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16.10.2025 à 13:54

Au Guatemala, une jeunesse sacrifiée par l'insécurité économique et la faiblesse de la démocratie

Près de trois décennies se sont écoulées depuis la fin de la guerre civile au Guatemala (1960-1996), mais la précarité généralisée de l'emploi, qui touche surtout les plus jeunes, continue d'assombrir les perspectives de vie d'une grande partie de la population, comme pour les générations précédentes. Depuis le début du siècle, sept gouvernements se sont succédé, sans apporter d'améliorations notables au quotidien des Guatémaltèques.
De fait, selon une enquête de 2021 sur la perception au (…)

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Près de trois décennies se sont écoulées depuis la fin de la guerre civile au Guatemala (1960-1996), mais la précarité généralisée de l'emploi, qui touche surtout les plus jeunes, continue d'assombrir les perspectives de vie d'une grande partie de la population, comme pour les générations précédentes. Depuis le début du siècle, sept gouvernements se sont succédé, sans apporter d'améliorations notables au quotidien des Guatémaltèques.

De fait, selon une enquête de 2021 sur la perception au sein de la population du modèle démocratique du pays, 52 % seulement des Guatémaltèques considèrent qu'il s'agit de la meilleure forme de gouvernement possible. Les opinions favorables à un hypothétique coup d'État, justifié par la corruption excessive du gouvernement, atteignaient 51 % il y a cinq ans. Aux élections de 2023, le soutien crucial des jeunes et de la population autochtone a porté au pouvoir le sociologue Bernardo Arévalo et son Movimiento Semilla, qui promettait de combattre la corruption endémique au sein de la société guatémaltèque, de défendre les droits humains et de renforcer l'État de droit dans le pays le plus peuplé d'Amérique centrale.

L'espoir suscité par sa victoire s'est toutefois évaporé depuis son accession au pouvoir, il y a 21 mois, et pour cause. Le gouvernement fait l'objet d'un harcèlement systématique de la part d'une justice sous la coupe du « Pacte des corrompus », une alliance entre parlementaires accusés de délits, politiciens d'extrême droite et des membres de l'élite économique guatémaltèque et d'organisations de narcotrafiquants qui exercent leur emprise sur l'exécutif et ont pour figure de proue la procureure générale, Consuelo Porras, principale instigatrice des manœuvres de harcèlement et de démolition.

Cependant, le président Arévalo pêche, lui aussi, par manque de créativité, d'esprit de corps et de capacité à mettre en œuvre ses projets et à rallier le soutien de la population. Et c'est d'autant plus regrettable que l'échec de son gouvernement ouvre la porte aux dérives démagogiques et à une plus grande ingérence des milieux d'affaires dans les décisions publiques.

Une économie « piégée »

Un instantané de la situation macroéconomique du pays pourrait conduire à des conclusions hâtives. Au cours des 15 dernières années, le taux de croissance moyen du produit intérieur brut (PIB) a été de 3,5 %, or pour réduire la pauvreté et garantir un travail décent, il faudrait un taux soutenu de 7 %, sans compter que la croissance du PIB est essentiellement portée par la consommation. Qui plus est, la santé macroéconomique est étayée par le dynamisme du principal « produit » d'exportation du Guatemala, à savoir ses migrants. En 2024, les transferts de fonds des migrants ont augmenté de 8,6 %, en glissement annuel, pour atteindre 21,51 milliards USD. Leur absence ou leur forte diminution se traduirait par une crise de la balance des paiements, des réserves internationales et du taux de change du quetzal par rapport aux monnaies étrangères.

Il y a quelques années, lorsque l'ambassadeur du Japon a visité l'ASIES – le centre de recherche où je travaille – il m'a demandé pourquoi, alors que le Guatemala est un pays riche en ressources naturelles et possède des avantages comparatifs et concurrentiels avérés, il y avait tant de pauvreté. Je lui ai répondu qu'à mon avis, plusieurs facteurs étaient en cause, dont l'inégalité, la faiblesse des institutions fiscales et publiques, la fragilité de l'État de droit et la corruption, notamment.

Juan Alberto Fuentes Knight, éminent économiste, ancien ministre des Finances publiques et ancien président d'OXFAM, qui a également participé à la fondation du Movimiento Semilla et a été la cible d'une persécution judiciaire de la part d'un parquet spécial contre l'impunité, lui-même contrôlé par le « Pacte des corrompus », explique dans son livre La economía atrapadaL'économie piégée ») que les grands consortiums familiaux qui dominent l'économie guatémaltèque conditionnent sa croissance.

