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08.08.2025 à 05:30

Après la débâcle du référendum « Voice », les autochtones d'Australie continuent de se battre pour se faire entendre

Le 14 octobre 2023, au soir du résultat d'un référendum historique sur l'avenir des peuples autochtones en Australie, de nombreux Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres sont restés bouche bée. Ce vote, qui visait à inscrire dans la constitution australienne la reconnaissance des deux groupes autochtones du pays et à leur accorder une « Voix » auprès du Parlement, s'est soldé par un rejet massif de la proposition.
« Nous appelons à une semaine de silence à partir de ce soir pour (…)

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Le 14 octobre 2023, au soir du résultat d'un référendum historique sur l'avenir des peuples autochtones en Australie, de nombreux Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres sont restés bouche bée. Ce vote, qui visait à inscrire dans la constitution australienne la reconnaissance des deux groupes autochtones du pays et à leur accorder une « Voix » auprès du Parlement, s'est soldé par un rejet massif de la proposition.

« Nous appelons à une semaine de silence à partir de ce soir pour faire le deuil de ce résultat et réfléchir à sa signification et à sa portée », annonçaient dans un communiqué publié dans la soirée les leaders autochtones qui soutenaient la proposition de referendum.

Le rejet massif de la proposition, avec plus de 60% de « Non » à l'échelle nationale, questionnait alors la volonté réelle de l'Australie de faire la paix avec son passé colonial, et de résoudre les inégalités encore majeures entre les autochtones et le reste de la population.

Alors qu'ils ne représentent qu'à peine plus de 3 % de la population australienne (bien que le recensement sous-estime le nombre exact de ressortissants des Premières nations, de sorte que le chiffre officiel de 984.000 Australiens aborigènes et/ou insulaires du détroit de Torres pourrait en réalité être plus élevé), les Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres restent désavantagés dans tous les aspects de la vie et font l'objet d'un racisme systémique, d'une discrimination généralisée, de préjudices et de partis pris inconscients. Ainsi, le revenu hebdomadaire médian des ménages des Premières nations est inférieur de 28 % à celui des ménages non autochtones, l'espérance de vie des hommes et des femmes aborigènes et insulaires du détroit de Torres est inférieure d'environ huit ans à celle des Australiens non autochtones, et les Premières nations représentent 33 % de la population carcérale alors qu'elles ne constituent que 3,8 % de la population totale.

L'échec d'une tentative de rupture avec le passé

L'actuel gouvernement travailliste dirigé par le Premier ministre Anthony Albanese avait fait du référendum « Voice » une priorité de son premier mandat lorsqu'il a été élu en 2022. Mais il s'est retrouvé pris au piège.

Aux prises avec une inflation galopante et une crise du logement, la plupart des Australiens se sont désintéressés de la question, et l'argument des conservateurs opposés à la proposition, selon lequel l'octroi de droits supplémentaires aux Aborigènes diviserait davantage le pays, a fait son chemin en amont du référendum. Au lendemain du scrutin, les enjeux liés aux communautés des Premières nations d'Australie ont été relégués au second plan.

« Depuis le référendum… la reconnaissance des droits des Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres a vraiment quitté le débat politique », explique Bartholomew Stanford, maître de conférences au centre de recherche et d'études autochtones de l'Université James Cook, en Australie.

« Avec le référendum, le gouvernement travailliste préconisait une approche différente : une approche de la politique autochtone davantage axée sur les droits autochtones. Depuis lors, toutefois, l'approche politique s'est concentrée sur les aspects économiques généraux, une approche très large qui a été utilisée au cours des 20 dernières années », explique M. Stanford, lui-même d'origine insulaire du détroit de Torres.

Malgré sa réélection en mai 2025 à la tête du gouvernement australien, le Parti travailliste n'envisage pas d'organiser un autre référendum ni d'apporter des changements politiques majeurs concernant les Australiens autochtones.

La voie vers la « réconciliation » initialement empruntée par le gouvernement était celle recommandée par la Déclaration d'Uluru (Uluru Statement from the Heart), une pétition rédigée et approuvée en 2017 par les leaders aborigènes et insulaires du détroit de Torres à l'intention du peuple australien, appelant à une modification de la Constitution et à des réformes structurelles significatives afin d'établir une relation fondée sur la vérité, la justice et l'autodétermination. La déclaration définit trois grandes étapes : la création d'une « Voix » aborigène au Parlement ; la reconnaissance des vérités historiques (décrites par la Commission australienne des droits humains comme « un processus global visant à exposer toute l'étendue des injustices subies par les peuples aborigènes et insulaires du détroit de Torres ») et la signature d'un traité entre l'Australie et les peuples autochtones (partant du principe que la souveraineté n'a jamais été cédée aux colons britanniques).

