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Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Think tank français spécialisé sur les questions géopolitiques et stratégiques

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30.10.2025 à 16:47

Comment appréhender l’« économie de guerre » ?

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Que signifie le concept d’économie de guerre ? C’est en France que le terme « économie de guerre » est employé le premier, par le président français au salon Eurosatory, le 13 mai 2022 : « une économie dans laquelle il faudra aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces armées, pour nos alliés ou pour celles et ceux que nous voulons aider. » En Europe, peu emploient ces termes. Il parait inapproprié alors que nous ne sommes pas encore en guerre conventionnelle, et que l’économie n’est pas totalement recentrée sur la production d’armement. Néanmoins, les Etats européens ont bien la volonté de renforcer leur défense et d’adapter leur appareil étatique et industriel pour faire face à une possible guerre de haute-intensité à moyen-terme. Aussi, la France met bien en œuvre une politique correspondante à ce qu’elle appelle « économie de guerre » depuis trois ans. Fait-il sens de l’utiliser hors temps de guerre ? Peut-on envisager un nouveau concept plus utile à l’atteinte des objectifs politiques affichés ? Les Européens et leur industrie ont-ils la capacité de passer à ce nouveau paradigme ? Que sont les politiques publiques mais aussi privées mises en place dans ce cadre ? La note propose une synthèse des réflexions et enjeux actuels, se voulant pédagogique, sur ce que peut recouvrir « l’économie de guerre. » En particulier, elle cherche à dépasser ce concept polémique en le décomposant en plusieurs étapes, afin de se concentrer sur l’étape qui est nécessaire actuellement : « la préparation à la guerre », comme le mentionne par ailleurs la Revue nationale stratégique française de 2025.

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Que signifie le concept d’économie de guerre ? C’est en France que le terme « économie de guerre » est employé le premier, par le président français au salon Eurosatory, le 13 mai 2022 : « une économie dans laquelle il faudra aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces armées, pour nos alliés ou pour celles et ceux que nous voulons aider. »

En Europe, peu emploient ces termes. Il parait inapproprié alors que nous ne sommes pas encore en guerre conventionnelle, et que l’économie n’est pas totalement recentrée sur la production d’armement. Néanmoins, les Etats européens ont bien la volonté de renforcer leur défense et d’adapter leur appareil étatique et industriel pour faire face à une possible guerre de haute-intensité à moyen-terme. Aussi, la France met bien en œuvre une politique correspondante à ce qu’elle appelle « économie de guerre » depuis trois ans.

Fait-il sens de l’utiliser hors temps de guerre ? Peut-on envisager un nouveau concept plus utile à l’atteinte des objectifs politiques affichés ? Les Européens et leur industrie ont-ils la capacité de passer à ce nouveau paradigme ? Que sont les politiques publiques mais aussi privées mises en place dans ce cadre ?

La note propose une synthèse des réflexions et enjeux actuels, se voulant pédagogique, sur ce que peut recouvrir « l’économie de guerre. » En particulier, elle cherche à dépasser ce concept polémique en le décomposant en plusieurs étapes, afin de se concentrer sur l’étape qui est nécessaire actuellement : « la préparation à la guerre », comme le mentionne par ailleurs la Revue nationale stratégique française de 2025.

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30.10.2025 à 15:29

Trump : triomphe des apparences, Xi : succès réel

Déborah Yapi

Aujourd’hui Xi Jinping et Donald Trump se sont rencontrés en Corée du Sud, en marge du sommet de l’APEC. Une rencontre très attendue entre les deux Présidents puisqu’il s’agit de la première depuis 2019 et qu’elle se déroule sur fond de guerre commerciale relancée par Donald Trump au printemps. La rencontre a permis aux deux dirigeants d’aborder une série de contentieux tels que les droits de douane, les terres rares, le soja et autres produits agricoles, etc. Cette entrevue ne peut pour autant pas être qualifiée de pacification mais plutôt de simple trêve. Qu’en est-il vraiment des résultats de cette rencontre ? Alors que d’apparence Trump règne en maître, il se pourrait bien que le réel succès soit pour le président chinois, qui apparaît en position d’autorité.

