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21.10.2024 à 17:55

Election présidentielle américaine : qu’indiquent les sondages ?

Hugo Palacin

Qui de l’actuelle vice-présidente, Kamala Harris, ou de l’ancien pensionnaire de la Maison-Blanche, Donald Trump, sortira vainqueur de l’élection américaine du 5 novembre prochain ? A quelques semaines d’un scrutin décisif pour l’avenir des Etats-Unis et aux conséquences majeures pour l’Union européenne, Toute l’Europe fait le point sur les dernières études d’opinion réalisés par les instituts […]

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Texte intégral (1550 mots)
L'ancien président républicain Donald Trump et l'actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris sont les deux principaux candidats à l'élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 - Crédits : Gage Skidmore / Flickr CC BY-SA 2.0
L’ancien président républicain Donald Trump et l’actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris sont les deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 - Crédits : Gage Skidmore / Flickr CC BY-SA 2.0

Qui de l’actuelle vice-présidente, Kamala Harris, ou de l’ancien pensionnaire de la Maison-Blanche, Donald Trump, sortira vainqueur de l’élection américaine du 5 novembre prochain ? A quelques semaines d’un scrutin décisif pour l’avenir des Etats-Unis et aux conséquences majeures pour l’Union européenne, Toute l’Europe fait le point sur les dernières études d’opinion réalisés par les instituts de sondage outre-Atlantique.

Donald Trump et Kamala Harris au coude-à-coude

Les derniers sondages parus concernant l'élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 (21/10/2024)

Si vous ne parvenez pas à bien visualiser l’intégralité de l’infographie, vous pouvez l’ouvrir ici, dans un nouvel onglet.

L’élection américaine du 5 novembre 2024 s’annonce être l’une des plus serrées de l’histoire du pays. A quelques semaines du scrutin, il est difficile de déterminer lequel des deux principaux candidats sortira vainqueur de cette élection.

Au 21 octobre, le site spécialisé FiveThirtyEight, qui agrège les différents sondages réalisés outre-Atlantique, donne une légère avance à la vice-présidente actuelle, Kamala Harris. La candidate du Parti démocrate recueillerait 48,2 % des voix, contre 46,4 % pour son rival, l’ancien président républicain, Donald Trump. La plupart des instituts de sondage placent Kamala Harris en tête, mais bien souvent d’une courte avance.

Contrairement à une idée reçue, Kamala Harris et Donald Trump ne sont pas les deux seuls candidats concourant lors de cette élection. Certains sondages testent ainsi les intentions de vote en faveur des trois autres personnalités en lice : l’écologiste Jill Stein, le libertarien Chase Oliver et l’indépendant Cornel West. Ces deniers ne dépassent que rarement la barre des 1 ou 2 % d’intentions de vote. Ils n’ont aucune chance d’être élu Président, compte tenu du mode de scrutin américain (lire plus bas).

Pour réaliser cet article, nous utilisons les données du site FiveThirtyEight (538, en référence au nombre de grands électeurs composant le collège électoral américain). Fondé en 2008, ce média en ligne compile les différents sondages d’opinion réalisés aux Etats-Unis dans le cadre des élections présidentielles successives. Actuellement affilié à la chaîne de télévision américaine ABC, il agrège les derniers sondages et propose de nombreux articles d’analyse sur les enjeux dans les différents Etats.

Incertitude en raison du mode de scrutin

Il est utile de rappeler que, comme pour tout scrutin, les sondages sont à prendre avec des pincettes. Encore plus lorsqu’il s’agit d’une élection présidentielle américaine. Le candidat qui obtiendra le plus grand nombre de suffrages en novembre ne sera pas automatiquement élu Président des Etats-Unis, en raison d’un mode de scrutin très particulier. En 2016, par exemple, la démocrate Hillary Clinton avait remporté le vote populaire par près de 3 millions de voix, mais le républicain Donald Trump avait finalement été élu président grâce à sa victoire dans le collège électoral.

