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Le Travailleur Alpin

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 01.12.2025 à 23:06

Didier Gosselin

Quatre-vingt personnes se sont retrouvées à la salle Daniel Balavoine de Villefontaine, samedi 29 novembre 2025, dans une ambiance conviviale pour évoquer l’histoire de la Sécurité sociale et son devenir. Des représentant·es de l’Institut d’histoire sociale du Rhône, de la mutuelle Solimut, de la Sécurité sociale et les comédiennes et comédiens de la cie théâtrale Osera ont chacun·e à leur manière et en fonction de leurs vécus ou recherches mis en relief les enjeux et fonctionnements de cette institution majeure, depuis sa création jusqu’aux menaces d’aujourd’hui.

Repartir à l’offensive

Ont été également avancées les propositions pour « repartir à l’offensive » selon les mots d’Emmanuel Defouloy, journaliste et syndicaliste SNJ-CGT qui a présenté son livre Ambroise Croizat : Justice sociale et humanisme en héritage. Les intervenant·es ont longuement présenté les propositions de la CGT pour le 100% Sécurité sociale du XXIe siècle et prolonger le principe « contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins ». A savoir par exemple un financement par la seule cotisation et non la fiscalisation (CSG), le rétablissement de la gestion démocratique par le retour des élections pour en finir avec l’étatisation et la limitation des dépenses imposées par le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), la reconquête d’une sécurité sociale intégrale, la constitution d’une filière industrielle française du médicament, le développement de la recherche, la mise en place de nouvelles branches comme la dépendance ou la sécurité d’emploi…

Le fruit d’un rapport de forces

Ces interventions ont été suivies d’un échange avec la salle qui a permis de mettre en évidence le formidable rapport de force syndical et politique qui a permis d’imposer la Sécu et dans lequel la CGT et le Parti Communiste ont joué un rôle de premier plan, notamment avec Ambroise Croizat qui était membre des deux organisations, et celui qu’il convient aujourd’hui de construire pour défendre et développer la sécurité sociale.

La Sécu sur scène

Après un entracte gourmand et fraternel préparé par les retraités CGT du Nord-Isère, la compagnie de théâtre Osera a présenté son spectacle sur la Sécurité sociale. Les différentes scènes interprétées par des comédiens et comédiennes inspiré·es ont porté tout autant sur le rapport de l’institution avec le grand public, les entreprises ou le gouvernement que sur la déshumanisation ou la perte de sens générées par le tout numérique ou les enjeux du financement de la sécurité sociale.

Les participant·es se sont séparé·es en s’engageant à poursuivre le combat pour la sécurité sociale et pour faire vivre la mémoire d’Ambroise Croizat.

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Publié le 01.12.2025 à 22:25

Edouard Schoene

Les délégués départementaux de l’Éducation nationale siègent dans les conseils des écoles primaires et maternelles. « L’ancêtre de notre fonction est le « magistrat aux mœurs » créé par la Convention en 1793 » nous précise Pascal Costarella lui-même responsable au sein des DDEN du secteur  « Rive gauche du Drac-Vercors » qui comprend les communes de Seyssins à Veurey, rive gauche du Drac. Quarante écoles, soit quarante conseils d’école pour… neuf DDEN.

« La loi Falloux du 15 mars 1850 crée les délégués cantonaux. Ce sont alors des auxiliaires de l’administration, de véritables inspecteurs surveillant les sentiments politiques et religieux des instituteurs et la moralité de leur action. Avec les lois de 1886–1887, le « délégué cantonal » devient le regard de la société. C’est une sorte de « missionnaire laïque » et républicain soucieux de son indépendance, et qui va contribuer à l’enracinement de l’école publique dans le pays.  En 1940, le régime de Vichy supprime les délégations cantonales. Elles seront rétablies en 1945. En 1969 le délégué cantonal devient le « délégué départemental de l’Éducation nationale ». Les délégués, nommés par l’administration de l’éducation nationale, tous les quatre ans, siègent donc dans les conseils d’écoles et se réunissent régulièrement au sein d’une association départementale. Ils sont 255 dans le département pour 897 écoles (onze à Fontaine pour trente-trois écoles).