Bien que la première étape ait échoué, « on ne sait pas encore ce que le gouvernement d'Anthony Albanese fera des deux autres principes de la Déclaration d'Uluru : “vérité” et “traité” », précise M. Stanford.

Eddie Synoth, avocat constitutionnel et chercheur à l'université Griffith, à Brisbane, était l'un des partisans de la campagne pour le « Oui » lors du référendum de 2023. Pour ce membre de la communauté aborigène Wemba Wemba, l'échec du vote est « une occasion manquée de vraiment changer les choses ».

Il a déclaré lors d'un entretien avec Equal Times : « Je pense que l'on peut affirmer que le gouvernement travailliste a, pour l'instant, abandonné les principes de “vérité” et de “traité”. Il ne voulait pas de débats qui divisent ou qui soient présentés comme tels. »

Les avancées désormais aux mains des États

Le gouvernement fédéral n'osant plus s'attaquer au problème, les progrès en matière de droits autochtones sont laissés aux mains des six États du pays.

Malgré le rejet massif du référendum national « Voice » sur la voix des peuples autochtones, l'État d'Australie-Méridionale, également dirigé par un gouvernement travailliste, a décidé en mars 2023 de créer son propre organe de représentation autochtone au sein du Parlement. Une loi a été adoptée à cet effet à quelques mois du référendum national.

« Le cas de l'Australie méridionale montre que le monde ne s'écroule pas lorsque cette mesure est mise en œuvre et que vous nous donnez la parole », explique Lara Watson, responsable des questions autochtones au sein de l'Australian Council of Trade Unions (ACTU), la principale centrale syndicale nationale d'Australie. Mme Watson, qui appartient à la communauté Birri Gubba, estime que la mise en place de ce nouvel outil démocratique pour les populations autochtones s'est faite « de manière transparente et intelligente », agissant comme un symbole d'espoir après l'échec du référendum, qui a laissé « des traumatismes qui commencent tout juste à se manifester aujourd'hui ».

Major « Moogy » Sumner est l'un des 46 membres élus en 2024 pour représenter les Aborigènes au Parlement d'Australie-Méridionale. Ils sont chargés de formuler des recommandations sur les décisions concernant les peuples autochtones. Militant de longue date pour les droits autochtones, culturels et environnementaux, cet aîné des peuples Kaurna et Ngarrindjeri se réjouit de cette « Voix parlementaire sans précédent en Australie ».

Il explique : « On fait des réunions, puis nos porte-parole vont rapporter ce qui en ressort devant le Parlement. Lorsqu'ils s'y rendent, nous y allons aussi et prenons place à leurs côtés pour les soutenir. » M. Sumner espère que cet outil démocratique apportera « davantage de droits » pour les Aborigènes d'Australie-Méridionale.

Pour April Lawrie, autre membre élue de « Voice » dans la circonscription électorale d'Adélaïde, les bénéfices de ce nouvel organe consultatif se font déjà sentir, un an après sa mise en place.

« Voice a déjà fourni des conseils directs sur les textes législatifs en cours de révision ou sur la nouvelle législation en cours d'introduction, en ce qui concerne leurs effets. Je pense donc qu'il y a un certain degré d'efficacité rien que pour cet aspect », explique cette ancienne commissaire à l'Enfance et aux Jeunes Aborigènes pour l'Australie-Méridionale.

Cependant, malgré ces avancées initiales, l'avenir de cet organe consultatif autochtone auprès du Parlement d'Australie-Méridionale reste incertain, dans la mesure où il dépend de la volonté du gouvernement en place dans l'État.

« Le référendum “Voice” à l'échelle nationale visait à instaurer un organisme qui aurait été protégé par la Constitution. En Australie-Méridionale, si un nouveau parti arrive au pouvoir, il pourrait décider d'abolir complètement tous les organismes établis pour les Premières nations », précise M. Stanford.

Par ailleurs, d'importants dysfonctionnements [sont pointés du doigt par certains membres élus de cet organisme. Quatre d'entre eux ont démissionné au cours de la première année d'activité de Voice.

« Certains représentants élus connaissent vraiment des problèmes en termes de charge de travail, et du fait qu'ils ne sont pas rémunérés ou indemnisés de manière juste pour le temps qu'ils consacrent à cet organisme », reprend le maître de conférences.

April Lawrie confirme que de nombreux représentants élus ont effectivement un autre emploi et que la rémunération et l'indemnisation pour la participation aux réunions de « Voice » sont insuffisantes. « Cependant, beaucoup n'ont pas démissionné car nous croyons en ce modèle. Nous pouvons collectivement contribuer à améliorer ce modèle. »

« C'est une machine toute neuve, on doit encore apprendre à l'appréhender pour qu'elle fonctionne à l'avenir », abonde Major Sumner.