En réalité, les citoyens américains ne votent pas directement pour leur Président, comme c’est le cas par exemple en France. Ils votent pour des délégués qui s’engagent à voter pour leur candidat présidentiel au Collège électoral de leur Etat. Le candidat qui obtient une majorité des suffrages des délégués remporte tous les grands électeurs de l’Etat. Finalement, pour remporter la présidentielle, un candidat doit obtenir la majorité absolue des voix du collège électoral, soit au moins 270 grands électeurs sur un total de 538.

Certains Etats, qualifiés de “swing states” (ou Etats pivots), peuvent ainsi faire pencher la balance en faveur d’un candidat ou l’autre. Les sondages réalisés dans ces derniers sont particulièrement serrés et rien ne permet à l’heure actuelle de savoir s’ils basculeront côté républicain ou démocrate. Pour l’élection présidentielle de 2024, sept Etats américains sont ainsi considérés comme décisifs pour déterminer l’issue finale du vote : l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin.

Le site spécialisé 270towin (en référence au nombre de grands électeurs nécessaires pour remporter l’élection) propose une carte électorale interactive en ligne et permet de se lancer dans des pronostics pour atteindre la barre des 270 grands électeurs.

Plus un Etat est foncé sur la carte, plus il est certain qu’il penchera en faveur d’un candidat ou de l’autre. Les Etats en beige sont les Etats dits “pivots”, ou “swing states”, où les sondages ne permettent pas, pour le moment, de déterminer un vainqueur.

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21.10.2024 à 17:43

Barcelone, la “safe place” des femmes entrepreneuses

Juliette Verdes

“Solitude”. C’est le mot employé par de nombreuses femmes lorsqu’on leur a demandé de décrire le lancement de leur entreprise. Dolores Arroyo, fondatrice de la société de décoration d’intérieur BCN Feng Shui, travaillait dans l’industrie du gaz avant de tomber enceinte. Son employeur n’a pris aucune mesure pour s’adapter à cette situation, la faisant travailler […]

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Texte intégral (3156 mots)
À la veille de la journée du livre, treize autrices sont intervenues au Cibernarium de Barcelona Activa - Crédits : Gemma Guasch Montesinos / The Newsroom 27

Solitude”. C’est le mot employé par de nombreuses femmes lorsqu’on leur a demandé de décrire le lancement de leur entreprise. Dolores Arroyo, fondatrice de la société de décoration d’intérieur BCN Feng Shui, travaillait dans l’industrie du gaz avant de tomber enceinte. Son employeur n’a pris aucune mesure pour s’adapter à cette situation, la faisant travailler deux fois plus, le week-end et même la nuit. “Je faisais mon maximum et il n’y avait aucune perspective d’évolution”, confie-t-elle lors d’un entretien. Sans même être prévenue, elle a été licenciée. Elle s’est donc retrouvée confrontée au chômage et à la maternité au même moment.

Logo The Newsroom 27

Cet article est publié dans le cadre du projet journalistique The Newsroom 27, financé par la Commission européenne et géré par Slate.fr. Il vise à créer une salle de rédaction éphémère transeuropéenne composée de 27 jeunes journalistes issus de toute l’Union européenne, et à dresser un panorama de la politique de cohésion de l’UE. Toute l’Europe s’associe à cette initiative et propose ainsi une sélection de récits d’Européens, à découvrir sur une page spéciale enrichie chaque semaine de deux nouveaux articles, le lundi et le mercredi.

Mais Dolores Arroyo ne s’est pas laissé abattre. Avec une collègue, elle travaillait depuis un moment sur un projet autour de la décoration d’intérieur. Elle a su rebondir et s’est servie de son diplôme en marketing pour mener à bien cette idée et faire en sorte qu’elle soit rentable. Il leur a fallu trois ans pour développer la marque et commencer à proposer des projets gratuits pour se faire connaître. Au bout d’un certain temps, sa collègue, qui ne partageait plus la même vision des choses, s’est retirée. C’est donc seule que Dolores Arroyo a réussi à percer.

