Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné mercredi l’importance cruciale de la sécurité et de la stabilité pour le redressement du Liban, à l’occasion de la clôture de la conférence Beirut One, organisée par le ministère de l’Économie et le Conseil économique, social et environnemental (CESE). « Sans sécurité et stabilité, le Liban manquera l'occasion de se redresser et les investissements ne viendront pas. La sécurité ne peut être assurée que si l’État étend son autorité légitime sur l’ensemble du territoire libanais », a déclaré M. Salam.
Le chef du gouvernement a également insisté sur le retour du Liban sur la scène arabe. « Le Liban est de nouveau présent dans le monde arabe, et le monde arabe commence à revenir vers le Liban. Nous espérons que l’interdiction sur les exportations libanaises sera levée », a-t-il ajouté. Il a également annoncé que « demain seront inaugurés les scanners au port de Beyrouth, et je suis convaincu que les Arabes reviendront au Liban ».
Lundi, quelques jours après l'annonce saoudienne, jeudi dernier, d’une relance prochaine des relations commerciales entre Riyad et Beyrouth, l’envoyé saoudien Yazid ben Farhane, en visite à Beyrouth, avait discuté avec Nawaf Salam des mesures sur la reprise des exportations libanaises vers l'Arabie saoudite. Le Premier ministre avait alors souligné « la nécessité pour les autorités concernées d'agir rapidement afin de lever tous les obstacles qui entravent ce secteur vital pour l'économie libanaise ». Il avait aussi « réaffirmé l'engagement du Liban de ne pas servir de plateforme pour déstabiliser la sécurité des pays arabes ni de point de passage pour le trafic de drogue ou toute autre marchandise interdite ».
Lors de la conférence mercredi, M. Salam a annoncé la fermeture de plus de 30 laboratoires de la drogue captagon. « Nous avons pris des mesures de sécurité sérieuses pour protéger le pays », a-t-il dit.
« Nous avons mis le pays sur une nouvelle voie et, pour la première fois, il y a un travail sérieux pour étendre l’autorité de l’État sur tout le territoire. Nous devons poursuivre cette trajectoire », a-t-il affirmé. Le Liban peine cependant à appliquer les décisions gouvernementales des 5 et 7 août visant à désarmer les milices, notamment le Hezbollah, qui rejette toujours cette option. Entre-temps, le risque d'une escalade militaire israélienne plane sur le pays, alors qu’Israël continue de bombarder le Liban-Sud et la Békaa en violation du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.
M. Salam a également mis en avant les efforts de réformes engagés par son gouvernement. « Le Liban reste un pays d’opportunités prometteuses. Nous avons entamé une série de réformes, mais il nous reste un long chemin et il est indispensable de les poursuivre », a-t-il déclaré. Il a insisté sur l’importance de l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI). « Il ne faut pas envisager de revenir sur cet accord. Il est crucial, non seulement pour les fonds qu’il apportera, mais aussi parce qu’il constitue un certificat de bonne conduite ouvrant la voie aux investissements, a-t-il dit. Les réformes demandées par le FMI sont celles dont nous avons besoin. Nous devons notamment finaliser la loi sur la régularisation financière et une série d’autres réformes économiques ».
Concernant les dépôts bancaires, gelés par les restrictions mises en place illégalement par les banques depuis la crise financière de 2019, M. Salam a assuré que « tous les déposants récupéreront leur argent dans des délais raisonnables ». « Tous les déposants ne sont pas égaux », a-t-il ajouté. « Il y a ceux dont les dépôts sont légitimes et ceux dont ils ne le sont pas. Pour ceux dont les dépôts proviennent de la corruption ou du trafic de drogue, non seulement ils ne doivent pas récupérer leur argent, mais ils doivent être poursuivis et jugés ».
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