Leur rôle est important, comme l’illustre ce projet concernant une école fontainoise. Début  2024, le conseil d’école de maternelle Anatole France est saisi d’une proposition de fusion des écoles maternelle et primaire. Une telle proposition est toujours issue de l’administration de l’Education nationale, l’inspection académique, en concertation avec la municipalité. Le DDEN de l’école, Serge Chaléon se prononce contre cette fusion en avançant un argument assez traditionnel en la circonstance, celui de la défense de l’intérêt des élèves. Les petits groupes sont en général plus favorables aux apprentissages et élèves que des regroupements en école souvent trop grosses. Il note n’avoir pas reçu de dossier et souligne que l’école n’est pas préparée à cette fusion d’autant qu’un problème de poste de femme de service est posé.

Selon nos informations, la représentante de la municipalité de Fontaine au conseil d’école, Mme Anne-Sophie Chardon (adjointe, conseillère départementale) prétend alors refuser le vote du DDEN (pourtant membre de droit) et demande, après consultation d’un correspondant en mairie, un vote nominatif. Ceci est contesté par les membres du conseil d’école et, après un  nouvel appel  téléphonique, elle se ravise et le conseil vote, délégué départemental compris.

Le vote est défavorable à la fusion. Quelques jours plus tard le conseil d’école primaire est sollicité pour se prononcer sur la fusion des écoles, en présence de l’inspection d’académie. Il se prononce contre, malgré l’avis de l’élu de la ville, M. Thoviste, qui y est favorable.

Des instances de concertation mises à mal

Les DDEN constatent une tendance lourde de municipalisation des décisions relatives aux locaux scolaires dont la charge est municipale. Certes, des dotations d’État sont censées compenser les charges mais la réalité est autre : l’État n’assume pas de compensation intégrale de ces charges.

Les décisions sur les horaires sont aujourd’hui municipales. En outre le rôle des directions d’écoles tend de plus en plus vers l’administratif. Un tract intersyndical soulignait ainsi : « Ce qui est prioritaire aujourd’hui pour le ministre, ce n’est pas l’amélioration des conditions de travail des directrices et directeurs. C’est bien la volonté de finaliser une modification profonde de ce que représente l’école primaire aujourd’hui en instaurant une chaine hiérarchique permettant de valider une gestion par le pilotage et les évaluations. » Serge Chaléon regrette qu’à Fontaine, les instances de concertation, comme la commission de l’enseignement, ont disparu sur le dernier mandat municipal.

Une mission qui reste motivante

Les DDEN du territoire étaient informés, invités aux instances démocratiques où étaient traitées les questions concernant les élèves et parents d’élèves : travaux dans les locaux, projets de constructions, effectifs prévisibles et leurs conséquences…). Dans le passé, précise Pascal Costarella, nous avions de l’ordre de 50% des DDEN qui étaient des directeurs d’écoles ou instituteurs à la retraite. Aujourd’hui avec l’aggravation des conditions de travail et le recul de l’âge de la retraite le recrutement de DDEN est plus difficile. Serge Chaléon ajoute que les enseignants depuis la transformation de leur statut et la perte du logement sur place, remplacé par une indemnité dans le statut de professeur des écoles, ne sont plus des acteurs associatifs dans le quartier, puisque résidant souvent dans d’autres communes. 

Le rôle d’un DDEN, précise Pascal Costarella, demeure riche et motivant : « La surveillance des bâtiments scolaires constitue l’aspect le plus évident. Il peut être consulté sur les projets de construction, d’aménagement et d’équipement des locaux,  l’utilisation des locaux scolaires en dehors des heures de classe,  les activités péri-scolaires. Sa fonction s’étend en outre aux centres de loisirs, transports, restaurants scolaires, bibliothèques… en un mot à tout l’environnement éducatif pour le bien-être des élèves. La visite d’école est l’une des missions les plus importantes du DDEN. Nous accueillerons avec plaisir les candidat(es) pour cette fonction. » 

Rappelons que l’Éducation nationale reçoit les candidatures, en particulier celles qui transitent par les associations de délégués départementaux de l’Éducation nationale.

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Publié le 29.11.2025 à 17:21

Manuel Pavard

C’était quasiment un secret de Polichinelle. Pour ses soutiens, à l’image du Collectif citoyen pour Échirolles qui l’avait adoubée lors d’une soirée aux faux airs de lancement de campagne, l’affaire était même entendue. Mais jusqu’à présent, Amandine Demore n’était pas encore officiellement candidate à sa réélection. C’est désormais chose faite depuis ce samedi 29 novembre. Entourée de ses soutiens et des futurs membres de la liste, la maire d’Échirolles avait convié la presse à la Maison des associations pour annoncer son entrée en campagne.