Le danger du retour en arrière

Comme l'Australie-Méridionale, l'État de Victoria tente également de mettre en œuvre des politiques visant à appliquer la feuille de route des initiatives de « réconciliation » recommandées par la déclaration d'Uluru.

Dès 2019, en effet, cet État a mis en place une Assemblée des Premières nations, chargée de négocier les traités entre les peuples autochtones et le gouvernement du Victoria, afin de trouver les moyens de protéger la culture et la langue aborigènes, et de donner aux communautés un droit de regard sur la politique relative aux affaires autochtones.

« Il a été question ces dernières semaines de rendre cet organe permanent, et de lui conférer un rôle plus important dans l'État du Victoria après la signature d'un traité », explique Bartholomew Stanford.

« Je pense que les autres États et territoires doivent s'inspirer de ce qui se fait en Australie-Méridionale et dans l'État de Victoria », a indiqué Lara Watson, de l'ACTU.
Dans les faits, la plupart des États d'Australie ont à ce jour évoqué l'idée d'une feuille de route vers un traité avec les populations autochtones. Cependant, nul n'est véritablement à l'abri d'un revers en cas de changement de gouvernement d'État.

Le retour au pouvoir de la coalition libérale-nationale dans l'État du Queensland en octobre 2024 en est un parfait exemple. Quelques jours seulement après le scrutin, le nouveau Premier ministre de l'État, David Crisafulli, chef du Parti libéral national du Queensland, a annoncé l'annulation de l'enquête en cours sur les vérités historiques concernant les peuples aborigènes de l'État. Il a également mis fin à tout espoir de progrès pour les populations autochtones au cours de son mandat. S'appuyant sur les résultats du référendum dans le Queensland, le chef du parti conservateur de l'État a également avancé l'argument selon lequel le processus diviserait les citoyens. « Le gouvernement du Queensland a immédiatement torpillé l'idée du traité », précise M. Synoth.

« J'ai participé au lancement du processus de négociation du traité dans le Queensland », reprend Lara Watson. « Forcément, j'ai été très déçue lorsque David Crisafulli est revenu sur ce processus. »

« C'est pourtant un État qui avait fait beaucoup de progrès dans ce domaine », regrette Bartholomew Stanford. « À présent, tout a été mis en suspens pour une durée indéterminée et nous ne verrons probablement aucun progrès jusqu'à ce que le gouvernement de l'État change à nouveau. »

Syndicats : un espace pour l'avancement de la cause autochtone

Face à l'incertitude qui pèse sur l'avenir des droits des autochtones au niveau national et dans les différents États d'Australie, l'ACTU a adopté une position claire à l'issue du référendum. En soutenant inconditionnellement le « Oui » pour une Voix autochtone au Parlement en 2023, le principal organe du mouvement syndical australien s'est engagé à « continuer à soutenir la lutte des Premières nations pour le processus Voice, Treaty and Truth (voix, traité et vérités historiques) », a déclaré Lara Watson.

L'ACTU a pendant longtemps été un espace de progrès pour la représentation des autochtones. « Il est très important pour nous que les Aborigènes et les Insulaires du détroit de Torres sachent qu'ils ont leur place au sein du mouvement », a souligné Mme Watson.

Le Congrès de l'ACTU, qui se tient tous les trois ans, rappelait en 2024 qu'une « Voix » autochtone existe bel et bien au sein du mouvement par le biais du Comité des Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres de l'ACTU. Un comité dont la création remonte à 1991.
Pour la responsable des questions autochtones, même si le référendum s'est soldé par un échec en 2023, il a permis d'illustrer la place prise par les membres des Premières nations au sein de l'ACTU.

« Il était très important pour l'ACTU de jouer un rôle d'allié et de permettre aux membres de son Comité des Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres de briller dans cette campagne, de se mobiliser et de prendre les devants », se rappelle Lara Watson. « De fait, la First Nation Workers Alliance et le Comité ont été les points de référence pour l'ACTU et ses affiliés. »

Aujourd'hui, l'ACTU continue de lutter pour la représentation des personnes autochtones sur leur lieu de travail et au sein des structures syndicales, ainsi que pour leur participation « à tous les niveaux des processus et des structures de prise de décision des syndicats ».

L'ACTU fait également pression sur le gouvernement australien pour qu'il signe la Convention relative aux peuples indigènes et tribaux (C169) de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui, bien qu'adoptée en 1989, n'a été ratifiée que par 24 pays.

