Tous ces enjeux de long terme se télescopent aujourd'hui avec un autre problème, accentuant l'envolée des prix des billets de TGV : le manque de trains. De 482 rames TGV en circulation en 2012, le parc de la SNCF a été réduit à 363 rames aujourd'hui. Elle l'a fait pour tenter l'aventure de la concurrence à l'étranger. Elle mobilise en effet 14 rames duplex pour tenter de conquérir le marché espagnol (et compte faire de même sur le marché italien avec 15 rames livrées pour l'occasion).
Elle a aussi mis au rebut des rames vieillissantes, entre 2016 et 2018, pour améliorer virtuellement son bilan comptable. Le matériel « immobilisé » est en effet converti en euros dans la colonne « passif » de ses comptes, ce qui détériore le bilan de l'entreprise. « C'est une opération purement comptable absurde qui a mis au rebut une soixantaine de rames qui auraient pu rendre service encore jusqu'en 2029. C'est d'ailleurs le cas des 28 survivantes de la série qui circulent toujours », dit Pierre Zembri, géographe à l'université Gustave Eiffel.