Marta León, ingénieure chimiste qui a créé sa propre marque de nutrition et de santé hormonale féminine, connaît également bien ce sentiment de solitude. “En fin de compte, c’est moi qui ai le dernier mot, c’est donc à moi que revient la responsabilité de chaque décision. Et ce poids, il faut le porter seule”, déclare-t-elle. Ce n’est pas par nécessité, mais bien par ambition personnelle qu’elle a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. Alors qu’elle occupait un poste très monotone dans une université de Madrid, elle a commencé à se renseigner sur la santé hormonale. Le plus difficile a été de quitter son travail, de déménager à Barcelone et de tout recommencer à zéro en créant sa marque.

Quand le soutien des proches ne suffit pas

Maria Barranco, quant à elle, a l’entrepreneuriat dans la peau. Idéaliste, elle a eu l’ambition, les compétences et le courage de diriger des petites entreprises dès son plus jeune âge. Son premier projet, en 1997, visait à développer des stratégies pour améliorer la formation technique des femmes dans l’industrie métallurgique. Chez Seat, par exemple, les femmes cousaient des sièges, mais les secteurs métallurgiques étaient réservés aux hommes. Il en était de même dans d’autres usines du même secteur. “L’une des premières choses que j’ai faites avec les travailleurs de Braun a été de convaincre une femme de soulever une brouette”, se souvient-elle en riant.

À la suite de cette expérience, elle a continué à former et à travailler en tant que directrice dans une entreprise qui a fait faillite en 2012. Après la crise financière, elle s’est retrouvée au chômage, comme beaucoup d’autres employés. Observatrice, elle a su identifier précisément ce qui avait mené l’entreprise à cette situation et a lancé sa propre boîte de formation de femmes au chômage pour leur permettre de réintégrer le marché du travail. Aujourd’hui, après de nombreuses créations d’entreprises, elle est présidente de l’Asodame (Association des femmes entrepreneuses).

Dolores, Marta et Maria sont des femmes d’affaires, mais aussi des mères, des sœurs, des épouses et des filles. De l’extérieur, elles ont l’air entourées, mais parfois, le fait de partager le fardeau de la gestion de sa propre entreprise avec ses proches ne suffit pas. Si seulement il existait un espace qui permette aux entreprises dirigées par les femmes de converger et de créer des synergies entre elles… En réalité, et heureusement, cet espace existe déjà.

Le rôle-clé de l’Union européenne

Nous voulons devenir la première ville européenne en matière d’entrepreneuriat des femmes”, déclare Maria José Blanco Gutiérrez, coordinatrice du groupe local de Barcelone pour le projet de réseau de planification d’action Urbact “Gendered Landscapes”.

Lorsque les acteurs du programme Urbact ont posé leurs valises dans ce coin de la côte méditerranéenne, ils cherchaient à faire en sorte que les femmes se sentent davantage en sécurité dans la ville. Les membres du programme de coopération territoriale européenne ont parcouru le continent pour concevoir des plans d’action intégrés avec les acteurs locaux afin de relever leurs propres défis en matière d’égalité entre les sexes.

Espai Lidera est un espace de coworking […] destiné exclusivement aux entités qui promeuvent la carrière professionnelle des femmes.

Ils sont tombés sur Barcelona Activa, l’agence de développement local de la municipalité, qui est ensuite devenue leur partenaire dans le cadre du projet. L’entrepreneuriat féminin a toujours figuré au centre de l’action de l’agence depuis sa création en 1986. En 2015, un autre projet financé par l’UE, intitulé “Emma”, a choisi l’école pour femmes entrepreneuses de Barcelona Activa pour tester de nouvelles initiatives. Quatre ans plus tard, l’école est devenue Lidera, un service de coaching, de mentorat et de mise en réseau pour les directives professionnelles ou les femmes entrepreneuses.

