Les conditions de sa nomination font du Premier ministre l’incarnation d’un rétrécissement, de la cécité et de l’arrogance macroniennes. Sébastien Lecornu a peut-être une petite chance de sauver la situation : se tourner vers la gauche.
Après une réunion de la dernière chance qui devait éviter une dissolution, les responsables politiques n’ont pu que constater la voie sans issue dans laquelle s’est mis le chef de l’Etat : il a renommé le Premier ministre démissionnaire.
Dans une ambiance de fin de régime, le ballet des silhouettes politiques qui se succèdent aux portes du pouvoir n’a rien à envier à celles des années 50. Seule la sémantique change, dans la bouche des journalistes des chaînes en continu.
Démontant un à un les arguments avancés contre l’impôt plancher porté par la gauche, l’économiste américain décrit l’égalité fiscale et la taxation des ultrariches comme des conditions de «la démocratie et de la solidarité sociale».
Des portraits de figures éminentes à la recension des concepts qui ont bouleversé notre vision du monde, l’imposant ouvrage collectif dirigé par Camille Froidevaux-Metterie expose la richesse exceptionnelle des pensées féministes.
Quand les insoumis sont prisonniers de la logique présidentielle, les socialistes restent enfermés dans cette du fait majoritaire. Or ce dont la France a besoin aujourd’hui pour sortir de la crise, c’est de vrais compromis.
Pour l’ancienne députée, se mobiliser en faveur d’une cohabitation est un devoir éthique, susceptible de changer la vie de millions de personnes qui n’ont pas le luxe de patienter jusqu’à une victoire de la gauche à la présidentielle.
Dans deux livres, les deux figures de l’antenne publique interrogent chacune à leur manière la place de l’humour politique sur la première radio de France. Si le genre y a encore sa place, le «7/10» en particulier semble s’éloigner de ce qui a longtemps fait l’une de ses marques de fabrique.
Chiffrés à 80 milliards d’euros par an, les allégements de cotisations sociales favorisent les trappes à bas salaires et l’inertie économique. Il serait judicieux de les réorienter vers les emplois intermédiaires, victimes notamment de la concurrence chinoise.
Jean-Philippe Derosier, professeur agrégé de droit public à l’Université de Lille, titulaire de la chaire d’études parlementaires
La dissolution est inévitable mais elle n’est pas la solution à la crise politique : son responsable est Emmanuel Macron, qui doit rompre avec l’ultraprésidentialisme, se mettre en retrait, nommer et non choisir le Premier ministre, plaide le professeur de droit public Jean-Philippe Derosier.
Imprégné des travaux de Foucault, l’ancien garde des Sceaux fédère, de 1986 à 1991, une ingénieuse société de chercheurs et de fonctionnaires du monde carcéral pour penser une «prison républicaine».
Même dans son interprétation la plus restreinte, la signature, probablement dès ce jeudi 9 octobre, du premier volet du plan en 20 points du président américain, serait une réussite extraordinaire.
De la Révolution à Jacques Chirac en passant par la IIIe République… Le renvoi des députés devant leurs électeurs, dans l’espoir de rééquilibrer les pouvoirs, n’a fait qu’aggraver le problème.
Suspension de la loi sur la vie chère, des accords de Bougival, de la reconstruction de Mayotte… Dans les DROM-COM, la crise institutionnelle risque de renforcer le sentiment d’exclusion qui teinte les relations avec l’Hexagone depuis des décennies.
Ce mercredi 8 octobre, l’activiste et cinq autres militantes ont pris la mer en direction du Brésil, où se tiendra la COP30. Cet embarquement, spectaculaire, s’inscrit dans une tradition de remise en cause par les femmes de l’ordre établi.
Avec le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, Robert Badinter, garde des Sceaux en 1982, a joué un rôle crucial pour mettre un terme à la répression des homosexuels, dont les droits sont de plus en plus menacés ces dernières années.
C’est à Columbia que l’avocat panthéonisé ce jeudi 9 octobre se forme au «réalisme juridique» américain, qui s’appuie notamment sur les sciences sociales et fera triompher les droits des minorités et des individus.
Maboula Soumahoro, historienne, maîtresse de conférences, université de Tours
Dans son cinquième ouvrage, l’auteur américain remonte le fil de l’histoire d’un nationalisme particulier à travers trois lieux où il a pérégriné : le Sénégal, la Caroline du Sud et la zone israélo-palestinienne.
Beaucoup de responsables politiques actuels continuent de se revendiquer du premier président de la Ve République. Il faudrait, pourtant, s’émanciper d’un personnage d’une époque bien différente à la nôtre.
L’histoire est trop souvent convoquée pour attiser la haine, justifier les guerres, minimiser les avancées. Contre la progression de l’obscurantisme, la garantie des savoirs n’est plus une option. Elle est obligatoire.
Instrumentalisant l’histoire de France au profit d’une réécriture conservatrice destinée aux enfants, le nouveau mensuel prolonge le combat culturel du parc créé par Philippe de Villiers, dénoncent Florian Besson et Pauline Ducret.
Alors que Robert Badinter va entrer au Panthéon ce jeudi 9 octobre, l’historien spécialiste de la Shoah Tal Brutmann rappelle que le Président a multiplié les gestes mémoriels sans jamais y saisir l’occasion d’éclairer le délitement politique actuel.
Pourfendeur de la peine de mort, défenseur de la dépénalisation de l’homosexualité, l’ancien garde des Sceaux fait son entrée, ce jeudi 9 octobre, au temple des «grands hommes», souhaité par les révolutionnaires de 1789.
L’Elysée affublerait l’ex-Premier ministre de ce surnom peu flatteur depuis qu’il s’est détourné de lui. Le personnage historique derrière cette figure n’a pourtant pas grand-chose à voir avec la situation politique.
Attendu en novembre, le procès de Nestlé Waters pour stockage illégal de déchets toxiques jette une lumière crue sur l’héritage funeste de l’industrie.
Arnaud Fossier, historien, spécialiste du Moyen Âge
Au moment où l’offensive réactionnaire touche les médias et tous les secteurs de la culture, le médiéviste Arnaud Fossier se demande quelle histoire raconter pour contrecarrer l’extrême droite.
Lionel Hurtrez, professeur agrégé et doctorant en civilisation américaine EHESS, Paris
Le recul démocratique aux Etats-Unis dépasse le tempérament d’un homme : il suit le long travail idéologique d’un courant juridique conservateur désireux de restaurer un exécutif fort, affranchi des contre-pouvoirs.
Edition, institutions culturelles, vulgarisation scientifique… La prise de contrôle idéologique par la droite extrême n’est pas une spécificité bolloréenne française.
Nicolas Bancel et Pascal Blanchard, historiens, Université de Lausanne
Des appels à la répression impitoyable à la feinte ignorance des tortures commises par les forces françaises, le passé colonial de l’ancien président socialiste est bien éloigné de ses propres réécritures flatteuses, reprises aujourd’hui encore sur le site de l’Elysée.
Lâché par Gabriel Attal, invité à la démission par Edouard Philippe, bousculé par LR… Le Président, qui a donné jusqu’à ce mercredi 8 octobre à Sébastien Lecornu pour sauver la situation, n’a jamais été aussi isolé.