Même si les perspectives de progrès pour les peuples autochtones d'Australie ne sont pas claires, Mme Watson reste optimiste : « Je pense que nous obtiendrons la signature de la convention avec ce gouvernement. Et bien que je sois en colère contre le gouvernement d'Anthony Albanese et ses ministres, je pense qu'ils comprennent mieux que n'importe quel autre gouvernement avec lequel j'ai travaillé jusqu'à présent les enjeux qui concernent les Premières nations. »

06.08.2025 à 05:24

Quatre-vingts ans après Hiroshima et Nagasaki, l'accélération de la course à l'armement nous éloigne-t-elle de la paix ?

Chaque année depuis 80 ans, les 6 et 9 août, deux villes du Japon se réveillent en observant une minute de silence pour commémorer et transmettre la mémoire que deux bombes atomiques ont laissée sur leur population civile. Mais alors qu'Hiroshima et Nagasaki s'engagent pour la paix et prônent la non-prolifération nucléaire à l'échelle mondiale, les caisses des puissantes industries d'armement tintent de plus belle aux quatre coins du monde. Des États-Unis à l'Europe, de la Chine au Japon, (…)

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Chaque année depuis 80 ans, les 6 et 9 août, deux villes du Japon se réveillent en observant une minute de silence pour commémorer et transmettre la mémoire que deux bombes atomiques ont laissée sur leur population civile. Mais alors qu'Hiroshima et Nagasaki s'engagent pour la paix et prônent la non-prolifération nucléaire à l'échelle mondiale, les caisses des puissantes industries d'armement tintent de plus belle aux quatre coins du monde. Des États-Unis à l'Europe, de la Chine au Japon, les dépenses de défense augmentent dans une spirale de réarmement et de nouveaux conflits.

« Plus jamais d'Hibakusha » est le slogan des survivants de la bombe atomique au Japon. « Ne laissons pas l'humanité s'autodétruire avec des armes nucléaires ! Travaillons ensemble pour créer une société humaine, dans un monde sans armes nucléaires et sans guerres ! ». C'est en ces termes que Terumi Tanaka, nonagénaire et survivant de la bombe de Nagasaki, a conclu son discours de réception du prix Nobel de la paix au nom de l'association Nihon Hidankyo. Son plaidoyer en faveur des droits humains est-il plus urgent que jamais ?

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), en 2023, les 100 plus grandes entreprises impliquées dans les ventes d'armes et les services militaires ont vu leurs recettes augmenter de 4,2 %, toutes régions confondues, du fait d'une demande mondiale en pleine recrudescence. En tête de liste, on trouve cinq entreprises des États-Unis, suivies d'une entreprise britannique, d'une entreprise russe et de trois entreprises chinoises. Ce classement compte 27 sociétés d'armement européennes (France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne, entre autres), contre 41 américaines. La guerre en Ukraine a stimulé les achats européens de munitions, d'artillerie, de systèmes de défense et de chars, ainsi que la rénovation et la modernisation des arsenaux. C'est ce qui ressort de divers travaux de recherche réalisés par les organisations Fundipau et SIPRI. En termes de ventes, les entreprises russes et du Moyen-Orient ne sont pas, non plus, en reste, la guerre à Gaza et le conflit en Iran laissant même présager une tendance à la hausse. Trois entreprises israéliennes enregistrent des chiffres d'affaires records selon le SIPRI, alors que le bilan des victimes dans la bande de Gaza est déjà estimé à plus de 80.000 morts – dont un tiers d'enfants – et qu'il ne cesse de s'alourdir, un cessez-le-feu définitif n'étant pas encore en vue.

Vingt-trois entreprises asiatiques figurent également dans cette liste, dont plusieurs nouveaux acteurs. Le Japon, avec cinq entreprises, et la Corée du Sud, avec quatre, gagnent du terrain dans la course mondiale, tandis que leurs gouvernements augmentent leurs dépenses de défense, d'une part en raison du climat de menace perçue du fait de la montée en puissance de la Chine et, de l'autre, du fait de leur adhésion au parapluie militaire des États-Unis. La liste des fabricants d'armement comprend, en outre, neuf sociétés chinoises, trois sociétés indiennes, une société basée à Taïwan et trois sociétés turques.

Une décennie de dépenses militaires accrues et « loin de la paix »

Nous assistons à la plus forte hausse des dépenses militaires depuis la guerre froide, comme le montrent les estimations du SIPRI, avec une hausse de 9,4 % et un total de 2.720 milliards USD en 2024. Cette tendance est observée sur dix années consécutives. Par pays, les États-Unis, la Chine, la Russie, l'Allemagne et l'Inde affichent les budgets militaires les plus importants au monde, représentant 60 % du total, mais ils ne sont pas les seuls, loin s'en faut. Plus d'une centaine de pays ont, en effet, rehaussé leur budget militaire. Rien qu'en Europe, Russie comprise, les dépenses militaires ont augmenté de 17 %, créant un effet d'entraînement à l'échelle mondiale.