J'ajouterais même qu'à travers leurs pratiques oligopolistiques, ces grands consortiums conditionnent également la croissance des petites et moyennes entreprises. Les entreprises sont la force dominante au Guatemala, bien plus que dans n'importe quel autre pays d'Amérique latine ou des Caraïbes, et leurs « relations » avec l'État, loin de favoriser une croissance inclusive, « donnent lieu à une économie piégée dans une trajectoire de croissance lente et inégale, avec une création d'emplois limitée ».

M. Fuentes Knight note que la stratégie de développement adoptée depuis 1986 a abouti à un État extrêmement lié au pouvoir économique, avec peu ou pas de marge de manœuvre pour promouvoir les intérêts de la société dans son ensemble, ce qui se traduit par « des taux élevés de chômage, d'inégalité et de pauvreté, des migrations massives et des activités illicites qui, faute d'alternatives, gagnent en attrait ».

Un développement bridé par la fuite des talents

Cet État entravé offre des opportunités minimales aux jeunes dans un pays où 32 % de la population a moins de 15 ans et où 28 % a entre 15 et 29 ans. Avec 60 % de ses habitants âgés de moins de 30 ans, le Guatemala présente le meilleur bonus démographique du continent. En d'autres termes, le pays se trouve dans une phase où la population en âge de travailler est supérieure à la population économiquement dépendante, ce qui représente une grande opportunité démographique pour le développement du pays. Or, force est de constater que la durée prévisible de ce phénomène, qui a commencé en 1977 et devrait se terminer en 2069, est déjà dépassée de moitié et peu de choses sont faites pour en tirer parti.

C'est ce que confirme l'enquête de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de 2022 sur les migrations internationales et les envois de fonds des Guatémaltèques. Celle-ci montre que 88 % des personnes qui envoient des fonds depuis l'étranger ont émigré pendant leurs années productives et que 49 % d'entre elles avaient entre 15 et 24 ans lorsqu'elles ont entrepris le pénible et dangereux voyage vers le nord.

La population migrante aux États-Unis a été scolarisée pendant neuf ans en moyenne, alors que la moyenne nationale est de 6,6 ans, ce qui représente une perte importante d'une population jeune relativement éduquée.

Les perspectives d'emploi dans le pays sont peu réjouissantes, en particulier pour les jeunes. Le taux de chômage est faible, cependant le taux de travail informel est très élevé (78 % des actifs n'étaient pas inscrits à la sécurité sociale en 2023) et la productivité très faible (l'économie informelle n'a généré que 20 % du PIB au cours de l'année en question). Le revenu moyen de la population active était de 309 USD par mois, bien en deçà du minimum de 466 USD nécessaire à l'obtention du panier alimentaire de base en 2023.

En 2022, année qui a précédé les élections, l'ASIES a présenté une série de propositions dans le cadre du programme Guatemala caminaLe Guatemala en marche »), lesquelles devaient contribuer à l'élaboration des plans de gouvernement des partis participants. L'une de ces propositions, signée Carmen Ortiz, était intitulée Jóvenes y participación política : dos tendencias y un retoJeunes et participation politique : deux tendances, un défi »), qui reflète déjà l'apparente apathie, le désintérêt et même un supposé rejet de la politique et des politiciens de la part de la jeunesse guatémaltèque. Selon Mme Ortiz, les priorités des jeunes guatémaltèques tournent autour d'un emploi décent, d'un sentiment de sécurité et d'appartenance, du progrès et de la recherche d'un but dans la vie, alors que la conviction que le pays n'offre pas de débouchés fait apparaître la migration comme la seule alternative de vie possible.

En 2023, le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale a annoncé qu'il réviserait la politique nationale pour l'emploi décent (PNED) adoptée en 2017. Le gouvernement actuel a poursuivi ce processus, même si, après un an et demi, il reste inachevé, de sorte que seules des mesures isolées et de portée limitée ont été mises en œuvre.

