28.12.2025 à 17:09
Est-ce ce qu'il faut appeler infotox ? A Nice où un duel entre les anciens amis Christian Estrosi et Eric Ciotti (UDR) a commencé pour les municipales de mars 2026, le quotidien régional Nice matin (28 décembre 2026) se fait l'écho d'un « sondage » dont les guillemets et les qualificatifs « mystérieux » ou « nébuleux » soulignent les efforts de prudence du journal.
Ce « sondage » « donne gagnant le candidat UDR dans (presque ) tous les cas de figure ». Rien que de dorénavant banal dans les manœuvres de campagne. (...)
Est-ce ce qu'il faut appeler infotox ? A Nice où un duel entre les anciens amis Christian Estrosi et Eric Ciotti (UDR) a commencé pour les municipales de mars 2026, le quotidien régional Nice matin (28 décembre 2026) se fait l'écho d'un « sondage » dont les guillemets et les qualificatifs « mystérieux » ou « nébuleux » soulignent les efforts de prudence du journal.
Ce « sondage » « donne gagnant le candidat UDR dans (presque ) tous les cas de figure ». Rien que de dorénavant banal dans les manœuvres de campagne. Sauf le mystère qui l'entoure. Comme le précise Nice Matin, « Tout le monde ou presque, l'a eu entre les mains mais personne ne sait qui l'a commandé, ni même réalisé ». Rappelons que la notice technique d'un sondage doit être communiquée à la commission des sondages dès lors que le sondage a été publié et même seulement évoqué dans la presse (Loi 77-808 du 19 juillet 1977, modifiée par la loi n°2016-508 du 25 avril 2016). Quand cette notice n'est pas communiquée, il revient à la commission d'en trouver l'auteur et le commanditaire. Laisser passer de telles pratiques reviendrait à ruiner tout l'édifice législatif de contrôle. Une lettre de rappel est censée suffire. Mais à qui l'adresser quand tout est secret sinon le résultat du sondage ?
« D'où vient ce document de 35 pages qui ne mentionne aucun institut, ni le nom et la qualité du commanditaire et dont tout le monde parle » questionne Nice Matin. A la commission des sondages de faire le travail. Seul indice pour elle, ce serait Le Figaro qui aurait révélé ce sondage et qu'il faudrait donc interroger. Imaginons encore, comme le soutient une autre rumeur à Nice, qu'il n'y ait pas de sondage, sinon une invention dont les auteurs ont su – par quelle voie ? – transformer la rumeur en fake new, le mystère n'en est pas moins intéressant.
22.12.2025 à 01:07
Comment semble s'être terminée la « Guerre des sondages » préalable aux élections municipales de Bordeaux ? Rappelons que deux rivaux du camp présidentiel s'affrontaient – Thomas Cazenave (Renaissance,) et Nathalie Delattre (Parti radical, Modem, Horizons) – pour déterminer lequel était le mieux placé pour vaincre le maire sortant Pierre Hurmic. En début d'année, ils s'étaient entendus pour se départager par les sondages. Sans prévenir, Thomas Cazenave faisait effectuer un sondage par l'IFOP en avril 2025 où il (...)
- Municipales 2026 / Municipales, Ifop, OpinionWay, Cluster17Comment semble s'être terminée la "Guerre des sondages " [1] préalable aux élections municipales de Bordeaux ? Rappelons que deux rivaux du camp présidentiel s'affrontaient – Thomas Cazenave (Renaissance,) et Nathalie Delattre (Parti radical, Modem, Horizons) – pour déterminer lequel était le mieux placé pour vaincre le maire sortant Pierre Hurmic. En début d'année, ils s'étaient entendus pour se départager par les sondages. Sans prévenir, Thomas Cazenave faisait effectuer un sondage par l'IFOP en avril 2025 où il apparaissait en meilleure position. Accusé de coup bas, les équipes des deux adversaires négociaient un sondage commun. Avec insuccès car la candidate voulait négocier l'hypothèse de deux listes au premier tour pour parvenir à une alliance au second. Refus de Thomas Cazenave. Chacun son enquête.
