18.09.2025 à 12:53
Vincent Lequeux
Les finances publiques françaises cristallisent les tensions. En 2024, le déficit public s'est élevé à 5,8 % du PIB, soit près de 169,7 milliards d'euros selon Eurostat. Alors que l'Union européenne impose un retour sous les 3 % d'ici quatre à sept ans, le Premier ministre Sébastien Lecornu multiplie les consultations avec les groupes parlementaires. […]
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Les finances publiques françaises cristallisent les tensions. En 2024, le déficit public s'est élevé à 5,8 % du PIB, soit près de 169,7 milliards d'euros selon Eurostat. Alors que l'Union européenne impose un retour sous les 3 % d'ici quatre à sept ans, le Premier ministre Sébastien Lecornu multiplie les consultations avec les groupes parlementaires. Parmi ses principaux objectifs : bâtir un budget 2026 acceptable à la fois pour Bruxelles, pour une majorité introuvable à l'Assemblée et pour la population française.
L'une des pistes proposées par les partis de gauche est le projet de "taxe Zucman", désormais ancré dans le débat public. Du nom de l'économiste français Gabriel Zucman, il s'agit d'un impôt supplémentaire à destination des patrimoines très élevés, les "ultra-riches". Cette taxe concerne les foyers dont la fortune dépasse 100 millions d’euros, c’est-à-dire environ 1 800 personnes en France.
L'objectif est simple : garantir que ces très grandes fortunes paient au moins 2 % de la valeur totale de leur patrimoine en impôts chaque année. Ce mécanisme fonctionne comme un "impôt plancher" ou minimum. Concrètement, si un contribuable paie déjà des impôts (impôt sur le revenu, impôt sur la fortune immobilière, prélèvements sociaux, etc.) qui représentent moins de 2 % de son patrimoine, il devra verser la différence afin d'atteindre ce seuil.
Selon Gabriel Zucman, cette taxe permettrait de collecter environ 20 milliards d'euros chaque année pour l'État français. Elle vise à corriger une inégalité fiscale souvent observée : les ultra-riches, malgré leur fortune immense, paient proportionnellement moins d'impôts que le reste de la population, notamment à cause des mécanismes d'optimisation fiscale. La mesure est ainsi présentée comme un moyen de renforcer la justice fiscale et d'assurer que tous contribuent équitablement à l'effort collectif, notamment dans un contexte où les besoins de financement public sont importants.
À ce jour, aucun pays européen n'a instauré une taxe comparable à la taxe Zucman. Plusieurs pays de l'Union européenne appliquent un impôt sur la fortune, qui consiste à taxer chaque année la valeur totale des biens et actifs d'un contribuable, au-delà d'un certain seuil.
En France par exemple, l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne concerne que le patrimoine immobilier dont la valeur nette dépasse 1,3 million d’euros. Cet impôt progressif a pour but de faire contribuer les foyers aisés au financement des services publics. Mais il ne prend en compte que les biens immobiliers et ne garantit pas un montant minimal d'impôt global pour les très grandes fortunes, contrairement à la taxe Zucman qui vise à instaurer un seuil minimum d'imposition sur l'ensemble du patrimoine.
D'autres pays, comme les Pays-Bas, le Luxembourg ou la Belgique, ont des systèmes d'imposition partiels ou indirects sur le patrimoine, parfois limités à certains types d'actifs financiers. L'Espagne a toutefois mis en place, en complément de son impôt sur le patrimoine, un impôt temporaire de solidarité qui se rapproche partiellement de la taxe Zucman. Celui-ci cible les patrimoines nets de 3 millions d'euros ou plus, avec un taux de prélèvement progressif allant de 1,7 à 3,5 %.
Hors de l'Union européenne, la Norvège et la Suisse maintiennent aussi des impôts sur la fortune globale (biens immobiliers, financier, liquidités), mais leurs taux sont généralement plus bas et leur assiette n’est pas limitée aux ultra-riches comme dans la proposition Zucman.
À l'échelle européenne, dans une note datant de mars 2025, l'organisation dirigée par M. Zucman estime que les pays européens pourraient récupérer un total de 67 milliards d’euros en mettant chacun en place un taux d’imposition minimale de 2 % sur les plus aisés, les centimillionnaires, et même 121 milliards avec un taux de 3 %. En mars 2025, l'Union européenne comptait 537 milliardaires, dont 147 en France, 128 en Allemagne et 71 en Italie, selon les calculs de l'Observatoire européen de la fiscalité.