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Aujourd’hui Xi Jinping et Donald Trump se sont rencontrés en Corée du Sud, en marge du sommet de l’APEC. Une rencontre très attendue entre les deux Présidents puisqu’il s’agit de la première depuis 2019 et qu’elle se déroule sur fond de guerre commerciale relancée par Donald Trump au printemps.

La rencontre a permis aux deux dirigeants d’aborder une série de contentieux tels que les droits de douane, les terres rares, le soja et autres produits agricoles, etc. Cette entrevue ne peut pour autant pas être qualifiée de pacification mais plutôt de simple trêve. Qu’en est-il vraiment des résultats de cette rencontre ? Alors que d’apparence Trump règne en maître, il se pourrait bien que le réel succès soit pour le président chinois, qui apparaît en position d’autorité.

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30.10.2025 à 11:30

Giorgia Meloni : trois ans de pouvoir, entre pragmatisme européen et ambiguïtés nationales

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C’est le troisième gouvernement le plus long de la Deuxième République italienne, avec plus de mille jours d’activité. La présidente du Conseil italien est devenue, au fil des années, le symbole d’une stabilité retrouvée chez les transalpins. On voit difficilement ce qui pourrait changer cette dynamique, même si de nouveaux défis attendent Madame Meloni. Une politique étrangère pragmatique, en rupture avec les promesses souverainistes Trois ans après son arrivée au pouvoir, Giorgia Meloni a su déjouer les pronostics. Sa campagne électorale de 2022 était marquée par des symboliques post-fascistes, un discours eurosceptique et populiste en totale rupture avec les institutions de l’Union européenne (UE) – de quoi faire craindre un mouvement d’instabilité pour l’ensemble du continent. Madame Meloni avait affirmé qu’elle irait voir « les usuriers de Bruxelles » pour remettre de l’ordre et bouleverser les équilibres. Aujourd’hui, elle dirige l’un des gouvernements les plus stables de l’Italie contemporaine. Cette longévité, rare dans un pays habitué à l’instabilité chronique, s’explique en partie par une politique étrangère bien plus prudente que prévu, alignée sur les standards européens et transatlantiques. Dès le début de son mandat, Giorgia Meloni a renoncé à l’application de son programme souverainiste. Sur les grands dossiers internationaux – Ukraine, Union européenne, relations transatlantiques – elle s’est inscrite dans la continuité de Mario Draghi. Le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, déjà en poste sous Draghi, a poursuivi une politique budgétaire rigoureuse (et non sans mal), facilitant l’accès aux fonds du plan de relance européen (PNRR), dont l’Italie est le principal bénéficiaire. Ce plan de relance représente un prêt de près de 200 milliards d’euros, une aubaine pour dynamiser les investissements publics, impossible à refuser pour la présidente du Conseil, qui s’est rendue compte de l’importance de l’Union européenne. Madame Meloni entretient donc des relations cordiales avec Ursula von der […]

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Texte intégral (1699 mots)

Trois ans après son arrivée au pouvoir, Giorgia Meloni a su déjouer les pronostics. Sa campagne électorale de 2022 était marquée par des symboliques post-fascistes, un discours eurosceptique et populiste en totale rupture avec les institutions de l’Union européenne (UE) – de quoi faire craindre un mouvement d’instabilité pour l’ensemble du continent. Madame Meloni avait affirmé qu’elle irait voir « les usuriers de Bruxelles » pour remettre de l’ordre et bouleverser les équilibres. Aujourd’hui, elle dirige l’un des gouvernements les plus stables de l’Italie contemporaine. Cette longévité, rare dans un pays habitué à l’instabilité chronique, s’explique en partie par une politique étrangère bien plus prudente que prévu, alignée sur les standards européens et transatlantiques.

