi 2 décembre au soir alors que les parents et enseignants mobilisés, rassemblés devant le collège Vercors, s’apprêtaient à passer une deuxième nuit sous la tente, en compagnie de la famille. Des parents d’élèves d’une école de Meylan — où est scolarisé l’un des quatre enfants — ont en effet proposé d’héberger temporairement cette dernière. Delphine, la Meylanaise à l’initiative de cette solution, raconte : « Mon fils est dans la même classe que le plus petit de la famille et cet après-midi, la directrice de l’école, qui me connaît un peu, m’a raconté l’histoire et sollicitée. On vit dans un habitat participatif où il y a un studio et une chambre libres : on a donc demandé aux autres habitants, qui sont tous d’accord pour accueillir la famille pendant quinze jours. On ne peut pas proposer ad vitam æternam car la solution doit être ailleurs qu’ici. »

La famille angolaise de six personnes va donc pouvoir, dès ce mardi soir, dormir dans un lieu chauffé où elle sera entièrement indépendante. Une solution d’urgence et un petite victoire, du moins à court terme. « Notre action médiatique a un peu porté ses fruits », estime Crystelle Blanc-Lanaute, professeure de français au collège Vercors et membre du collectif, qui se félicite des « élans de solidarité individuels », comme celui de ces parents d’élèves de Meylan. Ou comme ceux des habitants du quartier, à l’image des « personnes de la mosquée qui ont préparé un repas » pour la famille et les membres du collectif.

Les membres du collectif ont pu partager un repas préparé par les personnes de la mosquée, mardi soir, avant de plier les tentes… au moins pour quinze jours. © Manuel Pavard

Mais « rien n’est réglé sur le fond », tempère l’enseignante. « Dans quinze jours, on sera encore en hiver. Et surtout, on n’a toujours aucun retour des institutions », s’insurge-t-elle. Et de prévenir que le collectif est prêt à réinstaller le campement au terme de ces deux semaines. Chrystelle Blanc-Lanaute explique par ailleurs que les parents et profs mobilisés vont se mettre en lien avec l’intercollectif des écoles occupées « pour évoquer la question des collèges ». Car la situation du collège Vercors est loin d’être unique, souligne-t-elle, rappelant la poursuite de l’occupation du siège de la Métropole. Son constat est ainsi sans appel : « L’État est défaillant. »

[Article publié le 2 décembre 2025 à 18h13 et mis à jour à 20h46]

Devant le collège Vercors, dans le quartier Abbaye-Jouhaux, trois tentes ont été montées ce lundi 1er décembre. Malgré le froid glacial, des parents d’élèves et enseignants ont passé la nuit dans ce campement de fortune, avec une famille de six personnes (quatre enfants, dont deux scolarisés dans l’établissement), à la rue depuis le jour même.

La situation de cette famille angolaise, arrivée depuis plusieurs mois sur le territoire, est pourtant connue, les personnels et parents mobilisés alertant depuis des semaines à ce sujet. Ayant déposé une demande d’asile, elle devrait pourtant avoir droit à un hébergement et une prise en charge, en l’occurrence l’allocation de demande d’asile. Mais « rien de tout cela n’est mis en place à ce jour », déplore le collectif dans un communiqué. Quant aux appels au 115, ceux-ci n’ont malheureusement rien donné.

Trois tentes avaient été installées devant les grilles du collège Vercors, dans le quartier Abbaye-Jouhaux. © Manuel Pavard

Les soutiens de la famille ont bien sûr envisagé de mettre le couple et leurs quatre enfants à l’abri à l’intérieur du collège, « grand bâtiment chauffé », au moins pour la nuit. « À cela, on [NDLR : la direction académique] nous a répondu que les forces de l’ordre pourraient être envoyées pour déloger les occupants et qu’un dépôt de plainte pour intrusion serait effectué contre toutes les personnes présentes dans l’établissement », s’indignent-ils.

« Un contexte alarmant »

Au lendemain de cette première nuit, « aucun retour ni aucune proposition de solution n’a émergé », regrette le collectif, déterminé à poursuivre sa mobilisation. Parents d’élèves et enseignants appellent ainsi à un nouveau rassemblement ce mardi 2 décembre, à 19 heures, devant le collège Vercors, pour « une deuxième nuit de solidarité ».

Une dizaine de personnes ont passé la nuit devant le collège, avec la famille, lundi 1er décembre. DR

« Nous continuons à appeler les acteurs susceptibles d’aider, en premier lieu les autorités compétentes et les élus locaux, à se mobiliser de toute urgence pour garantir une mise à l’abri immédiate de cette famille », indiquent-ils. Une mobilisation qui s’inscrit en outre dans « un contexte alarmant » alors que plusieurs dizaines de familles sans-logis occupent le siège de la Métropole de Grenoble depuis le 19 novembre. Là encore, le collectif exige « la réquisition des logements vacants ».

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