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17.10.2024 à 20:03

Éthiopie : Les combats et les abus mettent en danger les réfugiés soudanais

Human Rights Watch

Click to expand Image Un réfugié soudanais lavait ses vêtements dans le camp de réfugiés de Kumer, près de la ville Maganan située dans la région d'Amhara en Éthiopie, le 1er mars 2024.  © 2024 Michele Spatari/AFP via Getty Images Les récents combats entre les forces gouvernementales éthiopiennes et les milices dans la région d’Amhara, dans le nord-ouest du pays, ont mis les réfugiés soudanais en grand danger.Depuis plus d’un an, des hommes armés non identifiés ont soumis les réfugiés à de graves exactions : meurtres, passages à tabac, enlèvements et travaux forcés.Le gouvernement éthiopien devrait prendre des mesures adéquates pour protéger les réfugiés soudanais, interdire les retours forcés et assurer, avec le soutien international, une assistance humanitaire adéquate.

(Nairobi) – Les récents combats entre les forces gouvernementales éthiopiennes et les milices Fano dans la région d’Amhara, dans le nord-ouest du pays, ont mis en grand danger les réfugiés soudanais vivant dans des camps près de la frontière soudanaise et a proximité, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement éthiopien devrait renforcer la protection des réfugiés, qui, depuis plus d’un an, sont victimes d’abus perpétrés par des hommes armés non identifiés, par des milices, et plus récemment, par les forces gouvernementales.

Depuis le déclenchement du conflit armé au Soudan en avril 2023, des dizaines de milliers de Soudanais et des ressortissants d’autres pays ont cherché refuge en Éthiopie. Beaucoup se sont d’abord rendus dans deux camps de réfugiés de la région d’Amhara, où des hommes armés et des milices locales ont commis des meurtres, des passages à tabac, des pillages, des enlèvements contre rançon et ont soumis des réfugiés à des travaux forcés. En juillet 2024, les autorités éthiopiennes et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont relocalisé des milliers de réfugiés dans un nouveau camp à Amhara. Depuis début septembre, la milice Fano, un groupe armé amhara, affronte les forces fédérales à proximité des sites de réfugiés et occupe certains sites, exposant les réfugiés à un risque accru d’attaques.

« Les réfugiés soudanais en Éthiopie sont la cible d’abus depuis plus d’un an de la part de divers acteurs armés », a déclaré Laetitia Bader, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch. « Ces réfugiés ont fui les terribles abus dont ils ont été victimes chez eux et ont besoin de toute urgence d’une protection, et non de nouvelles menaces pour leur vie. »

Entre mai et septembre, Human Rights Watch a mené des entretiens téléphoniques avec 20 réfugiés soudanais dans trois camps de réfugiés et dans un centre de transit de la région d’Amhara, et s’est entretenu avec des militants et des travailleurs humanitaires soudanais. Human Rights Watch a également analysé des images satellite des camps et du centre de transit, ainsi que des vidéos et des photographies envoyées aux chercheurs ou publiées en ligne. Human Rights Watch a envoyé ses conclusions préliminaires au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et aux Services d’aide aux réfugiés et aux rapatriés (Refugee and Returnee Services, RRS) du gouvernement éthiopien, et a reçu des réponses respectivement le 25 septembre et le 8 octobre.

Depuis juin 2023, des hommes armés non identifiés et des milices locales ont pris pour cible à plusieurs reprises les réfugiés dans les camps d’Awlala et de Kumer, dans la zone de Gonder Ouest, commettant de graves abus, dont au moins trois meurtres. Le gouvernement fédéral a établi ces camps dans des zones où la criminalité et les escarmouches récurrentes entre communautés locales étaient monnaie courante, avant même que le conflit n’éclate en Amhara, mais il n’a alors assuré qu’une sécurité limitée dans les camps, a constaté Human Rights Watch.