Selon Jesús Núñez, codirecteur de l'Institut d'études sur les conflits et l'action humanitaire (IECAH), l'intensification de la course aux armements résulte de la rivalité mondiale entre les États-Unis et la Chine, mais il ne s'agit pas du seul facteur. Washington attend de ses alliés du Pacifique qu'ils accroissent leur effort militaire pour l'accompagner dans son endiguement de la Chine, tandis que d'autre part « l'Union européenne a formulé l'objectif d'une autonomie stratégique face à la menace russe résultant de la guerre en Ukraine, mais aussi par crainte que les Etats-Unis cessent d'être le garant ultime de sa sécurité et retirent la couverture qu'ils lui ont apportée au cours des dernières décennies. Voilà ce qui motive le réarmement de l'UE », explique M. Núñez. Il ajoute un dernier facteur, l'agenda local ou régional d'autres conflits : « Des puissances moyennes se disputent le leadership régional et mènent la course. Le Maroc et l'Algérie, par exemple, rivalisent pour le leadership au Maghreb ». Selon l'expert, le contexte actuel reproduit la dynamique des tensions de la guerre froide et « nous éloigne de la paix ».

En juin dernier, 32 dirigeants de l'OTAN réunis à La Haye se sont mis d'accord sur une nouvelle augmentation historique des dépenses de défense, à hauteur de 5 % du PIB national d'ici à 2035. Tous les pays, à l'exception de l'Espagne, ont accepté de s'engager dans la voie de l'armement. Cependant, la priorité donnée à la sécurité militaire se fera au détriment d'autres postes budgétaires, ce qui aura des conséquences économiques et sociales pour les citoyens, avertissent les experts et les activistes. Ainsi, face au réarmement européen, des organisations pacifistes telles que la Campagne contre le commerce des armes (Campaign Against Arms Trade) et le Réseau européen contre le commerce des armes (European Network Against Arms Trade, ENAAT) ont redoublé de critiques à l'égard de plans qu'elles considèrent comme hautement lucratifs pour l'industrie de l'armement, mais néfastes pour les dépenses sociales.

Comment prévenir un conflit ?

« L'ONU est le principal organe de prévention du fléau de la guerre pour les générations futures », affirme M. Núñez à propos de la charte fondatrice des Nations Unies, un dispositif mis en place en 1945 pour maintenir la paix et la sécurité internationales, suivie en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cependant, déplore l'expert, « nous sommes en régression, l'ONU se trouve affaiblie et dans une situation d'impuissance, du fait d'un manque de volonté politique de la part des pays membres ». M. Núñez souligne le rôle de la promotion de la démocratie dans la prévention des conflits violents, mais il met en garde contre le recul croissant des démocraties et la montée de l'autoritarisme, associés à un manque de leadership et au court-termisme qui domine l'ordre du jour des gouvernements nationaux, sans considération pour les générations à venir.

Le cas du Japon est paradigmatique : ce pays augmente également ses dépenses de défense et se dirige vers un objectif de 2 % de son PIB d'ici à 2027.

Malgré une société civile qui prône le pacifisme en raison de son statut de victime de la débâcle nucléaire, le gouvernement nippon n'a pas ratifié le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN), en vigueur depuis 2021. Un traité qui porte en son cœur Hiroshima et Nagasaki et qui mentionne dans son préambule les survivants de la bombe atomique.

Le Japon se justifie en invoquant le fait qu'aucun État doté de l'arme nucléaire ne l'a ratifié, et en soulignant l'existence du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dont il est signataire, qui agit davantage comme un outil de dissuasion, sans pour autant freiner le développement nucléaire. La préfecture d'Hiroshima considère toutefois le TNP « essentiel pour parvenir à un monde sans armes nucléaires », et a demandé à plusieurs reprises au gouvernement japonais de revoir sa position.

Le contexte de réarmement mondial ne laisse, toutefois, pas augurer d'une diminution ou d'un arrêt de la modernisation des arsenaux nucléaires, bien au contraire. Aussi, comme le souligne le SIPRI dans un autre rapport récent, « les risques nucléaires augmentent dans le contexte d'une nouvelle course aux armements ». De fait, presque tous les pays dotés de l'arme nucléaire (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël – qui maintient son ambiguïté nucléaire) modernisent ou augmentent leurs arsenaux nucléaires et, s'ils ne l'ont pas encore fait en 2024, comme c'est le cas du Royaume-Uni, il faut s'attendre à ce qu'ils le fassent à l'avenir.

Paix et mémoire historique, une lutte permanente

Les survivants des bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, appelés hibakusha au Japon, sont des témoins vivants et un symbole mondial de la paix. Aujourd'hui octogénaires et nonagénaires, ils sont conscients que le temps presse. En 2024, Nihon Hindankyo, la confédération nippone des associations de survivants, fondée en 1956, s'est vu décerner le prix Nobel de la paix en Norvège pour son dévouement et son impact mondial.