Grâce à cet état d’esprit et au financement de l’Union européenne, “Gendered Landscapes” a créé le fils (ou plutôt la fille) de Lidera : Espai Lidera. Il s’agit d’un espace de coworking qui offre des possibilités de réunion et de mise en réseau, destiné exclusivement aux entités qui promeuvent la carrière professionnelle des femmes. Cet espace comprend deux salles : la principale, réservée au coworking, et une salle secondaire, destinée à la formation.

Cet espace compte actuellement sur la participation de douze entités différentes. Ces dernières peuvent utiliser l’espace de manière flexible, avec un minimum de quinze heures par semaine pour le coworking et de cinq heures par semaine pour la formation.

Les locaux du projet Espai Lidera - Crédits : Barcelona Activa / The Newsroom 27

Un partenariat donnant-donnant

Les entités peuvent occuper ces espaces gratuitement, mais en échange, elles doivent organiser deux activités annuelles qui leur permettent de travailler ensemble et de lancer des projets qui peuvent être utiles dans le cadre professionnel. La dernière s’est tenue le 22 avril, la veille de la Saint-Georges et de la Journée nationale du livre. Asodame, en collaboration avec trois autres entités d’Espai Lidera, a organisé une célébration dans l’un des espaces les plus attrayants de Barcelona Activa : le Cibernarium. Treize autrices ont été invitées à partager leur expérience du métier et leur recul sur des problématiques spécifiques.

Cependant, comme le souhaite Cristina Pacheco, l’actuelle cheffe de projet pour les projets d’entrepreneuriat collectif, il faudrait accorder une “subvention à ces entités pour leurs activités professionnelles au service et à la promotion du projet, afin de récompenser leurs efforts”. Même si elle admet que leur espace et leur personnel sont limités, leur effet sur la communauté professionnelle est indéniable.

En fin de compte, l’espace de coworking, plus adapté à une utilisation quotidienne, et les activités annuelles exclusives permettent aux partenaires de converger et de faire pression. En rassemblant ces entités féministes issues de différentes branches professionnelles, le groupe bénéficie d’une intersectionnalité qui leur permet de revendiquer leurs besoins communs en tant qu’agents de la politique professionnelle de la municipalité, puisqu’elles partagent le même objectif : l’égalité entre les sexes.

Une autre salle des locaux du projet Espai Lidera - Crédits : Barcelona Activa / The Newsroom 27

Inciter les femmes à entreprendre

Le fait d’entreprendre est un défi en soi. Créer sa propre entreprise peut sembler illusoire et décourageant. “Il faut créer quelque chose de suffisamment avancé pour que ce soit nouveau, mais pas trop pour éviter que personne ne vous suive”, explique Maria Barranco, du haut de ses longues années d’expérience. Elle ajoute qu’il est frustrant de constater que les grandes entreprises absorbent souvent les nouvelles et que le succès n’est jamais garanti.

Même si entreprendre est loin d’être facile, il s’agit d’un acte de la plus haute nécessité. Pourquoi ? C’est simple : les entrepreneurs génèrent un flux d’idées novatrices. Ils donnent au marché un vent de fraîcheur que les multinationales ne peuvent pas offrir en raison de leur dynamique bridée par les procédures, qui ne fait que limiter leur comportement et leur marge d’innovation.

Pour survivre dans ce monde extrêmement compétitif de l’entrepreneuriat, l’essentiel est de garder confiance en soi et en ce que l’on vend. La recherche de financement nécessite des présentations convaincantes et une détermination sans faille. Et, comme l’explique Maria Barranco, “historiquement, les femmes ont été inconsciemment incitées à douter d’elles-mêmes, à ne pas se considérer comme capables, à penser qu’elles doivent faire plus pour réussir”. Ce syndrome de l’imposteur décrit par la présidente de l’Asodame est l’une des raisons pour lesquelles des projets de ce type doivent être mis en œuvre.

