Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 19.11.2025 à 19:23
daniel OriolAprès plusieurs réunions, la gauche roussillonaise s’est mise d’accord pour s’adresser à la population de cette ville de l’Isère rhodanienne.
Un tract a ainsi été distribué ces jours derniers appelant la population à s’investir dans la rédaction d’un programme, de s’impliquer dans la constitution de la liste.
Toutes les composantes de la gauche ont réussi après de multiples discussions à se mettre d’accord sur les thèmes retenus.
On en trouvera ci-après le contenu.

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Publié le 19.11.2025 à 19:03
Régine HausermannLa scène de l’accouchement ouvre le spectacle devant l’entrée d’un lieu de plaisir. Rodolphe Poulain – au gabarit imposant — dans le rôle de la parturiente en costume de stripteaseuse, implore le secours de sa patronne — sage-femme à ses heures – au gabarit plus modeste, en robe rouge, interprétée par Christian Heck qui nous régale d’un jeu outré, transformant son corps en marionnette vivante. L’accouchement est traité en théâtre d’ombre et donne lieu à de nombreux effets comiques qui ne s’embarrassent pas de bienséance ! Enfin des pleurs se font entendre. Stupeur ! Deux fillettes apparaissent. Des jumelles ! Mais non, elles sont liées au niveau de la colonne vertébrale : des « monstres » ! des siamoises !
Christian Hecq dans le rôle de la Tantine. © Fabrice RobinLa mère annonce qu’elle ne veut pas de ces créatures. Immédiatement, Mary Hilton la sage-femme y voit une aubaine et les adopte. Devenue leur Tantine, elle élève les filles pour pouvoir les exhiber dans les foires dès l’âge de trois ans, moyennant quelques pennies.
© Fabrice RobinElle les fait éduquer, leur apprend la danse et le chant. Leur destin est tracé, d’autant qu’elles deviennent de très jolies jeunes filles. L’Amérique les attend. En ce début de 20ème siècle, les cirques itinérants sont nombreux. Elles partent en tournée, sont invitées à Broadway. Le succès est énorme. En 1932, elles jouent leur propre rôle dans le film Freaks de Tod Browning.
D’abord tenues à l’écart du public qui ne peut les voir qu’en payant, leur notoriété et leur programmation, leur font découvrir les autres. D’autres « monstres » comme elles : l’homme-tronc, Hercule de foire, et même Houdini le magicien qui leur apprend à se « séparer » mentalement, alias Rodolphe Poulain ; le pétomane alias Christian Hecq.
Valérie Lesort et Céline Milliat-Baumgartner changent de voix, de mimique, de robes, au cours des presque deux heures que durent le spectacle. Vient l’époque des premières amours. Violet est amoureuse de Maurice. Couple impossible ! Beau moment de poésie où Maurice (Christian Hecq) lui déclare son amour. Les sœurs découvrent aussi le terme « exploitation » car elles sont complètement sous la coupe de leur Tantine.
Deux hommes, deux femmes, deux duos éblouissants, complétés au niveau musical par le pianiste Renaud Crols, perché au-dessus des rideaux de l’entrée, quelquefois rejoint par les deux comédiens pour des airs de jazz, de swing, de charleston souvent accompagnés par les pas de danse des deux sœurs. Les tableaux se succèdent au rythme de la musique et des gags. Le public vibre. Si le dialogue et les situations évoquent aussi les souffrances et les difficultés psychologiques et sociales des deux jeunes femmes, c’est la joie qui domine, dans un décor de cirque, de fête foraine, de comédie musicale ou de cabaret. D’autant qu’elles ont gagné leur indépendance juridique et financière.
© Fabrice RobinMais le succès s’émousse avec l’arrivée du cinéma parlant et les sœurs en sont réduites à s’exhiber dans une boîte de strip-tease. Puis elles en sont réduites à travailler dans une épicerie. Tableau où on les voit accomplir des gestes mécaniques, harcelées par la voix impatiente de leur patronne. Janvier 1969, elles succombent à la grippe de Hong-Kong, Violet survivant de trois jours à Daisy. Dernier tableau émouvant.
Valérie Lesort a écrit les dialogues. Christian Heck (de la Comédie française) en a assuré la mise en scène. A cinq, ils recréent sur scène un monde en s’inspirant du surréalisme et du burlesque. Sans oublier les technicien·nes du son, de la lumière, du maquillage et du costume qui sont six à venir saluer à la fin de la représentation. Un splendide travail artistique où les individualités se nourrissent du collectif.
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Publié le 19.11.2025 à 18:02
Edouard SchoeneLes représentants de l’association, Patricia Ospelt et Hervé Derriennic, annoncent fièrement le chiffre de 1382 signataires de la pétition (en ligne et papier) pour ce projet, à ce jour. Selon eux, le budget 2025 adopté par la ville de Grenoble pour un centre de santé devrait par ailleurs être engagé sur le projet de Saint-Bruno (600 000 euros dont 500 000 euros pour l’investissement).
L’association invoque les arguments suivants pour défendre cette offre de soins de proximité :
- Il est difficile de trouver un médecin.
- Nombre de médecins vont partir à la retraite.
- Défendre l’accès aux soins est un droit commun indispensable.
- Un centre de santé améliorerait la cohésion sociale dans le quartier.
- Ceci permettrait d’alléger les urgences.
« Une démarche d’avenir »
Les intervenants soulignent en outre l’important travail mené par l’association depuis le 8 février 2024, avec des débats publics (en octobre 2024, mars 2025, octobre 2025), des rencontres avec les habitants, les professionnels de santé, les associations de quartier, les élus de Grenoble… Un centre de santé qui apparaît donc clairement justifié sur la base de toutes ces rencontres ainsi que des documents d’analyse des besoins sociaux réalisés par le CCAS.