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18.09.2025 à 12:51
Juliette Verdes
Mercredi 17 septembre, "la Commission européenne a adopté une proposition visant à suspendre partiellement l'accord de libre-échange avec Israël en réponse au massacre à Gaza", résume RTVE. "Elle a également proposé de sanctionner deux ministres extrémistes du gouvernement israélien, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, ainsi que des colons violents et des membres du Hamas", poursuit […]
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Mercredi 17 septembre, "la Commission européenne a adopté une proposition visant à suspendre partiellement l'accord de libre-échange avec Israël en réponse au massacre à Gaza", résume RTVE. "Elle a également proposé de sanctionner deux ministres extrémistes du gouvernement israélien, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, ainsi que des colons violents et des membres du Hamas", poursuit la chaîne de télévision espagnole.
Ainsi, "les échanges commerciaux en provenance d'Israël ne bénéficieraient plus d'un traitement préférentiel à leur entrée dans l'Union européenne. Cette mesure représenterait un coup dur sur le plan économique et diplomatique pour Israël, affectant des milliards d'euros d'échanges commerciaux", estime The Irish Times.
Côté allemand, Die Zeit écrit que "la Commission européenne propose des sanctions sévères contre Israël". En Suisse, Le Temps se montre plus critique : "Bruxelles fait mine de durcir le ton face à l'État hébreu, 'pas pour punir Israël, mais pour améliorer la situation humanitaire à Gaza'", titre le journal, citant les propos de l'exécutif européen.
Pour Il Fatto Quotidiano, ces mesures se révèlent insuffisantes et soulèvent plusieurs questions. Tout d'abord, "elles ne concerneront pas les produits provenant des colonies, c'est-à-dire tout ce qui se trouve au-delà des frontières de 1967, car l'accord ne couvre que ce que l'UE reconnaît comme l'État d'Israël […]. Une proposition distincte sera donc nécessaire pour cibler les biens provenant des territoires occupés". Par ailleurs, le secteur des armes ne sera pas concerné par la proposition de la Commission.
Toujours en Italie, le quotidien conservateur Il Tempo va plus loin, expliquant que les annonces "semblent en fait relever davantage d'une action politique que d'une riposte économique". Elles feraient figure de "coup de pouce vital" à deux gouvernements en difficulté : "celui de Pedro Sánchez en Espagne, et celui d'Emmanuel Macron en France" [sic].
Mais la question qui est ce matin sur toutes les lèvres est la suivante : les mesures ont-elles une chance d'aboutir au Conseil européen ? "Bruxelles souhaite envoyer un signal politique. Mais suffisamment d'États suivront-ils ?", s'interroge Tagesschau.
La Commission a proposé de suspendre les "préférences commerciales" avec Israël. Autrement dit, "elle appliquera les mêmes droits de douane qu'à tout autre pays tiers avec lequel les Vingt-sept n'ont pas conclu d'accord de libre-échange. Toutefois, pour que cette mesure soit adoptée, elle doit être soutenue par une majorité qualifiée de pays de l'Union (55 % des États membres, soit 15 pays représentant au moins 65 % de la population de l'UE)", détaille RTVE.
L'Espagne et l'Irlande, très actives sur la question, réclament des sanctions depuis des mois. Mais "un groupe d'États membres de l'UE composé de l'Allemagne, de l'Italie, de la Hongrie, de l'Autriche et de la République tchèque s'est systématiquement opposé à des sanctions contre Israël [et] aux déclarations communes condamnant la guerre à Gaza", pointe The Irish Times.
Du fait de leur poids au Conseil, l'Italie et l'Allemagne jouent un rôle "déterminant dans l'adoption des sanctions de l'UE contre Israël", note Il Manifesto. Hier à Bruxelles, "le ministre allemand chargé des Affaires européennes, Gunther Krichbaum, a déclaré que Berlin était opposé à la suspension de Tel-Aviv du programme Horizon, dont les fonds sont en principe destinés aux chercheurs", rapporte le quotidien de gauche. "Lors du Conseil de juin, Berlin et Rome ont ensemble fait échouer une première proposition de gel d'Horizon, bien que celle-ci fût encore une fois limitée et partielle".
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, avait appelé hier l'Allemagne et l'Italie "à soutenir les projets de sanctions commerciales européennes contre Israël ou, à défaut, à proposer d'autres moyens de pression", rapporte Die Zeit.
