LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs Revues MÉDIAS
Retrouvez toute l'actualité internationale en continu - France 24
Souscrire à ce flux
Chaîne de service public - Actualité internationale.

Accès libre

▸ les 15 dernières parutions

21.08.2025 à 12:35

Six mois après son interdiction, la puff toujours aussi facile à trouver pour les ados

FRANCE24

Quatre adolescents à la recherche de puffs entrent dans cette épicerie de nuit de Houilles (Yvelines) en région parisienne, cherchant des yeux le design coloré de ces produits aux arômes sucrés, ice cream fraise, cola pétillant, bubble gum... proposant jusqu'à 9.000 bouffées pour certaines, soit l'équivalent de quelque 300 cigarettes, dont le taux de nicotine va de 0 à 20 mg/ml. Accusées de servir de passerelle vers le tabagisme et d'être source d'un "désastre écologique" car leur plastique et leur batterie au lithium finissent rapidement aux ordures, elles sont interdites depuis janvier en Belgique, juin au Royaume-Uni et le 25 février en France, mais de nombreux points de vente enfreignent la loi. "Ca ne change rien. On en vendait déjà avant, il y a juste plus de risques. On a déjà eu quelques contrôles depuis, mais ils ne sont pas très regardants", dit à l'AFP l'épicier, dont le comptoir présente les puffs jetables. Dans le Pas-de-Calais, Lisa*, lycéenne de 17 ans, continue de s'approvisionner dans "des petites épiceries" ou "des bazars". "Parfois, les puffs sont cachées mais pas tout le temps. Tout le monde peut s'en procurer un peu partout. Même en étant mineure, on ne m'a jamais demandé ma carte d'identité", rapporte-t-elle. -Commande via Snap- Selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en 2022 un collégien sur cinq et 44% des lycéens avaient déjà vapoté. Sur les réseaux sociaux, et notamment sur Snapchat, de nombreux "vendeurs" proposent aux jeunes l'envoi ou la livraison à domicile de puffs jetables, après une commande via messagerie privée. C'est ce que fait régulièrement Marine*, étudiante à la faculté de Nanterre : "J'achetais à l'épicerie avant, 15 balles. Lui c'est 10 euros la puff, et en plus il livre, donc c'est pratique", dit-elle à l'AFP. Derrière le compte de vente, un étudiant de 22 ans qui dit avoir "appris quelques semaines après avoir commencé" que son activité, entamée en mars, était illégale. "Les puffs, c’est vraiment facile d’accès, (...) à Aubervilliers, tu trouves des grossistes", témoigne le livreur qui gagne jusqu'à 300 euros par mois. Pour le Comité national contre le tabagisme (CNCT), ces exemples prouvent que "la loi n'est pas respectée". "Il faudrait que le gouvernement déploie beaucoup plus de contrôles, assortis de sanctions beaucoup plus dissuasives", estime Amélie Eschenbrenner, sa responsable de la communication. Interrogée par l'AFP, la DGCCRF indique avoir contrôlé "plus de 160 établissements" - boutiques de vapotage, buralistes, épiceries, bars, sites de vente en ligne...- dont "13 continuaient de mettre en vente des puffs". -"Contournement de l'interdiction"- Autre problème: des produits de substitution, des cigarettes dites "rechargeables", ont déjà pris le relais des versions à usage unique. Dans les points de vente, on trouve désormais des packs contenant une puff équipée d'une batterie rechargeable et d'une cartouche d'e-liquide à clipser et à changer - échappant ainsi à la nouvelle réglementation. Mais dans de nombreux cas, la durée de vie de ces produits est très limitée et une fois la recharge clipsée, il n'est plus possible de l'enlever, obligeant à jeter la puff, a constaté le CNTC. "C'est tout simplement un contournement de l'interdiction", alerte Mme Eschenbrenner, pour qui les composants et le taux élevé de nicotine de ces nouveaux produits peuvent aussi s'avérer problématiques. Car ils contiennent systématiquement "20 mg/ml de nicotine" souligne Jérôme*, vendeur dans une boutique de vapotage de Houilles. "Les jeunes pensent que ce n'est pas grand-chose, mais c'est le plus haut taux de nicotine en France, ça correspond à plus d'un paquet par jour", souligne-t-il. Pour le CNCT, il faut désormais aller "encore plus loin" et appliquer les mesures prévues dans le cadre du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027: réduire le nombre d'arômes et imposer un emballage neutre notamment. *Prénoms modifiés