Amandine Demore, 48 ans, est maire d’Échirolles depuis octobre 2023.

À ses côtés, des élus sortants comme des nouveaux venus. Des militants communistes , une coordinatrice du collectif citoyen, un insoumis historique en rupture de ban avec LFI, des militants associatifs de quartier… Bref, « une équipe à l’image d’Échirolles, qui représente bien les différents quartiers et l’énergie de cette ville », vante l’édile, qui avait « besoin » d’une telle « équipe, compétente et soudée ». Leur point commun ? Tous partagent la conviction qu’Amandine Demore est la femme de la situation.

« Le futur mandat doit être co-construit avec les habitants »

On aurait presque tendance à l’oublier au vu de son activité et de sa visibilité, pourtant celle-ci n’est maire « que » depuis deux ans. C’est d’ailleurs en partie pour la préparer à cette échéance de mars 2026 que son prédécesseur Renzo Sulli avait transmis le flambeau à son ex-première adjointe, en octobre 2023. Deux ans ont passé depuis, permettant à Amandine Demore de « prendre pleinement [ses] marques », mais aussi de prendre goût à cette écharpe de maire et au rôle qu’elle implique.

Les élus sortants côtoyaient des « nouvelles têtes », moins connues médiatiquement, ce samedi 29 novembre.

« J’ai découvert cette fonction très exigeante, qui nécessite parfois de prendre de la hauteur pour toujours défendre les questions d’intérêt général ; cette fonction de proximité avec les habitants », explique la candidate. Pour elle, une maire se doit en effet d’être « utile pour le territoire, pour les habitants et habitantes ». Et d’être « là dans les bons comme dans les mauvais moments ».

La maire insiste sur la « proximité » avec les habitants, cruciale dans cette fonction.

Amandine Demore insiste sur ce lien avec la population échirolloise, évoquant fièrement les « plus de 600 personnes qui ont déjà apporté leur soutien à [sa] démarche » — signatures récoltées par le collectif citoyen. Les réunions publiques qui débuteront dans quelques jours et se poursuivront dans les trois prochains mois s’inscrivent ainsi dans ce cadre. « C’est comme ça que je conçois le futur mandat : il doit être co-construit et travaillé avec les habitants », indique-t-elle.

Sécurité publique et santé

Quid des grandes priorités de la liste ? Amandine Demore cite d’abord sans surprise « la sécurité publique », thème qu’elle a particulièrement porté au niveau médiatique, à travers son combat pour l’ouverture d’un commissariat de plein exercice à Échirolles ou son initiative de fermer le Carrare. Un sujet de « protection » fondamental, selon elle. « On ne va rien lâcher, sans jamais tomber dans la stigmatisation, comme le font certains », promet la tête de liste, rappelant que « le narcotrafic touche 80 % des communes en France ».

« Il faut que l’État y mette les moyens au niveau des services publics », exige-t-elle. « Je suis de gauche donc je défends les services publics et les populations subissant de plein fouet la violence du narcotrafic, qui sont d’ailleurs les populations les plus fragiles », lance l’élue communiste.

Discours lors du rassemblement pour la création d’un commissariat de plein exercice, en novembre 2024, combat qu’Amandine Demore a porté au niveau national.

Autre axe majeur, « la santé », domaine dans lequel Échirolles s’est montrée « très active », se félicite la maire. Et citer notamment l’aide financière, votée en conseil municipal, à l’extension du centre de santé Village Sud ou la participation financière à la création du pôle de santé et de commerce de la Villeneuve, à côté de la Butte.

La municipalité tente aussi de « favoriser autant que possible l’installation des médecins sur le territoire, même si ça devient une denrée rare », reconnaît Amandine Demore. Laquelle souligne « l’angoisse » ressentie par nombre d’habitants, notamment les personnes âgées, devant les difficultés à trouver un médecin traitant. Les représentants de la ville d’Échirolles ont récemment rencontré le cabinet de l’ancien ministre de la Santé Yannick Neuder « pour lui faire des propositions ». Affaire à suivre donc.

Pouvoir d’achat et quotidienneté

Troisième priorité, « le pouvoir d’achat ». Sur ce point, une commune a bien sûr « des moyens limités mais quand même le pouvoir d’agir » à son échelle, estime la candidate. Exemple, la création de la mutuelle communale qui permet, entre autres, de « négocier les tarifs, le blocage des prix après 75 ans, la gratuité dès le troisième enfant ».

