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Humans Right Watch enquête sur les violations des droits humains commises à travers le monde

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30.04.2025 à 16:47

En Chine, un autre « homme du pont » soumis à une disparition forcée

Human Rights Watch

Le 15 avril, Mei Shilin, 27 ans, a déployé trois banderoles en les suspendant d’un pont routier près de la station de métro Chadianzi à Chengdu (province du Sichuan) dans le sud-ouest de la Chine. Les banderoles proclamaient : « Il ne peut y avoir de renouveau national sans réforme du système politique » ; « Le peuple n’a pas besoin d’un parti politique au pouvoir illimité » ; et « La Chine n’a besoin de personne pour montrer la voie, la démocratie est la voie à suivre. » Les autorités auraient arrêté Mei peu après. Sa situation actuelle et son lieu de détention sont inconnus.

Click to expand Image Trois banderoles pro-démocratie suspendues d’un pont routier près de la station de métro Chadianzi à Chengdu, dans la province du Sichuan en Chine, étaient visibles tôt dans la matinée du 15 avril 2025, avant d’être retirées par les autorités locales. © 2025 whyyoutouzhele/X

Les banderoles de Mei Shilin semblent avoir été inspirées par le geste en octobre 2022 de Peng Lifa, qui avait réussi à accrocher deux banderoles sur un pont très visible de Pékin lors du 20ème Congrès du Parti communiste chinois, malgré les fortes mesures de sécurité dans la capitale. L'action de Peng Lifa, dont la nouvelle s'est rapidement répandue sur Internet malgré la censure par Pékin, a ensuite déclenché le mouvement pro-démocratie des « Feuilles blanches », mené par des jeunes.

Peng Lifa est depuis surnommé « Bridge Man » (« l'Homme du pont »), en hommage à « Tank Man » (« l'Homme au char ») de la place Tian'anmen, qui avait été filmé devant une colonne de chars chinois au lendemain de la répression des manifestants du 4 juin 1989. Comme « Tank Man », le sort de Peng reste inconnu depuis son arrestation par la police.

Le 30 juillet 2024, Fang Yirong, un jeune homme chinois âgé de 23 ans qui avait été inspiré par Peng Lifa et participé au mouvement des Feuilles blanches, a lui-même déployé une banderole sur un pont de la ville de Loudi, dans la province du Hunan. Fang Yirong a ensuite publié en ligne une vidéo dans laquelle il exprimait son « espoir que les Chinois se débarrassent de l'autocratie et vivent une vie meilleure au plus vite ». Les autorités ont arrêté Fang Yirong en août 2024 et sa situation actuelle est également inconnue.

Chacun de ces gestes prolonge l'impact et l'influence des initiatives qui les ont précédés. Le gouvernement chinois, qui dispose de la plus forte puissance répressive à l’échelle mondiale, emprisonnant des activistes et contrôlant étroitement l'espace public, ne réussit pas à étouffer le désir de liberté des citoyens.

Le droit international interdit les disparitions forcées, définies comme l'arrestation ou la détention d'une personne sans fournir d'informations sur son sort ou son lieu de détention. Les autorités chinoises devraient révéler où se trouve Mei Shilin et le libérer immédiatement et sans condition, tout comme les autres personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression.

« La démocratie est la voie à suivre », proclamait l'une des banderoles de Mei. Le gouvernement chinois devrait tenir compte de ce message.

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30.04.2025 à 06:00

Venezuela : Répression brutale depuis l’élection présidentielle

Human Rights Watch

Click to expand Image Des proches de détenus participent à une manifestation pour demander la libération de prisonniers politiques devant le bureau du procureur général à Caracas, le 21 novembre 2024. © 2024 FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images Les autorités vénézuéliennes et des groupes armés pro-gouvernementaux ont commis des abus généralisés depuis l'élection présidentielle du 28 juillet 2024 ; les autorités avaient alors proclamé la victoire de Nicolás Maduro, malgré des preuves substantielles du contraire.Le gouvernement vénézuélien a tué, torturé, détenu et fait disparaître de force des personnes qui plaidaient pour des changements démocratiques, et de nombreuses autres personnes ont fui le pays.Les autres gouvernements devraient soutenir les efforts visant la reddition de comptes pour les graves violations des droits humains au Venezuela ; elles devraient appeler les autorités vénézuéliennes à libérer les personnes détenues arbitrairement et à révéler le lieu de détention des victimes de disparitions forcées ; enfin, elles devraient élargir l'accès à la protection internationale pour les Vénézuéliens fuyant la répression.

