Le contact a été perdu mercredi après-midi avec un major à la retraite de la Sûreté générale, Ahmad Ali Chokr, originaire de Nabi Chit (Baalbeck), alors qu’il se trouvait dans la Békaa centrale, ont indiqué jeudi les moukhtars (élus locaux) de la localité.
Un proche de l’agent retraité, également moukhtar de Nabi Chit, Ahmad Mohammad Chokr, a indiqué vendredi à L’Orient-Le Jour que Ahmad Ali Chokr, agissant comme « intermédiaire immobilier », avait été enlevé alors « qu’il se rendait à un rendez-vous censé réunir l’acheteur et le vendeur pour un terrain à Zahlé, près de Hamra Plaza. Depuis, aucun contact n’a été établi avec lui ». Contactée par notre publication, une source au sein de l’armée libanaise a précisé que, selon les informations de la troupe, « l’intéressé est porté disparu et non enlevé ».
Dans un appel adressé aux autorités, les moukhtars de Nabi Chit ont exhorté jeudi le président de la République, Joseph Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, le Premier ministre, Nawaf Salam, ainsi que les ministres de l’Intérieur et de la Défense, à « œuvrer pour élucider les circonstances de la disparition de (leur) fils, Ahmad Ali Chokr », avec lequel « tout contact est rompu depuis mercredi après-midi, sans que nous ayons la moindre information à son sujet », rapporte notre correspondante dans la région Sarah Abdallah. Ils ont précisé que la disparition est survenue dans la Békaa centrale et que « l’ensemble des services de sécurité ont été informés », appelant les autorités concernées à « agir sans délai afin de faire toute la lumière sur son sort ».
De son côté, l’Association des moukhtars de la Békaa-Est a condamné jeudi, dans un communiqué, l’enlèvement de M. Chokr, appelant à sa « libération immédiate ». Elle a exhorté MM. Aoun, Berry et Salam, ainsi que les forces de sécurité à « déployer tous les efforts nécessaires afin d’obtenir sa libération sans délai, dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité du pays ».
« Un tel acte irresponsable, portant atteinte à sa liberté et à sa sécurité sociale, humaine et familiale, expose la sécurité de la nation et des citoyens à de graves dangers, dans ces circonstances exceptionnelles que traverse notre pays », souligne le communiqué. Les moukhtars ont par ailleurs réaffirmé leur soutien aux forces armées et aux appareils sécuritaires dans l’exercice de leurs missions, appelant les autorités compétentes à « agir rapidement pour ramener le commandant enlevé auprès des siens et garantir sa sécurité ».
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe « Mzaar Ski Resort » de Kfardebiane, dans le Kesrouan, qui gère l’une des stations de ski les plus connues du Liban, a lancé vendredi sa saison hivernale au cours d’une cérémonie organisée près des pistes, en présence de la ministre du Tourisme Laura Lahoud.
Dans son allocution, la présidente du conseil d’administration de la société « Tourisme et Hiver Mzaar », Youmna Rizk, a annoncé que la station était « prête » pour la saison après avoir investi « trois millions de dollars dans ses pistes et infrastructures, désormais rénovées ».
La direction avait récemment annoncé l’aménagement de trois nouvelles pistes sur son compte Instagram. Les pistes n’ont cependant pas encore ouvert, faute de neige suffisante après les premières chutes de la saison survenues au début du mois.
Également présent, le président de l’Union libanaise de ski et biathlon, Freddy Kiroz, a évoqué la participation de skieurs libanais aux Jeux olympiques d’hiver prévus en février prochain à Cortina (Italie).
La saison dernière a été particulièrement pauvre en termes de précipitations et de chute de neige, ce qui a pénalisé les professionnels du secteur, malgré les efforts qu’ils ont entrepris ces dernières années pour diversifier leurs activités et leurs sources de revenus.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLa mission de maintien de la paix de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) a entamé la fermeture de plusieurs de ses bases dans le pays, a constaté l'AFP vendredi, une mesure justifiée par des réductions budgétaires, malgré la situation sécuritaire précaire de ce pays pauvre et instable.