L’Espace Saint-Bruno, situé sur la place éponyme, pourrait accueillir le centre de santé, selon l’association, qui a déjà entamé les négociations avec la paroisse et le diocèse.S’appuyant sur une rencontre récente avec le Dr Schoene, l’association écrit d’ailleurs : « En créant un centre de santé communautaire, il s’agit de mettre en place une approche de la santé qui place le patient, le citoyen, non comme le bénéficiaire d’un système de soins, mais comme un acteur dans le projet de santé communautaire (OMS : Charte d’Ottawa, 1984). »
« L’action qu’engage l’association Centre de santé Saint-Bruno est une démarche d’avenir », poursuit cette dernière. En effet, « la démarche de santé communautaire permet de concevoir la santé de manière totalement différente de celle qui est aujourd’hui pratiquée dans notre pays, où le système de santé est en panne, et où la prévention est le parent pauvre. Les usagers, les citoyens ne sont absolument pas ou très peu associés aux questions et aux décisions qui les concernent », déplore-t-elle.
L’ouverture espérée pour la fin 2027
L’association annonce également disposer d’un dossier solide pour concevoir une ouverture possible d’un centre de santé fin 2027 si la ville se positionne vite pour le soutenir. Des pourparlers sont ainsi en cours avec un gestionnaire potentiel qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire, à but non lucratif.

Autre avancée, un bâtiment qui pourrait accueillir le centre de santé à l’issue de travaux a été identifié : l’Espace Saint-Bruno (situé au 20 place Saint-Bruno), construit en 1882 et propriété de l’Église, patrimoine social de Grenoble. « Les échanges entre l’association, la paroisse et le diocèse ont permis un accord de principe pour l’acquisition de l’Espace Saint-Bruno selon un calendrier échelonné sur quinze ans », se félicitent Patricia Ospelt et Hervé Derriennic.
Ces derniers évoquent aussi le diagnostic de santé réalisé actuellement par l’association. Un travail conduit durant plusieurs mois, en étroite concertation avec les acteurs du quartier.
Une demande de rencontre avec la municipalité
Particulièrement déterminés, les responsables partagent aujourd’hui une conviction. Selon eux, « l’association Centre de santé Saint-Bruno peut engager sans tarder la conversion de l’Espace Saint-Bruno en centre de santé. La prévision budgétaire décidée par la municipalité couvre la quasi-totalité de la première phase des travaux, expliquent-ils. Les ressources complémentaires seront sollicitées auprès de différentes collectivités ou organismes qui soutiennent la création de centres de santé. »
Pour finaliser la deuxième phase des travaux, les militants associatifs comptent, outre des demandes de subvention, « organiser une action de mécénat auprès de fondations, d’entreprises et des divers organismes liés au secteur 1 et donc au quartier Saint-Bruno de Grenoble », indique l’association Centre de santé Saint-Bruno. Laquelle demande officiellement « une rencontre avec la municipalité afin d’examiner la réalisation du centre de santé communautaire sur le quartier Saint-Bruno ».
Le Travailleur alpin tiendra ses lecteurs informés du positionnement des candidats aux élections municipales de Grenoble, sur le dossier du centre de santé communautaire Saint-Bruno.
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Publié le 19.11.2025 à 13:18
Manuel PavardL’exercice n’est pas habituel pour eux, plus adeptes de l’atmosphère surchauffée des tribunes que de l’ambiance feutrée des conférences de presse. Mais cette fois, il y avait urgence. « Aujourd’hui, on ne peut plus se taire parce qu’on a une responsabilité », explique Gerby, membre du Red Kaos 1994. « On ne peut pas toute l’année se revendiquer comme le syndicat des supporters et le porte-parole du public et quand il y a cette crise institutionnelle qui s’installe, ne pas être capable de passer devant la caméra pour s’en expliquer. »
Si Gerby, Silvio et Squale, trois des leaders du Red Kaos, ont décidé de s’adresser aux médias au nom de la tribune Ouest, mercredi 12 novembre, à l’Espace Midinette, à Saint-Martin-d’Hères, c’est bien effet parce que leur « club de cœur », le GF38, traverse « une crise majeure ». Une crise qui se veut « existentielle, institutionnelle et structurelle », précise le premier nommé, devant les quelques dizaines de supporters de la tribune Ouest présents ce soir-là (des ultras majoritairement affiliés au Red Kaos, mais également aux Diables bleus, sans oublier de simples abonnés), à deux pas du centre d’entraînement de la Poterne.
« Un sentiment de tristesse, de colère et de gâchis »
Pour bien comprendre les discours tenus par ces derniers et les mines graves observées dans le public, il faut appréhender le lien intime, et même passionnel, qui unit tout supporter ultra à son club. « Nous, le GF38, on en parle tous les jours, situe Silvio. Et donc en ce moment, c’est tous les jours qu’on a un sentiment de tristesse, de colère et de gâchis. »
Plusieurs dizaines de supporters du GF38 (essentiellement des ultras du Red Kaos) étaient présents à l’Espace Midinette, pour la conférence de presse. © Tribune Ouest / FacebookLe mouvement de contestation actuel est ainsi né, confirme Gerby, de ce triple sentiment qui anime les ultras grenoblois, « déçus, tristes et en colère ». « Déçus » des dirigeants Stéphane Rosnoblet et Max Marty — respectivement président et directeur général du GF38 — qui, malgré des réunions régulières avec les groupes de supporters depuis trois ans, ont fait la « sourde oreille », les obligeant à « se positionner publiquement » aujourd’hui. « Tristes » devant le « désamour » qui s’installe autour du GF38 et son « capital sympathie en train de disparaître sous nos yeux », se désole-t-il, évoquant notamment l’affluence en chute libre au Stade des Alpes.
