26.11.2025 à 12:28
Juliette Verdes

"C’est un peu l’Eurovision du spatial", entame L'Usine Nouvelle. "Tous les trois ans, les ministres en charge de l’espace des 23 pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) se réunissent en conclave. L’édition 2025 de cette grand-messe ministérielle a lieu les 26 et 27 novembre à Brême en Allemagne". Pour les Européens, le sommet qui […]
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"C’est un peu l’Eurovision du spatial", entame L'Usine Nouvelle. "Tous les trois ans, les ministres en charge de l’espace des 23 pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) se réunissent en conclave. L’édition 2025 de cette grand-messe ministérielle a lieu les 26 et 27 novembre à Brême en Allemagne".
Pour les Européens, le sommet qui s’ouvre aujourd’hui "a valeur d’ultimatum, si l’Europe veut rester dans la course face à de grandes puissances comme les États-Unis ou la Chine, mais aussi face aux mastodontes du privé tels Space X ou Blue Origin", résume Sud Ouest. "Tout en misant sur des coopérations intelligentes avec l’Inde et le Japon", identifiés comme des partenaires stratégiques, complète L'Usine Nouvelle.
Sans action forte, l'Europe risque de perdre du terrain dans la course spatiale mondiale estime la Tagesschau. “L'Agence spatiale européenne finance environ 60 % des dépenses spatiales européennes”, explique le quotidien allemand. "Problème : en Europe, les investissements dans le domaine spatial sont bien inférieurs à ceux des États-Unis", pointe Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA.
"L’enjeu est de taille. C’est le moment où les investissements sont décidés pour plusieurs années. La prochaine opportunité ne se représentera qu’en 2028" a-t-il souligné dans une vidéo publiée sur le site internet de l'agence [L'Usine Nouvelle].
Cette réunion à Brême devrait marquer un tournant stratégique en donnant un rôle accru à l'Agence spatiale européenne en matière de défense. "Oubliez les missions lunaires ou les images toujours plus nettes des glaciers en recul : pour convaincre un continent en guerre d'investir davantage dans l'espace, il faut aujourd'hui orienter le débat vers la défense", insiste Euractiv.
“L'Europe reste la seule grande puissance à développer des technologies spatiales exclusivement civiles, sans intégrer leur potentiel de double usage. La prochaine conférence de l'ESA doit marquer un tournant stratégique pour faire face à la concurrence accrue”, appuient dans les colonnes des Echos l'eurodéputé Christophe Gomart, vice-président de la commission sécurité et défense du Parlement européen, et Vincent Baudoin, vice-président de l'entreprise Latitude.
Ainsi, "plutôt que d'esquiver les références aux questions militaires, les ministres […] insisteront fortement sur la nécessité de protéger les ressources orbitales et de déployer des systèmes de reconnaissance par satellite pour parer aux menaces qui pèsent sur la Terre" [Euractiv]. Une nouvelle constellation de satellites de reconnaissance, baptisée "European Resilience from Space", sera financée conjointement avec la Commission européenne, poursuit le média.
Afin de soutenir ces ambitions nouvelles en matière de sécurité, le directeur de l'ESA entend plaider en faveur d'une augmentation significative du budget de l'agence. "Alors que 16,9 milliards d'euros avaient été approuvés lors du sommet de l'ESA à Paris en 2022, M. Aschbacher propose désormais à Brême un budget total d'environ 22 milliards d'euros pour les trois prochaines années", relate la Tagesschau.
Toutefois, bien que la défense soit au cœur des préoccupations, "les projets scientifiques et d'observation civils continueront de représenter la majeure partie des 22 milliards d'euros que l'ESA vise à lever jusqu'en 2028 au moins", nuance Euractiv.
En amont du sommet, la presse européenne constate aussi la montée en puissance de Berlin. Et souligne le recul de la France. "Comment positiver une hausse de 400 millions d'euros de la contribution française à l'ESA, […] alors que dans le même temps l'Allemagne va tout écraser en mettant sur la table 5 milliards d'euros et que l'Italie (4 milliards) pourrait chiper la deuxième place [à la France ?]", s’interroge La Tribune.
À Brême, la France va de nouveau défendre le concept de “préférence européenne” pour le spatial, poursuit le journal, afin que l'argent européen finance majoritairement des équipements conçus en Europe. Mais "Berlin hésite à se lancer dans un concept plutôt favorable à la France, dont l'industrie spatiale est beaucoup plus mature que la sienne en raison des investissements français continus depuis les années 1960".
Au niveau de l'UE, la conférence "offre une occasion unique de dialogue entre la Commission européenne et l'Agence spatiale européenne”, mettent en avant Christophe Gomart et Vincent Baudouin dans Les Echos. "La réunion du Conseil des ministres de l'ESA à Brême pourrait ainsi déboucher sur une politique de sécurité plus affirmée, qui viendrait compléter l'orientation essentiellement civile de l'agence spatiale", conclut la Tagesschau.