Propositions pour un travail décent

Les propositions que nous avons élaborées dans le cadre de Guatemala Camina 2022, reprises dans le document Trabajo decente para los jóvenesUn travail décent pour les jeunes »), sont regroupées sous deux grands axes : améliorer l'accès à une éducation de qualité et faciliter l'intégration des jeunes sur le marché du travail.

Le premier axe comprend l'augmentation de la couverture du cycle secondaire diversifié, auquel seul un jeune sur quatre en âge de fréquenter l'école secondaire a actuellement accès ; la réduction de l'échec scolaire, qui touche un élève sur quatre du secondaire diversifié, et qui est aggravé par le fait que les écoles publiques n'admettent pas les redoublants ; la révision des programmes du cycle diversifié afin de les adapter aux catégories professionnelles prioritaires de la PNED (Politique nationale pour l'emploi digne) ; l'augmentation des possibilités de stages ou de formations en entreprise pour les élèves du secondaire diversifié, en sensibilisant les entreprises à la nécessité de réaliser de véritables stages et de ne pas leur confier des tâches non pertinentes ; la fourniture, dans le cadre du système éducatif, d'une orientation professionnelle et d'une orientation sur les droits du travail ; l'augmentation des ressources publiques – actuellement négligeables – destinées aux bourses d'études dans l'enseignement secondaire, l'extension de la couverture de la formation professionnelle dans les programmes courts et complémentaires et l'augmentation des fonds alloués à la bourse « Mi Primer Empleo » (« Mon premier emploi »), afin qu'elle soit assortie d'un contrat d'apprentissage, c'est-à-dire de mécanismes de tutorat et de contrôle qui garantissent l'utilité éducative de cette initiative, qui subventionne pendant quatre mois 51 % du coût salarial des jeunes nouvellement embauchés, afin de favoriser leur intégration sur le marché du travail en tant qu'apprentis.

Pour ce qui est du deuxième axe, nous proposons de mener des campagnes de sensibilisation afin que les employeurs et les agences de recrutement éradiquent les pratiques discriminatoires qui affectent les jeunes sur la base du lieu de résidence, du fait d'avoir étudié dans une école publique, de la tenue vestimentaire ou de l'orientation sexuelle, entre autres facteurs de discrimination qui stigmatisent et excluent de nombreux jeunes de l'accès à l'emploi formel.

Nous proposons en outre de renforcer le service national de l'emploi, en y intégrant une formation aux compétences non techniques (soft skills) et aux droits du travail, ainsi que de renforcer l'inspection du travail, pour une meilleure protection des droits des travailleurs, en particulier les droits les plus fondamentaux que sont la liberté syndicale et la négociation collective.

Le Guatemala peut-il se permettre de tourner le dos à ses jeunes alors qu'ils sont parmi les plus attachés à la démocratie et qu'ils ont été déterminants dans l'élection de Bernardo Arévalo ? Pour combien de temps encore va-t-on laisser passer l'aubaine que représente le bonus démographique pour la croissance immédiate et future du pays ?

15.10.2025 à 11:38

Le « plan de paix » de Trump n'est qu'une mascarade

Les plans de paix qui ont échoué ne manquent pas dans la Palestine occupée, tous comprenant des phases et des calendriers détaillés, depuis la présidence de Jimmy Carter. Ils se terminent tous de la même manière. Israël obtient ce qu'il veut au départ — dans le dernier cas, la libération des captifs israéliens restants — tout en ignorant et en violant toutes les autres phases jusqu'à ce qu'il reprenne ses attaques contre le peuple palestinien.
C'est un jeu sadique. Un manège mortel. Ce (…)

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Les plans de paix qui ont échoué ne manquent pas dans la Palestine occupée, tous comprenant des phases et des calendriers détaillés, depuis la présidence de Jimmy Carter. Ils se terminent tous de la même manière. Israël obtient ce qu'il veut au départ — dans le dernier cas, la libération des captifs israéliens restants — tout en ignorant et en violant toutes les autres phases jusqu'à ce qu'il reprenne ses attaques contre le peuple palestinien.

C'est un jeu sadique. Un manège mortel. Ce cessez-le-feu, comme ceux du passé, n'est qu'une pause publicitaire. Un moment où le condamné est autorisé à fumer une cigarette avant d'être abattu sous une pluie de balles. Une fois les captifs israéliens libérés, le génocide continuera. Je ne sais pas dans combien de temps. Espérons que le massacre de masse sera retardé d'au moins quelques semaines. Mais une pause dans le génocide est le mieux que nous puissions espérer. Israël est sur le point de vider Gaza, qui a été pratiquement rayée de la carte après deux ans de bombardements incessants. Il n'est pas question de l'arrêter. C'est l'aboutissement du rêve sioniste.