(Washington) – Les autorités vénézuéliennes et des groupes armés pro-gouvernementaux ont commis des abus généralisés depuis l'élection présidentielle du 28 juillet 2024, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.

30 avril 2025 Punished for Seeking Change

Ce rapport de 104 pages, intitulé « Punished for Seeking Change: Killings, Enforced Disappearances and Arbitrary Detention Following Venezuela’s 2024 Election » (« Punis pour avoir cherché le changement : Meurtres, disparitions forcées et détentions arbitraires après l'élection de 2024 au Venezuela »), documente les violations des droits humains commises contre des manifestants, des passants, des dirigeants de l'opposition et des détracteurs du gouvernement lors des manifestations post-électorales et dans les mois qui ont suivi. Le rapport décrit l’implication des autorités vénézuéliennes et de groupes pro-gouvernementaux, connus sous le nom de « colectivos », dans des abus généralisés. Il s’agit notamment de meurtres de manifestants et de passants ; de disparitions forcées de membres de partis d'opposition, de leurs proches et de ressortissants étrangers ; de détentions et de poursuites arbitraires, y compris d'enfants ; et d’actes de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus.

« Le gouvernement vénézuélien a tué, torturé, détenu et fait disparaître de force des personnes qui aspiraient à un changement démocratique », a déclaré Juanita Goebertus, directrice de la division Amériques à Human Rights Watch. « Les gouvernements étrangers devraient réaffirmer leur soutien à la lutte pour la démocratie et les droits humains au Venezuela, et faire pression pour que le gouvernement de Nicolás Maduro rende des comptes pour les atrocités commises. »

Human Rights Watch a mené des entretiens avec 101 personnes, dont des victimes, des proches, des témoins, des défenseurs des droits humains, des journalistes et d'autres sources locales, par téléphone et en personne, entre juillet 2024 et avril 2025. Human Rights Watch a également analysé et vérifié 76 vidéos et 17 photographies liées à des incidents de répression post-électorale, publiées sur les réseaux sociaux ou envoyées directement aux chercheurs, ainsi que des certificats de décès concernant des personnes tuées lors des manifestations, et des dossiers judiciaires relatifs aux arrestations et aux procédures pénales.

Après l'élection du 28 juillet 2024, les autorités électorales vénézuéliennes ont annoncé la réélection de Nicolás Maduro en tant que président du Venezuela. Des observateurs indépendants, notamment le Groupe d'experts électoraux des Nations Unies et le Centre Carter, ont toutefois exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la légitimité des résultats. Le Centre Carter a conclu que les procès-verbaux de décompte établis par l'opposition indiquaient probablement une nette victoire du candidat de l'opposition, Edmundo González.

Carte du nord-ouest du Venezuela, montrant les zones où 24 manifestants et passants, et un membre des forces de sécurité, ont été tués

Click to expand Image Carte du nord-ouest du Venezuela, montrant les zones où 24 manifestants et passants, et un membre des forces de sécurité, ont été tués lors des manifestations qui ont suivi l'élection présidentielle du 28 juillet 2024. Les cercles rouges correspondent aux aux villes où 24 manifestants et passants tués (dont 8 dans le District de la capitale, Caracas. Le cercle jaune montre la ville (Aragua) où 1 membre des forces de sécurité a été tué. © 2025 Human Rights Watch

Vingt-quatre manifestants et passants ont été tués lors des manifestations qui ont éclaté dans plusieurs régions immédiatement après l’élection. Les éléments de preuve recueillis par Human Rights Watch indiquent l'implication des forces de sécurité vénézuéliennes dans certains de ces meurtres, et l’implication de « colectivos » dans d'autres cas. Les forces de sécurité ont d'abord utilisé des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations, puis des membres des « colectivos » ont attaqué ou intimidé les manifestants, alors que les rassemblements se poursuivaient.