Enfin, « en colère contre Stéphane Rosnoblet ». Certes, le football français a traversé deux grosses crises, avec le Covid puis les droits TV, reconnaissent les Red Kaos. Néanmoins, ceux-ci ne comprennent pas « comment un investisseur qui a par ailleurs réussi dans ses activités professionnelles et qui, aujourd’hui, fait partie des 500 plus grosses fortunes de France, arrive de par sa politique depuis trois ans à plonger le club dans une espèce d’austérité financière ». Autrement dit à « mettre le GF38 à la diète ».
« Comment imaginer qu’on pourrait être en concurrence sportive avec des clubs qui, eux, ont des centres d’entraînement à la pointe de la technologie, des pelouses parfois hybrides, etc ? »
Gerby, membre du Red KaosPremier motif de discorde, les infrastructures. « La pierre angulaire du projet GF38, c’est la construction d’un nouveau centre d’entraînement et de formation à La Côte Saint-André, travaux qui ont débuté et qui sont d’ores et déjà à l’arrêt », déplore Gerby. Circonspects face aux raisons de cet arrêt et à l’absence de calendrier, les supporters réclament des « explications claires » à la direction.
Et que dire de « l’état déplorable de la pelouse » à La Poterne, où s’entraîne l’équipe première… Ce qui oblige les pros à devoir utiliser ponctuellement d’autres terrains de l’agglomération grenobloise. Une situation ubuesque, indigne d’un club de Ligue 2. Et qui a évidemment « un impact négatif sur les prestations sportives », selon les fidèles de la tribune Ouest. En effet, ironise Gerby, « comment imaginer qu’on pourrait être en concurrence sportive avec des clubs qui, eux, ont des centres d’entraînement à la pointe de la technologie, des pelouses parfois hybrides, etc ? »
Le GF38 devenu « un club tremplin »
Autre sujet, la politique sportive du GF38, qui est désormais considéré « uniquement comme un club tremplin », regrette le représentant du Red Kaos. Et celui-ci de citer « le turn-over dans l’effectif, la moyenne d’âge qui chute drastiquement, avec des joueurs beaucoup plus jeunes qu’avant » ou encore « la réticence des dirigeants à recruter des joueurs trentenaires ayant un peu bourlingué dans le championnat de France ». Réticence particulièrement « symptomatique », affirme-t-il. « Parce qu’évidemment, un joueur plus âgé, ce n’est pas un joueur sur lequel on peut capitaliser financièrement dans un ou deux ans. »
La tribune Ouest pour les 30 ans du Red Kaos, en avril 2025, face au Paris FC. © Francky / Red KaosPour les ultras isérois, le désamour du public envers l’équipe est « aussi lié à la politique sportive » du club. Gerby pose en effet la question : « Comment s’identifier à un effectif où il n’y a quasiment plus de joueurs grenoblois ? » Avec de jeunes joueurs « qui peuvent repartir à tout moment » et n’ayant aucune attache avec le club ou la région ?
Des supporters qui peinent à s’identifier aux joueurs
Ce manque de proximité avec les joueurs, que ce soit dans des espaces dédiés ou sur les réseaux sociaux, rend aussi les supporters moins indulgents. Surtout quand le style de jeu et les résultats — malgré l’embellie récente — ne sont pas au rendez-vous, beaucoup avouant avoir peut-être vu en début de saison « les pires matchs de [leur] vie de supporter ». Pourtant, tous acceptent de soutenir un club restant en Ligue 2. Mais pour décréter l’union sacrée, avoir « une histoire commune » et « une connexion » avec les joueurs est indispensable.
Malgré les critiques, les Red Kaos insistent sur la « modestie » de leur prise de parole. « On n’est pas des entraîneurs ni des RH », souligne Silvio. Ce qui ne l’empêche pas de constater nombre de carences dans le fonctionnement du GF38 : des salariés majoritairement « jeunes et inexpérimentés », « une campagne d’abonnement qui s’est résumée à un visuel sur Internet », une politique RSE abandonnée…
Manque « d’ancrage local »
Les ultras pointent également le problème de « l’incarnation du club » quasi inexistante de la part des dirigeants grenoblois. Si Max Marty prend parfois la parole, on ne voit presque jamais Stéphane Rosnoblet parler à la presse. Pas plus que les deux anciennes stars du football français des années 90, Marama Vahirua et Olivier Monterrubio, qui pourraient pourtant être « des têtes de gondole dans les médias ».
Idem pour « l’ancrage local. On a un club qui est censé rayonner sur le territoire mais qui est défaillant à ce niveau », déplore Silvio. Les exemples ne manquent pas, selon lui. Le GF38 était ainsi absent à la foire de Grenoble, qui vient de se terminer. « Comment ne pas se comparer au FCG et aux Brûleurs de loups qui, eux, y sont ? », s’interroge le supporter. Quant aux échanges avec les clubs de l’agglomération, « il y en a très peu », regrette-t-il.
« Le football n’est pas qu’une marchandise »
Un mot revient souvent pour qualifier le GF38 et plus particulièrement Stéphane Rosnoblet : « déconnecté ». Et ce, y compris pour le prix des places au Stade des Alpes avec, « depuis 2022, une augmentation d’environ 35 % pour un nouvel abonnement en tribune Ouest », observe Squale. Soit « le cinquième club le plus cher de Ligue 2 » dans cette catégorie. Difficile à justifier, d’après lui, au vu du « manque d’animations » avant et après les matchs, des « files d’attente interminables » et bien sûr du faible spectacle sur la pelouse.