Les États-Unis, qui ont accordé à Israël une aide militaire colossale de 22 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023, ne fermeront pas leur pipeline, le seul outil susceptible de mettre fin au génocide.

Comme toujours, Israël accusera le Hamas et les Palestiniens de ne pas respecter l'accord, très probablement en refusant – à tort ou à raison – de désarmer, comme l'exige la proposition.

Washington, condamnant la violation présumée du Hamas, donnera le feu vert à Israël pour poursuivre son génocide afin de créer le fantasme de Trump d'une Riviera de Gaza et d'une « zone économique spéciale » avec la réinstallation « volontaire » des Palestiniens en échange de jetons numériques.

Ce n'est pas une voie viable vers la paix

Parmi les innombrables plans de paix proposés au fil des décennies, celui qui est actuellement sur la table est le moins sérieux. Hormis l'exigence que le Hamas libère les captifs dans les 72 heures suivant le début du cessez-le-feu [ce qui a été fait le 13 octobre, ndlr], il manque de précisions et de calendriers contraignants. Il est truffé de clauses permettant à Israël de dénoncer l'accord. Et c'est là tout le problème. Il n'est pas conçu pour être une voie viable vers la paix, ce que la plupart des dirigeants israéliens comprennent.

Le journal israélien le plus diffusé, Israel Hayom, fondé par le défunt magnat des casinos Sheldon Adelson pour servir de porte-parole au Premier ministre Benjamin Netanyahu et défendre le sionisme messianique, a conseillé à ses lecteurs de ne pas s'inquiéter du plan Trump, car il ne s'agit que de « rhétorique ». […]

Comment est-il possible qu'une proposition de paix ignore l'avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de justice, qui réitérait que l'occupation israélienne est illégale et doit cesser ?

Comment peut-elle omettre de mentionner le droit des Palestiniens à l'autodétermination ? Pourquoi les Palestiniens, qui ont le droit, en vertu du droit international, de mener une lutte armée contre une puissance occupante, devraient-ils déposer les armes alors qu'Israël, la force d'occupation illégale, n'est pas tenu de le faire ?

De quel droit les États-Unis peuvent-ils mettre en place un « gouvernement de transition temporaire » – le soi-disant « Conseil de paix » de Trump et Tony Blair – qui met de côté le droit des Palestiniens à l'autodétermination ? […]

Comment les Palestiniens sont-ils censés se résigner à accepter une « barrière de sécurité » israélienne aux frontières de Gaza, confirmation que l'occupation va se poursuivre ?

Comment une proposition peut-elle ignorer le génocide au ralenti et l'annexion de la Cisjordanie ?

Pourquoi Israël, qui a détruit Gaza, n'est-il pas tenu de payer des réparations ?

Que doivent penser les Palestiniens de la demande formulée dans la proposition visant à « déradicaliser » la population de Gaza ? Comment cela pourrait-il être réalisé ? Par des camps de rééducation ? Une censure généralisée ? La réécriture des programmes scolaires ? L'arrestation des imams fautifs dans les mosquées ?

Et qu'en est-il de la rhétorique incendiaire régulièrement employée par les dirigeants israéliens qui décrivent les Palestiniens comme des « animaux humains » et leurs enfants comme des « petits serpents » ?

« Tout Gaza et tous les enfants de Gaza devraient mourir de faim », a déclaré le rabbin israélien Ronen Shaulov. « Je n'ai aucune pitié pour ceux qui, dans quelques années, grandiront et n'auront aucune pitié pour nous. Seule une cinquième colonne stupide, qui déteste Israël, a de la pitié pour les futurs terroristes, même s'ils sont encore jeunes et affamés aujourd'hui. J'espère qu'ils mourront de faim, et si quelqu'un a un problème avec ce que j'ai dit, c'est son problème. »

Les violations des accords de paix par Israël ont des précédents historiques

Les accords de Camp David, signés en 1978 par le président égyptien Anwar Sadat et le Premier ministre israélien Menachem Begin — sans la participation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) — ont conduit au traité de paix égypto-israélien de 1979, qui a normalisé les relations diplomatiques entre Israël et l'Égypte.