Tendance encourageante

En Catalogne, d’après l’Institut de statistiques, 57,77 % des étudiants diplômés étaient des femmes au cours de l’année scolaire 2021-2022. Les chiffres sont très similaires pour les étudiants qui s’inscrivent à l’université, avec 55,74 % de femmes. Le pourcentage de femmes d’affaires titulaires d’un master ou d’un doctorat est légèrement supérieur à celui des hommes d’affaires. Pourtant, malgré cette majorité dans le domaine de l’enseignement, les hommes ont toujours occupé les postes de direction les plus élevés. Du moins, jusqu’à présent.

D’après le dernier rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor) pour la période 2022-2023, le taux d’entrepreneuriat entre les hommes et les femmes s’est stabilisé en Espagne, grâce à la participation croissante des femmes. En 2021, les statistiques étaient équilibrées entre les deux sexes, et en 2022, le pourcentage a confirmé le phénomène, faisant passer le pourcentage d’entrepreneurs à 6 % de la population.

Les femmes d’affaires désirent créer des entreprises qui peuvent avoir un impact direct sur le monde, plutôt que de simplement accumuler des richesses.

Par ailleurs, les entreprises, notamment celles dirigées par des femmes, s’imposent de plus en plus sur le marché mondial. Contrairement aux années précédentes, elles ne se montrent plus réticentes à mener des projets orientés vers les marchés extérieurs. Cela représente une augmentation de l’orientation économique internationale des entreprises dirigées par des femmes.

Le rapport souligne également des différences entre les types d’entreprises dirigées par les hommes et les femmes. Les femmes ont tendance à prendre des initiatives qui présentent un impact social et environnemental direct, en proposant des services qui touchent directement le consommateur final. À l’inverse, les hommes d’affaires se concentrent principalement sur les industries technologiques. En ce sens, le rapport montre que les femmes d’affaires désirent créer des entreprises qui peuvent avoir un impact direct sur le monde, plutôt que de simplement accumuler des richesses, ce qui est souvent l’objectif principal des hommes d’affaires.

Il serait audacieux d’extrapoler ces résultats et de les relier au projet “Gendered Landscapes” de l’Urbact, car rien ne prouve qu’un projet régional mené au sein d’une seule municipalité puisse affecter les statistiques nationales. Toutefois, il est évident que, avec l’augmentation spontanée de la participation des femmes aux questions entrepreneuriales, des services de soutien tels que Lidera et Espai Lidera permettent d’assurer un équilibre.

L’entrepreneuriat est comme la longue traversée d’un océan de défis, chaque vague mettant à l’épreuve la détermination de l’intrépide marin. Dès la création de son entreprise, l’entrepreneur est en proie à l’incertitude, aux fluctuations du marché et à une concurrence acharnée. Le manque de ressources le pousse souvent à porter plusieurs casquettes et à jongler entre une foule de responsabilités, le tout avec adresse. Grâce à la collaboration de Barcelona Activa, Barcelone est désormais l’une des villes les plus sûres pour les cadres féminins et les femmes entrepreneuses.


Cet article a été réalisé dans le cadre du projet The Newsroom 27, qui a reçu le soutien financier de l’Union européenne. L’article reflète le point de vue de son auteur et la Commission européenne ne peut être tenue responsable de son contenu ou usage.

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21.10.2024 à 12:55

Le CESE se mobilise pour la défense du journalisme face aux défis de l’ère numérique

Alexandra Lesur

Après la santé, la justice sociale et la démocratie (2021), les répercussions de la guerre en Ukraine (2022) ou encore la participation aux élections européennes (2023), l’édition 2024 du séminaire Connecting EU a choisi de mettre l’accent sur la défense du journalisme face aux menaces contemporaines. Organisé par le Comité économique et social européen (CESE) […]

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Texte intégral (2180 mots)
Pour le CESE et son président Oliver Ropke (2e à la tribune en partant de la gauche), la défense de la démocratie nécessite de renforcer les médias dans leur capacité à traiter l’information - Crédits : CESE

Après la santé, la justice sociale et la démocratie (2021), les répercussions de la guerre en Ukraine (2022) ou encore la participation aux élections européennes (2023), l’édition 2024 du séminaire Connecting EU a choisi de mettre l’accent sur la défense du journalisme face aux menaces contemporaines.