Le 1er mai, après des mois d’incidents violents, plus de 1 000 réfugiés soudanais ont quitté les camps en signe de protestation, dans l’intention de rejoindre le bureau du HCR dans la ville de Gonder. La police éthiopienne a bloqué les réfugiés, les obligeant à s’abriter dans une zone boisée le long de la route.

« Nous voulions être en sécurité lorsque nous avons quitté le Soudan, mais les coups et les vols [en Éthiopie] ont été très durs pour nous », a déclaré un réfugié de 45 ans. « Nous vivons cela depuis un an, et chaque fois que les [autorités éthiopiennes] promettent quelque chose, rien ne change. Nous n’en pouvions plus. »

Fin juillet, le HCR et l’agence éthiopienne RRS ont transféré plus de 2 000 réfugiés d’Awlala et de Kumer vers le nouveau site d’Aftit, également dans la zone de Gonder Ouest. De nombreux réfugiés qui s’étaient abrités dans la forêt d’Awlala ont refusé d’être transférés vers Aftit, par crainte de nouvelles violences. Cependant, des hommes armés les ont ensuite attaqués presque quotidiennement, les obligeant à quitter la forêt le 8 août et à se diriger vers la ville de Metemma, près de la frontière soudanaise.

Les autorités éthiopiennes les ont d’abord autorisés à installer des abris temporaires au bord de la route, mais le 21 août, les forces éthiopiennes ont ordonné aux réfugiés de se rendre au centre de transit de Metemma. Lorsque les réfugiés ont refusé, les forces de sécurité ont détruit leurs abris de fortune et les ont battus.

« J’ai été frappé sur les côtes droites cinq fois », a déclaré un réfugié de 45 ans. « Mes enfants pleuraient. Quelqu’un a demandé à l’armée et à la police d’arrêter de me frapper devant mes enfants. Ils ont commencé à nous insulter, en disant que si nous ne voulions pas rester en Éthiopie, nous devions retourner dans notre pays, au Soudan. »

Plusieurs centaines de ces réfugiés ont été renvoyés au Soudan. Le HCR a déclaré qu’ils étaient rentrés volontairement, bien que plusieurs réfugiés aient déclaré à Human Rights Watch que les forces de sécurité gouvernementales les avaient renvoyés de force au Soudan, notamment en séparant certaines familles au passage. Le RRS a déclaré qu’il n’y avait « aucune raison de renvoyer des réfugiés au Soudan, car la situation là-bas ne permet pas le rapatriement ».

Le 1er septembre, les combats entre Fano et l’armée éthiopienne se sont intensifiés près du centre de transit de Metemma et du camp d’Aftit.

L’Éthiopie est un État partie à la Convention des Nations Unies sur les réfugiés et à la Convention africaine de 1969 sur les réfugiés, qui interdisent toutes deux le refoulement, c’est-à-dire le renvoi de réfugiés vers un lieu où leur vie ou leur liberté serait menacée. Cela inclut le « refoulement constructif », lors duquel un gouvernement exerce une pression directe ou indirecte si forte sur les réfugiés qu’ils se sentent obligés de retourner dans leur pays d’origine. En mai 2023, les directives du HCR ont exhorté les pays à suspendre tous les retours forcés au Soudan, compte tenu de l’insécurité et des risques persistants.

Les parties belligérantes au conflit armé en Amhara sont liées par le droit international humanitaire. Les forces gouvernementales et les groupes armés non étatiques n’ont pas le droit d’attaquer les civils et les biens civils, sont tenus de prendre toutes les mesures possibles pour minimiser les dommages causés aux civils et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Les réfugiés sont protégés en tant que civils, tout comme les camps de réfugiés, à moins qu’ils ne soient utilisés à des fins militaires.

Toutes les forces militaires et tous les groupes armés devraient mettre un terme aux exactions contre les réfugiés, rester à l’écart des camps et faciliter l’acheminement sécurisé de l’aide humanitaire, a déclaré Human Rights Watch.

