Israël attendait jeudi le retour de la dépouille de son dernier otage dans la bande de Gaza, un jeune policier israélien tué dans les combats du 7 octobre 2023, après la restitution du corps d'un ouvrier thaïlandais.
La dépouille de Sudthisak Rinthalak, un ouvrier agricole âgé de 43 ans au moment de sa mort, a été remise mercredi à Israël par des groupes armés palestiniens, avant d'être identifiée. Après ce retour, les autorités israéliennes ont promis d'oeuvrer « sans relâche » pour obtenir celui du dernier otage mort, le policier Ran Gvili. Au total, 251 personnes avaient été enlevées en Israël le 7 octobre 2023, lors de l'attaque sanglante du Hamas qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.
Les 20 derniers otages encore en vie avaient été rendus par le mouvement islamiste palestinien et ses alliés au début de la trêve entrée en vigueur le 10 octobre sous la pression des Etats-Unis, et 27 des 28 dernières dépouilles d'otages morts ont également été rendues à ce jour. L'ouvrier agricole dont le corps a été restitué mercredi était originaire de la province de Nong Khai, dans le nord-est de la Thaïlande, et travaillait dans des plantations du kibboutz Beeri, près de la bande de Gaza. Plusieurs ouvriers agricoles thaïlandais ont été tués lors de l'attaque du 7 octobre et leurs corps emportés à Gaza. Le décès de Sudthisak Rinthalak avait été confirmé par Israël en mai 2024.
Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a estimé qu' »en dépit de la douleur », ce retour « apporte un certain réconfort à une famille qui a vécu plus de deux ans d'incertitude et d'angoisse ». « Après que Sudthisak s'est séparé de sa compagne, son frère l'a encouragé à déménager en Israël, pensant qu'il pourrait y trouver une épouse. Sudthisak a travaillé dans l'agriculture pendant de nombreuses années avant de venir en Israël en 2017 dans le cadre d'un programme de travailleurs étrangers », a déclaré le forum. « Il était employé dans des fermes de la région frontalière de Gaza, où il était connu comme travailleur et apprécié de ses collègues », a ajouté l'organisation.
Ran Gvili, un sous-officier qui faisait partie de l'unité d'élite Yassam de la police israélienne dans la région du Néguev, a été tué au combat le jour de l'attaque du Hamas, à la veille de ses 25 ans. « Le premier à sortir, le dernier à revenir. Nous ne baisserons pas les bras jusqu'à ce que tu reviennes », a réagi sa mère, Talik Gvili, dans un message sur X accompagné d'une photo de son fils. Le 7 octobre 2023, ce jeune policier passionné de moto était en arrêt maladie, dans l'attente d'une opération à l'épaule. Apprenant l'attaque en cours, Ran Gvili avait décidé de sortir de chez lui avec son arme personnelle. Il est mort dans des combats devant le kibboutz Aloumim et son corps a été emmené à Gaza.
Ran Gvili était originaire de Meitar, près de Beersheva, à l'est de la bande de Gaza. Israël est « déterminé, engagé et travaille sans relâche pour ramener le combattant et héros (...) le sergent-chef Ran Gvili, afin qu'il puisse recevoir une sépulture juive appropriée », a déclaré le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « L'organisation terroriste Hamas est tenue de respecter ses engagements (...) Nous ne transigerons pas sur ce point », a-t-il ajouté.
La première phase du cessez-le-feu prévoyait la restitution de tous les otages retenus dans la bande de Gaza par le Hamas et ses alliés ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes. La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner la bande de Gaza et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsUne délégation du Conseil de sécurité de l'ONU est arrivée jeudi en Syrie, pour une toute première visite dans ce pays, à quelques jours du premier anniversaire de la chute de l'ex président Bachar al-Assad, a rapporté l'agence Sana.