Organisé par le Comité économique et social européen (CESE) à Bruxelles, l’événement des 17 et 18 octobre s’est concentré sur les défis rencontrés par le métier : pressions politiques, atteintes à l’intégrité physique ou encore montée en puissance des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle générative.

“Qu’est-ce que la vérité ?”, s’est interrogé le président du CESE Oliver Röpke dans son discours d’ouverture. “Cette question millénaire a refait surface dans le contexte de l’IA, des fausses nouvelles, des théories du complot et des gouvernements autoritaires”.

“Il n’est pas exagéré de dire que le journalisme est à la croisée des chemins, confronté à des défis sans précédent”, a poursuivi Aurel Laurenţiu Plosceanu, vice-président du CESE en charge de la communication. “Il y a vingt ans, qui aurait pu prédire que la plupart d’entre nous ne lirait plus le journal du matin avec un café, mais consulterait plutôt l’actualité sur son téléphone, à travers les réseaux sociaux et désormais via l’IA ?”

Une profession en péril ?

Ainsi, les journalistes sont-ils de plus en plus exposés à des intimidations, à du harcèlement voire à des atteintes physiques, certains risquant même leur vie. Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes, a alerté lors d’une table ronde sur les poursuites judiciaires abusives (SLAPPs) et les violences directes : “14 journalistes ont été tués dans l’UE depuis 2015”, a-t-il rappelé, parmi lesquels le Néerlandais Peter de Vries, la Maltaise Daphne Caruana Galizia ou encore le Slovaque Ian Kuciak.

La profession de journaliste est ainsi “devenue plus dangereuse que jamais”, a abondé Jerzy Pomianowski, directeur exécutif du Fonds européen pour la démocratie. Plusieurs journalistes étaient invitées à en témoigner : dans un message vidéo, le journaliste biélorusse Andrey Gnyot a relaté les motifs politiques de sa résidence surveillée à Belgrade et sa crainte d’extradition vers son pays d’origine. “Si des personnes s’abonnent à ma chaîne en Biélorussie, elles peuvent finir en prison”, a quant à elle expliqué Hanna Liubakova, condamnée par contumace à 10 ans de prison.

Directeur du Jan Kuciak Investigative Centre en Slovaquie, Lukaš Diko a souligné que la désinformation, en particulier d’origine russe, est particulièrement présente dans son pays et alimente la méfiance des citoyens envers les médias. “La société devient de plus en plus hostile aux journalistes”, a-t-il noté, quelques années après le meurtre du journaliste d’investigation Jan Kuciak. Une tendance aggravée par les discours et agissements du gouvernement populiste de Robert Fico.

“C’est une véritable guerre culturelle qui est menée”, estime de son côté Jean-Paul Marthoz, en référence aux nombreuses attaques contre le journalisme de service public dans la plupart des pays européens. Chroniqueur pour le média belge Le Soir, celui-ci évoque également le climat d’intimidation qui pèse sur la presse en raison des “procédures bâillons” lancées par des entreprises ou des gouvernements. Des poursuites judiciaires à répétition qui créent un climat de peur et alimentent l’autocensure : “60 % des journalistes ont peur d’être poursuivis sans aucun fondement”, souligne-t-il.

Le financement et les conditions de travail au cœur des préoccupations

Outre les menaces directes, les journalistes font désormais face à d’importants défis économiques, menaçant notamment leur indépendance. Ils “sont soumis à d’énormes pressions parce que leur subsistance dépend de ce qu’ils vont écrire”, a rappelé Seamus Boland, président du groupe de la société civile organisée du CESE. Or leur travail “doit être considéré comme un service public”, soutient Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes.

A l’ère de la multiplication des contenus sur les réseaux sociaux, “qui paiera pour une information fiable ?”, s’est interrogée Milena Angelova, du groupe des employeurs du CESE. Pour elle, des fonds sont nécessaires pour que les organes médiatiques puissent survivre et être autonomes. Tandis que son homologue du groupe des travailleurs, Lucie Studnična, insiste sur la nécessité de garantir un travail digne, gage de qualité des productions. Membre de l’Institut Reuters, Gretel Kahn explique quant à elle que de nombreux jeunes évitent les médias traditionnels en raison de conditions trop difficiles, optant alors pour des carrières d’influenceurs ou de créateurs de contenu.