Dès le début de son mandat, Giorgia Meloni a renoncé à l’application de son programme souverainiste. Sur les grands dossiers internationaux – Ukraine, Union européenne, relations transatlantiques – elle s’est inscrite dans la continuité de Mario Draghi. Le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, déjà en poste sous Draghi, a poursuivi une politique budgétaire rigoureuse (et non sans mal), facilitant l’accès aux fonds du plan de relance européen (PNRR), dont l’Italie est le principal bénéficiaire. Ce plan de relance représente un prêt de près de 200 milliards d’euros, une aubaine pour dynamiser les investissements publics, impossible à refuser pour la présidente du Conseil, qui s’est rendue compte de l’importance de l’Union européenne.

Madame Meloni entretient donc des relations cordiales avec Ursula von der Leyen et a su se positionner comme une interlocutrice fiable au sein de l’UE. Cette proximité lui vaut une certaine indulgence de Bruxelles, qui semble peu encline à critiquer les écarts de l’État italien, notamment en matière de normes : l’Italie est toujours sous le joug de sanctions pour le non-respect de certaines lois, mais celles-ci ne vont pas plus loin que quelques amendes.

Sur le dossier ukrainien, l’Italie a maintenu son soutien à Kiev, y compris sous l’administration Trump. Ce positionnement a permis à Giorgia Meloni de jouer un rôle de médiatrice entre l’Europe et les États-Unis, même si cette position n’est pas toujours facile à tenir : alliée de Joe Biden dans le cadre du conflit ukrainien, amie d’Elon Musk dans le but d’obtenir l’installation d’un centre de recherche à Bologne, et aujourd’hui interlocutrice de Donald Trump. Des changements qui confirment un intérêt tout particulier pour les États-Unis, mais qui reposent sur un équilibre précaire – équilibre qui n’est pas entièrement de sa responsabilité, compte tenu de la volubilité des positions du président américain.

Giorgia Meloni a su transformer son image, du moins au niveau international : de figure radicale (attendue comme telle en 2022), elle est devenue une dirigeante pragmatique, capable de dialoguer avec les institutions européennes et ses partenaires, tout en conservant une rhétorique identitaire à usage interne, dans les communications nationales.

Sur le plan national, le bilan de Giorgia Meloni est plus contrasté. Certes, les indicateurs macroéconomiques sont en amélioration : le chômage est passé de 7,8 % à 6 %, et le déficit public devrait tomber sous les 3 %. L’Italie emprunte désormais à des taux inférieurs à ceux de la France, et la stabilité politique retrouvée rassure les marchés. Une victoire qui peut laisser penser que le plus dur pour l’Italie est passé et que les prochaines années seront plus propices aux investissements et florissantes économiquement.

Mais derrière ces chiffres se cachent des fragilités structurelles. La croissance reste faible : 0,5 % en 2025, en partie grâce au plan de relance (sans celui-ci, le taux serait nul ou négatif). Les salaires stagnent : l’Italie est le seul pays de l’Union européenne à avoir vu ses salaires baisser au cours des vingt dernières années. Le pouvoir d’achat en souffre et n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Aujourd’hui, les jeunes Italiens vivent du « welfare familial » : 20 % des jeunes foyers sont régulièrement aidés par leurs parents, même lorsqu’ils ont un emploi. Pour les autres, c’est souvent l’exode (156 000 départs en 2024).

La politique migratoire illustre les ambiguïtés du gouvernement. En 2024, les Fratelli d’Italia annonçaient en grande pompe l’ouverture de deux centres d’accueil pour les migrants en Albanie. Le gouvernement montrait ainsi à son électorat qu’il faisait tout son possible pour éloigner les nouveaux arrivants de la péninsule. Ces centres, d’une capacité de 3 000 places, n’ont en réalité accueilli que 132 migrants en un an, pour un coût de construction de 65 millions d’euros et des frais annuels de 200 millions d’euros. Un résultat logique au vu de l’incompatibilité d’une telle structure avec le droit italien et le droit maritime, mais qui donne l’illusion d’une action ferme pour bloquer les arrivées migratoires.