Pour Agustín Rivera, journaliste et auteur de « Hiroshima : Testimonios de los últimos supervivientes (2023) », « leur combat a été sans relâche, cependant leurs efforts ont trop tardé à être reconnus ». Ce journaliste espagnol a suivi pendant des années les traces des derniers survivants de l'atrocité afin de recueillir, avant qu'il ne soit trop tard, leurs témoignages dans un ouvrage délicat d'une grande valeur historique.

M. Rivera rappelle que « le Bureau international de la paix (BIP), une organisation de désarmement récompensée du prix Nobel de la paix en 1910, avait proposé la candidature de Nihon Hidankyo pour ce prix en 1985. Il l'a, à nouveau, proposée en 1994, mais sans succès. Idem en 2005, lorsque l'Agence internationale de l'énergie atomique s'est vu décerner le Nobel ».

Les survivants des bombes atomiques accomplissent depuis des décennies un important travail d'éducation, impliquant les générations futures de Japonais afin que leur mémoire ne sombre pas dans l'oubli et que les jeunes puissent, à leur tour, la transmettre à l'avenir.

Ils sont convaincus, pour reprendre les propos de Terumi Tanaka, que ce n'est que par le témoignage et l'empathie humaine que les gens peuvent devenir « une force de changement » et influer sur les politiques nationales. Le travail qu'ils mènent est un phare pour les droits humains.

29.07.2025 à 12:35

En Bolivie, les femmes qui rendent possible le recyclage urbain travaillent sans droits ni soutien institutionnel

En Bolivie, comme dans d'autres pays d'Amérique latine, les déchets sont souvent jetés sans que l'on se soucie vraiment de leur destination finale. Peu de gens s'arrêtent à penser que, sur ces déchets, de nombreuses personnes – principalement des femmes – ont construit un mode de vie. Invisibles pour la plupart, elles arpentent les villes en quête de matériaux recyclables, les trient et les transportent. Leur travail, essentiel pour la durabilité environnementale, est ignoré par les (…)

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En Bolivie, comme dans d'autres pays d'Amérique latine, les déchets sont souvent jetés sans que l'on se soucie vraiment de leur destination finale. Peu de gens s'arrêtent à penser que, sur ces déchets, de nombreuses personnes – principalement des femmes – ont construit un mode de vie. Invisibles pour la plupart, elles arpentent les villes en quête de matériaux recyclables, les trient et les transportent. Leur travail, essentiel pour la durabilité environnementale, est ignoré par les politiques publiques et la société en général.

La Bolivie génère annuellement plus de 1,6 million de tonnes de déchets solides, selon l'Institut national de la statistique (INE). Bien que plus de 22 % soient techniquement recyclables (papier, carton, verre, plastique ou métaux), le système public ne dispose pas des infrastructures nécessaires à leur traitement. C'est dans cette brèche que s'engouffrent les recycleurs de base qui, à la force de leurs mains et de leur savoir-faire, récupèrent les matériaux mis au rebut. À leurs côtés, on trouve également quelques entreprises privées, motivées par le potentiel lucratif d'un secteur en plein essor.

Les recycleurs de base jouent un rôle clé dans l'économie circulaire en empêchant que des tonnes de déchets finissent dans les décharges, les rivières ou les rues. Pourtant, ils travaillent dans la précarité et l'informalité. Si les données officielles font défaut, l'on estime qu'au moins 15.000 personnes vivent de cette activité en Bolivie, la plupart sans contrat, sans assurance maladie, sans droit à la retraite et, surtout, invisibles aux yeux de la société.

Mères et grands-mères, les visages du recyclage

Dans les principales villes du pays, le recyclage urbain est marqué par une forte présence féminine. Ce sont des mères, des grands-mères et des gardiennes d'enfants, souvent accompagnées de leurs enfants ou petits-enfants, qui parcourent les rues et les avenues à la recherche de matériaux recyclables pour subvenir aux besoins de leur famille.

Ruth, 51 ans et mère de cinq enfants, s'est lancée dans le recyclage après avoir travaillé pendant des années comme blanchisseuse et femme de ménage. « Au début, j'éprouvais beaucoup de honte, surtout lorsque les gens me montraient du doigt en disant : “Regarde-moi cette éboueuse !” ou “T'as pas honte de fouiller dans les ordures comme ça !”. »

« C'est une souffrance que beaucoup d'entre nous partageons » confie-t-elle. Ces préjugés ne l'ont toutefois pas découragée. Par la suite, Ruth est devenue l'une des fondatrices de l'Association des éco-collectrices (Asociación Ecorecolectoras) de Cochabamba, misant sur l'organisation collective comme moyen de valoriser leur travail et d'améliorer leurs conditions de vie.