Mais face aux "tergiversations sans fin" de Bruxelles [Le Temps], certains pays prennent les devants. L’Espagne se retirera du concours musical de l'Eurovision "si Israël continue à prendre part au festival de musique alors que le massacre à Gaza persiste", a annoncé mardi 17 septembre la télévision publique RTVE [Libération]. L'Irlande, la Slovénie, l'Islande et les Pays-Bas avaient aussi fait part d'un tel projet.
"La polémique suscitée par la pression exercée par l'Espagne et quatre autres pays européens pour empêcher la participation d'Israël à l'Eurovision a déjà atteint le siège de la Commission européenne", constate La Vanguardia. Interrogée sur la question, Kaja Kallas s'est prononcée contre les actions visant à punir "Israël ou le peuple israélien".
"Non loin de Bruxelles, à Gand, l'annulation d'un concert de l'Orchestre philharmonique de Munich a également suscité une vive polémique", poursuit le journal espagnol. Le récital était dirigé par l'Israélien Lahav Shani, qui, selon les organisateurs, n'avait pas clairement pris position sur le conflit à Gaza.
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17.09.2025 à 18:59
Valentin Ledroit
Le couperet est tombé : le 12 septembre 2025, l’agence de notation Fitch a abaissé la note souveraine de la France, qui mesure sa capacité à rembourser sa dette : de "AA-" à "A+". Une décision qui place désormais l’Hexagone au milieu du classement européen. L'agence de notation financière américaine justifie ce choix par l'instabilité […]
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Le couperet est tombé : le 12 septembre 2025, l’agence de notation Fitch a abaissé la note souveraine de la France, qui mesure sa capacité à rembourser sa dette : de "AA-" à "A+". Une décision qui place désormais l’Hexagone au milieu du classement européen.
L'agence de notation financière américaine justifie ce choix par l'instabilité politique persistante du pays, des incertitudes budgétaires qui compliquent la réduction de son déficit élevé, ainsi que des comptes publics dégradés, qui laissent craindre une capacité affaiblie de la France à maîtriser sa dette.
Concrètement, la décision de Fitch ne signifie pas que Paris risque un défaut de paiement, mais elle pourrait augmenter son coût d’emprunt et détériorer la confiance des investisseurs internationaux. Les deux autres grandes agences de notation pourraient également suivre la même voie. Moody’s et S&P se prononceront respectivement les 24 octobre et 28 novembre prochains.
La France fait le deuil de son "double A", une douzaine d'années après celui de son "triple A". Entre 2012 et 2013, les trois agences avaient retiré la meilleure note à l'Hexagone. Désormais noté A+, la France se retrouve en milieu de classement européen, au même niveau que la Belgique, l'Estonie et Malte.
La trajectoire est différente pour certains États membres, comme le Portugal. Lisbonne voit ainsi sa note augmenter, passant de "A-" à "A", grâce à une réduction de sa dette publique qui s'établit à 96,4 % du PIB au premier semestre 2025, contre 134,1 % en 2020.
Dans le classement de l'agence américaine, cinq États membres conservent leur triple A : le Danemark, la Suède, l'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas. Les trois derniers étant membres de la zone euro. A l'opposé, la Grèce et la Roumanie affichent les moins bonnes notes, avec "BBB-". Ces indices sont à relativiser car les pays de l'Union européenne restent bien notés. En effet, les deux Etats européens les moins bien notés conservent des notes trois crans supérieurs à celle de la Turquie et même sept crans au-dessus de celle de l'Argentine.
Pays de l'UE | Dette en % du PIB (1er trimestre 2025) | Note Fitch |
---|---|---|
Allemagne | 62,3 | AAA |
Danemark | 29,9 | AAA |
Luxembourg | 26,1 | AAA |
Pays-Bas | 43,2 | AAA |
Suède | 33,5 | AAA |
Autriche | 84,9 | AA |
Finlande | 83,7 | AA |
Irlande | 34,9 | AA |
Belgique | 106,8 | A+ |
Estonie | 24,1 | A+ |
France | 114,1 | A+ |
Malte | 48,1 | A+ |
Lituanie | 40,6 | A |
Portugal | 96,4 | A |
Slovénie | 69,9 | A |
Chypre | 64,3 | A- |
Croatie | 58,4 | A- |
Espagne | 103,5 | A- |
Lettonie | 45,6 | A- |
Pologne | 57,4 | A- |
Slovaquie | 62,8 | A- |
Rép. tchèque | 43,4 | AA- |
Bulgarie | 23,9 | BBB+ |
Hongrie | 75,3 | BBB |
Italie | 137,9 | BBB |
Grèce | 152,5 | BBB- |
Roumanie | 55,8 | BBB- |
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