21.08.2025 à 12:29

En Tunisie, une "révolution des boucles" contre les diktats de beauté

FRANCE24

"Je suis venue faire une transition capillaire", explique la trentenaire au carré lisse dissimulé par son couvre-chef. Longtemps, regrette-t-elle, on lui a "appris que les cheveux bouclés n'étaient pas des cheveux coiffés, qu'il fallait se les lisser ou se les attacher". Le déclic pour rallier une tendance mondiale qui a gagné le monde arabe ces dernières années lui vient avec la naissance de son fils, âgé aujourd'hui de trois ans. "Il a des cheveux bouclés et je me suis dit que je devais enfin m'accepter", raconte la jeune maman qui réside en France et a profité de vacances dans son pays d'origine pour "sauter le pas". Décision "difficile" En Tunisie comme dans toute l'Afrique du Nord, les lissages sont monnaie courante pour coiffer les cheveux texturés - ondulés, bouclés, frisés ou crépus. Négligées, peu soignées, pas adaptées aux tenues professionnelles...: les boucles ont longtemps été dénigrées. Nombreuses sont les Tunisiennes à se souvenir d'une remarque désobligeante lors d'une réunion de famille ou d'un commentaire blessant dans la rue. Avec le vent de liberté qui a soufflé sur la société après la révolution de 2011, les cheveux bouclés sont devenus plus visibles. Mais les lissages restent pour beaucoup un passage obligé avant toute occasion solennelle. Dhouha Mechergui, cofondatrice de Pineapple Studio, premier salon spécialisé en Tunisie, se souvient d'avoir "galéré" avec ses cousines et amies avant chaque fête de l'Aïd, à la fin du mois de jeûne de ramadan. "Nos mères nous faisaient des lissages, avec l'odeur (des produits chimiques, ndlr) et tout ce qui va avec", raconte-t-elle. Passer au naturel demande du "courage", ajoute-t-elle, affirmant devoir parfois jouer à la "psychiatre" avec des "clients hésitants" pour qui "la prise de décision est très difficile". Pourtant, au désir d'authenticité s'ajoute l'argument de santé: selon une vaste étude des Instituts américains de santé, les produits de défrisage font courir un risque accru de cancer de l'utérus. Pour Nawal Benali, créatrice du podcast "Y'a ça chez nous?", qui traite du racisme en Afrique du Nord, les injonctions aux cheveux lissés sont liées au "texturisme", une forme de discrimination. "Plus on s'éloigne d'une texture dite +afro+ ou +crépue+, +bouclée+, +frisée+, et plus on va être accepté socialement parce que c'est un marqueur de bonne tenue, de présentabilité", selon des critères "dérivés de ce qu'on entend être la bienséance dans le monde occidental blanc", pose-t-elle. L'idée "c'est d'essayer de gommer nos aspérités autochtones, africaines", ajoute la podcasteuse, pour qui cette exigence s'impose "particulièrement dans le monde du travail". "Effet domino" Ces dernières années, des textes législatifs visant à lutter contre les discriminations liées à la texture des cheveux ont été votés aux Etats-Unis et en France, où une proposition de loi sur la "discrimination capillaire" a été adoptée par l'Assemblée nationale en 2024. En Tunisie, pas d'initiative similaire. Sirine Cherif, qui a cofondé en 2021 la première marque tunisienne de produits pour cheveux bouclés, considère malgré tout qu'un changement "radical" est en cours. "Quand nous avons fondé Kamaana ("comme je suis", en arabe tunisien), nous étions la seule marque spécialisée sur le marché", dit-elle. "Quelques mois plus tard, il y a eu un effet domino: des marques plus établies que nous ont lancé leurs gammes pour cheveux bouclés", explique-t-elle. Aujourd'hui, plusieurs noms tunisiens sont présents sur ce marché juteux, comme Zynia ou Lilas Cosmetics. "Nous sommes fières d'avoir encouragé les gens à être eux-mêmes, à ne pas céder à cette pression sociétale et à s'assumer au naturel", se réjouit Sirine Cherif, qui vante un chiffre d'affaires en progression de 35 à 42% par an depuis le lancement de Kamaana. "On veut faire une révolution des boucles!", lance-t-elle joyeusement.