Les membres du Red Kaos fêtant leurs 15 ans d’amitié avec le Red Star en février 2025. © Manuel PavardMembre historique du Red Kaos, Squale a connu plusieurs périodes de vaches maigres et ne peut qu’admettre la « pauvreté » des résultats et du palmarès du GF38.« Mais l’attractivité d’un club, ce n’est pas que le résultat, c’est aussi la dimension émotionnelle, estime-t-il. La passion ne peut pas se construire sur l’ambition minimaliste du passage devant la DNCG. » Squale en appelle ainsi à un certain « romantisme » : « Le football n’est pas qu’une marchandise et il est du devoir d’un club de ramener des étoiles dans les yeux des enfants. »
Des questions à Stéphane Rosnoblet
Un objectif dont le GF38 semble bien loin aujourd’hui, comme l’illustrent notamment les affluences en baisse (moins 20 % par rapport à la saison dernière). Certes, les supporters grenoblois reconnaissent certains aspects positifs, comme le fait que le club soit « financé par des capitaux français ou ne fasse pas partie d’une multipropriété » ainsi que des finances relativement saines, permettant justement le passage réussi devant la DNCG. Néanmoins, « depuis trois ans, on régresse », constate Gerby.
Si les Red Kaos sortent du bois, c’est pour poser plusieurs questions, à Stéphane Rosnoblet, détaille-t-il : « Quel est le projet ? Est-il en capacité de développer le club ? Est-ce qu’il ne veut pas ou ne peut pas donner plus ? A‑t-on vocation à rester un club tremplin ? » Pour l’instant, les ultras ne demandent pas le départ du président : « On veut lui faire prendre conscience que le chemin suivi n’est pas le bon. »
Toutefois, leur patience a des limites et la pression pourrait bien grimper d’un cran d’ici quelques mois. Gerby ne le nie pas : « Si en fin de saison, rien n’a bougé, on considèrera que Stéphane Rosnoblet n’est plus capable d’assurer seul les intérêts du club. » Et dans ce cas, les Red Kaos tiendront « un autre discours ».
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Publié le 18.11.2025 à 10:19
Manuel PavardClaudine Didier, tête de liste de « Fontaine nous rassemble », avait déjà évoqué ces faits « très graves », apportant son soutien à ses camarades, à la fin de sa prise de parole, dimanche 16 novembre, devant les quelque 150 personnes venues assister au lancement de campagne, à la salle Marguerite-Tavel. Peu avant le début du meeting, « nous avons découvert sur les portes de la salle publique des inscriptions antisémites, anti-LFI, ainsi que des comparaisons nauséabondes avec le nazisme, visant notamment notre camarade Édouard Schoene, avec des références explicites aux camps de la mort », s’indignent, dans un communiqué daté du lundi 17 novembre, les forces de gauche réunies au sein de la liste (PCF, LFI, Les Écologistes), avec le soutien du sénateur de l’Isère Guillaume Gontard.
La tête de liste Claudine Didier, entourée de ses colistiers, avait déjà dénoncé au micro ces actes odieux, ce dimanche matin.Dénonçant « avec la plus grande fermeté ces actes odieux, qui n’ont pas leur place dans l’espace et le débat publics », les forces de gauche, écologistes et citoyennes de Fontaine expriment « leur pleine solidarité à LFI, ainsi qu’à Édouard Schoene ». Des « attaques ignobles » qui cherchent, selon elles, « à intimider, à fracturer et à salir l’engagement démocratique ». Mais qui auront l’effet inverse, ne faisant que « renforcer [leur] détermination à mener une campagne digne, ouverte et constructive au service des Fontainois et Fontainoises ».
« Cette répétition témoigne d’un climat inquiétant »
Ces faits surviennent dans un contexte particulier à Fontaine. Les locaux du PCF et de la CGT ainsi que la salle de prière Eugénie-Cotton ont en effet été « la cible d’inscriptions racistes, xénophobes et islamophobes il y a quelques mois », souligne la liste « Fontaine nous rassemble ». Rappelons en outre qu’Édouard Schoene avait déjà été visé par des graffitis antisémites et anticommunistes en 2023. Ce qui avait entraîné une mobilisation des forces progressistes et antifascistes locales.
Le local de l’UL CGT de Fontaine avait été dégradé par des inscriptions racistes le 1er mai dernier.« Cette répétition témoigne d’un climat inquiétant, auquel nous devons collectivement mettre un terme », assènent les militants de gauche fontainois. Et ces derniers de lancer un appel : « Face à la haine, nous opposons l’unité, la solidarité et le respect des valeurs républicaines. Nous œuvrons à bâtir le projet municipal qui garantira un véritable vivre ensemble. »
Quant aux victimes, Édouard Schoene comme les représentants de la France insoumise ont chacun déposé plainte contre X, ce lundi 17 novembre. Mais les regards sont tous tournés vers un certain courant politique. « Il serait temps que la justice donne suite aux plaintes déposées contre les agissements nauséabonds de l’extrême droite sur notre territoire », espèrent ainsi les membres de la liste.
Édouard Schoene « choqué par ces agissements fascistes » et par l’inaction de la municipalité
De nouveau pris pour cible, le militant communiste et ancien élu fontainois Édouard Schoene, par ailleurs rédacteur au Travailleur alpin, a livré sa réaction, ce mardi 18 novembre.
« J’ai été fortement perturbé, choqué par ces agissements fascistes. Ils sont menaçants au regard de leur multiplication depuis 2023. Les inscriptions sont néo-nazies (croix gammées), obscènes, antisémites. Une nouvelle fois, l’auteur ou les auteurs me nomment par mon nom en y associant Drancy où mes parents ont été internés, parce que juifs, en juillet 1944. Le même procédé (écrits sur affichettes politiques) a été utilisé en mars 2023 : j’avais reçu à mon domicile des insultes me nommant, communiste, juif, regrettant que ma famille n’ait pas péri en camp de concentration.