L'histoire de Virginia, 38 ans, apporte un autre éclairage sur le travail de recyclage. Après avoir fui une relation violente, Virginia s'est installée à Cochabamba dans l'espoir d'offrir une vie plus sûre à ses enfants. Au début, elle collectait des matériaux le week-end, tout en travaillant comme nounou. « Au bout de cinq ans, je me suis consacrée entièrement au recyclage. Ça me permettait de passer plus de temps avec mes enfants », explique-t-elle. Pour de nombreuses femmes comme elle, le recyclage n'est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi un moyen de gagner en autonomie.

À Santa Cruz, Claudia, elle aussi âgée de 38 ans et mère de six enfants, dirige l'Association des collecteurs Mangales del Sur. Avec plus de dix ans d'expérience dans ce métier, son histoire révèle la dimension familiale de cette activité : « Avant, je sortais la nuit avec une charrette et mes jeunes enfants. Je n'avais personne pour les garder. Je les emmenais avec moi. Même ma fille aînée devait m'accompagner. Ça a été une période très difficile, que je préfère oublier », confie-t-elle.

Des journées de travail à rallonge et l'absence de services de garde font aussi partie de la dure réalité que doivent affronter ces travailleuses.

Victoria, 46 ans, présidente de l'association EcoWarmis, à La Paz, dirige une organisation composée principalement de femmes seniors. « Certaines d'entre elles travaillent dans le recyclage depuis 30 ans. Elles ne trouvent pas d'autre emploi et, pour venir en aide à leurs filles, beaucoup d'entre elles s'occupent de leurs petits-enfants » explique-t-elle. Elle-même mère de quatre enfants, Victoria raconte que sa mère travaillait elle aussi dans le recyclage. Dans sa famille, comme dans beaucoup d'autres, cette activité est devenue un moyen de subsistance.

L'image sans doute la plus éloquente de cette réalité est celle de Berta, 65 ans, debout sur une montagne d'ordures dans un centre de collecte de Cochabamba. « Merci beaucoup, mademoiselle. Que Dieu vous le rende », dit-elle en souriant, tandis qu'une femme jette un sac poubelle sans même la regarder. Exprimer de la gratitude pour des déchets, même si cela semble absurde, est peut-être le geste le plus symbolique de la valeur que ces femmes parviennent à trouver dans ce que d'autres considèrent comme de vulgaires ordures.

Les recycleuses de base commencent leur journée avant le lever du soleil. Elles travaillent dans une atmosphère nauséabonde, flanquées de monceaux de déchets qu'elles trient à la main, souvent sans équipement de protection adéquat, exposées aux coupures, aux infections et aux produits toxiques.

« Nous sommes exposées à de nombreux risques. Parfois, dans la précipitation, nous nous coupons sur des morceaux de verre. Cependant, nous nous soignons avec les remèdes naturels que nous ont appris nos grands-mères, car accéder à un hôpital n'est pas facile », explique Victoria, laissant entendre que les lourdeurs administratives du système de santé public peuvent rendre l'accès encore plus difficile.

Outre les risques physiques, la discrimination constitue une autre constante. « La société nous méprise parce que nous sommes mal habillées ou sales. Ce travail n'est pourtant pas fait pour être propre : nous nous salissons parce que nous fouillons dans les ordures. Mais on nous regarde avec mépris, et ça fait très mal », explique Claudia.

Malgré les difficultés, les recycleuses, dont beaucoup sont issues de communautés rurales, poursuivent leur travail vaille que vaille, ayant fait du recyclage une source de revenus, d'autonomie et de résilience.

Abandon institutionnel

Le système de gestion des déchets en Bolivie présente d'importantes lacunes : il est fragmenté, inefficace et, bien souvent, privatisé. Selon la chercheuse María Esther Pozo, coautrice du livre Trabajadoras por la Ciudad : aporte de las mujeres a la gestión ambiental de residuos sólidos en América Latina (Les travailleuses pour la ville : contribution des femmes à la gestion environnementale des déchets solides en Amérique latine), la décentralisation a conduit à la sous-traitance du traitement des déchets à des entreprises privées qui n'intègrent pas les recycleurs de base, laissant ceux-ci en marge (« comme simples intermédiaires »), sans droits ni représentation.

D'autre part, bien qu'il existe des réglementations telles que la loi n° 755 de 2015 (sur la gestion intégrale des déchets) et la loi sur la responsabilité élargie des producteurs (Ley de Responsabilidad Extendida del Productor, REP), leur mise en œuvre laisse à désirer. « Elles omettent de tenir compte d'enjeux essentiels tels que la santé, la retraite ou le salaire décent. La plupart des associations [spécialisées dans la collecte de déchets] sont composées de femmes et [les lois] devraient donc prévoir une formation sur la violence sexiste », souligne María Soleto, conseillère technique du Réseau national des recycleurs de Bolivie (Red Nacional de Recicladores de Bolivia, RENARBOL).