Les quinze diplomates onusiens, arrivés par le point de passage de Jdeidet Yabus entre le Liban et la Syrie, doivent rencontrer le président par intérim Ahmad al-Chareh et d'autres responsables syriens ainsi que des personnalités de la société civile, selon Sana.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé en novembre les sanctions contre Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste devenu chef de l'Etat après avoir, à la tête d'une coalition de groupes insurgés, provoqué le 8 décembre 2024 la chute d'Assad qui gouvernait le pays d'une main de fer depuis plus de 20 ans. L'ONU a notamment salué l'engagement des nouvelles autorités syriennes à lutter contre le terrorisme et les a exhortées à mettre en oeuvre une transition inclusive respectant toutes les communautés et les confessions, dans un pays dévasté par près de 14 ans d'une guerre civile sanglante.
L'ambassadeur slovène Samuel Zbogar, dont le pays préside actuellement le Conseil de sécurité, avait indiqué lundi que ce déplacement en Syrie, puis au Liban vendredi et samedi, était « la première visite officielle depuis six ans du Conseil de Sécurité au Moyen-Orient, et la toute première en Syrie ». Ce déplacement intervient « à un moment crucial pour la région », avait-il souligné. « Nous espérons que cette visite permettra d'approfondir le dialogue entre les Nations unies et la Syrie », a déclaré pour sa part le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Vendredi, la délégation sera à Beyrouth avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsCinq Palestiniens dont deux enfants ont été tués mercredi soir dans le sud de la bande de Gaza lors d'un raid israélien, selon un hôpital local, rapporte l'AFP, alors que le Haaretz fait état de six personnes, dont deux enfants, mortes lors d’une tentative de l’armée israélienne d’assassiner un haut commandant du Hamas. L’atteinte éventuelle d’un haut responsable de la formation palestinienne n’a pas encore été confirmée, ajoute le quotidien israélien.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir « frappé un terroriste du Hamas » « en réponse » à des affrontements ayant blessé cinq de ses soldats. Les ambulances palestiniennes ont récupéré cinq corps, dont ceux de deux enfants âgés de 8 et 10 ans, « et plusieurs blessés, à la suite d'un bombardement israélien », a indiqué dans un communiqué l'hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d'Al-Mawassi, à Khan Younès. Les autres victimes sont âgées de 30, 36 et 46 ans, selon la même source.
D'après la Défense civile de Gaza, un organisme de secours opérant sous l'autorité du Hamas, Israël « a ciblé les tentes de personnes déplacées avec plusieurs missiles » dans le territoire palestinien, où une trêve fragile avec le mouvement islamiste Hamas est en vigueur depuis près de deux mois. Contacté par l'AFP, le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal a confirmé le bilan de cinq morts.
L'armée israélienne avait fait état plus tôt d'une opération dans le sud de la bande de Gaza qui avait fait quatre blessés dans ses rangs, un bilan ensuite passé à cinq. « Aujourd'hui, au cours d'une opération des forces de la brigade de reconnaissance Golani à l'est de Rafah, les soldats ont été confrontés à plusieurs terroristes qui sont sortis d'un tunnel », avait-elle dit. Des échanges de tirs s'en sont suivis et quatre soldats ont été blessés, dont un grièvement, avait-elle précisé.
Une source au sein du ministère de l'Intérieur du Hamas à Gaza a dit à l'AFP que des véhicules de l'occupation israélienne avaient mené une bombardement intense à l'artillerie à l'est de « Rafah ». Elle a fait aussi état de raids aériens par des avions « qui survolaient le secteur (...) à basse altitude ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hamas de continuer de violer le cessez-le-feu et de mener des « actes terroristes » contre les forces israéliennes, selon un communiqué de son bureau. « Notre politique est claire: Israël ne tolérera aucune atteinte aux soldats de Tsahal (armée israélienne NDLR) et réagira en conséquence », a-t-il poursuivi.
L'armée israélienne avait affirmé dimanche avoir tué plus de 40 combattants palestiniens au cours de la semaine écoulée lors d'opérations visant les tunnels près de Rafah. Des sources du Hamas avaient indiqué plus tôt que des combattants du mouvement étaient bloqués dans des tunnels dans une zone contrôlée par les militaires israéliens. Une trêve est entrée en vigueur le 10 octobre, plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023. Les deux belligérants s'accusent mutuellement de la violer.
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