Un ancien élu FN de la ville de Fontaine, toujours actif dans la fachosphère, m’avait menacé de mort, devant témoins, au tribunal, lorsqu’il avait été condamné en première instance pour racisme, en 2017. Ma plainte avait été classée sans suite. Les actes odieux de 2023 n’ont pas été condamnés (personnes non identifiées sans que l’on sache si la moindre enquête a été menée). Mon dépôt de plainte avec mon avocat Me Schmid, constitution de partie civile, est toujours bloqué dans les méandres de la justice.
Le nombre important de messages de soutien m’est précieux. Les démocrates sont nombreux sur l’agglomération pour se mobiliser contre la montée de l’extrême droite. Mais l’équipe municipale en place, dirigée par M. Longo, reste muette face aux agissements infâmes, comme ce fut le cas en mars 2023 où aucun élu de cette équipe ne participait à la manifestation qui réunissait 250 antifascistes. »
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Publié le 17.11.2025 à 11:40
Edouard SchoeneCommunistes, insoumis et écologistes main dans la main. Le symbole est fort et traduit bien, au regard du contexte local et national, le défi relevé et brillamment accompli par la gauche fontainoise. C’est ainsi au nom de ces trois partis que Claudine Didier, tête de la liste « Fontaine nous rassemble », a remercié les élus présents, ce dimanche 16 novembre au matin, à la salle Marguerite-Tavel : Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, Élisa Martin, députée de la troisième circonscription de l’Isère, Marie-Noëlle Battistel, députée de la quatrième circonscription (excusée pour son absence), Amandine Demore, maire d’Échirolles, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, Guillaume Lissy, maire de Seyssinet-Pariset, Sylvain Prat, adjoint au maire de Seyssinet-Pariset et président de l’union départementale des CCAS, et Yannick Boulard, ancien maire de Fontaine.
Les représentants des trois partis (PCF, LFI, Les Écologistes) présents sur la liste se sont adressés au public dans une salle Marguerite-Tavel comble.« C’est en ma qualité de tête de liste de l’union de la gauche, écologiste et citoyenne, que je salue le travail mené ensemble, depuis un an, avec mes camarades écologistes, insoumis, citoyennes, citoyens et communistes », a lancé Claudine Didier. « Notre objectif : rassembler la gauche fontainoise et citoyenne autour d’un projet commun, solide et crédible. Un projet municipal destiné à renverser la droite locale et populiste incarnée par Franck Longo et son équipe. Nous avons su dépasser les étiquettes pour nous concentrer sur l’essentiel : ce qui peut améliorer concrètement la vie des Fontainoises et des Fontainois », s’est-elle félicitée.
La tête de liste a alors détaillé : « Cette union se traduit aujourd’hui par une équipe : je serai candidate au poste de maire, et Slimane Raïs, de la France insoumise, sera le futur premier adjoint. Ce binôme, soutenu par une équipe paritaire et équilibrée, traduit notre volonté de fonctionner en confiance, avec transparence et esprit collectif. »
« Redonner la parole aux habitants »
La militante communiste a ensuite passé le relais à son colistier LFI Slimane Raïs, qui a énoncé la manière de conduire la campagne : « Ce que nous voulons pour la ville : une gouvernance collégiale, claire et partagée. Ce que nous voulons montrer, c’est une équipe unie, qui travaille ensemble, dans le respect de ses composantes. Nous avons aussi clarifié les principes de fonctionnement de la future équipe municipale : parité recherchée à chaque étape, répartition des dix adjoint·es, respectueuse des équilibres. »
Les autres intervenants et membres de la liste ont poursuivi sur le même ton. D’abord avec l’écologiste Franck Bonnaud : « Nous voulons une ville qui protège, qui relie et qui anticipe. Une ville qui écoute, qui agit, qui prend soin. Une ville qui garantit à chacune et chacun la dignité, l’accès aux droits, la proximité, l’écoute. »
Les Fontainois et Fontainoises se sont déplacés en nombre dimanche 16 novembre au matin.Puis le militant PCF Renaud Lugli a indiqué vouloir aussi « redonner la parole aux habitantes et habitants. Une ville ne se gère pas d’en haut, a‑t-il souligné. Elle se construit avec celles et ceux qui la font vivre : les agents municipaux, les parents d’élèves, les associations, les collectifs, les syndicats, les voisins. Depuis des mois, nous allons à leur rencontre. Nous écoutons, nous débattons, nous construisons. Partout, nous entendons le même message : le besoin d’une ville qui fasse confiance à ses habitants, qui remette le collectif au cœur des décisions. »
Esma Raïs (LFI) a quant elle évoqué un point qui lui tenait à cœur : « La culture, ce n’est pas un supplément d’âme : c’est ce qui relie, ce qui émancipe, ce qui fait grandir. C’est ce qui permet de comprendre le monde, de le rêver, et de le transformer. À Fontaine, la culture a toujours été une force, une fierté populaire. Nous voulons la remettre au cœur de toutes nos politiques : dans les écoles, dans les quartiers, dans les espaces publics. Nous voulons soutenir la création, rouvrir des lieux d’échange et de partage, faire vivre les pratiques amateurs et les initiatives locales », a‑t-elle annoncé.
