Le président américain Donald Trump a déclaré lundi soir que « le Hezbollah est un problème » au Liban, affirmant que Washington « verra ce qui s’y passera » et que certains pays alliés seront prêts à intervenir et à « nettoyer » la situation si les États-Unis le décident.
« Nous avons une paix légitime au Moyen-Orient, pour la première fois depuis 3 000 ans, et 59 pays la soutiennent. Nous verrons ce qui se passera avec le Hamas. Nous verrons ce qui se passera avec le Hezbollah », a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche au cours d'une conférence de presse. « Quoi qu’il en soit, nous avons des pays prêts à intervenir et à nettoyer la situation si nous le souhaitons. (...) Le Hezbollah au Liban est un problème », a-t-il ajouté. Ces propos font écho à ceux tenus vendredi dernier, lorsque le président américain affirmait que certains pays souhaitent « intervenir et s’occuper du Hezbollah » et qu’ils pourraient « avoir à le faire » à un moment donné.
« Nous verrons ce qui s’y passera. Mais il existe une paix réelle et de grande ampleur au Moyen-Orient. Et si tel n’avait pas été le cas, nous n’aurions pas pu conclure tous ces accords avec les différents pays. Cela n’aurait tout simplement pas été possible. », avait-il également déclaré.
Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, les attaques israéliennes en territoire libanais restent quotidiennes et l’État hébreu accuse régulièrement le Hezbollah de vouloir reconstruire sa branche militaire mise à mal par la guerre. Le gouvernement libanais a, lui, décidé de reprendre le monopole des armes. Si le parti chiite refuse l’idée de son désarmement dans tout le pays, il ne s'oppose pas aux opérations de démantèlement de ses infrastructures dans le Sud. Washington et Tel-Aviv pressent pour leur part Beyrouth d'accélérer le processus de désarmement du Hezbollah.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsDonald Trump a attribué lundi le meurtre de Rob Reiner, tué avec son épouse dans leur domicile de Los Angeles, à l'anti-trumpisme « enragé » du réalisateur. Un message virulent qui a outré jusque dans le camp conservateur, même si le président américain a persisté quelques heures plus tard.
La mort du cinéaste renommé, auteur entre autres de « Quand Harry rencontre Sally », serait « due à la colère qu'il a suscitée chez d'autres » avec sa « névrose anti-Trump », a asséné Donald Trump sur son réseau Truth Social. Loin d'une hypothétique piste politique, la police a annoncé que Nick Reiner, le fils du cinéaste qui a longtemps souffert d'addictions, était soupçonné d'être l'auteur des meurtres et avait été placé en détention.
Le milliardaire républicain a affirmé que Rob Reiner « était connu pour rendre les gens FOUS par son obsession enragée contre le président Donald J. Trump », avant d'accuser la victime d'avoir souffert du « Trump Derangement Syndrome ». Ce terme a été popularisé par ses partisans pour désigner ce qu'ils jugent être une hostilité irrationnelle contre lui, au point d'être comparable à une maladie mentale.
Interrogé par la presse à la Maison Blanche lundi après-midi pour savoir s'il maintenait ses propos, Donald Trump a de nouveau attaqué le réalisateur. « C'était une personne dérangée, de l'avis de Trump », a-t-il déclaré à la troisième personne. « Je n'étais pas fan de Rob Reiner du tout, en aucune manière », a déclaré le président américain.
Donald Trump, qui ramène volontiers les événements d'actualité à sa personne, est connu pour être particulièrement rancunier. Depuis son retour au pouvoir, il s'affranchit également de plus en plus des convenances ou règles de courtoisie élémentaires. Il a dit publiquement qu'il « détestait » ses adversaires et n'adhérait pas à la notion de pardon. Son message a indigné de nombreuses personnalités politiques.
« L'absence d'empathie et d'élégance envers la famille Reiner dans leur moment de deuil profond et de chagrin est pathétique et révélatrice », a déclaré sur X David Axelrod, ancien conseiller du président démocrate Barack Obama, aujourd'hui analyste politique sur la chaîne CNN. « Il ne connaît pas la honte. Un abruti fini », a cinglé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. L'élu républicain Thomas Massie, qui s'oppose fréquemment à Donald Trump, a aussi fustigé la réaction du président. « Qu'importe ce que vous pensiez de Rob Reiner, ce sont des déclarations inappropriées et irrespectueuses à propos d'un homme qui vient juste d'être brutalement assassiné », a-t-il déclaré sur X. L'élue de la droite radicale Marjorie Taylor Greene, une trumpiste de la première heure mais qui s'est éloignée du président ces derniers mois, a également évoqué la peine des proches du réalisateur et de son épouse. « C'est une tragédie familiale, pas une question de politique ou d'ennemis politiques », a-t-elle déclaré dans un message sur X accompagné d'une image du post de Donald Trump.
Don Bacon, un élu républicain qui ne se présentera pas à sa réélection en 2026, a déclaré à CNN s'attendre « à entendre quelque chose comme ça de la part d'un mec bourré dans un bar, pas du président des Etats-Unis ».
Cependant, rares sont les responsables de droite à oser s'opposer frontalement au locataire de la Maison Blanche. « J'imagine que mes collègues élus du Parti républicain, le vice-président, et le personnel de la Maison Blanche ignoreront tout simplement (le message) parce qu'ils ont peur ? Je mets quiconque au défi de défendre » ces propos, a déclaré Thomas Massie dans son post sur X. Certains utilisateurs de Truth Social se sont réjouis du post initial de Donald Trump, mais d'autres ont exprimé leur déception. « Réponse affreuse à cette tragédie, indigne de la fonction de président. J'ai voté pour vous trois fois, mais ça dépasse les bornes », a déclaré l'une d'elles, sous le pseudonyme « 45 Liberty Lady ». Pour certains commentateurs à droite, le président a perdu l'occasion de se taire.
Evoquant un message « tellement décevant » et « tellement inutile », l'ancienne journaliste sportive Sage Steele, aujourd'hui podcasteuse conservatrice, a affirmé que « ce sont des commentaires comme ceux-là qui gâchent les innombrables grandes choses que Donald Trump fait pour l'Amérique ».
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLes juges d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) ont rejeté lundi l’un des nombreux recours juridiques introduits par Israël contre l’enquête de la Cour sur sa conduite pendant la guerre à Gaza.
Saisie en appel, la Chambre a refusé d’annuler la décision d’une juridiction inférieure selon laquelle l’enquête du Bureau du procureur sur les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour peut inclure des faits survenus après l’attaque du 7 octobre 2023 du Hamas dans le sud d'Israël. Cette décision signifie que l’enquête se poursuivra et que les mandats d’arrêt émis l’an dernier à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant restent en vigueur.
L’arrêt ne porte que sur l’un des nombreux recours juridiques déposés par Israël contre l’enquête de la CPI et les mandats d’arrêt. Aucun calendrier n’a encore été fixé concernant les décisions que doit rendre la Cour sur d'autres demandes israéliennes, relatives à sa compétence.
Le ministère israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a condamné la dernière décision de la Cour, estimant qu'il s'agit « d’un nouvel exemple de la politisation persistante de la CPI et de son mépris flagrant des droits souverains des États non parties, ainsi que de ses propres obligations au titre du Statut de Rome. Voilà à quoi ressemble la politique déguisée en “droit international”. »
Cette dépêche est une traduction d'un article publié en anglais par l'agence Reuters.
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