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25.11.2025 à 12:37
Lou Caubet

"Sur les 28 points initiaux, il n’en restait plus que 19 dans la soirée de lundi", annonce Le Monde. La déclaration commune publiée par la Maison-Blanche après la réunion entre les représentants des États-Unis et de l'Ukraine à Genève "pour discuter de la proposition de paix américaine" indique que Kiev et Washington "ont élaboré un cadre […]
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"Sur les 28 points initiaux, il n’en restait plus que 19 dans la soirée de lundi", annonce Le Monde. La déclaration commune publiée par la Maison-Blanche après la réunion entre les représentants des États-Unis et de l'Ukraine à Genève "pour discuter de la proposition de paix américaine" indique que Kiev et Washington "ont élaboré un cadre de paix actualisé et affiné" par rapport au projet avancé le 21 novembre dernier, rapporte Il Sole 24 Ore.
Au cours du week-end, les "alliés européens de Kiev", menés par le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont présenté la contre-proposition qui modifie le projet américain afin de mieux protéger les intérêts de l'Ukraine, explique la BBC . Néanmoins Le Monde souligne que "les négociations de Genève ont permis de retirer du projet américain les points les plus problématiques pour les pays de l’UE et l’Ukraine. Mais ce plan en 19 points reste à finaliser et doit être soumis aux Russes."
"Certains paragraphes ont été tout simplement rayés de la carte" note Le Monde, "comme la suggestion de réintégrer la Russie dans le G8, ou d’offrir aux États-Unis la possibilité d’utiliser les actifs russes gelés, majoritairement détenus dans des pays européens". Mais des points restent à éclaircir, notamment les sanctions à l'égard de la Russie, la perspective de l'adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne ou son renoncement à rejoindre l'Otan, nuance le journal du soir.
En effet, Courrier international explique que "les aspects les plus délicats [ont été laissés en suspens] afin qu’ils soient tranchés par les présidents Donald Trump et Volodymyr Zelensky". "Ce texte reflète 'déjà la plupart des priorités clés' de Kiev, selon l’Ukraine. Il convient notamment que soit 'respectée la souveraineté' ukrainienne", rapporte Libération. La date de la rencontre entre les deux présidents reste incertaine [Le Monde].
Par ailleurs, la presse souligne la position ambivalente des États-Unis. Vendredi, Washington affirmait qu’il s’agissait d’un "bon plan à la fois pour la Russie et pour l’Ukraine". Pourtant lundi soir, "la porte-parole de la Maison-Blanche a qualifié […] de 'complètement fallacieuse' l’idée selon laquelle le président américain Donald Trump et son gouvernement favoriseraient la Russie" [Libération].
La situation reste précaire : "le Kremlin a de fait jugé […] que la contre-proposition européenne au plan américain n’était pas constructive et ne convenait pas à la Russie" [L'Express]. Alors que Donald Trump a aussi pour objectif "d’obtenir au plus vite la paix en Ukraine quitte à brader sa souveraineté" [Le Monde].
Selon Le Monde, l'UE s'est appuyée sur le plan de Trump afin d'"éviter de braquer les Américains, en admettant que leur travail était valide". Mais cela "a donné l’image d’Européens suiveurs et pris de court, résignés à prendre en considération un texte qui semblait avoir été rédigé sous la dictée russe". Ainsi, "l'Union européenne et ses alliés font désormais pression pour avoir leur mot à dire sur la suite des événements", comme l'adhésion à l'UE, les sanctions ou les actifs russes gelés en Europe [Euronews].
Les réactions des chefs d'État européens n'ont pas tardé : Emmanuel Macron a appelé à ne pas être "faible" face à la "menace" de la Russie qui a "une posture beaucoup plus agressive" [RTL]. Le chancelier allemand a quant à lui réitéré que "la Russie doit être présente à la table [des négociations]", jugeant improbable "une percée diplomatique cette semaine" [L'Express].
"Les frappes aériennes de Moscou frappent l'Ukraine alors que les États-Unis remettent en question le plan en 28 points", titre le Kyiv Post. Malgré les discussions diplomatiques en cours, de "[nouvelles] attaques aériennes massives [se sont déroulées] en Ukraine et en Russie" dans la nuit de lundi à mardi, faisant des morts russes et ukrainiens [L'Express].
L'Express relève que "le ministère de l’Énergie a de son côté rapporté 'une attaque massive combinée de l’ennemi contre les infrastructures énergétiques'", une méthode "provoquant d’incessantes coupures de courant" à l'approche de l'hiver. Courrier international rappelle que "Moscou avait menacé d’intensifier ses bombardements si Kiev n’acceptait pas le plan en 28 points de Donald Trump".
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24.11.2025 à 11:26
Florian Chaaban

"Près de 80 chefs d'État et de gouvernement sont attendus ce lundi 24 novembre à Luanda. La capitale de l'Angola accueille [pendant quarante-huit heures] le sommet conjoint de l'Union africaine et de l'Union européenne" [RFI]. "Septième rassemblement du genre, ce [rendez-vous] intervient après une réunion du G20 en Afrique du Sud où un boycott américain […]
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"Près de 80 chefs d'État et de gouvernement sont attendus ce lundi 24 novembre à Luanda. La capitale de l'Angola accueille [pendant quarante-huit heures] le sommet conjoint de l'Union africaine et de l'Union européenne" [RFI].