Les partenaires internationaux de l’Éthiopie devraient faire pression sur le gouvernement pour qu’il assure la protection des réfugiés, mette un terme à tout retour forcé et accroisse l’aide humanitaire aux réfugiés, notamment en les relogeant dans des zones plus sûres.

Le HCR a déclaré à Human Rights Watch qu’il continuait de plaider en faveur d’un élargissement des zones de réinstallation des réfugiés en dehors de l’Éthiopie. Le RRS a déclaré qu’il « surveille en permanence la situation pour ajuster ses stratégies de protection en réponse à toute évolution du conflit » et que la réponse de la communauté internationale à son appel pour une assistance accrue a été minime.

« Le gouvernement éthiopien devrait respecter ses obligations de protéger les réfugiés sur son territoire et de les relocaliser autant que possible, loin de la zone de guerre », a conclu Laetitia Bader. « Les partenaires internationaux de l’Éthiopie devraient accroître leur soutien à ces réfugiés afin qu’ils reçoivent des soins médicaux, de la nourriture, un abri et d’autres formes d’aide d’urgence. »

Suite plus détaillée en anglais en ligne ici.

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Articles

Le Figaro       TV5 Monde     Notre Temps

LaLibre.be

 

17.10.2024 à 06:00

100 jours plus tard, deux opposants guinéens sont toujours portés disparus

Human Rights Watch

Click to expand Image Une affiche créée par la coalition de l'opposition, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), montrant Mamadou Billo Bah (à gauche) et Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Mengué (à droite). © 2024 Front National pour la Défense de la Constitution

Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, deux membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), coalition de l'opposition guinéenne, savaient qu'ils étaient en danger en raison de leur activisme politique.

« Si l'arrestation est le prix à payer, je suis prêt à l'accepter », avait déclaré Oumar Sylla à un autre membre du FNDC qui a parlé à Human Rights Watch.

Aujourd’hui est le 100ème jour depuis que les forces de sécurité ont détenu arbitrairement Oumar Sylla, Mamadou Billo Bah et Mohamed Cissé, un autre membre du FNDC, et les ont transférés dans un lieu inconnu. Mohamed Cissé a été libéré le 10 juillet, mais Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah sont toujours portés disparus. Les autorités n'ont toujours pas reconnu leur détention ni révélé le lieu où ils se trouvent, malgré les demandes répétées des avocats représentant les deux hommes. Ceci est considéré comme une disparition forcée au regard du droit international. 

Le 17 juillet, le bureau du procureur de la Cour d'appel de Conakry a déclaré que Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah n'avaient pas été arrêtés par les autorités et qu'ils n'étaient détenus dans aucune des prisons du pays, affirmant qu'ils avaient été enlevés. Les autorités ont déclaré à Human Rights Watch qu'elles ne savaient pas où se trouvaient les deux activistes politiques et qu'elles étaient à leur recherche.

Le FNDC, qui appelle à la restauration d'un régime civil depuis le coup d'État militaire de 2021, a déclaré que les forces de sécurité ont torturé Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, des allégations également documentées par Human Rights Watch et rapportées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. 

Le 22 juillet, les épouses des deux hommes ont déposé une plainte auprès d'un tribunal de Paris contre le chef de la junte guinéenne, Mamady Doumbouya, au sujet de la disparition forcée de leurs maris. Une semaine auparavant, les avocats des deux activistes avaient demandé à la Cour pénale internationale d'ouvrir une enquête sur cette affaire.

La disparition des deux membres du FNDC intervient dans un contexte de répression croissante de la junte à l'égard de l'opposition, de la dissidence et des médias indépendants.

Le 10 octobre, des experts des droits de l'homme de l'ONU et de l'UA ont exhorté les autorités guinéennes à libérer Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, et ont également exprimé leur inquiétude face à d'autres cas de disparitions forcées et de décès en détention.