C’est enfin Anne Habozit (Les Écologistes) qui s’est exprimée, émettant le désir de construire « une ville écologique, populaire et durable. Une ville qui s’adapte aux changements climatiques, qui protège ses espaces naturels, qui verdit ses quartiers, qui repense ses mobilités et qui rende ses rues plus respirables, plus vivables. »
Des « valeurs communes » attaquées et à défendre
Après les interventions des représentants de la liste, plusieurs élus présents ont tenu à prendre la parole pour apporter leur soutien à « Fontaine nous rassemble ». Ainsi, le sénateur écologiste Guillaume Gontard a rendu hommage au passé de la ville, alors gérée par la gauche, lui qui, maire de Percy, a connu le centre de vacances de Fontaine créé en 1947. Il s’est également félicité du rassemblement opéré pour les municipales, avec un projet politique : « Nous avons des valeurs communes — je pense à l’État de droit — qui sont attaquées. Défendons-les unitairement. »
Les élus de gauche venus soutenir la liste : Guillaume Lissy, Elisa Martin, Laurent Amadieu, Guillaume Gontard, Amandine Demore, Pierre Labriet, Yannick Boulard.La députée de l’Isère Élisa Martin s’est elle aussi dit ravie d’être là : « Mon soutien à votre liste est indéfectible. Fontaine est porteuse des valeurs de gauche mises à mal par M. Longo. Il faudra remettre les choses à l’endroit. » Et la parlementaire insoumise d’énoncer quatre valeurs : « les services publics, le rassemblement, la diversité politique de la liste, le combat parlementaire ».
Amandine Demore, maire d’Échirolles, a ensuite témoigné, aux côtés de son premier adjoint Pierre Labrier, des changements apportés aux citoyens par une ville de gauche. L’élue communiste a cité en particulier la tranquillité publique qui serait bien mieux assurée à Fontaine, sur la base de ce que défend la liste de gauche. « Avec votre liste, les habitants de Fontaine trouveront la voie d’une ville où il fera bon vivre, pour tous », a‑t-elle assuré.
« Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. »
Laurent Amadieu, maire de Saint-ÉgrèveDe son côté, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, a loué le nombre de présents à la réunion, précisant en quelques phrases l’importance d’une coalition de gauche, à travers les valeurs et réalisations opérées dans la ville qu’il gère. « En 2020 c’était un accident, vous êtes organisés pour gagner en 2026 », s’est exclamé l’édile écologiste. Avant de tirer à boulets rouges sur la municipalité Longo : « Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. On vous souhaite de gagner. »
La maire d’Échirolles Amandine Demore, entre sa camarade communiste Claudine Didier et l’écologiste Franck Bonnaud.Guillaume Lissy, maire de Seyssinet (PS), est, lui, venu en voisin, en colistier de Claudine Didier aux élections départementales, « en ami sincère ». Il a défendu avec enthousiasme la perspective d’élection d’une liste de gauche à Fontaine, pour l’intérêt des citoyens de la ville et de la rive gauche du Drac « qui aurait besoin de plus de gauche. Je suis fier d’être à vos côtés, on a besoin de plus de gauche à la Métro. On a une extrême droite qui est en train de gagner. Nous avons à gauche une responsabilité importante : nous rassembler, travailler autour d’un projet politique porteur de valeurs », a‑t-il ajouté, sans oublier d’apporter le soutien de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel.
« Des affichettes avec croix gammée et insultes » visant LFI et Édouard Schoene
Cette matinée joyeuse et pleine d’espoir a malheureusement été entachée d’un incident aussi triste et inquiétant que scandaleux. Avant un modeste « pot d’amitié » concluant les prises de paroles, Claudine Didier a en effet fait une déclaration, d’un ton grave : « Ce matin, nous avons eu une grave surprise. Devant la salle, nous avons découvert des affichettes avec croix gammée et insultes envers LFI et envers notre camarade Édouard Schoene C’est très grave ! Nous apportons notre soutien à LFI et à Édouard. »
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Plusieurs personnes présentes ont par ailleurs répondu au Travailleur alpin, à la question « Avez-vous une raison majeure d’être ici ce dimanche matin ? »
Slimane Raïs : « Faire basculer Fontaine à gauche, faire barrage à la politique de droite-extrême droite de l’équipe de M. Longo, faire valoir justice sociale, égalité des chances pour nos concitoyens. »

Yves Contreras, militant PCF et ancien premier adjoint au maire de Fontaine : « Je m’engage car j’aime ma ville Fontaine, parce que je suis communiste, parce que Fontaine je l’ai connue vivante, démocratique, sportive, culturelle. À travers ce que je vis avec mes petits enfants fontainois, m’engager, c’est très important. »
Yannick Boulard : « Parce que je suis content que la gauche ait pris conscience de la nécessité de s’unir sur cette commune pour battre la droite qui est en place. »
Une ville qui agit pour toutes et tous, qui fait de la solidarité, de l’écologie et de la culture les trois piliers d’un même projet : celui d’une ville juste, nature, vivante et humaine.
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Publié le 15.11.2025 à 05:52
Manuel Pavard« Si on m’avait demandé il y a un an [NDLR : de mener une campagne électorale, d’accepter de faire partie d’une liste], j’aurais dit que ce n’était pas pour moi. C’est une barrière à dépasser. » Le constat de Léonie Chamussy ne fait pas seulement écho à son histoire personnelle mais illustre également la raison d’être et l’ambition du Grenoble Alpes collectif (GAC). À savoir « redonner le pouvoir aux citoyennes et citoyens » afin que ceux-ci puissent décider ensemble de l’avenir de la ville. Ce qui implique un principe très simple, brandi en étendard par le collectif : « Tout le monde peut être lu. »
Assis dans leur local de campagne, sur l’avenue Félix-Viallet, Léonie Chamussy et Fabien Givernaud narrent tous deux des parcours différents mais aux motivations très proches. La jeune militante de 25 ans, ingénieure dans une Scop à 80 %, était « intéressée par la politique mais ne se reconnaissait pas dans les partis politiques ». Avec le GAC, elle a « découvert une façon de faire la politique plus collective et inclusive ».