Devenu indépendant du Soudan il y a quatorze ans, le Soudan du Sud a connu une guerre civile sanglante entre 2013 et 2018, qui a fait au moins 400.000 morts. Cette année, les craintes d'un nouveau conflit se sont multipliées après l'inculpation en septembre du vice-président pour « crimes contre l'humanité ». Riek Machar a été arrêté en mars par des unités loyalistes au président Salva Kiir.
Une situation sécuritaire fragile, sur laquelle la Minuss s'est inquiétée à de multiple reprises, ce qui ne l'empêche pas de fermer quatre de ses bases dans le pays à court terme. Sous la contrainte des coupes budgétaires américaines, la plupart des missions de maintien de la paix de l'ONU sont en train de modifier leurs plans opérationnels, ce qui passe en particulier par une réduction de 25% des effectifs militaires et policiers dans les prochains mois.
Pour la Minuss, cela implique « la fermeture de certains bureaux de terrain et de bases, le rapatriement de personnel en uniforme, qui a déjà commencé, et la réduction du personnel national et international », a indiqué mi-novembre le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Jean-Pierre Lacroix.
Vendredi, un correspondant de l'AFP s'est rendu à Torit, un base du sud du pays, où de fréquents combats ont été recensés cette année, et où plusieurs centaines d'employés, de personnels sécuritaires et de casques bleus étaient déployés, selon une source interne à la Minuss. Des véhicules blindés blancs siglés ONU encadraient des camions militaires blancs quittant la base, a constaté ce correspondant.
Interrogé par l'AFP, Mark Omina, un cadre des employés sud-soudanais de la Minuss, a dénoncé une mesure qui les a « pris de court » et les prive de leurs « seuls moyens de subsistance ». « Aucun atelier n'a été mis en place pour préparer leur sortie (de la Minuss) car tout a été fait dans la précipitation », a-t-il dénoncé.
La Minuss, créée en 2011 au moment de naissance du Soudan du Sud, comptait en juillet -- avant le plan de réduction des troupes -- plus de 13.000 militaires et 1.500 policiers, selon le site des opérations de maintien de la paix. D'après Oxfam, le Soudan du Sud n'a jamais reçu aussi peu d'aide internationale depuis sa création en 2011, alors que deux millions de Sud-Soudanais sont déplacés internes. Les violences agitant le pays en ont poussé 300.000 autres à fuir, estimait l'ONU en octobre.
Le Soudan du Sud accueille également plus d'un million de personnes s'étant échappées du Soudan voisin, de même source. Fin septembre, l'ONU recensait 1.854 personnes tuées, 1.693 blessées et 423 enlevées depuis le début de l'année, une situation « inadmissible » dans un pays « au bord du précipice », selon son Haut-Commissaire aux droits de l'Homme Volker Türk.
La Minuss doit bientôt fermer ses bases d'Awiel (Nord, à la frontière du Soudan), Warrap (Nord, une région où les affrontements interclaniques ont été meurtriers) et Rumbek (centre). « Laissons les partir », réagissait en octobre Nakuwa, un habitant de Torit interrogé par l'AFP. « Le Soudan du Sud doit apprendre à s'occuper de lui-même. »
« La fermeture des bases de la Minuss n'aura aucun impact tangible sur la population du Soudan du Sud », estime de son côté l'analyste Charles Lokwaruk. « Leur présence n'a pas empêché les conflits au Soudan du Sud. Il y a des guerres partout et en cours, des civils sont tués, des innocents déplacés, énumère-t-il à l'AFP. L'ONU a dépensé des milliards de dollars pour maintenir la Minuss, et pourtant celle-ci n'a pas réussi à remplir ses mandats. »
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