Si Giorgia Meloni affiche une fermeté symbolique – fermeture des ports, externalisation en Albanie des migrants arrivants – elle a en réalité autorisé l’octroi de 500 000 visas de travail pour des ressortissants non européens. Une posture autoritaire en façade, mais un pragmatisme économique dans les faits : l’Italie manque de main-d’œuvre, aussi bien pour les entreprises du Nord que pour l’agriculture au Sud. Madame Meloni présente donc un double jeu, souverainiste dans les paroles et pragmatique dans les actes, ce qui coupe l’herbe sous le pied de l’opposition, qui ne sait pas trop sur quoi la critiquer.

L’opposition peine à exister face à cette stratégie. Le Parti démocrate et le Mouvement 5 étoiles sont divisés, et leur critique principale porte sur la position de Giorgia Meloni concernant Gaza. Sur ce dossier, la Première ministre a évolué : après un soutien sans faille à Israël, elle a dénoncé la situation humanitaire à Gaza comme « injustifiable » et s’est dite prête à reconnaître l’État palestinien, sous conditions – ce qui affaiblit encore davantage l’argumentaire des partis de gauche.

Dans son propre camp, Giorgia Meloni ne rencontre pas de concurrence sérieuse. Matteo Salvini est affaibli et tente de survivre politiquement en se plaçant encore plus à droite, avec comme cheval de bataille le projet faramineux (et quelque peu utopique) du pont sur le détroit de Messine. Antonio Tajani joue un rôle de soutien plus que de rival. Le leader de Forza Italiatente de s’imposer dans un parti où l’ombre de Berlusconi (le fils cette fois, Pier Silvio) plane. Peu d’opposition et peu de leaders viables : cette absence d’alternative crédible renforce la position de la Première ministre, qui bénéficie d’une popularité stable autour de 30 %.

Giorgia Meloni semble avoir trouvé une formule gagnante : une politique étrangère alignée sur l’Europe, une gestion budgétaire rigoureuse qui surfe sur les trajectoires précédentes, et une communication efficace auprès de son électorat – tout du moins pour l’instant. Elle donne le change par des gestes symboliques, tout en poursuivant une ligne modérée, ce qui limite fortement toute critique potentielle. Des critiques qui sont par ailleurs bien difficiles à adresser à la présidente du Conseil, tant ses interventions publiques et avec la presse sont rares ou orchestrées par des journalistes de complaisance ne la mettant jamais en difficulté.

Une stratégie efficace, mais qui comporte des risques. À force de s’éloigner de ses promesses souverainistes, elle pourrait perdre le soutien d’une partie de son électorat. Les tensions sociales – salaires bas, précarité, imposition à la hausse – pourraient devenir des points de rupture. Et si l’opposition parvenait à se réorganiser, notamment autour de la question palestinienne ou des réformes institutionnelles, la stabilité actuelle pourrait être remise en cause.

Pour l’heure, Giorgia Meloni a un chemin tout tracé pour rester au pouvoir. Mais ce chemin, pavé de compromis et de renoncements, pourrait bien s’éloigner de l’idéologie qui l’a portée au sommet. Le logo de son parti, la flamme tricolore (fasciste), est souvent décrié. La retirer serait le symbole de son entrée dans la droite modérée – une opération qui lèverait tout soupçon d’intérêt pour le passé totalitaire italien, mais qui constituerait une rupture totale avec son histoire, et un risque d’incohérence pour une partie de son électorat. Pour l’instant, Madame Meloni ne s’est pas exprimée sur ce sujet, se gardant de se déclarer antifasciste. Mais il arrivera un moment où les effets de manche ne suffiront plus, et où elle devra prendre des positions claires sur la ligne directrice qu’elle souhaite pour l’Italie.

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