La Coordination rurale vient de réaliser une percée fulgurante aux dernières élections agricoles en conquérant 14 chambres sur 102, principalement dans les terres du Sud-Ouest. Outre l'originalité de leurs modes d'action, pensés pour frapper les esprits, les Gilets et les bonnets jaunes de la Coordination rurale ont un autre point commun : la disqualification qui, d’emblée, a frappé ces mouvements, aussitôt accusés de proximité avec le RN. Pour Eve Szeftel, directrice de la rédaction de « Marianne », ce rapprochement contre-productif n'a rien d'étonnant puisque les deux formations s’adressent aux perdants de la mondialisation, aux sans-voix, contre une certaine élite urbaine jugée, à raison, hors sol.