Depuis l’élection, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté, critiqué le gouvernement ou soutenu l'opposition. Les autorités ont inculpé des centaines de personnes de délits vagues, comme « incitation à la haine » et « terrorisme », passibles de peines allant jusqu'à 30 ans de prisons.

Plusieurs détenus ont été victimes de disparitions forcées, obligeant leurs proches à les rechercher dans de nombreux centres de détention, voire à la morgue. Parmi les victimes de disparitions forcées figurent des membres de l'opposition et leurs proches, ainsi que des dizaines de ressortissants étrangers.

Le 14 septembre 2024, les forces de sécurité vénézuéliennes ont arrêté Manuel Tique, un Colombien âgé de 32 ans, employé de l’ONG Danish Refugee Council (DRC - Conseil danois pour les réfugiés), après qu'il ait franchi la frontière entre la Colombie et le Venezuela dans le cadre de son travail. Les autorités vénézuéliennes ont refusé de fournir à sa famille des informations sur le lieu où il se trouve ou sur les accusations portées contre lui. Sa famille soupçonne qu'il est détenu à la prison Rodeo I, sur la base d'informations fournies par un ancien détenu qui y a été incarcéré.

Le 8 janvier 2025, Lucas Hunter, un touriste franco-américain âgé de 37 ans, a informé sa sœur que les forces de sécurité vénézuéliennes l'avaient arrêté près de la frontière colombienne. Dans un message audio envoyé à sa famille ce jour-là, il a indiqué que les forces de sécurité l'avaient interrogé pendant quatre heures et qu'elles l'emmèneraient probablement à Caracas. Sa famille est sans nouvelles de lui depuis cette date, et n’a pu obtenir aucune information sur son lieu de détention, ni sur les raisons de sa détention.

Les autorités vénézuéliennes ont procédé à des détentions arbitraires, en violation flagrante des garanties procédurales. De nombreuses personnes se sont vu refuser la représentation par un avocat de leur choix ou l'accès à leur propre dossier, et certaines ont été poursuivies lors d'audiences virtuelles et collectives, portant atteinte à leurs droits.

Le 10 décembre 2024, Jesús Armas, ancien conseiller municipal de Caracas et membre de l'opposition, a été appréhendé de force par des hommes cagoulés alors qu'il quittait un café de Caracas. Pendant près d'une semaine, les autorités ont refusé de confirmer sa localisation ou d'accepter la requête en « habeas corpus » déposée par sa famille. Jesús Armas a ensuite indiqué à sa compagne avoir été détenu dans un centre de détention non officiel, où des agents du Service national de renseignement (Servicio Bolivariano de Inteligencia Nacional, SEBIN) l'ont torturé en l'étouffant avec un sac, lors d'interrogatoires au sujet des personnalités de l'opposition. Il est toujours détenu, sans accès régulier à sa famille ni à son avocat.

Le Bureau du Procureur général affirme avoir libéré des centaines de détenus, bien que nombre d'entre eux fassent toujours l'objet d'une enquête criminelle. De nombreux individus ont été contraints de signer des documents leur interdisant de divulguer des informations sur leur arrestation ou la procédure judiciaire. Certains ont été contraints d'enregistrer des vidéos affirmant que leurs droits avaient été respectés pendant leur détention.

De nombreuses personnes ont quitté le pays depuis le début de la répression et cherchent une protection à l'étranger. Mais elles sont confrontées à la lenteur des procédures d'asile en Amérique latine, ainsi qu’à la suspension des procédures de réinstallation aux États-Unis sous l'administration du président Donald Trump.

En ce qui concerne le Venezuela, l'administration Trump semble privilégier la coopération sur les questions migratoires et la libération des citoyens américains détenus dans ce pays, plutôt que les efforts plus larges visant à faire respecter les droits humains et l'État de droit. Compte tenu de l’influence des États-Unis et de la montée des sentiments anti-migrants en Amérique latine, il existe un risque sérieux que d’autres gouvernements suivent leur exemple, a déclaré Human Rights Watch.

