Contactée, la multinationale admet avoir « identifié un dépassement au niveau de la station d'épuration », ajoutant : « avoir immédiatement prévenu » les autorités : « Le protocole habituel a été mis en place, ce qui peut inclure un arrêt temporaire. Cet arrêt n'a aucun impact sur la qualité de nos forages ni sur la sécurité sanitaire de nos eaux minérales naturelles, qui reste garantie ».
Une affirmation répétée à l'envi mais dont la crédibilité semble mise à rude épreuve. Depuis le retrait d'une partie des filtres interdits, dissimulés initialement derrière de fausses armoires électriques, comme l'avaient révélé la cellule investigation de Radio France et Le Monde en janvier 2024, les épisodes de contamination par des germes et bactéries se multiplient, sur les lignes de production et dans les bouteilles, contraignant la multinationale à multiplier les cycles de nettoyage et à faire circuler l'eau en continu pour éviter qu'elle ne stagne, ce qui est susceptible de faire proliférer les germes. Mais même ces mesures drastiques peinent à contenir le problème.
Comment expliquer que, dans ce contexte, les autorités de santé régionales aient malgré tout rendu à la préfecture un rapport favorable à la continuité de l'exploitation sous le label « eau minérale naturelle » ? Contacté, Didier Jaffre, directeur général de l'ARS Occitanie, explique se « référer entièrement » à l'avis de l'hydrogéologue agréé en charge d'expertiser les puits, dont le rapport lui a été remis le 24 novembre dernier.