Les phases suivantes des accords de Camp David, qui comprenaient la promesse d'Israël de résoudre la question palestinienne avec la Jordanie et l'Égypte, d'autoriser l'autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza dans un délai de cinq ans et de mettre fin à la construction de colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, n'ont jamais été mises en œuvre.

Les premiers accords d'Oslo, signés en 1993, ont vu l'OLP reconnaître le droit d'Israël à exister et Israël reconnaître l'OLP comme le représentant légitime du peuple palestinien. Cependant, il s'ensuivit une perte de pouvoir de l'OLP et sa transformation en une force de police coloniale.

Oslo II, signé en 1995, détaillait le processus menant à la paix et à la création d'un État palestinien. Mais lui aussi fut mort-né. Il stipulait que toute discussion sur les « colonies » juives illégales devait être reportée jusqu'aux négociations sur le statut « final ».

À cette date, le retrait militaire israélien de la Cisjordanie occupée devait être achevé. Le pouvoir devait être transféré d'Israël à l'Autorité palestinienne, censée être temporaire. Au lieu de cela, la Cisjordanie a été divisée en zones A, B et C. L'Autorité palestinienne avait un pouvoir limité dans les zones A et B, tandis qu'Israël contrôlait l'ensemble de la zone C, soit plus de 60 % de la Cisjordanie.

Le droit des réfugiés palestiniens à retourner sur les terres historiques que les colons juifs leur avaient prises en 1948 lors de la création d'Israël – un droit inscrit dans le droit international – a été abandonné par le premier responsable de l'OLP, Yasser Arafat. Cela a immédiatement aliéné de nombreux Palestiniens, en particulier ceux de Gaza, où 75 % de la population est composée de réfugiés ou de descendants de réfugiés.

En conséquence, de nombreux Palestiniens ont abandonné l'OLP au profit du Hamas. Le philosophe palestinien Edward Said a qualifié les accords d'Oslo d'« instrument de capitulation palestinienne, de Versailles palestinien » et a fustigé Arafat en le qualifiant de « Pétain des Palestiniens ».

Les retraits militaires israéliens prévus dans le cadre des accords d'Oslo n'ont jamais eu lieu. Il y avait environ 250.000 colons juifs en Cisjordanie lorsque les accords d'Oslo ont été signés. Leur nombre est aujourd'hui passé à au moins 700.000.

Le journaliste britannique Robert Fisk a qualifié Oslo de « simulacre, de mensonge, de stratagème visant à piéger Arafat et l'OLP afin qu'ils renoncent à tout ce qu'ils avaient recherché et pour quoi ils s'étaient battus pendant plus d'un quart de siècle, une méthode visant à créer de faux espoirs afin d'émasculer l'aspiration à la création d'un État ».

Israël a rompu unilatéralement le dernier cessez-le-feu de deux mois le 18 mars dernier en lançant des frappes aériennes surprises sur Gaza.

Le bureau de Netanyahu a affirmé que la reprise de la campagne militaire était une réponse au refus du Hamas de libérer les otages, à son rejet des propositions de prolongation du cessez-le-feu et à ses efforts de réarmement. Israël a tué plus de 400 personnes lors de l'assaut initial mené pendant la nuit et en a blessé plus de 500, massacrant et blessant des gens dans leur sommeil.

L'attaque a fait échouer la deuxième phase de l'accord, qui aurait vu le Hamas libérer les captifs masculins encore en vie, civils et soldats, en échange de prisonniers palestiniens et de l'établissement d'un cessez-le-feu permanent, ainsi que de la levée éventuelle du blocus israélien de Gaza.

Israël mène des attaques meurtrières contre Gaza depuis des décennies, qualifiant cyniquement les bombardements de « tonte de la pelouse ». Aucun accord de paix ou de cessez-le-feu n'a jamais fait obstacle à cela. Celui-ci ne fera pas exception.
Cette saga sanglante n'est pas terminée. Les objectifs d'Israël restent inchangés : la dépossession et l'effacement des Palestiniens de leur terre.

La seule paix qu'Israël entend offrir aux Palestiniens est celle de la tombe.


Ceci est une version abrégée d'un article qui a été publié pour la première fois par Chris Hedges sur Substack le 11 octobre 2025.

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