Léonie Chamussy et Fabien Givernaud dans le local de campagne du GAC.Le second est, lui, une personnalité reconnue de la scène culturelle grenobloise, directeur artistique de Mix’arts. Et l’un des co-fondateurs du Grenoble Alpes collectif. « L’idée est née, il y a un an et demi, d’un petit groupe de personnes ayant des désaccords sur pas mal de choses avec la mairie actuelle, raconte-t-il. À l’époque, à gauche, il ne se passait pas grand chose et en face, Carignon arrivait très fort. On s’est donc dit qu’il fallait proposer une alternative. »
« Le plébiscite renverse ce qui se fait traditionnellement. (…) Tous les Grenoblois ou les personnes impliquées dans la vie de la commune peuvent proposer des noms de citoyen-nes susceptibles de faire partie de la liste. »
Léonie Chamussy, militante du GACDe fil en aiguille, le collectif s’étoffe pour atteindre aujourd’hui une trentaine de membres actifs qui se réunissent régulièrement, suivis par environ 400 personnes abonnées aux informations hebdomadaires. « Des profils plutôt jeunes » pour la plupart, confie Fabien Givernaud qui, du haut de ses 39 ans, fait presque figure de vétéran. Tous séduits par cette façon de « militer différemment » et cette ambition affichée « d’inclure les habitants dans les décisions ».
L’objectif est en effet de « sortir de ce format classique des élections avec un chef ou deux, souvent des hommes blancs de plus de 50 ans, qui demande aux gens de se rallier à eux », indique le militant. Lui comme ses camarades refusent catégoriquement ce type de schéma vertical et planchent donc sur un système plus horizontal et plus démocratique. « On a toujours eu cette idée de choisir la tête de liste avec une élection sans candidats. Après, même à l’heure actuelle, on ne sait pas vraiment comment la liste va se décider », reconnaît Fabien Givernaud.
Procédé phare du GAC, au cœur de toute sa stratégie, « le plébiscite renverse ce qui se fait traditionnellement, vante Léonie Chamussy. Ce n’est pas une personne qui se propose pour être sur la liste, mais une personne qu’on a proposée. » Le processus de désignation est ainsi ouvert à l’ensemble des habitants de la ville. « Tous les Grenoblois ou les personnes impliquées dans la vie de la commune peuvent proposer des noms de citoyen-nes susceptibles de faire partie de la liste », explique-t-elle. Libre à chacun d’accepter ou non de figurer sur la plateforme de plébiscite citoyen.
Le binôme de têtes de liste désigné les 6 et 7 décembre
Seules contraintes, il faut être « éligible à Grenoble et porter des valeurs concordant avec celles du Grenoble Alpes collectif », définies notamment dans une charte. Toutes les personnes plébiscitées à la date limite du 15 novembre (actuellement une quarantaine) se retrouveront pour le week-end de rencontre et formation prévu samedi 15 et dimanche 16 novembre, avec en point d’orgue le grand meeting festif organisé ce samedi soir au local. Une première étape avant le week-end des 6 et 7 décembre, qui verra les membres du GAC et les habitants plébiscités désigner la ou les deux têtes de liste ainsi que les autres candidats de la liste.
Le Grenoble Alpes collectif a signé un bail de six mois pour occuper ces locaux situés avenue Félix-Viallet, dans le centre de Grenoble.Si le dispositif a déjà été expérimenté à Toulouse par l’Archipel citoyen, ce sera une grande première à Grenoble et plus gobalement en Isère. Un bon moyen de se démarquer lorsqu’on a « des moyens financiers et médiatiques bien plus faibles que ceux des autres candidats ». Pour Fabiern Givernaud, c’est aussi une question de cohérence : « Dans la Ve République, le maire ou le président ont tous les pouvoirs. Si on veut être crédible en prônant la sortie de la Ve République, il faut montrer que notre système fonctionne à l’échelle locale. »
Dans la même veine, les militant-es du Grenoble Alpes collectif prônent également la parité sociale, thème qui sera l’objet d’une soirée spéciale, le 4 décembre, en présence du sociologue Kevin Vacher. L’idée, là encore, est de démocratiser la politique, notamment grâce aux critères définis pour le plébiscite. « Ils sont beaucoup basés sur la classe sociale, l’origine géographique et ethno-raciale… Ce qui permet de présenter des personnes n’étant pas des professionnels de la politique », souligne le responsable de Mix’arts.
« Dans une autre logique que les partis politiques »
Naturellement, une question brûle les lèvres : comment se positionne politiquement le Grenoble Alpes collectif ? « On est une liste citoyenne et participative qui fait partie d’un réseau national, Actions communes, présentant plus de trois cents listes pour les municipales 2026, précise Léonie Chamussy. En fait, on est dans une autre logique que les partis politiques : on ne se définit pas de droite ou de gauche, on préfère parler de valeurs. » Alors bien sûr, celles-ci sont « plutôt des valeurs de gauche », admet Fabien Givernaud. « Mais comme la gauche institutionnelle ne les porte pas réellement, on n’a pas envie d’être étiqueté ainsi. »
Malgré tout, le GAC a déjà rencontré toutes les listes de gauche et continue à discuter avec tout le monde « hors Carignon et RN ». Mais pas question pour ses militants d’accepter les appels du pied et autres mains tendues aux airs de cadeau empoisonné. Car tous ont été échaudés par l’expérience du Réseau citoyen qui a, selon eux, sacrifié son autonomie et sa liberté en intégrant la municipalité Piolle.