Le président Maduro risque d'exploiter cette coopération pour légitimer son emprise sur le pouvoir, ce qui entraînerait une répression accrue et pourrait déclencher une nouvelle vague de départ de Vénézuéliens, en tant que migrants cherchant à se réfugier ailleurs

Les autres gouvernements devraient dénoncer la méthode de la carotte et du bâton employée par le président Nicolás Maduro. D’une part, son gouvernement récompense les responsables et les forces de sécurité qui commettent des abus, renforçant ainsi leur loyauté ; et d’autre part, les autorités punissent et torturent des détracteurs des opposants et même des membres des forces de sécurité qui soutiennent la démocratie et les droits humains, forçant plusieurs d’entre eux à s’exiler. Les autres pays devraient soutenir les efforts visant la reddition de comptes, notamment en imposant des sanctions ciblées et en soutenant le travail de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits des Nations Unies sur le Venezuela, ainsi que de la Cour pénale internationale.

Les gouvernements étrangers devraient renforcer leur soutien aux groupes de la société civile vénézuélienne, aux journalistes indépendants et aux organisations de défense de la démocratie et des droits humains. Ils devraient également étendre de toute urgence les protections offertes aux personnes contraintes de quitter le pays.

« Ayant déjà mené au départ de huit millions de Vénézuéliens vers d’autres pays, la crise des droits humains au Venezuela demeure la plus grave de l'hémisphère occidental. Une réponse internationale soutenue et fondée sur des principes est cruciale pour toute la région », a conclu Juanita Goebertus. « Les gouvernements devraient utiliser tout dialogue avec le président Maduro pour obtenir des améliorations vérifiables en matière de droits humains, y compris la libération des personnes disparues de force et détenues arbitrairement. »

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Articles

Libération

29.04.2025 à 21:24

Yémen : Une frappe américaine aurait tué et blessé des dizaines de migrants

Human Rights Watch

(Beyrouth, 29 avril 2025) – Le 28 avril 2025, les forces des États-Unis ont frappé un centre de détention pour migrants à Saada, au Yémen, tuant plus de 68 civils et en blessant des dizaines d'autres. Human Rights Watch a vérifié une vidéo publiée par la chaîne d'information Al-Masirah, dirigée par les Houthis, montrant des migrants et des demandeurs d'asile morts et blessés à la suite de la frappe ; cette vidéo a ete également vérifiée par l'agence de presse Reuters. Les personnes tuées et blessées, toutes de nationalité africaine, se trouvaient dans un centre de détention situé dans la zone contrôlée par les Houthis.

Les États-Unis ont mené plus de 800 frappes aériennes au Yémen depuis le 15 mars, date à laquelle l'administration Trump a lancé une nouvelle campagne de frappes aériennes contre ce pays. D'après les recherches de Human Rights Watch, ces frappes semblent avoir causé d'importants dégâts parmi les civils, tuant et blessant probablement des centaines de civils.

L’absence de prise de toutes les précautions possibles pour atténuer les dommages causés aux civils constitue une violation du droit international humanitaire. Les attaques délibérées contre des civils et des infrastructures civiles constituent des crimes de guerre.

Ce n'est pas la première fois que des belligérants au Yémen frappent un centre de détention pour migrants, et tuent des dizaines de migrants. En 2022, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a frappé un centre de détention dans le même complexe à Saada, tuant plus de 91 personnes et en blessant 236 ; il s’agissait d’un possible crime de guerre dont les États-Unis (compte tenu du soutien apporté dans le passé à cette coalition) pourraient être complices.

Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et Bahreïn à Human Rights Watch, a déclaré :

« Les frappes aériennes menées par les Etats-Unis au Yémen au cours du mois dernier ont apparemment tué et blessé des civils à un rythme alarmant ; l’administration Trump a assoupli les politiques définissant les restrictions sur le recours à la force, et cherche à marginaliser les départements du Pentagone chargés de limiter les dommages causés aux civils. »

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