Une attaque russe de drones a visé la région ukrainienne de Kharkiv pour la troisième nuit consécutive, faisant 36 blessés dans sa capitale, a rapporté la police régionale mercredi matin, tandis que la totalité de l'Ukraine se trouvait en état d'alerte aérienne.
La police régionale a fait état d'une « attaque massive » de drones contre les districts de Slobidsky et Osnovyansky de Kharkiv. Celle-ci a notamment endommagé « plus de dix immeubles d'habitation », d'après un message publié sur Telegram. Les forces de l'ordre ont recensé « 36 blessés, dont des enfants ». D'après le gouverneur Oleg Synegoubov, les forces russes ont dirigé 19 drones contre cette ville proche de la frontière russe, la deuxième la plus peuplée du pays avant l'invasion lancée par Moscou en février 2022, et « un immeuble de neuf étages a été touché puis a pris feu ».
Lors des deux nuits précédentes, des frappes russes de missile avaient fait au total au moins quatre morts dans la région de Kharkiv, dont une adolescente de 17 ans. Mercredi matin, la totalité de l'Ukraine se trouve en état d'alerte aérienne. Les autorités de plusieurs villes de l'Ouest ukrainien ont appelé leurs administrés à la prudence. « L'ennemi attaque l'ouest de l'Ukraine avec des drones. N'ignorez pas l'alerte ! Restez dans les abris », a ainsi écrit sur Telegram le maire de Lviv, dont la région a été plus épargnée que d'autres depuis 2022.
La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un rude hiver en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe. Sur le front, l'armée russe continue son avancée face à des forces ukrainiennes moins nombreuses, avec l'annonce lundi de la prise de trois nouveaux villages sur la ligne de front orientale. Moscou continue d'exiger pour condition préalable à tout cessez-le-feu la reconnaissance par Kiev de la cession de territoires, une capitulation de facto jugée inacceptable pour les Ukrainiens.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsL'armée israélienne a frappé mardi soir le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, tuant au moins 13 personnes selon un bilan toujours préliminaire du ministère libanais de la Santé. Cette frappe, menée par drone et effectuée au moyen de trois missiles, selon notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah, est l’une des plus meurtrières menées par l’État hébreu depuis le début de la trêve, entrée en vigueur le 27 novembre 2024.
Elle a visé, selon le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee, « des éléments terroristes opérant dans un complexe d’entraînement du Hamas au Liban-Sud ». Selon lui, « les éléments du Hamas utilisaient le complexe visé pour leur formation et leur préparation, dans le but de planifier et d’exécuter des attentats contre l’armée et l’État d’Israël ». L'armée a indiqué avoir pris « des mesures ont été prises pour éviter tout dommage aux civils » et agir « contre la présence du Hamas au Liban. »
Le site visé dans le camp de Aïn el-Héloué, le plus densément peuplé du Liban, est situé dans une zone à forte présence du Hamas selon notre correspondant au Liban-Sud. Dans un communiqué, le Hamas a condamné « l’agression sioniste qui a visé un lieu bondé de civils ». « Nous la considérons comme une attaque barbare contre notre peuple palestinien sans défense et contre la souveraineté libanaise », ajoute le mouvement palestinien. Le Hamas a en outre affirmé que « les allégations de l’armée d’occupation sioniste selon lesquelles l’endroit visé serait un complexe d’entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure invention et mensonge, visant à justifier son agression criminelle ». « Il n’existe aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban », souligne le Hamas. Le mouvement précise que le lieu visé « est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp, connu de l’ensemble des habitants, et que ceux qui ont été ciblés sont un groupe de garçons qui se trouvaient sur le terrain au moment de la frappe ».
Après le bombardement, les factions de l’Organisation de libération de la Palestine dans la région de Saïda ont condamné une attaque « barbare » contre une zone densément peuplée de civils. Les factions ont annoncé face à « l'horreur » de cette attaque et en hommage aux « martyrs », une grève générale et un deuil national dans le camp ainsi que la fermeture de toutes les institutions, centres et organismes à l’intérieur du camp « Nous réaffirmons également que les camps palestiniens resteront une partie intégrante du tissu national de Saïda, que les tentatives de l’occupation de porter atteinte à leur sécurité et à leur stabilité échoueront », ajoute le communiqué.
L'association des Makassed a elle déclaré dans un communiqué qu'elle allait fermer ses écoles demain mercredi en signe de deuil pour les tués tombés mardi soir dans « l'agression israélienne inacceptable » sur le camp de Aïn el-Heloué. La majorité des écoles ont annoncé en faire de même, selon notre correspondant.