Amandine Demore cite également la création prochaine d’une cuisine centrale commune avec Grenoble. « L’objectif est de faire baisser la tarification de la cantine pour les familles échirolloises, précise-t-elle. On a un modèle produisant deux mille repas par jour, qui atteint ses limites en termes de réduction des coûts. Cela permettra de réaliser des économies d’échelle et d’aller vers plus de qualité en développant encore plus l’alimentation bio et locale. »

Amandine Demore et Éric Piolle ont annoncé en juillet 2025 la mutualisation de la cuisine centrale des deux villes, lors d’une visite de l’actuel équipement grenoblois.

Enfin, « la quotidienneté pour les habitants ». Soit tous ces sujets pouvant sembler un peu anodins à première vue mais auxquels la maire d’Échirolles tient beaucoup car ils concernent tous les aspects de la vie des gens. Ce sont par exemple « les nuisances sonores nocturnes » : la ville a ainsi récemment fait fermer le parking situé derrière le cinéma, qui était devenu un lieu de regroupement pour des voitures la nuit. C’est aussi « la propreté urbaine ».

« On est capables de porter des projets fous »

De manière générale, regrette Amandine Demore, « on parle souvent négativement de la commune pour les faits divers mais pas assez pour tout ce qui se passe bien ». Pourtant, « il y a plein de belles choses à Échirolles », ville qui peut compter sur « une vitalité associative incroyable », avec plus de deux cents associations.

« On est capables de porter des projets fous, comme on a pu le faire en accueillant l’exposition Banksy », se félicite l’édile. Pourtant, celle-ci se souvient de certains regards interloqués lorsqu’elle a parlé pour la première fois d’exposer les œuvres d’une telle référence du street art, « artiste mondialement connu ». Résultat des courses : l’évènement a permis de « faire rayonner Échirolles et d’accueillir 39000 visiteurs, plus que la population de la ville » [NDLR : qui est d’environ 37 000 habitants].

L’exposition Banksy a connu un énorme succès, avec 39 000 visiteurs recensés à Échirolles.

Amandine Demore a conscience que des défis de taille attendent la future équipe municipale. À commencer par le dérèglement climatique auquel aucun territoire n’échappera, de surcroît en zone urbaine. La ville d’Échirolles s’y confronte déjà, rappelle sa première magistrate : « On a beaucoup œuvré avec les bailleurs pour réhabiliter les quartiers populaires, on végétalise, on plante des arbres, on amène de l’eau… »

« Je ne renonce pas à cette union de la gauche »

Cette commune d’Échirolles, qui a déjà « échappé à sa destinée de devenir une ville dortoir », la candidate veut en faire une ville protectrice, « une ville qui rassemble ». Une ambition qui concerne la population, mais aussi son camp politique. « Je suis très attachée au rassemblement des forces de gauche », affirme Amandine Demore, qui rappelle avoir lancé un appel en ce sens dès sa prise de fonction. Il y a urgence, d’après elle, d’autant que « l’extrême droite est plus que jamais en embuscade, au niveau local comme dans le pays ».

Problème, sa vision n’est pas partagée unanimement au sein de la gauche échirolloise. Si les discussions avec le PS et avec son adjointe Laëtitia Rabih sont actuellement en bonne voie, selon la maire, les choses sont beaucoup plus compliquées avec la France insoumise, qui a investi Antar Labiod. Une candidature qui reflète les divisions locales du mouvement avec d’un côté, des élus LFI siégeant dans l’opposition, de l’autre, le groupe des insoumis unitaires, membre de la majorité.

Zaïm Bouhafs (à gauche, aux côtés de Sylvette Rochas), président du groupe des insoumis unitaires, soutient de nouveau Amandine Demore en 2026, contrairement à LFI.

Le président du groupe, Zaïm Bouhafs, est d’ailleurs présent ce samedi aux côtés d’Amandine Demore. Celui qui a créé le premier groupe d’action insoumis sur le territoire a depuis été suspendu par LFI. « Mais ça ne change rien à mes convictions de gauche », assure-t-il. Sans citer les insoumis ni Antar Labiod, Amandine Demore évoque, elle, « des stratégies nationales de la part de certains. Je le déplore », ajoute-t-elle. Pour autant, elle « continue à lancer ce message. Je ne renonce pas à cette union de la gauche… »

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Publié le 29.11.2025 à 11:36

Luc Renaud

L’ensemble des syndicats de l’enseignement supérieur – Snesup-FSU, CGT, CFDT, UNSA – soutenus par la totalité des élus étudiants dénoncent le projet d’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants. Le projet de la présidence de l’INP-UGA vise à « augmenter significativement les frais d’inscription, avec la mise en place d’une modulation selon le revenu des parents, avec un niveau maximal de l’ordre de 6000 euros pour les plus hauts revenus », indiquent les syndicats.

La direction de l’INP-UGA – écoles d’ingénierie et de management – entend ainsi disposer d’une ressource supplémentaire de six millions d’euros. Ce projet devrait figurer à l’ordre du jour de la prochaine réunion du conseil d’administration de l’établissement, en décembre.

Les syndicats affirment leur opposition à une mesure qui marquerait une « rupture de l’égalité au service public », qui reviendrait à « faire porter aux étudiant·es le désengagement de l’État des services publics de l’enseignement supérieur » et dont l’indexation « sur le revenu fiscal du foyer, ou des parents » limiterait «  l’autonomie de nos étudiant·es, et leurs choix d’avenir ».

Les syndicats appellent à la mobilisation et à la signature d’une pétition en ligne.

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Publié le 29.11.2025 à 10:34

Luc Renaud

« Un médecin nous a contacté pour nous demander d’acheter la belle maison qu’il avait en vue moyennant quoi il ouvrait un cabinet à Vizille ; on a dit : non, ça on ne va pas faire », sourit Bernard Ughetto, adjoint PCF. L’anecdote en dit long. La pénurie de médecins met certains d’entre eux – il en est de soucieux de leur patrimoine, semble-t-il – en position de discuter le bout de gras avec les collectivités locales. Le fruit d’une décision prise en 1971 : la limitation, par le gouvernement de droite de l’époque, du nombre de médecins formés chaque année, pendant cinquante ans.

Et la réalité d’aujourd’hui, « ce sont des personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques qui viennent nous voir parce qu’elles ne trouvent pas de médecin », témoigne Catherine Troton, maire divers gauche de Vizille, le centre d’un bassin de population de 15000 habitants.

C’est dans ce contexte que le projet de création d’une maison de santé pluriprofessionnelle a vu le jour.

Une idée qui a fait son chemin

L’affaire est ancienne. L’idée était déjà en débat lors de la précédente élection municipale, en 2020. A l’époque, le projet avait été avancé de création d’une maison de santé dans les locaux abandonnés par la CPAM, qui venait de fermer son antenne vizilloise. Des discussions avaient eu lieu en 2021. Un projet privé, qui n’avait pas abouti.

Début 2023, une solution provisoire se dégage : la municipalité met à la disposition de médecins un local, la salle de l’Avant-garde dans le quartier de l’Alliance. Trois médecins y travaillent, deux autres y proposent des consultations hebdomadaires. Cette communauté médicale s’organise sous la forme d’une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa).

Recomposition politique

2023, c’est aussi l’année où se construit une recomposition politique de la majorité municipale – avec l’arrivée du groupe des élus présidé par Bernard Ughetto-Montfrin et le départ des élus qui reconnaissent Lionel Coiffard comme leur leader. Recomposition qui n’est pas sans conséquences concrètes. Parmi celles-ci, la volonté de donner un coup de pouce à ce dossier du médical à Vizille.

En juillet 2024, les professionnels regroupés au sein de la Sisa se tournent vers la municipalité pour construire avec la ville un projet de maison de santé pérenne. « Bernard a joué un rôle de catalyseur », souligne la maire Catherine Troton.

La décision du 4 novembre

C’est ce dossier qui vient de connaître un premier aboutissement : lors de sa réunion du 4 novembre dernier, le conseil municipal a décidé d’acheter d’anciens locaux d’EDF, à l’entrée de la ville, au 235 de la rue Jean Jaurès, qui abritera la future maison de santé. Un bâtiment de 700 mètres carrés sur deux niveaux dont le docteur Delphine Mortas, gérante de la Sisa, a pu déclarer dans les colonnes du Dauphiné libéré qu’il était « idéal ».

La ville sera propriétaire

Le projet est conçu pour accueillir treize cabinets médicaux – médecins, sage-femmes, infirmières… Plusieurs partenaires de la villes ont été mobilisés pour l’opération. La commune a fait l’acquisition du terrain et du bâtiment pour une somme de 288 888 euros. Les travaux – estimés à 1,1 million d’euros – seront pris en charge par la société publique Isère aménagement – société dirigée par le département et d’autres collectivités locales dont Vizille. Cette même société se chargera de la gestion de la maison de santé, et notamment du recouvrement des loyers réglés par les professionnels de santé. La commune règlera une participation à l’équilibre de l’opération évaluée de 70 000 à 90 000 euros par an pendant 23 ans, aux termes desquels elle sera pleinement propriétaire du bâtiment rénové. Des subventions ont été demandées au conseil régional et au conseil départemental.

