Beaucoup de responsables politiques actuels continuent de se revendiquer du premier président de la Ve République. Il faudrait, pourtant, s’émanciper d’un personnage d’une époque bien différente à la nôtre.
L’histoire est trop souvent convoquée pour attiser la haine, justifier les guerres, minimiser les avancées. Contre la progression de l’obscurantisme, la garantie des savoirs n’est plus une option. Elle est obligatoire.
Instrumentalisant l’histoire de France au profit d’une réécriture conservatrice destinée aux enfants, le nouveau mensuel prolonge le combat culturel du parc créé par Philippe de Villiers, dénoncent Florian Besson et Pauline Ducret.
Alors que Robert Badinter va entrer au Panthéon ce jeudi 9 octobre, l’historien spécialiste de la Shoah Tal Brutmann rappelle que le Président a multiplié les gestes mémoriels sans jamais y saisir l’occasion d’éclairer le délitement politique actuel.
Pourfendeur de la peine de mort, défenseur de la dépénalisation de l’homosexualité, l’ancien garde des Sceaux fait son entrée, ce jeudi 9 octobre, au temple des «grands hommes», souhaité par les révolutionnaires de 1789.
L’Elysée affublerait l’ex-Premier ministre de ce surnom peu flatteur depuis qu’il s’est détourné de lui. Le personnage historique derrière cette figure n’a pourtant pas grand-chose à voir avec la situation politique.
Attendu en novembre, le procès de Nestlé Waters pour stockage illégal de déchets toxiques jette une lumière crue sur l’héritage funeste de l’industrie.
Arnaud Fossier, historien, spécialiste du Moyen Âge
Au moment où l’offensive réactionnaire touche les médias et tous les secteurs de la culture, le médiéviste Arnaud Fossier se demande quelle histoire raconter pour contrecarrer l’extrême droite.
Lionel Hurtrez, professeur agrégé et doctorant en civilisation américaine EHESS, Paris
Le recul démocratique aux Etats-Unis dépasse le tempérament d’un homme : il suit le long travail idéologique d’un courant juridique conservateur désireux de restaurer un exécutif fort, affranchi des contre-pouvoirs.
Edition, institutions culturelles, vulgarisation scientifique… La prise de contrôle idéologique par la droite extrême n’est pas une spécificité bolloréenne française.
Nicolas Bancel et Pascal Blanchard, historiens, Université de Lausanne
Des appels à la répression impitoyable à la feinte ignorance des tortures commises par les forces françaises, le passé colonial de l’ancien président socialiste est bien éloigné de ses propres réécritures flatteuses, reprises aujourd’hui encore sur le site de l’Elysée.