La Jamaa Islamiyya a condamné l’attaque, la qualifiant de « massacre, qui s’ajoute aux massacres perpétrés par l’ennemi à Gaza et au Liban » et qui « montre la brutalité de cet ennemi et son absence de respect pour tout traité ou accord ». « Nous exhortons le gouvernement libanais à prendre les mesures nécessaires pour inciter la communauté internationale, en particulier les pays garants de l’accord de cessez-le-feu, à obliger l’ennemi à respecter les clauses de l’accord », ajoute la Jamaa Islamiyya. Le mouvement dénonce également « le silence des pays garants de l’accord de cessez-le-feu face aux crimes de l’ennemi », affirmant que cela « les rend complices de ces crimes ».
Une réunion se tiendra mercredi à 10h30 à la Dar al-Iftaa, à l’invitation du mufti de Saïda, le cheikh Salim Soussan.
Le camp de Aïn el-Héloué avait été visé le 30 septembre 2024 par des frappes israéliennes meurtrières qui avaient alors visé la maison de Mounir Maqdah, chef de la branche armée du Fateh et tué son fils Hassan ainsi que plusieurs autres personnes.
Plus tôt dans la journée de mardi, deux personnes avaient déjà été tuées dans des frappes menées par l’armée israélienne au Liban-Sud. Un drone de l'armée israélienne avait ainsi touché dans la matinée une voiture à Bint Jbeil, tuant Ali Ibrahim Cheaïto, employé de la Fédération des municipalités du caza de Bint Jbeil. Plus tard dans la journée, un drone israélien avait effectué un raid sur une voiture à Blida, dans le caza de Marjeyoun, tuant son conducteur. L’identité de ce dernier n’a pu être établie dans l’immédiat.
Israël viole quasi quotidiennement le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, avec des bombardements, des raids ciblés et des infiltrations en territoire libanais. Son armée occupe toujours au moins six positions le long de la frontière.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé mardi un « nouveau paquet d'aide » militaire à l'Ukraine d'une valeur de 615 millions d'euros dès « le mois prochain » pour aider l'armée de Kiev face à l'invasion russe à grande échelle en cours depuis février 2022.
« J'ai informé le président (Volodymyr) Zelensky qu'au cours du mois prochain, l'Espagne mobiliserait un nouveau programme de soutien militaire à l'Ukraine d'un montant de 615 millions d'euros », a-t-il déclaré en ouverture d'une conférence de presse des deux dirigeants à Madrid.
Ce paquet d'aide « comprendra, en priorité, la livraison de nouveaux équipements de défense d'une valeur d'environ 300 millions d'euros, dans le cadre de notre accord bilatéral de sécurité » d'un milliard d'euros annuels, a poursuivi M. Sánchez face à la presse.
Le dirigeant socialiste s'exprimait après une cérémonie de signatures de documents bilatéraux, y compris pour lutter contre « la désinformation russe ».
Le Premier ministre espagnol a exprimé « le soutien total et indéfectible du gouvernement espagnol » face au « néo-impéralisme de (Vladimir) Poutine », le président russe qui a ordonné à son armée d'envahir l'Ukraine en février 2022.
Depuis, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts, civils et militaires confondus, ainsi que des millions de déplacés ukrainiens, dans un pays ravagé.
« Votre combat est le nôtre », a martelé face aux journalistes Pedro Sánchez, debout au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, en déplacement mardi à Madrid après une visite à Paris lundi.
Le dirigeant ukrainien doit se rendre mercredi en Turquie pour tenter de relancer, une nouvelle fois, les pourparlers visant à mettre fin à la guerre, en présence notamment du président turc Recep Tayyip Edrogan et de l'émissaire américain Steve Witkoff, au moment où les discussions avec Moscou sont dans l'impasse.
Avant leur entretien bilatéral au palais de la Moncloa, résidence du Premier ministre espagnol, Volodymyr Zelensky et Pedro Sánchez s'étaient rendus dans l'après-midi au musée d'art Reina Sofía dans le centre-ville de Madrid pour voir « Guernica », la célèbre toile de Pablo Picasso, devenue « symbole universel de la barbarie, de la guerre », selon les mots du dirigeant espagnol à son « cher ami » ukrainien.
En en 2022, Volodymyr Zelensky ukrainien avait comparé l'invasion russe de son pays au massacre de Guernica, une petite ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 notamment par l'aviation nazie, en soutien des troupes de Franco durant la Guerre civile.
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