Les disparitions forcées sont des crimes internationaux et causent de profondes souffrances aux familles, qui ne peuvent jamais vraiment faire leur deuil. Les personnes disparues de force sont détenues sans aucune protection juridique, sont fréquemment soumises à la torture et craignent constamment pour leur vie. Les autorités guinéennes devraient immédiatement localiser Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, les libérer si leur détention est avérée, et mener une enquête crédible sur leur « disparition », y compris concernant les allégations de torture.

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Médias

RFI (podcast)

16.10.2024 à 19:30

La CPI prend une mesure importante à l’égard de la RD Congo

Human Rights Watch

Click to expand Image Des abris détruits dans un camp de personnes déplacées, situés dans la zone d'impact d'une roquette de 122 mm tirée le 3 mai 2024, qui a tué au moins 17 civils dont 15 enfants à Goma, dans la province du Nord-Kivu en RD Congo. Photo prise le 4 mai 2024.  © 2024 Hugh Kinsella Cunningham

Le 14 octobre, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim A. A. Khan, a annoncé que son bureau allait « réactiver » ses enquêtes en République démocratique du Congo, en particulier sur les crimes perpétrés dans la province du Nord-Kivu depuis janvier 2022. Cette action a été motivée par la demande du gouvernement congolais formulée à la CPI en 2023.

La CPI enquête sur les crimes graves commis en RDC depuis 2004, lorsque le gouvernement avait demandé pour la première fois à cette juridiction internationale d’intervenir. Cette enquête a conduit à l’ouverture de poursuites à l’encontre de six suspects, tous d’anciens chefs de groupes armés. Quatre individus ont été jugés pour des crimes commis dans la province de l’Ituri en 2002-2003, aboutissant à la condamnation de trois d’entre eux et à un acquittement. Les deux autres affaires, relatives à des crimes commis au Nord-Kivu en 2009, n’ont jamais donné lieu à un procès. Human Rights Watch a exhorté à plusieurs reprises le Procureur de la CPI de se pencher non seulement sur la responsabilité des commandants rebelles dans les graves exactions commises dans l’est de la RD Congo depuis des années, mais aussi sur les crimes présumés perpétrés par de hauts responsables gouvernementaux et militaires de la RD Congo, du Rwanda et de l’Ouganda.

La reprise de l’enquête pourrait être une occasion de remédier à l’absence de condamnations et de combler le « fossé d’impunité » qui alimente les graves exactions au Nord-Kivu, en Ituri et ailleurs.

Les violations des lois de la guerre en RD Congo se poursuivent encore, de manière grave. Human Rights Watch a fait état d’atrocités commises par le groupe armé M23, notamment des meurtres de civils, des viols collectifs, des pillages et des destructions de biens. En 2024, l’armée rwandaise et le M23 ont bombardé sans discrimination des camps de déplacés et d’autres zones densément peuplées près de Goma, au Nord-Kivu. L’armée congolaise et les milices alliées ont accru les risques sécuritaires pour les personnes déplacées en déployant de l’artillerie lourde à proximité des camps où elles sont regroupées. Les soldats congolais et les combattants alliés ont commis des meurtres, des viols et d’autres violences sexuelles, et placé en détention arbitraire des personnes déplacées.

Karim Khan s’est engagé à enquêter sur toutes les parties belligérantes, malgré la demande du gouvernement congolais de se concentrer sur le M23. Les États parties au Statut de Rome de la CPI, devant la charge de travail considérable de la Cour, devrait lui fournir le soutien dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat dans l’ensemble de ses dossiers.

Mais la CPI est une juridiction de dernier recours, qui ne peut tout faire, seule. La déclaration du Le Procureur de la CPI a salué à juste titre la décision des autorités congolaises de mettre en place « comité de pilotage pour travailler à l’établissement d’une Cour pénale spéciale pour la RDC ». La création d’un mécanisme de justice internationalisé pour compléter le travail de la CPI et des tribunaux nationaux est attendue de longue date et contribuera, espérons-le, à combler le fossé en matière d’impunité. Le gouvernement congolais devrait rapidement promouvoir ce projet, avec l’aide de la CPI et d’autres partenaires internationaux.

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