21.08.2025 à 12:21

Deux femmes assassinées et une survivante, la romancière Nathacha Appanah

FRANCE24

"La Nuit au cœur", publié jeudi, est le roman tête d'affiche des Éditions Gallimard de cette rentrée littéraire en France. C'est un livre né d'une histoire très douloureuse, longtemps enfouie par son autrice. Elle écrit à ce sujet: "Aucune photo de moi entre l'âge de dix-neuf et de vingt-cinq ans. C'est l'angle mort de ma vie". "Ça n'a jamais été mon ambition d'écrire là-dessus", dit-elle à l'AFP. "C'est vraiment quand je vivais à Bordeaux en 2021 et que Chahinez Daoud a été tuée à quelques kilomètres de chez moi (...) que je me suis sentie prête à en faire une œuvre littéraire et non pas simplement, sans jugement bien sûr, un témoignage ou un récit. Prête à l'envisager de manière romanesque", ajoute la Mauricienne installée en France et âgée de 52 ans. Cousine Chahinez Daoud, Algérienne de 31 ans, mère de trois enfants, a été tuée par son mari. En pleine rue à Mérignac, il lui a tiré dessus, l'a aspergée d'essence puis l'a brûlée vive. Ce Franco-Algérien, que la romancière appelle seulement "MB", a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, et doit être rejugé après avoir fait appel. Autre lieu, autre féminicide d'une mère de trois enfants qui avait le même âge. Emma a été tuée en 2000 par son mari, "RD", qui l'a écrasé volontairement avec sa voiture de fonction. Il a été condamné à 12 ans de prison. Elle était la cousine de Nathacha Appanah, qui avait appris sa mort en lisant sur internet la presse de leur pays, Maurice. L'autrice, quant à elle, a vécu avec un homme qui la rabaissait, la coupait de ses proches et est devenu violent. Dans l'une des scènes les plus terrifiantes de "La Nuit au cœur", elle sauve sa peau face à ce "HC" aujourd'hui décédé. Ces trois destins s'entremêlent. Malgré des issues différentes, un même fonds de violence imprègne ces destinées. Qu'est-ce qui fait que l'autrice est en vie, tandis que les deux autres jeunes femmes ne le sont pas? "Pour dire la vérité, je ne sais pas". "Privilège d'écrire" "C'est un mécanisme qu'on peut décortiquer, avec la montée de l'emprise, le contrôle coercitif, avec un caractère aussi, avec un rapport de force inégal, énormément d'éléments. (...) Je dois avouer que j'ai tenté de comprendre et il y a là quelque chose qui m'échappe. En réalité je n'ai pas très envie de savoir à quel moment pour lui les choses ne se sont pas cristallisées", répond-elle. Concernant l'assassinat de Chahinez Daoud, "à l'heure où ça s'est passé, entre 18h00 et 18h30 à peu près, dans cette rue, il n'y avait personne. J'ai souvent été là-bas, il y a toujours du monde. (...) Et ce jour-là, il n'y avait personne. Il n'y a que la littérature, je crois, qui peut nous consoler de cet insondable destin", avance la romancière. La montée des menaces et les efforts de cette mère pour prévenir qu'elle est en danger ont été largement commentés lors du procès, devant les assises de la Gironde en mars. Ils sont exposés avec précision, Nathacha Appanah ayant longuement discuté avec la famille. D'Emma, en revanche, il reste peu de souvenirs. Le procès de son assassin, en 2006, avait été bref. Et "cela m'a surprise de voir que sa famille avait oublié plein de choses d'elle, dont moi, je me souvenais", remarque l'autrice. "C'est un livre que j'ai eu le privilège d'écrire parce que je suis là".
15 / 15
  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
Le Canard Enchaîné
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
L'Insoumission
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌓