
24.11.2025 à 09:21
David Dufresne
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Dans cette matinale électrique, deux fronts s’entrechoquent : celui des violences policières et celui du non-accueil des personnes exilées. Paul et Lionel, de l’ONG Flagrant Déni, révèlent une mécanique d’impunité institutionnelle où «les policiers enquêtent sur leurs propres collègues» et où l’IGPN ne traite que «10% des affaires» . Ensuite, Charlotte Kwantes, porte-parole d’Utopia 56, décrit une France qui laisse survivre des centaines de personnes «dans des campements détruits chaque semaine» et où la justice sert de dernier recours pour obtenir… des toilettes . Deux combats, une même certitude : l’État produit lui-même les angles morts qu’il refuse de regarder.
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Ce mois ci, le courageux collectif d’aide aux migrants Utopia 56 célèbre ses dix années de lutte. A 8h20, ce sera l’occasion d’inviter sa porte-parole Charlotte Kwantes pour évoquer leurs combats, leurs méthodes et leurs victoires. Et à 7h30, France Déter reçoit une autre ONG, Flagrant Déni, bien connue de nos services, qui vient de publier un rapport accablant sur impunité policière grandissante en France.
Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent. C’est en direct, c’est fait maison. Préparez le café!
Les données obtenues du ministère de la Justice après trois ans de démarches révèlent une hausse significative des violences par personnes dépositaires de l’autorité publique. Lionel Perrin indique que le nombre d’affaires ouvertes «a augmenté de 59% entre 2016 et 2024». Il précise que «c’est des chiffres tout à fait officiels».
Paul Issier rappelle que la police et la gendarmerie sont «les seuls corps en France au sein desquels les agents mènent des enquêtes pénales […] sur leurs propres collègues». Il explique que cela crée «une forme d’indépendance horizontale», puisque les enquêteurs et les mis en cause peuvent être des collègues directs.
Selon Lionel Perrin, les cellules départementales sont hiérarchiquement dépendantes de directeurs qui dirigent parfois les opérations qu’ils doivent ensuite évaluer. Il résume la situation en affirmant que «c’est un délire total». Un policier interrogé dans le rapport confie qu’il arrive «d’auditionner des collègues avec qui on a bu un café ou fumé une clope».
Paul estime que les chiffres mis en avant par l’IGPN masquent une réalité plus large : «l’IGPN […] ne traite que 10% des affaires de violence policière». Les 90% restants sont traités par des services locaux moins indépendants, et rarement comptabilisés dans les bilans publics.
Lionel Perrin souligne que les services de contrôle internes ne publient aucune donnée consolidée et que «on manque cruellement d’informations». Pour cette raison, Flagrant Déni appelle à une enquête parlementaire afin de définir un cadre légal aux enquêtes impliquant des forces de l’ordre.
Les personnes bloquées à la frontière vivent «dans des campements informels» installés «dans des forêts, sous des ponts, sur des terrains vagues». Charlotte Kwantes décrit des destructions hebdomadaires : des interventions à l’aide de «pelleteuses et bulldozers» sur des campements où vivent parfois des familles.
L’assignation vise à obtenir des standards minimaux : «des toilettes, des douches, de l’eau». Charlotte souligne l’absurdité de la situation en déclarant qu’il faut «demander littéralement des toilettes» alors que le phénomène dure depuis plus de dix ans.
Trois procédures sont ouvertes autour de leur rôle d’intermédiaire entre les embarcations en détresse et les secours. Charlotte résume les accusations avancées par certains acteurs institutionnels : l’idée que l’association aurait déclenché de faux SOS afin de détourner des moyens de secours. Elle qualifie cette thèse de «tordu» et «grave».
Utopia 56 est régulièrement attaquée dans la presse d’extrême droite, qu’elle accuse «d’inventer de toutes pièces» des accusations concernant leur action. L’association a déposé plusieurs plaintes en diffamation, notamment contre Valeurs Actuelles et Frontières.
Charlotte explique que des milliers de jeunes en recours — environ 3 500 — ne bénéficient d’aucune prise en charge pendant la procédure de reconnaissance de minorité. Cette attente peut durer «des mois entiers, voire plus d’une année, à la rue». Elle rappelle que ces jeunes se retrouvent «dans un niveau juridiques et social» où ils ne sont reconnus ni comme mineurs ni comme adultes.
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/21.11.2025 à 19:40
David Dufresne
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Dans un monde où la violence sociale n’a jamais été aussi palpable, Nicolas Framont entend remettre sur la table les questions que tout le monde évite soigneusement : jusqu’où peut-on aller pour riposter à la brutalité du capitalisme ? À travers l’affaire Luigi Mangione, assassin présumé d’un PDG d’assurance santé, l’auteur observe l’explosion d’une sympathie populaire inédite, révélatrice d’un système à bout de souffle. Entre morale, efficacité politique et colère contenue, Framont interroge le rapport de force réel, celui que syndicats, ONG et institutions refusent, selon lui, d’assumer. Une conversation où violence et justice se heurtent de plein fouet — et où les tabous se fissurent.
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Est-il condamnable de tuer une personne responsable de la mort et de la souffrance de milliers d’autres ? Luigi Mangione, érigé en icône par une partie du monde, est accusé d’avoir assassiné Brian Thompson, PDG de la première assurance santé privée des États-Unis. Son geste est évidemment illégal, alors que celui de sa victime, responsable d’une politique agressive de refus de remboursements de soins souvent vitaux, est tout à fait acceptable voire estimable dans le système capitaliste.
Face à la violence du capitalisme, Framont demande: ne devrions-nous pas hausser le ton et changer de tactique ?
Où doit s’arrêter la Morale et commencer le pragmatisme ? Ou l’un doit-il neutraliser l’autre? Et est-il bien sérieux de causer publiquement de lutte armée?
C’est la seconde convocation Au Poste de Nicolas Framont. Et on est bien content.
Son objectif : ramener la question de la confrontation politique au cœur de l’époque.
Framont résume : « cette figure-là… ravive ce questionnement éternel… sur quel rapport de force mener avec nos adversaires »
Il affirme que ce débat a été abandonné par la gauche institutionnelle.
21.11.2025 à 11:19
Nora Bouazzouni
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Peut-on encore faire confiance à la justice française? Sur les 230.000 femmes (estimation basse) victimes de violences sexuelles en 2022, seules 6% déclarent avoir porté plainte. Or, plus de 80% des affaires de ce type seraient classées sans suite.
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En 2025, la France a d’ailleurs été condamnée deux fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour son traitement judiciaire des violences sexuelles: lacunes du cadre juridique, défaillances dans le processus, victimisation secondaire, carences quant à l’appréciation du consentement… Comment lutter concrètement contre cette impunité? Quel rôle jouent les avocat·es, les magistrat·es? L’inscription du non-consentement dans la loi est-elle une réelle avancée pour les victimes et contre la culture du viol?
Dans ce nouvel épisode de «Qui va faire la vaisselle?», Nora Bouazzouni convoque Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de victimes au procès de Gérard Depardieu, autrice de «Il faut faire confiance à la justice» (La Meute, 2025) et Marjolaine Vignola, avocate de victimes dans les affaires du «violeur de Tinder» et «French Bukkake», et à l’origine des recours ayant mené aux décisions de la CEDH.
20.11.2025 à 10:34
David Dufresne
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Depuis des siècles, les élites politiques ont fabriqué un récit trompeur : celui d’une démocratie qui n’a jamais réellement existé. Francis Dupuis-Déri démonte l’histoire officielle, révèle les manipulations autour du mot « démocratie » et raconte comment ceux qui l’ont inventée… la détestaient. Du rejet viscéral d’Athènes au marketing politique d’Andrew Jackson, des sections révolutionnaires françaises aux town meetings américains, il expose la peur constante d’un peuple assemblé et souverain. Une plongée puissante, érudite et dérangeante, qui renverse tout ce que l’on croit savoir sur la démocratie. Et si la vraie démocratie était celle que l’on pratique, et non celle que l’on subit ?
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