Les études auront lieu en 2026 et les travaux débuteront en 2027 pour une ouverture prévue au premier semestre de l’année 2028.

Santé, comment les collectivités locales mettent la main à la pâte

Financer l’installation de professionnels de santé dont les frais professionnels sont réduits d’autant ? « Ils paieront un loyer, certes inférieur à ce qu’ils auraient pu trouver dans le privé, mais ce ne sera pas gratuit », souligne Bernard Ughetto-Montfrin. Et l’installation de médecins, mais aussi de professionnels de santé dans la commune, répond à un besoin : sans être un désert médical à proprement parler, Vizille compte parmi les « zones d’intervention prioritaires » de l’agence régionale de santé.

L’engagement des collectivités locales pour favoriser les installations est d’ailleurs partout à l’ordre du jour. « A Brié, c’est quasi gratuit, pour un médecin », relève Bernard Ughetto-Montfrin.

Et la création de structures pluridisciplinaires de santé n’est pas seulement une réponse à un nombre insuffisant de professionnels. « Les jeunes médecins souhaitent exercer dans des conditions différentes de celles de leurs aînés », constate Catherine Troton. Ils aspirent à pourvoir prendre des congés en étant remplacés, à une vie de famille plus sereine, à des horaires de travail moins importants. « C’est une évolution dont ils bénéficient, mais leurs patients aussi : dans des locaux communs et pluridisciplinaires, ils ont la possibilité de consulter un confrère pour un avis en cas de doute ; le médecin épuisé n’est pas nécessairement le plus à même de poser le diagnostic le plus affûté », note la maire de Vizille.

Reste que l’engagement des collectivités locales pour faire face à des situations d’urgence ne relève pas nécessairement de leurs responsabilités vis-à-vis d’une profession libérale historiquement jalouse de son indépendance professionnelle et financière.

C’est sans doute la raison pour laquelle des collectivités territoriales – départements ou intercommunalités de taille importante où se multiplient les déserts médicaux – optent pour la création de centres de santé qui emploient des médecins salariés, ce que permet l’article L.6323–1‑5 du Code de la santé publique. Décision prises par exemple par les départements de Saône-et-Loire ou du Gers.

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Publié le 28.11.2025 à 21:42

Manuel Pavard

« Je pense qu’on a un avenir sur ce site. » En quelques mots, Sébastien Martin écarte d’emblée tout faux suspense. Oui, le ministre de l’Industrie — donc le gouvernement — soutient pleinement le projet Exalia, qu’il est venu découvrir ce vendredi 28 novembre, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix, à l’occasion d’un déplacement en Isère (débuté par une visite à Teisseire). À ses côtés, la photo de famille est presque complète. Il y a là le trio des porteurs du projet : l’ancienne salariée et déléguée CGT de Vencorex Séverine Dejoux, l’industriel Olivier Six, PDG de CIC Orio, et le président de la Métropole Christophe Ferrari. Mais aussi le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Fabrice Pannekoucke, la députée de la circonscription Cyrielle Chatelain ou encore le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard.

Le ministre de l’Industrie Sébastien Martin devant les médias, à l’issue de sa visite de la plateforme chimique de Pont-de-Claix.

Parmi les acteurs et collectivités impliqués dans le dossier, personne ne manque à l’appel. Il faut dire que la date est aussi symbolique que décisive. C’est en effet le 28 novembre que les porteurs du projet Exalia ont déposé leur offre de reprise des actifs de Vencorex sur le site isérois, auprès du tribunal de commerce de Lyon. Un peu plus de sept mois après la liquidation judiciaire de Vencorex et sa cession à BorsodChem, un nouveau vent d’espoir souffle ainsi sur la plateforme chimique.

« Toutes les planètes sont alignées »

Vantant « un projet extrêmement sérieux », Sébastien Martin affiche d’ailleurs sa confiance : « Du côté de l’État, les freins qui pouvaient exister ont tous été levés les uns après les autres. Maintenant, ce sera à la justice de trancher définitivement sur la capacité de ce projet à voir le jour. Mais je crois que l’on peut être raisonnablement optimiste », se projette-t-il.