"Septième rassemblement du genre, ce [rendez-vous] intervient après une réunion du G20 en Afrique du Sud où un boycott américain a mis en lumière les fractures géopolitiques", observe France 24.
"À l'occasion des 25 ans de leur partenariat, les dirigeants des deux continents entendent redéfinir leur coopération dans des domaines stratégiques comme la paix, le commerce, la santé et le multilatéralisme" [Africa News Agency].
Ce sommet revêt une importance particulière pour l'UE, avec l'enjeu de "conserver son rôle de principal partenaire du continent. L'Afrique est redevenue un terrain de bataille diplomatique, où la Chine, les États-Unis et la Russie se disputent ses minerais, son potentiel énergétique et son soutien politique", souligne France 24.
D'autant que "le commerce entre l'UE et l'Afrique est en baisse. Il s'est élevé à environ 355 milliards d'euros en 2024, soit plus de 100 milliards de moins que l'année précédente", pointe L'Opinion. L'Union reste toutefois "le premier fournisseur d'investissements directs étrangers sur le continent et son principal partenaire commercial" [France 24].
Le choix de l'Angola n'a rien d'anodin. "Géant de l'énergie et centre logistique" stratégique [Deutsche Welle], le pays est aussi au centre d'un "héritage colonial difficile à ignorer" [Politico]. "L'Union africaine, [présidée par] le dirigeant angolais João Lourenço […], a fait des réparations liées à l'esclavage et aux crimes coloniaux son thème de travail pour l'année", relate le média en ligne.
Pendant ces deux jours, les dirigeants européens et africains aborderont de nombreux sujets. "Il sera d’un côté question de paix, de sécurité, de gouvernance et de multilatéralisme. L'occasion d'évoquer les crises, les conflits sur les deux continents, comme l'Ukraine, le Soudan ou encore le Sahel", note RFI. "Puis les dirigeants se retrouveront autour des questions […] de migrations et de mobilité", précise la radio internationale.
"Les chefs d’État et de gouvernement discuteront [notamment] des moyens de juguler l'immigration illégale vers l'Europe, un thème qui a nourri ces dernières années le discours et les gains électoraux de nombreux partis d'extrême droite sur le Vieux Continent" [Africa Radio].
"Notre objectif pour ce sommet historique est la poursuite d'un partenariat entre l'UE et l'Afrique robuste, équilibré et tourné vers l’avenir. […] Ensemble, nous pouvons relever les défis mondiaux et faire émerger des opportunités partagées", a déclaré le président du Conseil européen, António Costa, en amont de cet événement [Africa News Agency].
Parmi tous ces enjeux, "le renforcement du commerce sera sans doute la priorité, alors que les tarifs américains affectent les deux continents", relate France 24. L'Union européenne compte notamment sur son "Global Gateway" : une stratégie annoncée en 2021 qui vise à mobiliser plus de 300 milliards d'euros d'investissements d'ici 2027, dont 150 milliards pour l'Afrique", rappelle RFI.
Or "on est encore très loin du compte", déplore L'Opinion, pour qui l'un des objectifs est avant tout d'"éviter que Luanda soit, une fois de plus, un sommet fait de vœux pieux".
"Cela nécessitera des investissements dans les infrastructures, l'énergie et des projets industriels qui créent de l'emploi et soutiennent la croissance économique en Afrique - [sans compter] un éloignement des simples déclarations de bonnes intentions" [France 24]. "L'Afrique n'attend pas de nouvelles déclarations mais des engagements crédibles et réalisables", a affirmé le porte-parole de l’Union africaine, Nuur Mohamud Sheekh, poursuit le média.
"Ces jours-ci, tout discours sur les infrastructures en Angola se tourne inévitablement vers le corridor du Lobito, le projet phare d'infrastructure du pays", avance la Deutsche Welle. "Financé par l'UE et les États-Unis, [ce dernier] vise à moderniser [une ligne] ferroviaire reliant le port angolais de Lobito à la République démocratique du Congo" [Politico].
Si le projet estimé à "un milliard de dollars" accuse d'importants retards dans sa mise en œuvre, "des trains circulent déjà le long de la route tant convoitée, transportant principalement du cuivre des mines congolaises" [Deutsche Welle].
Les minerais critiques apparaissent aujourd'hui comme le nerf de la guerre dans la compétition mondiale. Ainsi, "l'UE cherchera également [lors de ce sommet] à sécuriser les minerais critiques nécessaires à sa transition écologique et à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine pour les terres rares, essentielles aux technologies et produits électroniques", appuie France 24. Dans ce contexte, la Commission européenne a annoncé la présentation, d'ici la fin de l'année, de son plan RESourceEU, destiné à sécuriser l'approvisionnement de l'Union dans ce secteur stratégique.
Si les diplomates européens "se sont efforcés de présenter ces projets comme des partenariats 'gagnant-gagnant', les critiques rétorquent que le schéma reproduit certaines pratiques extractives de l'époque coloniale et n'a pas encore apporté d'améliorations significatives aux communautés locales", conclut le média.
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