« On veut désacraliser le statut des élus »
Pour les membres du collectif, tout cela découle de leur vision de l’élu, « différente de celle des autres partis ». Fabien Givernaud et Léonie Chamussy décryptent : « On veut désacraliser le statut des élus qui ne sont pas légitimes à prendre les décisions pour les habitants, mais qui sont là pour organiser les débats. L’argent public n’est pas le leur, c’est celui des gens ! »
Ce souci de contrôle démocratique se retrouve d’ailleurs dans le programme, en cours d’élaboration au sein des groupes de travail autonomes, qui réfléchissent sur diverses thématiques (culture, sécurité, alimentation, logement…). Durant plus de six mois, le Grenoble Alpes collectif a notamment travaillé sur le bilan des acteurs des politiques culturelles et sur celui des instances démocratiques — lequel a donné lieu à un épais dossier de plus de 70 pages.
« On s’est rendu compte à cette occasion qu’on avait encore quelques gros points de blocage avec la municipalité », relève Fabien Givernaud. « Mais ce n’est pas le cas sur tout », avoue-t-il honnêtement, citant les exemples de politiques positives sur « le vélo ou les cantines dans les écoles ».
Un budget citoyen géré à 100 % par les habitants
Dans le programme du GAC, l’un des points les plus emblématiques et symboliques concerne sans conteste le budget citoyen. Autrement dit, un budget municipal géré intégralement par une assemblée citoyenne, les Grenoblois décidant eux-mêmes de l’usage de chaque euro. « La majorité actuelle nous dit que c’est impossible mais on a rencontré Hakim Sabri [NDLR : l’ancien adjoint aux finances démissionnaire] pour qu’il nous donne son avis. Non seulement il a validé notre proposition mais en plus, il nous rejoint », se félicite Fabien Givernaud, ravi de cette « prise de guerre » conférant une réelle « légitimité » au collectif.
Hakim Sabri (alors adjoint aux finances) au conseil municipal en 2020, est aujourd’hui un renfort de choix pour le GAC.Ce dernier entend également redonner toute sa place à la société civile, au terme d’une décennie durant laquelle « la ville a énormément municipalisé les choses », déplore le militant. Celui-ci regrette ainsi « le fossé qui s’est creusé dans les quartiers populaires » entre les associations et la mairie, sans compter la quasi-disparition des structures indépendantes (maisons des habitants, MJC…). Le GAC, lui, propose notamment de « supprimer les grands événements organisés par la ville, comme la Fête des Tuiles, Émergences ou la Biennale des villes en transition ». Autant de projets coûteux dont le budget pourrait être affecté au monde associatif.
« Quand les gens sortent de ce qu’on leur matraque à la télévision, on réalise qu’ils sont capables de réfléchir par eux-mêmes. »
Fabien Givernaud, co-fondateur du GACTrès critique sur la politique culturelle sous les mandats d’Éric Piolle, le collectif n’épargne pas non plus l’édile sur la question de la sécurité, accusant « la majorité d’avoir laissé le champ libre à la droite ». « C’est un sujet central », acquiesce Léonie Chamussy, qui appelle à « renforcer les expérimentations en cours » sur la police de proximité ou à « recréer des espaces de discussion pour faire dialoguer les habitants des quartiers avec les professionnels de la sécurité (policiers, pompiers…) ». Et ce, pour faire remonter des propositions dans les CLSPD ou à la préfecture.
Tous sont en revanche très sévères sur les mesures défendues par la droite, comme le développement des caméras de vidéosurveillance ou l’armement des policiers municipaux. « C’est purement démagogique et ça n’aurait pas d’effet sur la délinquance », juge ainsi Fabien Givernaud.
Ce dernier n’élude pas non plus indispensables politiques environnementales, citant plus particulièrement la convention citoyenne pour le climat. Avec un constat empirique : « Quand les gens sortent de ce qu’on leur matraque à la télévision, on réalise qu’ils sont capables de réfléchir par eux-mêmes. » D’où sa conviction quant à l’importance de la démocratie directe, qui ne se résume pas aux référendums, processus largement faussé par « tous les biais médiatiques ».
« Faire un gros score au premier tour et gagner la prochaine fois »
Dans ce contexte, qu’espère le Grenoble Alpes collectif en mars prochain ? Premier point, ses membres tiennent à rassurer : « On garde quand même l’objectif de ne pas faire passer la droite. S’il y a un vrai risque d’une arrivée de Carignon à la mairie, on fera bien sûr ce qu’il faut », se projette Fabien Givernaud. Pour le reste, assène Léonie Chamussy, « on n’est pas là pour faire de la figuration mais pour avoir des élus et mettre en place l’expérimentation de la démocratie directe ».
Sur le long terme, le GAC espère « faire vivre ses valeurs hors des élections », indique-t-elle. Entrer dans les instances de décision pour « changer les choses de l’intérieur ». « Lucides », comme ils l’avouent eux-mêmes, ses militants entendent bien faire du scrutin une tribune et un tremplin pour populariser leurs idées. Fabien Givernaud dévoile ainsi ce qui serait le véritable objectif du collectif : « faire un gros score au premier tour, en 2026, et gagner la prochaine fois »…
Meeting festif du GAC samedi 15 novembre
Le Grenoble Alpes collectif organise son premier meeting pour la campagne des municipales 2026, ce samedi 15 novembre au soir. Au menu : détails des premières grandes mesures du programme (sécurité, culture, logement, démocratie, etc) ; présentation du journal du GAC ; célébration du plébiscite ; concerts d’Arash Sarkechik (avec son projet Bladi Sound System) et de Non-Binary Beats.
Ouverture du meeting à 19h, concerts à partir de 20h30, au local du GAC, 20 avenue Félix-Viallet, à Grenoble. Plus d’informations sur l’évènement Facebook du meeting.
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