Le ministre de l’Industrie assure qu’il n’existe plus d’obstacles administratifs au projet de reprise.

Outre la reprise des actifs industriels, un autre écueil de taille subsistait : la saline d’Hauterives, dans la Drôme. Si les promoteurs d’Exalia avaient très vite fait une offre pour la reprise de la mine de sel et du saumoduc — appartenant encore à Vencorex Holding -, l’accord de l’État demeurait indispensable. « Ce sujet-là est aujourd’hui levé, se félicite le ministre. La concession de la mine peut changer de propriétaire. »

À ce stade, il n’y a donc « plus d’obstacles administratifs », assure Sébastien Martin. Pour lui, « toutes les planètes sont alignées, aussi bien du côté de l’État que de la Métropole et de la Région, pour qu’un nouveau projet, un peu plus d’un an après l’annonce [NDLR : du redressement judiciaire de Vencorex], puisse voir le jour ».

« Il appartient au juge de trancher »

Quid en revanche d’une éventuelle participation financière de l’État ? Le ministre de l’Industrie ne s’avance pas sur ce plan, sous-entendant qu’un soutien financier serait actuellement prématuré — même si la Métropole a voté quant à elle un soutien de principe de 3 millions d’euros. « Il y a des dispositifs qui existent mais il faut d’abord que l’entreprise dépose ses dossiers », souligne-t-il. Pour le reste, la balle est maintenant dans le camp de la justice, estime Sébastien Martin : « Il appartient au juge de trancher, pas au gouvernement. Mais il y a une vraie solution. »

Séverine Dejoux, ancienne salariée de Vencorex et déléguée syndicale CGT.

Le tribunal devrait se prononcer d’ici la fin de l’année 2025, voire en janvier 2026. Néanmoins, les porteurs du projet n’ont aucune intention de mettre le dossier sur pause en attendant ce — décisif — feu vert judiciaire. « La création d’Exalia se fera début janvier, avec la constitution de l’équipe projet, pour un redémarrage avant fin 2027 », explique Séverine Dejoux. Pour cette première phase, les équipes complètes, soit une centaine de salariés, seront « en place à l’été 2027 », ajoute l’ancienne élue CGT de Vencorex.

Des produits « stratégiques » pour l’économie

Côté investissements, il faut tabler sur « plus de 80 millions d’euros », précise Olivier Six. Sur ce total, « une bonne cinquantaine de millions doivent permettre la décarbonation totale des installations et diviser par trois la consommation d’énergie ». Si le montant est sans conteste élevé, Exalia bénéficie aujourd’hui « de l’appui des industriels du secteur ». Et ce, pour une bonne raison, selon le PDG de CIC Orio : « Les produits qu’on va fabriquer sont stratégiques et fondamentaux pour une grosse partie de l’économie. Si on ne les produit pas ici, on doit les importer et ils sont dangereux à transporter. Donc plus on les produit près des lieux d’utilisation, mieux on se porte ! »

L’industriel Olivier Six entre Christophe Ferrari et Séverine Dejoux, avec lesquels il collabore depuis de longs mois.

Olivier Six fait ici référence à l’acide chlorhydrique, à la soude et au chlore liquide, produits que l’on retrouve notamment dans la papeterie, la chimie, la sidérurgie, le traitement des eaux, l’agro-alimentaire… Des besoins difficilement contestables donc. Pourtant, le constat est là : on ne compte « plus de fabrication de ces matières à moins de 600 km à la ronde », s’étonne l’industriel.

« De cette déception, on a fait une vraie rage »

Pour Christophe Ferrari, « il était absurde d’imaginer qu’on puisse désindustrialiser et perdre un potentiel de plateforme chimique, en étant désormais importateur de chlore dans ce pays ». Le président de la Métropole et maire de Pont-de-Claix salue l’implication de l’ensemble des collectivités — y compris de la Région dont le président est venu lui aussi afficher son soutien à Exalia — et particulièrement du nouveau ministre de l’Industrie, « très à l’écoute et passionné des questions industrielles ». Le tout avec une pique à peine voilée envers son prédécesseur Marc Ferracci, à l’époque très critiqué par les élus comme par les salariés de Vencorex.