Enfin, Jerzy Pomianowski note que “l’argent versé par la Chine aux médias est bien plus conséquent que celui investi par l’UE”, soulignant le manque de soutien financier en Europe pour garantir l’indépendance des médias.

L’IA générative, menace ou opportunité pour le journalisme ?

Abordée à de nombreuses reprises lors du séminaire, l’intelligence artificielle (IA) générative figure parmi les grandes préoccupations des médias contemporains. Pour Alexandra Borchardt, de l’Institut Reuters, cette technologie peut à la fois offrir des opportunités et poser des risques majeurs. Capable de générer automatiquement des contenus, elle menace de réduire à la fois la qualité éditoriale des contenus et de diminuer la visibilité des journalistes.

Pour autant, Mme. Borchardt pense que “le journalisme de demain se concentrera sur la recherche et l’analyse, tandis que la production sera assurée par des machines”. Ce qui peut poser un problème de confiance pour le public, déjà ébranlé par la propagation rapide de fausses informations. Pour la journaliste et chercheuse, l’IA générative risque également de précariser encore plus les journalistes, les éditeurs étant tentés de réduire leurs coûts en se tournant vers ces outils.

Quelles solutions aux défis contemporains ?

Face à ces nombreux enjeux, plusieurs participants ont esquissé quelques pistes pour l’avenir de la profession. Ainsi la journaliste indépendante Clotilde Goujard a-t-elle alerté sur la nécessité de faire évoluer les pratiques pour mieux répondre aux attentes des jeunes générations. Les médias traditionnels doivent “être plus créatifs dans la manière dont ils apportent l’information”, a-t-elle insisté, en référence à l’évolution des habitudes de consommation via les réseaux sociaux.

Plusieurs législations européennes pourraient également avoir des effets positifs sur le journalisme, selon elle. Le Digital services act (DSA) exige ainsi des plateformes qu’elles retirent rapidement les contenus illégaux et doivent se soumettre aux décisions de la Commission en cas de risque avéré de désinformation ou de propagation de contenus haineux. Elles peuvent ainsi être poussées à modifier leurs algorithmes ou à recruter un plus grand nombre de modérateurs. Le règlement sur l’intelligence artificielle (AI ACt) impose quant à lui une transparence sur les contenus générés par cette technologie. Enfin, avec le Media Freedom Act, les médias sociaux doivent informer les éditeurs 24 heures avant de retirer un contenu, leur offrant ainsi une possibilité de contestation.

Pour Seamus Boland, “la société civile a aussi un rôle à jouer dans l’éducation aux médias”. Il appelle à des investissements significatifs dans cette éducation, afin de permettre à chacun de développer un regard critique sur les sources d’information. “Le journalisme n’est pas sur le déclin, il évolue”, juge enfin Gretel Kahn. Et bien que l’intelligence artificielle présente des menaces, elle offre aussi aux journalistes l’opportunité d’approfondir leurs analyses et d’exploiter des données jusque-là inaccessibles.” Le défi réside alors dans l’adaptation des pratiques sans compromettre les principes d’indépendance et de rigueur.

Faire passer son message à l’ère d’Instagram, de TikTok et de l’IA

Si la journée du jeudi 17 octobre s’est essentiellement consacrée aux tables rondes, des ateliers pratiques ont été proposés le lendemain pour aider les professionnels de la communication à mieux exploiter les nouveaux canaux numériques. Instagram, TikTok ou encore Twitch ont été particulièrement cités parmi les réseaux à même de susciter l’intérêt des jeunes publics. Des initiatives qui visent à renforcer l’efficacité de la communication et à garantir que les messages touchent leurs cibles dans un monde en pleine transformation.

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