Le manque de clarté quant aux responsabilités institutionnelles constitue un obstacle supplémentaire. « Les programmes gouvernementaux qui mentionnent les collecteurs précisent rarement quelle entité sera chargée de la mise en œuvre des mesures. Il existe donc de nombreux vides juridiques », ajoute Mme Soleto.

Face à un tel abandon institutionnel, de nombreuses recycleuses trouvent dans l'organisation collective un moyen de résistance. 

« C'était notre plus grand rêve : avoir un salaire, être reconnues par le gouvernement, mais il n'a pas été exaucé. Nous avons demandé des réunions, envoyé des lettres, mais n'avons reçu aucune réponse », déplore Ruth. Claudia le résume ainsi : « La lutte sera longue, mais il ne s'agit pas d'une faveur. Il s'agit d'un droit. Et il faut bien faire comprendre ça aux autorités. »

Pendant ce temps, la vieillesse approche. « C'est triste de voir mes collègues plus âgées continuer à travailler. Et il en va de même pour nous toutes », remarque Ruth.

Les recycleuses doivent assumer de multiples responsabilités : elles travaillent dans la rue, à la maison, s'occupent de leurs enfants et, bien souvent, de leurs petits-enfants. Certaines, comme Victoria, cumulent un deuxième emploi. « Le week-end, je travaille dans une discothèque, pour avoir de quoi payer le traitement de ma fille », explique-t-elle.

« Bien que la Constitution bolivienne consacre les principes d'égalité et d'équité, nous continuons à faire face à d'importantes disparités, surtout dans des activités comme celle-ci, qui est probablement l'une des dernières que l'on choisirait ; le ramassage d'ordures », indique Mme Pozo. Elle souligne qu'il est urgent de mettre en place des politiques de genre qui répondent aux besoins de ce secteur (notamment en matière d'accès aux filets de protection sociale).

Si les recycleuses de base ne formulent pas toujours leurs revendications en termes de droits, de formalisation ou d'égalité, elles ne manquent toutefois pas d'une connaissance approfondie de leur environnement. Elles savent comment fonctionnent les villes, quels quartiers génèrent le plus de déchets et où se trouvent les matériaux recyclables. Selon María Esther Pozo, ce savoir devrait être le point de départ de politiques publiques plus inclusives et plus efficaces.

Repenser les villes. Moins de discours

Pour Mme Pozo, parler de recyclage implique également de repenser les villes. « Que représentent les villes pour ces femmes ? Comment se déroule leur quotidien ? Elles arpentent les places, les marchés, traversent des quartiers entiers et se rendent dans les zones nord [les quartiers les plus aisés] où, selon elles, les déchets sont de meilleure qualité. Que représente, dès lors, pour elles la zone sud [la périphérie] en termes de déchets ? », s'interroge-t-elle.

Le parcours de ces travailleuses révèle bien plus que de simples itinéraires de collecte ; il met en évidence les profondes inégalités entre le centre et la périphérie, entre ceux qui jettent et ceux qui survivent grâce aux déchets. Visibiliser cette réalité permet de comprendre qui sont celles qui assurent, jour après jour, le fonctionnement le plus élémentaire des villes.

« Sans visibilité, impossible d'avancer. Nous souhaitons que chaque association soit reconnue : qui sont les recycleuses, que font-elles, comment les contacter, quels sont leurs itinéraires quotidiens. Et cela ne peut se faire qu'à travers la sensibilisation, la collaboration entre les municipalités et les organisations », insiste María Soleto.

« Elles contribuent concrètement aux efforts environnementaux et mettent en pratique la prévention des dommages environnementaux, tandis que les discours des universités et des institutions restent lettre morte », affirme Mme Pozo.

En ce sens, la formalisation de ces activités n'est pas seulement une question juridique, mais une condition sine qua non pour progresser vers une économie circulaire véritablement inclusive et équitable. Pour y parvenir, insiste la chercheuse, il faut une volonté politique, un engagement citoyen et des cadres réglementaires solides, avec une approche claire et transversale de l'égalité des genres.

« Ce que je souhaite le plus, c'est que toutes mes camarades aient une assurance maladie, car il y a toujours quelqu'un qui tombe malade et, souvent, faute d'argent ou d'accès à un hôpital, elles ne peuvent pas se faire soigner à temps », explique Virginia. Son témoignage résume une situation urgente et inexorable : sans droits fondamentaux, il ne peut y avoir d'inclusion réelle, ni de transition juste, ni de vraie durabilité.

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