Sébastien Martin aux côtés de Christophe Ferrari et de Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Christophe Ferrari voit dans la mise en œuvre d’Exalia une « volonté de ne pas capituler ». Car, affirme-t-il, « la souveraineté industrielle, ce n’est pas seulement un concept politique que l’on manie mais c’est une réalité politique territoriale ». Certes, pas question de vendre la peau de l’ours avant le rendu de la décision de justice. Mais sur le parking de la plateforme chimique, le contraste est saisissant avec les mines déconfites observées en avril dernier. « C’était une déception, admet l’élu. Mais de cette déception, on a fait une vraie rage. »

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Publié le 26.11.2025 à 23:08

Travailleur Alpin

À l’initiative de la CGT, une rencontre s’est tenue ce mercredi 26 novembre à Moûtiers entre Fabrice Panneckouke, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Kévin Dos Santos, secrétaire général de la CGT Savoie, et Antoine Fatiga, représentant CGT Transports et domaines skiables. À cette occasion, la CGT a officiellement remis son cahier revendicatif au président de région, avec une position claire : les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 doivent constituer une opportunité sociale, économique, environnementale et territoriale et non une simple opération événementielle. 

Mettre en place une conférence économique et sociale en Savoie

La CGT ne s’oppose pas aux Jeux et plaide au contraire pour leur réussite. Mais elle estime indispensable de créer une instance de concertation locale, réunissant les acteurs économiques, syndicaux, institutionnels et associatifs. Cette structure, proposée sous la forme d’une conférence économique et sociale, permettrait d’anticiper les besoins du territoire et leur avenir à quatre ans de l’échéance olympique.

La Savoie sera alors sous les projecteurs. Mais l’avenir d’un territoire ne peut se réduire à son image : il repose aussi sur sa capacité à défendre son tissu industriel et à valoriser ses ressources locales. « Si les Jeux sont une vitrine, alors faisons-en la vitrine du Made in France et des savoir-faire savoyards », souligne Kévin Dos Santos. Selon lui, l’industrie locale et notamment la filière bois pourrait être mobilisée pour la construction et la rénovation d’infrastructures olympiques, tandis que les produits locaux mériteraient également d’être mis en valeur. Les Jeux doivent créer de l’emploi qualifié sur le territoire.

À cette occasion, les syndicalistes n’ont pas manqué d’aborder le sujet des entreprises Ferroglobe – producteur de silicium, dont les usines sont à l’arrêt en Savoie et en Isère – et DS Smith – qui fabrique des emballages cartonnés à la Rochette.

Logement saisonnier et conditions de travail

La situation des saisonniers a été l’un des points forts de l’échange. Selon la CGT, les difficultés d’hébergement dans les stations montrent l’urgence à agir concrètement, au-delà des intentions. « Aujourd’hui, des saisonniers arrivent en gare sans savoir où dormir. On ne peut pas organiser les Jeux si celle et ceux qui travaillent pour les faire exister ne peuvent même pas se loger », a alerté Antoine Fatiga, demandant la relance d’espaces saisonniers, des solutions d’hébergement d’urgence et la création de logements durables, réutilisables après 2030.

Anticiper au lieu de subir

Le cahier revendicatif de la CGT aborde également la question des mobilités ferroviaires, la saturation des centres de santé en hiver, la revalorisation du tourisme social, ainsi que la sécurisation des filières industrielles du département. Selon l’organisation syndicale, l’expérience des JO de Paris 2024 – jugés réussis sur le plan social, du fait notamment du rôle joué par Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT – doit servir de référence pour construire un modèle savoyard adapté à la réalité alpine et répondant aux enjeux environnementaux.

Sur la question des transports, la CGT l’a alerté sur la disparition des brigades voies locales à la SNCF – chargées de la maintenance des voies ferrées – qui ne permettent plus d’être dans la proximité et sur la situation de l’autoroute ferroviaire alpine – qui transportait des camions entre Aiton et Turin – avec le rassemblement CGT du 11 décembre sur le site pour demander son redémarrage.

Le président de région, Fabrice Panneckouke, s’est montré ouvert à l’idée d’organiser des temps d’échanges avec la préfecture, laissant entrevoir la possibilité d’une structuration départementale de la concertation. La CGT estime que ce premier signal doit être rapidement concrétisé pour « éviter que les Jeux ne se construisent loin du territoire ».

Pour la CGT, les Jeux doivent laisser un héritage. Pas seulement des infrastructures, mais des droits sociaux, de l’emploi local et un modèle de développement durable. « Les Jeux se feront ; autant qu’ils profitent à celle et ceux qui y vivent et y travaillent », conclut l’organisation.

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