Cette fois encore, Thomas Cazenave, peut-être inspiré par son travail de président de la commission d'enquête parlementaire sur les sondages, fut à nouveau le plus rapide en commandant à Opinionway un nouveau sondage où il apparaissait avec quelques points d'avance sur sa rivale. Il fallait en principe attendre le second sondage pour départager. Etrangement commandé à IFOP, le sondeur ne se déjugea pas en donnant des résultats proches de son sondage précédent. Du coup Nathalie Delattre s'effaça – sans qu'on connaisse les résultats – en devenant présidente du comité de soutien de son allié et en regardant du côté des élections sénatoriales. On peut juger que les sondages ne sont pas une plus mauvaise procédure de sélection des candidats que le vote des militants et autre négociations de couloir. Encore que celles-ci ne disparaissent pas pour autant. On avait souvent remarqué combien les sondages étaient devenus dans les élections présidentielles un mécanisme de sélection des candidats. Au-delà de la péripétie locale, l'exemple de Bordeaux témoigne qu'ils sont encore plus devenus un mécanisme légal mais non institutionnel de lutte électorale. En témoignent aussi la multiplication des sondages locaux et l'apparition de nouveaux sondeurs.
[1] Nathalie Segaunes, « Municipales ; la droite et le centre réunis à Bordeaux », Le Monde, 21 décembre 2025.
13.12.2025 à 17:48
Les sondages se sont emparés des élections municipales avant que les candidats soient connus. Cela est parfaitement conforme à la réalité de sondages qui servent surtout de primaires pour désigner les candidats. Des candidats à la candidature se sont donc engagés dans cette voie en commandant (et payant) des sondages, d'abord confidentiels et publiés s'ils montrent le commanditaire dans une position favorable. Il est possible a priori de savoir qui est avantagé par cette procédure de sélection des (...)
- Municipales 2026 / Municipales, Représentativité, Échantillon représentatifLes sondages se sont emparés des élections municipales avant que les candidats soient connus. Cela est parfaitement conforme à la réalité de sondages qui servent surtout de primaires pour désigner les candidats. Des candidats à la candidature se sont donc engagés dans cette voie en commandant (et payant) des sondages, d'abord confidentiels et publiés s'ils montrent le commanditaire dans une position favorable. Il est possible a priori de savoir qui est avantagé par cette procédure de sélection des candidats.
Ce sont en effet moins des intentions de vote qui sont produites que des niveaux de notoriété. Dans les grandes communes, tout le monde ne connaît pas les candidats pressentis mais le sondage opérant souvent dans ces cas comme une espèce de test scolaire – il est dévalorisant de ne pas savoir – les sondés se replient sur les personnes qui leur sont vaguement connues, comme un ancienne maire de retour (Catherine Trautmann à Strasbourg), comme un ancien Président de club de football (Jean-Michel Aulas à Lyon) et vers le maire sortant (Pierre Hurmic à Bordeaux).
Qu'est-ce que cela vaut se demandent les intéressés, acteurs ou simples spectateurs de la vie politique. On devine que pour les acteurs, ces sondages fonctionnent localement comme ils le font nationalement, d'autant plus crédibles qu'ils sont favorables. Bien sûr il existe des différences significatives. Ils sont administrés par téléphone, et non en ligne comme la plupart des sondages nationaux, afin d'obtenir des échantillons dits représentatifs . Ils affichent entre 600 et 800 personnes, c'est un peu « court » et cela ne dit pas quel est l'échantillon « utile », celui des sondés qui ont accepté de répondre. Conclusion : les échantillons sont insuffisants ou au mieux « limites ». La taille des communes importe puisqu'il n'est pas sérieux de prétendre faire un sondage sur de petites communes. Pour en donner une image simple, s'il faut un échantillon d'un millier de personnes pour une population de plusieurs millions, il faut le même effectif pour une population cent fois plus petite. Le questionnement par téléphone a l'avantage d'une certaine interactivité qui permet à l'enquêteur d'insister pour obtenir une réponse. Par ailleurs, les hypothèses de candidatures offertes au choix des sondés, problématiques dans tous les cas puisqu'elles offrent en quelque sorte plusieurs votes successifs, sont plus difficiles à maîtriser par oral que par écrit. Dans le sillage des élections nationales, ce sont aussi les polémiques sur les sondages qui s'annoncent.